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REMARQUES D'ORDRE GENERAL

1. Zone d'étude – bassin de risque

De nombreuses questions ont été posées sur la définition du périmètre du PPRn GT. Il convient ici de rappeler que dès qu'un secteur présente des propriétés physiques identiques à un secteur où des glissements de terrain ont déjà été recensés, il est possible que ce secteur puisse également être sujet à des phénomènes de glissement de terrain. Ainsi, en dépit du caractère localisé de la plupart des glissements de terrain recensés, il est nécessaire d'adopter un périmètre d'étude sur la totalité de l'unité physique concerné par les manifestations de glissement de terrain. On parle de bassin de risque. 

Qu'est­ce qu'un bassin de risque ?

Le   bassin   de   risque   est   défini   et   délimité   à   partir   d'un   contexte   géologique   et   morphologique (pente,   alternance   de   formations   géologiques   de   nature   et   de   dureté   différentes,   etc)   où   les facteurs d'instabilité, les mécanismes de rupture ou de propagation des glissements de terrain sont similaires.

Quel est le bassin de risque concerné par le PPRn GT ?

Le bassin de risque étudié dans le cadre du PPRn GT est la Cuesta d'Ile­de­France le long de la vallée   de   la   Marne.   La   différence   de   dureté   des   roches   de   la   Cuesta   d'Ile­de­France   est,   via l'érosion, responsable de la création de pentes, facteur propice à l'apparition de glissements de terrain. Par ailleurs la présence de couches argileuses, sableuses et marneuses – couches dites

« gonflantes » car capables d'absorber une grande quantité d'eau – favorisent le déclenchement de glissements de terrain. Ces couches instables sont présentes jusqu'en profondeur. On notera notamment la présence d'argiles, dits sparnaciens, juste au dessus de la couche de craie blanche, première couche géologique stable. 

Ainsi, le contexte géomorphologique, géologique et hydrologique de la Cuesta d'Ile­de­France a conduit à prescrire le PPRn GT sur le territoire de 71 communes. Sont étudiées uniquement les zones de pentes, élargies en amont et en aval pour tenir compte, respectivement, de l'aléa en amont   (régression   des   phénomènes   de   pente)   et   de   l'aléa   en   aval   (coulée   du   glissement   de

Illustration 1: Coupe lithostatigraphie (d'après Michel Laurain)

terrain). Le plateau et les fonds de vallée ne sont pas étudiés. moins grande ampleur (du décrochement d'une partie du versant au phénomène de fluage1). 

Ainsi, les glissements de terrain sont un phénomène géologique lié à un mouvement du sol tandis que les coulées de boue, ou « clouées boueuses » au sens où on les entend communément, sont un phénomène superficiel lié à l'érosion des sols sous l'effet de fortes précipitations. Ce sont donc deux phénomènes bien distincts.

3. Quel est le risque encouru sur les personnes ? Sur les biens ?

L'expérience  montre  que les accidents  de  personnes   dus   aux glissements  de  terrain  sont  peu fréquents, mais possibles. Le phénomène étant assez lent, les personnes ont en général le temps d'évacuer. 

L'enjeu  de  ce  PPR est avant tout  de prévenir les  sinistres  sur  les  biens.  En  effet, du  fait des fissures,   déformations   et   déplacements   en   masse   du   sol,   les   glissements   de   terrain   peuvent lieu   à   la   production   de  plusieurs   cartes   techniques   permettant   d'aboutir  aux   cartes  de  zonage réglementaire et au règlement.  Ces étapes sont :

Le zonage réglementaire est issu du croisement des cartes d'aléa et d'enjeux (cf annexe 2). Ce croisement   est   défini   dans   un   tableau   de   croisement   (cf   règlement)   qui   définit   la   zone réglementaire en fonction de l'aléa et de l'enjeu.

Est­ce qu'une étude historique précise les évènements passés sur les communes ? Une   étude  historique  précise  les   évènements  passés   sur  les   communes.  Le  recensement   des phénomènes historiques et la production des cartes informatives en découlant ont été réalisés par terrain,   sont   des   études   qualitatives   qui   se   basent   sur   l'exploitation   des   données   existantes, conformément à l'article 3 du décret du 5 octobre 1995 qui précise que l'établissement du PPRN tient compte de l'état de connaissance du moment. 

Les glissements de terrain n'étant pas des processus répétitifs, contrairement aux séismes ou aux inondations, le BRGM a été contraint d'estimer qualitativement une probabilité de survenance d'un événement sur une période donnée sans référence à des grandeurs numériques.    L'analyse du BRGM   a   été   complétée   systématiquement   par   des   visites   de   terrain   dans   un   objectif

Mon terrain n'a jamais bougé, pourquoi est­il classé en zone à risque ?

La constatation d'absence de glissements de terrain ne garantit pas l'absence de risque. Comme détaillé  dans le point précédent, le classement d'un site  en zone  d'aléa indique que ce terrain présente des caractéristiques qui le prédisposent aux déclenchements de glissements de terrain. 

