• Aucun résultat trouvé

Chapitre 4. Conditionally invariant solutions of the rotating

6.1. Remarques finales

Pour conclure, nous aimerions ajouter certaines remarques concernant le prob- lème de la construction de solutions solitoniques, domaine qui se développe très rapidement. En particulier, les solitons incluent les solutions élémentaires des systèmes d’EDPs en deux variables indépendantes et q variables dépendantes

ut+ a(u)ux= b(u), (6.1.1)

qui possèdent la forme d’onde de propagation

u = ψ(x− ct) (6.1.2)

où c est la vitesse de propagation de l’onde. Afin d’assurer le caractère solitonique de la solution (6.1.2), nous demandons que le profil de la fonction ψ(x − ct) tende vers une constante u0

± lorsque x → ±∞. De plus, ces solutions doivent avoir une

grande stabilité. Ces dernières conditions signifient que les solitons ne perdent pas leur "individualité" lors de leur superposition. Il s’agit alors d’interactions élastiques.

Nous pouvons constater que la matrice des dérivées de la solution solitonique de l’EDP (6.1.1) peut être représentée par des éléments intégraux simples non homogènes

∂uα

∂xi = γ αλ

i, (Iqλ1+ a(u)λ2)γ = b(u). (6.1.3)

où Iq est la matrice identité de dimension q × q. Les solitons de l’équation (6.1.1)

[46]. Ces états simples peuvent décrire dans certains cas des perturbations local- isées. Pour chaque temps fixé t = t0, nous supposons que la dérivée de la solution

ux(t0,·) possède un support compact. La possibilité de décrire les solitons à partir

de l’équation (6.1.3) dans le langage des éléments intégraux simples suggère que nous pouvons décrire leurs superpositions dans ce langage. Il est nécessaire de souligner que jusqu’à présent, il n’a pas été possible d’obtenir des résultats posi- tifs par la méthode des caractéristiques généralisées. L’idée la plus simple nous permettant de résoudre ce problème est de procéder par analogie avec le prob- lème de superposition des ondes simples en termes des invariants de Riemann. Ces interactions analogues aux solitons ont aussi un caractère élastique. C’est-à- dire que nous pouvons décrire ces interactions à l’aide de la somme des éléments simples intégraux qui correspondent aux ondes qui entrent dans la superposition. Il semble prometteur de chercher des solutions double-solitoniques sous la forme où la matrice des dérivées des solutions peut être représentée comme la somme de deux éléments simples intégraux non homogènes

du = ∂u α ∂xidx i =ξ(θ 1I − A)−1B⊗ (θ1dt− dx) + (1− ξ)(θ2I − A)−1B⊗ (θ2dt− dx), (6.1.4) où λs = (θ

s,−1), γs = (θsI − A)−1B, s = 1, 2, et la quantité ξ peut être con-

sidérée comme une fonction dépendante de t et x. Il s’avère que les contraintes correspondant à la forme postulée (6.1.4) ne sont pas suffisantes pour extraire les solutions double-solitoniques de l’ensemble des solutions du système initial (6.1.1). La matrice des dérivées des solutions double-solitoniques consiste en la somme de deux éléments simples intégraux non homogènes, mais chaque solu- tion de (6.1.4) ne possède pas la propriété d’être une solution double-solitonique. Illustrons cela avec un exemple.

Considérons l’équation de Sine-Gordon sous la forme d’un système du premier ordre

vt= sin ϕ,

ϕx = v.

Il est bien connu dans la littérature du sujet ([1] et références incluses) que cette équation admet entre autres, des solutions de la type solitonique (par exemple, bumps, kinks) ainsi que des solutions multisolitoniques. La matrice des dérivées pour les solutions double-solitoniques prend la forme

du = ξ   sin ϕ θ1 −v  ⊗ (θ1dt− dx) + (1 − ξ)   sin ϕ θ2 −v  ⊗ (θ2dt− dx) (6.1.6) qui peut être écrite sous la forme équivalente des quatre équations

vt= sin ϕ, ϕt=−ξvθ1 − (1 − ξ)vθ2, vx =−ξ sin ϕ θ1 − (1 − ξ) sin ϕ θ2 , φx = v, (6.1.7) pour cinq fonctions indépendantes v, ϕ, ξ, θ1, θ2. L’équation (6.1.7) est équivalente

au système (6.1.5) car les expressions pour vx et φtn’imposent aucune contrainte,

puisque les variables θ1, θ2et ξ sont arbitraires. Pour extraire les solutions double-

solitoniques, il est donc nécessaire d’ajouter des contraintes supplémentaires. Nous donnons à présent un exemple de solution pour ce type de problème pour certains cas particuliers. Considérons tout d’abord le cas quand les vecteurs d’onde λssont des 1-formes constantes et notons les par λ

