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catégorie grammaticale particulièrement problématique lors de la production de textes – les déterminants. C’est à partir de ce constat qu’est né le projet de remédiation grammaticale aux erreurs de déterminants. Ce projet devait permettre aux étudiants de prendre conscience de leurs erreurs, de les comprendre, puis de transformer leurs représentations grammaticales concernant l’emploi des déterminants puisque la récurrence d’erreurs liées à l’actualisation des déterminants en discours avait révélé des faiblesses dans la grammaire interne des étudiants. La transformation de leurs systèmes de règles intériorisées était donc une condition sine qua non à une meilleure utilisation des déterminants lors de la production de textes.

L’objectif de cette deuxième partie est d’évaluer l’efficacité du projet de remédiation. Il est nécessaire pour cela de déterminer si les activités proposées dans le cadre de ce projet donnent aux étudiants les outils et moyens nécessaires pour comprendre la source de leurs erreurs dans un premier temps, puis élaborer un nouveau système de règles d’emploi des déterminants en discours dans un deuxième temps. Les erreurs concernant en quasi-totalité le sous-ensemble des articles (voir point I.4.b), ce sont donc ces types de déterminants qui ont été étudiés lors du projet.

Afin d'évaluer la qualité des activités de remédiation et d’en dégager les aspects positifs et les limites, trois phases essentielles du projet doivent être analysées. La première est le travail de cadrage théorique auquel j’ai procédé en amont. Il sera nécessaire de présenter les principaux aspects de la théorie de référence sélectionnée pour analyser les erreurs des étudiants. La deuxième phase a consisté à classer les erreurs d’articles et à en comprendre les causes. C’est à partir de ce classement que j’ai élaboré les activités de remédiation proposées aux étudiants, troisième phase du projet. L’analyse des ces trois phases de travail sera menée de manière critique, afin de mettre en exergue les aspects du projet sujets à améliorations.

A des fins purement terminologiques, et ce afin d’éviter les confusions, je continuerai à utiliser la dénomination « article » (ainsi que ses dérivés : article défini, article indéfini, article partitif et article zéro) pour désigner les déterminants objets de mon analyse (le / la / les ; un / une ; de / du / de la / de / des ; ø). L’emploi de ce terme n’a pour usage que la référence aux déterminants cités ci-dessus. Afin d’éviter que le lecteur se perde dans un labyrinthe

terminologique, j’ai pris le parti d’instaurer le système de dénomination suivant, qui vaudra pour l’intégralité de ce travail, indifféremment des cadres théoriques invoqués :

Articles

ƒ Article indéfini : un / une ƒ Article défini : le / la / les

ƒ Article partitif : de / du / de la / de l’ / des ƒ Article zéro : ø

1. Transposition didactique des outils théoriques (GMF)

Le projet de remédiation grammaticale ayant été mis en place tardivement dans le semestre, j’ai eu à ma disposition deux semaines pour analyser les erreurs d’articles et élaborer des activités de remédiation. Le temps me faisant défaut et la bibliothèque universitaire offrant peu de diversité concernant les ouvrages de description grammaticale, j’ai donc utilisé la

Grammaire Méthodique du Français (GMF) (Pellat, Riegel & Rioul, 2004) en guise d’éclairage théorique. Bien que contenant un chapitre sur les déterminants, cet ouvrage est avant tout généraliste et ne décrit pas finement le système des déterminants. La transposition didactique qui en est issue est donc succincte.

Cette transposition est centrée sur les règles relatives à l’emploi des articles. Néanmoins, le premier point sera consacré à la description des caractéristiques et du fonctionnement global du système des déterminants, ce afin d’établir le cadre théorique dans lequel s’inscrit la description des articles. Le système des articles sera étudié d’un point de vue morphologique d’abord, puis sémantique par la suite. La transposition didactique présentée ci-dessous ne constitue pas une reformulation exhaustive de la description établie par la GMF, mais une sélection des aspects pertinents de ladite description en vue de l’analyse des erreurs commises par les étudiants dans leurs productions.

a. Caractéristiques et fonctionnement du système des déterminants

Les déterminants sont intégrés au chapitre sur le groupe nominal [GN]. Ils sont définis comme un élément essentiel du GN, ce dernier étant constitué sous sa forme minimale canonique d’un déterminant suivi d’un nom. La fonction des déterminants est d’actualiser le nom. Ils permettent le passage du nom de la langue au discours :