6. Révision et modification du PPRn GT

Les procédures de modification et de révision sont définies par décret du 28 juin 2011. Ainsi, une fois approuvé, le PPR peut être révisé partiellement ou dans sa totalité, et peut également être modifié,  selon  des  procédures bien  définies. La   DDT précisera les  modalités pratiques de  ces procédures dans la note de présentation.

Le PPRn GT pourra­t­il être révisé en cas de révision du PLU/POS ?

Pour les communes dont les seules possibilités d'extension de leur zone urbaine sont en zone d'aléa de glissement de terrain, il sera possible d'envisager une révision partielle du PPRn GT. La révision partielle permet de réviser le PPR uniquement sur la commune concernée, à condition que la révision n'impacte pas l'économie générale du plan. Ainsi, la révision portera uniquement sur les  documents  graphiques  (zonage  réglementaire). Elle aura  dû,  bien  entendu,  faire l'objet d'une concertation entre les services de l’État et la commune en amont. Il ne sera pas possible d'étendre la zone urbaine n'importe où, notamment en zone d'aléa fort.

Peut­on   réaliser   des   études   pour   préciser   le   niveau   d'aléa   et   donc   le   zonage réglementaire ?

Des   études  visant  à   lever   des  incertitudes   sur   le   niveau  d'aléa,   notamment  en  limite   de   zone peuvent être conduites. Les résultats de ces études seront soumis à une expertise des services de l'Etat et du BRGM, qui statueront le cas échéant sur la modification du PPRn GT. 

Les études à réaliser sont des études géotechniques, hydrologiques et hydrauliques à l'échelle du micro­bassin de risque sur un modèle de cahier des charges transmis par la DDT. Ces études sont par contre onéreuses et difficilement supportables par un particulier. 

7. La gestion des eaux

Un enjeu essentiel

La   prévention   pour   lutter   contre   les   glissements   de   terrain   consiste   à   maîtriser   tous   les   rejets d'eau, à adapter les pratiques agricoles et viticoles et à éviter tous terrassements susceptibles de déstabiliser   le   terrain.   La   gestion   des   eaux   est   donc   l'un   des   trois   leviers   pour   prévenir   les glissements de terrain.

La présence d'étangs sur le plateau est­elle une menace ? Doivent­ils être traités ? Lorsqu’il pleut sur le plateau, les eaux s’infiltrent jusqu’à trouver une couche imperméable, puis s’écoulent   en   partie   jusqu’à   un   niveau   de   source   dans   les   versants.   Une   partie   des   eaux souterraines ressortant dans les versants provient donc des plateaux. Pour la problématique des glissements de terrain, c’est la maîtrise des eaux superficielles et souterraines dans le versant qui est importante.

Il   est   difficile   d’imaginer   avoir   une   action   sur   l’infiltration   des   eaux   sur   le   plateau   (l’infiltration concentrée   des   étangs   et   l’infiltration   diffuse)   compte   tenu   des   travaux   colossaux   que   cela impliquerait et ensuite se poserait la question de l’évacuation des eaux collectées. Par ailleurs, ces

travaux   ne   traiteraient  qu’une   partie  des  eaux   et   ne   traiteraient   donc  pas   de   l'ensemble   de   la problématique de la maîtrise des eaux.

Il est donc préférable d’avoir une action dans les versants pour mieux maîtriser les eaux, quelle que soit leur origine. 

Enfin, à la connaissance du BRGM, il n'existe pas d'étangs en limite de plateau, en zone d'aléa, à l'exception   possible   de   quelques   petites   mares.   Les   étangs   sont   positionnés   à   l'intérieur   du plateau.

8. Les assurances habitation, la dépréciation des biens et le coût de la construction

Les indemnisations en cas de catastrophe naturelle 

Depuis la loi n°82­600 du 13 juillet 1982, relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles,   les   biens   des  personnes  physiques   et  morales  autres   que   l’État,  qui  font  l'objet   de contrats d'assurance dommages ou perte d'exploitation, sont également couverts contre les effets des catastrophes naturelles. Cette couverture automatique est cependant conditionnée : il faut que l'événement soit déclaré catastrophe naturelle par les pouvoirs publics.

Les sociétés d'assurance ont donc été invitées à insérer dans leurs contrats de base, des clauses étendant leurs garanties aux effets des catastrophes naturelles. Le régime mis en place par la loi de   1982,   régime   de   mutualisation,   s'appuie   sur   la   solidarité   :   même   si   elles   ne   sont   pas concernées   par   un   risque   naturel,   l'ensemble   des   personnes   ayant   contracté   une   assurance dommage ou perte d'exploitation cotisent obligatoirement à l'assurance catastrophe naturelle, par le biais d'une surprime au tarif uniforme.