0

s. Considérons le système

hyperbolique du premier ordre en p variables indépendantes

aiµα(u)uαi = bµ(u), µ = 1, . . . , l, α = 1, . . . , q, i = 0, . . . , p. (6.1.8) Nous cherchons les solutions pour lesquelles la matrice des dérivées est sous la forme d’une somme d’éléments simples intégraux non homogènes,

du = ξ1γ 01⊗ λ0 1+ ξ2γ 02⊗ λ0 2, γ 0s ∈ Tu U, λ 0 s= λ 0 s i(u)dxi ∈ Tx∗X, s = 1, 2, γ 0s = (γ 0 1 s, . . . , γ 0 q s)∈ Rq, λs= (λs1, . . . , λsp)∈ Rp, (6.1.9) sous la contrainte ξ1+ ξ2 = 1, (6.1.10)

où les ξssont des variables qui dépendent seulement de x. Afin de ne pas alourdir

la notation, nous omettons dans ce qui suit l’indice 0 pour les vecteurs λs et γs.

sont linéairement indépendants. Les éléments simples non homogènes intégraux vérifient les équations algébriques

aiµα(u)γ(s)α λsi = bµ(u), s = 1, 2. (6.1.11)

En considérant la dérivée extérieure du système (6.1.9), nous obtenons l’équation suivante

γ1⊗ dξ1∧ λ1+ γ2⊗ dξ2∧ λ2+ ξ1dγ1∧ λ1+ ξ2dγ2 ∧ λ2 = 0,

dξ1+ dξ2 = 0,

(6.1.12) qui doit être vérifiée lorsque l’équation (6.1.9) est satisfaite. En vertu de (6.1.9), nous avons les relations suivantes

dγs= γs,uαduα = ξ1γs,γ

1⊗ λ

1+ ξ2γ

s,γ2 ⊗ λ

2, s = 1, 2. (6.1.13)

En remplaçant les relations (6.1.13) dans le système prolongé (6.1.12), nous obtenons

γ1⊗ dξ1∧ λ1+ γ2⊗ dξ2∧ λ2 + ξ1ξ2[γ1, γ2]⊗ λ1∧ λ2 = 0,

dξ1+ dξ2 = 0.

(6.1.14) Sous l’hypothèse que les covecteurs λ1 et λ2 sont linéairement indépendants et

que ξ1ξ2 6= 0, l’équation (6.1.14) implique que le commutateur des vecteurs γ 1 et

γ2 est engendré par une combinaison linéaire de γ1 et γ2

[γ1, γ2] = α1(u)γ1+ α2(u)γ2, (6.1.15)

où les coefficients αs dépendent seulement de u. La condition (6.1.15) signifie

que les hypothèses du théorème de Frobenius sont satisfaites. Ainsi, pour chaque point u0 dans l’espace des variables dépendantes U, il existe une surface tangente

aux vecteurs γ1 et γ2 passant par le point u0 ∈ U. En remplaçant (6.1.15) dans

les équations (6.1.14) et en utilisant l’indépendance linéaire des vecteurs γ1 et γ2,

nous obtenons

dξ1∧ λ1+ α1ξ1ξ2λ1∧ λ2 = 0, dξ1+ dξ2 = 0, dξ2∧ λ2+ α2ξ1ξ2λ1∧ λ2 = 0.

Le lemme de Cartan [10] nous permet de démontrer qu’il existe deux fonctions µ1 et µ2 telles que

dξ1 = µ1λ1+ α1ξ1ξ2λ2, dξ1+ dξ2 = 0, dξ2 = µ2λ2− α2ξ1ξ2λ1.

(6.1.17) En additionnant les équations (6.1.17) et en utilisant le fait que les vecteurs λ1

et λ2 sont linéairement indépendants, nous obtenons

µ1 = α2ξ1ξ2, µ2 =−α1ξ1ξ2. (6.1.18)

En vertu de (6.1.10), la substitution de (6.1.18) dans l’équation (6.1.17) nous permet d’obtenir la relation suivante

dξ1

ξ1(1− ξ1) = α

2λ1+ α1λ2, ξ2 = 1

− ξ1. (6.1.19)

En prenant la dérivée extérieure de l’équation (6.1.19), nous obtenons la relation

dα1 ∧ λ2+ dα2∧ λ1 = 0, (6.1.20)

qui doit être satisfaite lorsque l’équation (6.1.9) est vérifiée. En tenant compte de (6.1.9), nous avons

dαs= α,usαduα = ξ1αs

1+ (1

− ξ1)αs2λ2, s = 1, 2. (6.1.21) Remplaçons les relations (6.1.21) dans l’équation (6.1.20) pour obtenir