ǽ•Žȱ·Ž›–’—Š—ǾȱŠŒžŠ•’œŽȱ•Žȱ—˜–ȱŠ—œȱ•Žȱ™ŠœœŠŽȱŽȱ•Šȱ—˜’˜—ȱ·—·›Š•ŽȱšžȂ’•ȱ·—˜ŽȱŽ—ȱ•Š—žŽȱǻ•’Ÿ›ŽǼȱ¥ȱŒŽȱ šžŽȱ•Žȱ ȱ·œ’—ŽȱŽ—ȱ’œŒ˜ž›œȱDZȱž—ȱȦȱ•ŽȱȦȱŒŽȱȦȱ˜—ȱȦȱŒ’—šȱȦȱ™•žœ’Žž›œȱȦȱšžŽ•šžŽœȱ•’Ÿ›ŽǻœǼȱȎȱǻŽ••ŠȱŽȱŠ•ǯǰȱŘŖŖŚǰȱ™ǯŗŚŞǼǯȱȱ

En d’autres termes, le nom seul peut référer à l’une des nombreuses catégories notionnelles mises à disposition par la langue mais le déterminant permet, en discours, de référer à un élément particulier ou quelconque de cette catégorie, voire l’intégralité de la catégorie. C’est donc sur des critères sémantiques qu’est définie la particularité du déterminant.

D’un point de vue morphologique, le déterminant porte les marques du genre et du nombre du nom qu’il actualise. Il est à noter que certains déterminants neutralisent la distinction du genre au pluriel (la femme ĺ les femmes ; le garçon ĺ les garçons) ; c’est le cas des articles. Le nombre est parfois neutralisé mais cela ne concerne pas les articles.

Les déterminants sont divisés en quatre catégories, la dernière n’étant pas une catégorie à proprement parler mais le cas de l’absence de déterminant : les déterminants définis, les déterminants indéfinis, les autres déterminants. On s’intéressera aux deux premières car elles regroupent l’intégralité des articles. L’article défini (rangé avec les déterminants définis) est séparé de l’article indéfini et de l’article partitif, qui sont classés avec les déterminants indéfinis. Cette séparation s’explique par des critères d’ordre sémantique et communicatif. En effet, les groupes nominaux définis, actualisés par les déterminants définis, permettent de référer à des éléments identifiables par le récepteur à partir de la catégorie notionnelle représentée par le nom (et son expansion). Ces éléments sont identifiables car connus du récepteur (c’est en tout cas ce qui est supposé par l’émetteur), inhérents à la situation de communication ou tout simplement identifiés précédemment dans le discours. En revanche, les groupes nominaux indéfinis réfèrent à des éléments quelconques de la catégorie notionnelle représentée par le nom. Ces définitions seront développées lors de la description des caractéristiques sémantiques des articles.

b. Caractéristiques morphologiques des articles

Les articles défini, indéfini et partitif (l’article zéro n’a pas été retenu par les auteurs de la GMF) présentent chacun des caractéristiques morphologiques différentes. Une rapide présentation de ces caractéristiques est nécessaire car le classement des articles qui en découle peut révéler certains choix théoriques :

ƒ >͛ĂƌƚŝĐůĞĚĠĨŝŶŝ

SINGULIER

Devant une consonne Devant une voyelle

PLURIEL

MASCULIN le

FEMININ la

l’ les

Cas où l’article défini suit une préposition : De + les = des

De + le = du A + le = au A + les = aux

ƒ >͛ĂƌƚŝĐůĞŝŶĚĠĨŝŶŝ

PLURIEL

Non suivi d’un nom

SINGULIER

Suivi d’un nom

Devant une consonne Devant une voyelle MASCULIN un FEMININ une des de d'