Cette garantie des effets des catastrophes naturelles est couverte par une prime ou une cotisation additionnelle calculée à partir d'un taux unique. Ce taux est appliqué au montant de la prime ou cotisation principale du contrat de base ou au montant des capitaux assurés.

La   loi   ne   vise   que   certains   types   d'événements   et   ne   permet   la   garantie   que   de   certains dommages   sur   certains   biens.   L'indemnisation   dépend   de   l'arrêté   interministériel   de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.

Enfin,   la   prévention   des   risques   naturels,   via   les   PPRN,   est   la   contrepartie   de l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles. 

En effet, dans les communes qui ne sont pas dotées de PPRn pour le risque faisant l'objet d'un arrêté de catastrophe naturelle, une franchise est appliquée et modulée en fonction du nombre de constations de l'état de catastrophe naturelle intervenues pour le même risque, au cours des cinq dernières années. Selon le nombre de constatations, la franchise restant à la charge de l'assuré peut être multipliée jusqu'à 4 fois.

La mise en œuvre de cette modulation cesse dès qu'un PPRN est approuvé ou prescrit pour le risque en cause. Cependant, elle reprend au cas où le PPRN n'est pas approuvé dans les quatre ans suivant sa prescription. 

Les assurances habitation

Quel que soit le  niveau  d'exposition au risque  affiché  dans  le  cadre  d'un PPRN approuvé, les assureurs sont tenus de maintenir, à valeurs de biens équivalentes hors zone à risque, des primes

d'assurance ou des franchises homogènes. La politique de prévention des risques consolide de cette façon la notion de solidarité nationale qui garantit que chacun participe équitablement, en cas de sinistre, au dédommagement des populations les plus exposées.

Aussi, compte tenu du régime assurantiel actuellement en vigueur en France, il apparaît infondé de considérer que le PPRn aura comme conséquence, une augmentation de la prime d'assurance relative à l'indemnisation des catastrophes naturelles.

Dépréciation des biens 

Il  est  possible  que   l'existence   du  PPRn,  de   par  la   connaissance   du   risque   de   glissements   de terrain qu'il produit, ait pour conséquence une dépréciation des biens situés en zone à risque. Si celle­ci devait effectivement se produire, ce qui reste à démontrer car l'expérience montre qu'il n'y a pas d'automaticité, elle ne serait pas liée à l'existence du PPRn mais bien au risque que le PPRn ne fait que révéler.

Le coût de la construction en zone à risque

Il est vrai que l'édification d'un bâtiment en zone d'aléa de glissements de terrain nécessite un certain nombre de dispositions constructives plus ou moins contraignantes et onéreuses (études de sol, résistance au fluage...). Néanmoins, ces dispositions sont absolument nécessaires car elles contribuent incontestablement à la réduction de la vulnérabilité des secteurs exposés, en limitant les impacts de l'homme susceptibles de déclencher des glissements de terrain et en limitant les dommages sur les biens en cas de glissement de terrain.

9. Que faire en cas de sinistre ?

La procédure de constatation de l'état de catastrophe naturelle 

L’état   de   catastrophe   naturelle,   ouvrant   droit   à   la   garantie,   est   constaté   par   un   arrêté interministériel   (des   ministères   de   l’intérieur,   de   l’économie   et   des   finances)   qui   détermine   les communes et les périodes de reconnaissance, ainsi que les phénomènes naturels donnant lieu à cette reconnaissance.

Lorsque survient un événement susceptible de présenter le caractère de catastrophe naturelle, le maire, sur demande des sinistrés, adresse au préfet une demande de reconnaissance de l'état de catastrophe   naturelle.   Une   demande   de   reconnaissance   de   catastrophe   naturelle   ne   peut   être recevable que si elle intervient dans un délai de 18 mois après le début de l'évènement naturel.

Le préfet constitue un dossier et l'adresse à la direction de la sécurité civile (DSC) du ministère de l'intérieur,   qui   organise   une   commission   interministérielle   durant   laquelle   les   dossiers   sont examinés.

Déclaration du sinistre par l’assuré

L’assuré doit déclarer son sinistre au plus tard dans les 10 jours suivant la publication au J.O. de l’arrêté   interministériel   de   constatation   de   l’état   de   catastrophe   naturelle   pour   les   dommages matériels directs et au plus tard dans les 30 jours pour les pertes d’exploitation.

Règlement par l’assureur

L’assureur doit verser l’indemnité dans un délai de trois mois à compter de la remise par l’assuré de l’état estimatif des biens endommagés ou des pertes subies.

Lorsque la date de publication de l’arrêté interministériel est postérieure à la date de remise de

l’état des pertes, c’est cette date de publication qui marque le point de départ du délai de trois mois.

Le remboursement du coût des études géotechniques rendues préalablement nécessaires pour la remise en état des constructions affectées par les effets d’une catastrophe naturelle est également prévu par le code des assurances.

II. REMARQUES ET MODIFICATIONS SUR LES

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