ξ1α11 − (1 − ξ1)α22 = 0. (6.1.22) L’équation (6.1.22) nous mène à considérer les deux cas suivants :

Cas 1 : Lorsque les coefficients par rapport aux puissances de ξ1 dans (6.1.22)

sont identiquement nuls, nous obtenons les relations suivantes

α11 = 0, α22 = 0. (6.1.23)

Cas 2 : Lorsque l’équation (6.1.22) génère des contraintes sur la variable ξ1, nous

obtenons la relation suivante

ξ1 = α 2 ,γ2 α1 ,γ1 + α 2 ,γ2 . (6.1.24)

En remplaçant (6.1.24) dans l’équation (6.1.19) et en utilisant le fait que les vecteurs λ1 et λ2 sont linéairement indépendants, nous obtenons

α1 =  ln α 2 ,γ2 α1 ,γ1 + α 2 ,γ2  ,γ2 , α2 =  ln  1 α 2 ,γ2 α1 ,γ1 + α 2 ,γ2  ,γ1 . (6.1.25)

Les conditions (6.1.15), (6.1.23) ou (6.1.25) garantissent l’existence de la solution du système (6.1.9). Le degré de liberté du système (6.1.9) dans le premier cas dépend d’une fonction arbitraire d’une variable alors que dans le deuxième cas, la solution possède seulement l’arbitrarité sur les constantes d’intégration.

Sans perte de généralité, en normalisant les vecteurs γ1 et γ2 de façon appro-

priée, nous pouvons obtenir que le commutateur (6.1.15) est égal à zéro. Dans ce cas, les vecteurs γ1 et γ2 constituent un système holonomique, c’est-à-dire qu’il

existe une surface paramétrique u = f(r1, r2), tangente aux champs de vecteurs

γ1 et γ2, telle que les EDPs

∂f ∂rs = α

s(f )γ

(s)(f ), s = 1, 2, (6.1.26)

sont satisfaites, où les coefficients αs dépendent de f. En vertu de l’hypothèse

que les vecteurs γ1 et γ2 sont linéairement indépendants et en tenant compte de

la relation (6.1.26), le système (6.1.9) peut être transformé à la forme

drs = ξsαsλs= 0, ξ1+ ξ2 = 1, s = 1, 2, (6.1.27) où les variables αs et ξs deviennent des fonctions des paramètres r1 et r2.

En supposant que les profils des dérivées des fonctions rs

x possèdent chacun un

support compact et disjoint pour le temps initial t = t0 (représentant par exemple

deux solitons localisés), i.e.

∃as, bs∈ R : supp rxs(t0, x)⊂ [as, bs], s = 1, 2, (6.1.28)

et

supp r1

x(t0, x)∩ supp rx2(t0, x) = φ, (6.1.29)

où a1 < b1 < a2 < b2, la forme de l’équation (6.1.27) implique que les fonctions

rs(t, x) sont constantes le long des droites données par

λ

0 s

En conséquence, le résultat de la superposition de deux solitons consiste en la propagation des deux solitons sans changement dans leur phase1 et leur pro-

fil. Dans ce cas, ces solitons se propagent de façon indépendante, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucune influence l’un sur l’autre. Selon le langage introduit dans la littérature du sujet [107], ces interactions correspondent à une superposition linéaire. Donc, le cas que nous considérons ne peut pas décrire les solutions double- solitoniques de l’équation de Sine-Gordon (voir par exemple [106])

ϕ = 4 arctan " v sinh x+t β coshv(x−t)β # , où β = (1 − v2)1/2, v 6= 0, 1, (6.1.31)

puisque le résultat de la superposition de deux solitons change les phases de façon appropriée. Donc, le problème que nous avons posé, la construction des doubles solitons et des n-solitons à l’aide de la méthode des caractéristiques, reste ouvert jusqu’à présent.

Le parallèle entre la problématique des superpositions des solitons et les super- positions des ondes de Riemann présentées dans ce travail nous motive à pour- suivre nos études dans ce domaine. Il est à noter que la problématique de la construction de ces solutions est basée sur la somme des éléments simples inté- graux non homogènes, qui ne doivent pas seulement se limiter à des états simples représentant des solitons.

Nous construisons à présent des solutions particulières du système de Kadomtsev- Petviashvili sans dispersion en utilisant les symétries conditionnelles et en expri- mant ces solutions en termes des invariants de Riemann. Plus précisément, nous construisons trois classes de solution de rang-2.

Documents relatifs