ƒ >͛ĂƌƚŝĐůĞƉĂƌƚŝƚŝĨ

SINGULIER

Devant une consonne Devant une voyelle

PLURIEL

MASCULIN du

FEMININ de la

de l’ des

Ce classement morphologique appelle plusieurs remarques. Premièrement, j’ai choisi de ne pas faire apparaître les transcriptions phonétiques des articles comme c’est le cas dans la GMF, afin de ne pas surcharger les tableaux. En effet, l’objet de cette transposition est de revenir sur les particularités syntaxiques des déterminants. Il m’a semblé plus pertinent de travailler l’aspect phonétique lors des activités de lecture et d’enregistrement des audioguides.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que la GMF identifie l’article des comme le pluriel de l’article indéfini. En effet, il est impossible d’établir un quelconque lien morphologique entre la forme des et les formes un / une. La plupart des descriptions grammaticales optent pourtant pour cette classification. Elle est par certains aspects critiquables (nous reviendrons sur ce point dans la troisième partie) mais c’est bien celle que j’ai conservée pour les activités de remédiation.

Le point problématique de la classification morphologique est l’assimilation de la forme de à l’article indéfini. La GMF le déconnecte de cette manière de l’article partitif alors que sur un aspect morphologique, il paraît plus proche des formes du / de la / de l’ que des formes un /

une. La forme de est donc considérée comme une simple variante contextuelle de l’article

des. La GMF précise que l’opposition des / de n’est pas toujours respectée, sans pour autant expliquer ce phénomène par des arguments syntaxiques. L’analyse des erreurs permettra de déterminer si ce point de la théorie pose problème.

c. Caractéristiques sémantiques des articles

ƒ L’article défini

La GMF se base sur des critères d’ordre sémantique pour expliquer les différences d’emploi des articles en discours. Comme cela a été brièvement exposé dans la partie de présentation générale des déterminants, les déterminants définis se distinguent des indéfinis par leur capacité à référer à des éléments identifiables dans le cadre délimité par la catégorie notionnelle représentée par le nom. Cette définition appelant des précisions, voyons pour commencer comment la GMF définit le fonctionnement sémantique des articles définis : ȂŠ›’Œ•Žȱ·’—’ȱœŽ›ȱ¥ȱ›··›Ž›ȱ¥ȱž—ŽȱŽ—’·ȱ’Ž—’’Š‹•Žȱ¥ȱ™Š›’›ȱžȱœŽž•ȱŒ˜—Ž—žȱŽœŒ›’™’ȱžȱ›ŽœŽȱžȱ ǯȱ—ȱ ™ŽžȱœŽȱ›Ž™›·œŽ—Ž›ȱ•Ȃ˜™·›Š’˜—ȱœ·–Š—’šžŽȱšžȂ’•ȱ›·Š•’œŽȱŽȱ•ŠȱŠ³˜—ȱœž’ŸŠ—ŽȱDZȱ Šǯ Žȱ ›·ŒŽ™Žž›ȱ ˜’ȱ ™›Ž—›Žȱ Ž—ȱ Œ˜—œ’·›Š’˜—ȱ •Žȱ œ’—’’·ȱ Žȱ •ȂŽ—œŽ–‹•Žȱ ˜›–·ȱ ™Š›ȱ •Žȱ —˜–ȱ Žȱ œ˜—ȱ Ž¡™Š—œ’˜—ȱ·ŸŽ—žŽ••ŽȱDzȱ ‹ǯ ž’œǰȱ Š—œȱ •ȂŽœ™ŠŒŽȱ ›··›Ž—’Ž•ȱ Œ˜—œ’ž·ȱ ™Š›ȱ •Šȱ œ’žŠ’˜—ȱ Žȱ ’œŒ˜ž›œǰȱ •Žȱ Œ˜—Ž¡Žȱ ˜žȱ •Žȱ œŠŸ˜’›ȱ šžȂ’•ȱ ™Š›ŠŽȱŠŸŽŒȱ•Ȃ·–ŽŽž›ǰȱ Œǯ •ȱ˜’ȱŽŽŒžŽ›ȱ•ŠȱœŠ’œ’ŽȱǻœŽ•˜—ȱšžŽȱ•ȂŠ›’Œ•ŽȱŽœȱœ’—ž•’Ž›ȱ˜žȱ™•ž›’Ž•Ǽȱžȱ˜žȱŽœȱ›··›Ž—œȱšž’ȱœ˜—ȱ•Žœȱ œŽž•œȱ¥ȱŒ˜››Žœ™˜—›ŽȱŠžȱœ’—Š•Ž–Ž—ȱ˜——·ȱŽ—ȱŠǼǯȱ ž›Ž–Ž—ȱ’ȱ•ȂŠ›’Œ•Žȱ·’—’ȱœž™™˜œŽȱ•ȂŽ¡’œŽ—ŒŽȱŽȱ•Ȃž—’Œ’·ȱDZȱ’•ȱ—Ȃ¢ȱŠȱ™ŠœȱȂŠž›ŽǻœǼȱ›··›Ž—ǻœǼȱŠŒŒŽœœ’‹•ŽǻœǼȱ šž’ȱŸ·›’’Žǻ—Ǽȱ•ŠȱŽœŒ›’™’˜—ȱŽȱ•Šȱ›·Š•’·ȱ·œ’—·Žȱ™Š›ȱ•Žȱ ȱǻŽ••ŠȱŽȱŠ•ǯǰȱŘŖŖŚǰȱ™ǯŗśŚǼǯȱ

Cette définition relativement complexe intègre une dimension textuelle et extralinguistique à la description du système des articles. En effet, l’actualisation de l’article se fait toujours dans un cadre délimité par la situation de communication, l’antériorité du discours (ce qui a été dit avant) et les savoirs supposés communs entre l’émetteur et le récepteur. Ainsi, si l’article défini suppose l’existence et l’unicité d'un référent, ce n’est certainement pas dans l’absolu. Il sert à désigner ce qui est connu et ce qui existe, cela dans le cadre du discours et de la situation de communication établis par les locuteurs.

Pour qu’elle soit compréhensible et applicable par les étudiants, cette définition nécessite d’être transformée en un ensemble de règles. L’enjeu de cette transformation est de parvenir à simplifier la définition pour qu’elle soit accessible aux étudiants sans toutefois la vider de son contenu théorique :

1. L’article défini introduit les groupes nominaux qui désignent des éléments (objets, personnes, concepts) connus par les participants du discours.

2. L’élément désigné par le groupe nominal doit également être unique : c’est celui-là que l’on désigne et pas un autre.

3. Cet élément est connu et unique parce que :

- il a déjà été identifié précédemment dans le discours. - il est impliqué par le contexte de communication.

- les connaissances du monde des participants permettent de l’identifier sans autre repérage référentiel préalable.

L’exemple suivant rend compte de l’application de ces règles en discours :

A est chez elle, en train de discuter avec son colocataire qui vient de rentrer à la maison. Le chat de son colocataire a la fâcheuse habitude de sauter partout. Alors qu’ils discutent, A remarque le chat en train de sauter sur la table. Elle dit à son colocataire : « Le chat saute sur la table. »

Les schémas suivants permettront de mieux comprendre l’emploi de l’article défini dans le groupe nominal en position sujet (Le chat) :

Schéma 1 CHAT x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Le nom permet d’identifier une catégorie notionnelle particulière et d’en exclure tous les éléments qui ne peuvent porter ce nom.

Ici, tous les x sont des « chats ». Les y ont été exclus de la catégorie, car ils ne sont pas des « chats ».

y y y y

Schéma 2 LE CHAT x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

L’article défini permet de référer à un élément particulier de la catégorie « chat ».

Ici, ce n’est pas de n’importe quel « chat » qu’il s’agit, c’est de celui qui est sous les yeux de A et qui est en train de sauter sur la table. Est donc isolé et surligné en jaune l’élément particulier de la catégorie désigné par le groupe nominal « le chat ».

y y y y y

Sur ces bases sémantiques, l’article peut donc faire des références spécifiques (identifier un élément de la catégorie) ou des références génériques (identifier toute la catégorie). C’est le cas dans la phrase « Le chat miaule » ainsi que dans la phrase « Les chats miaulent ». Ainsi, le singulier comme le pluriel de l’article défini peuvent être actualisés pour faire des références génériques.

ƒ >͛ĂƌƚŝĐůĞŝŶĚĠĨŝŶŝ

En opposition à l’article défini, l’article indéfini sert à référer à des éléments quelconques de la catégorie notionnelle représentée par le nom. Il permet donc d’introduire une catégorie notionnelle nouvelle dans le discours. Un exemple permettra de clarifier cette définition :

A et B sont en train de parler. B raconte une anecdote qui lui est arrivée la veille : « J’étais en train de marcher dans la rue. Il faisait super sombre. J’étais pas rassurée. Et puis à un moment, un chat a surgi de nulle part. J’ai fait un bond de dix mètres. »

Le schéma suivant permet de comprendre l’emploi de l’article indéfini dans le groupe nominal en position sujet de la phrase soulignée (un chat) :

Schéma 3 UN CHAT x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

L’article indéfini permet de référer à n’importe quel élément de la catégorie « chat ».

Tous les éléments de la catégorie ont été surlignés en gris plus foncé car tous peuvent potentiellement servir de référent à « un chat ».

L’article indéfini singulier peut également servir en emploi générique. Comme il renvoie un élément quelconque d’une catégorie notionnelle, il peut par extension renvoyer à tous les éléments de la catégorie (exemple : Un chat est un félin.)

ƒ >͛ĂƌƚŝĐůĞƉĂƌƚŝƚŝĨ

L’article partitif sert à introduire les noms massifs, les noms abstraits, et de manière plus générale tous les noms qui ne renvoient pas à des entités comptables (exemple : du vin, de

la farine, de l’huile, etc.).

ƒ >ĞĐĂƐĚ͛ĂďƐĞŶĐĞĚĞĚĠƚĞƌŵŝŶĂŶƚ

Concernant les cas d’absence de déterminant, aucune explication, qu’elle soit d’ordre syntaxique, sémantique ou communicative, n’est avancée. La GMF se contente de lister les contextes dans lesquels le déterminant n’est pas de rigueur. Selon elle, l’absence de déterminant peut être conditionnée par :

ƒ la nature du nom qu’il introduit (exemple : le nom propre)

ƒ la nature du groupe nominal (exemple : les groupes prépositionnels, les compléments de

phrase)

ƒ la fonction syntaxique remplie par le groupe nominal (exemple : l’apposition, l’attribut) ƒ le genre de texte (exemple : les étiquetages, les télégrammes, les petites annonces). Il serait contre-productif de donner, pour chacune des quatre macro-catégories listées ci- dessus, le détail de tous les contextes dans lesquels le déterminant est absent (la liste tient sur quatre pages !). Ont donc été sélectionnés les cas d’absence de déterminant dans le groupe prépositionnel puisque c’est ce qui semble le plus problématique pour les étudiants. Si lors du classement des erreurs d’articles, il s’avère que d’autres contextes d’erreurs sont récurrents, un bref retour théorique sera mené au cas par cas. Pour ce contexte particulier (le groupe prépositionnel), deux types de cas sont identifiés dans la GMF :

1. L’article indéfini pluriel « des » s’efface après la préposition « de ».

2. Certains compléments prépositionnels à fonction complément du nom se construisent avec une préposition suivie d’un nom sans déterminant. « Ces compléments n’identifient pas une occurrence particulière du référent, mais le considèrent dans sa plus grande généralité […] » (Pellat et al., 2004, p166).

La deuxième règle pose problème puisqu’en définitive, ce cas d’absence de déterminant semble assez proche de l’emploi générique des articles définis et indéfinis. Néanmoins,

n’étant pas en mesure de faire de plus amples recherches, je me suis contentée de cette définition.

Cette transposition didactique a servi de cadre théorique à l’analyse des erreurs d’articles. Il est temps d’évaluer la pertinence de ce choix théorique pour classer, comprendre et corriger les erreurs commises par les étudiants.

2. Classement et analyse des erreurs

La méthodologie suivante a permis d’établir une classification des erreurs d’articles commises par les étudiants. Tout d’abord les erreurs de même nature ont été regroupées dans trois macro-catégories (les erreurs morphologiques, les erreurs relatives à l’opposition article défini / article indéfini, les erreurs liées à l’absence de déterminant). Ensuite, un classement interne à chaque catégorie a rassemblé les erreurs ayant la même cause. Les causes d’erreurs variant selon les catégories, elles seront décrites dans les points relatifs à chacune.

Pour que les erreurs puissent être sujettes à une analyse rigoureuse, il a été nécessaire de choisir un mode de présentation clair, synthétique et de lecture facile. Les erreurs ont donc été classées dans des tableaux à trois colonnes. Dans la première colonne, apparaît le numéro de l’énoncé contenant l’erreur (tous les énoncés ont été numérotés selon leur ordre d’apparition dans les tableaux, indépendamment de la production dont ils sont extraits). La plupart des énoncés équivaut à une phrase. Toutefois, dans certains cas, l’énoncé relevé est plus long (équivalent à deux phrases ou plus), lorsque l’erreur ne peut être comprise que dans un contexte large. Dans la deuxième colonne, on retrouve l’énoncé contenant l’erreur. Afin que le lecteur puisse les retrouver dans leur contexte de production, la référence de chaque énoncé (numéro de la production et de la ligne où apparaît l’erreur) est indiquée dans la troisième colonne. Pour que les erreurs soient facilement repérables, elles sont surlignées en jaune. Il est à noter que seules les erreurs pertinentes (celles entrant dans la catégorie analysée) sont mises en valeur, les autres n’intéressant pas l’analyse menée ici. C’est pour cela qu’un même énoncé peut apparaître dans deux tableaux, s’il contient deux erreurs relevant de catégories différentes (par exemple, une erreur morphologique et l’actualisation d’un article défini à la place d’un indéfini).

a. Erreurs morphologiques

Dans le tableau ci-dessous, toutes les erreurs relatives à la morphologie de l’article ont été regroupées. Ont été classées ensemble toutes les erreurs d’accord avec le nom (erreurs d’accord en nombre d’une part, puis d’accord en genre d’autre part), puis celles relatives au changement de la forme de l’article en fonction du cotexte (lorsque l’article contracté est suivi d’une voyelle, cas de l’élision de l’article « des »).

Énoncés contenant des erreurs Réf. Erreur dans l’accord en nombre

(1) Une fois venus aux château, n’hésitez pas d’aller voir la fameuse chapelle gothique de la Sainte Trinité avec ses fresques byzantines du 15e siècle.

2 (l.11) (2) Le parcours les plus interresant vous attend sous la Vieille Ville. C'est le circuit souterrain qui mesure de 200 metres de longueur et contien 14 salles secretes. 5 (l.30) (3) Ajourd’hui ce musée constitue l’un des endroits le plus visités en Pologne. 6 (l.32)

(4) Tout à fait. Continuons notre visite en dirigeant notre attention vers les monuments le plus caractéristiques de Lublin.

10 (l.36)

Erreur dans l’accord en genre

(5)

Aujourd’hui ZamoĞü, avec ses soixante-dix milles habitants, est une centre administratif, économique et culturel en forte expansion, le chef-lieu de la voïvodie et le siège d’un diocèse catholique.

9 (l.38)

(6) La cathédrale de ZamoĞü est sans doute le plus remarquable des sanctuaires polonais édifiés au fin de l’époque Renaissance.

9 (l.49)

Non respect de la règle concernant l’article partitif suivi d’une voyelle

(7) Les crypres qui se trouvent sous les naves du église d’archicatedre ont été construites en 1595-1604r.

5 (l.34)

Non respect de la règle concernant l’article indéfini pluriel non suivi d’un nom

(8) En l'enceinte de la Vieille Ville vous trouverez des nombreux monuments d'époques différentes.

8 (l.22)

(9)

La sveltesse quasi gothique de l’intérieur à trois nefs est soulignée encore par des hautes colonnes et arcades étroites uniées par des larges moulures et des stucs géometriques des voûtes.

9 (l.51)

Les erreurs les plus nombreuses concernent l’accord en nombre de l’article. Mis à part l’erreur (1), les trois autres erreurs concernent des articles employés dans des constructions superlatives. Ces constructions étant complexes (postposition de l’adjectif donc redoublement de l’article défini : article défini + nom + article défini), on peut supposer que les étudiants ont eu des difficultés à identifier le nom auquel rapporte le second article de la construction et l’ont accordé au hasard.

Pour ce qui est des erreurs relatives au genre, elles viennent d’une méprise du genre du nom auquel l’article renvoie. Pour ce qui est de la phrase (6) toutefois, on peut supposer que la forme de l’article (amalgame de la préposition « à » et de l’article défini) a perturbé les étudiants.

Enfin, le type d’erreur le plus révélateur concerne le cas de l’article indéfini pluriel quand il n’est pas suivi d’un nom. L’ambigüité de la règle a été mise en avant lors de la transposition didactique. On peut observer ici que, soit les étudiants ne connaissaient pas la règle, soit ils

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