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4-8/ Relier les parties de la ville ; une nécessité récurrente

CHAPITRE I : RAPPORT DE SYMBIOSE ET D’INTEGRATION

I- 4-8/ Relier les parties de la ville ; une nécessité récurrente

Les eaux de l’Oued ceinturent le Rocher au fond des gorges impressionnantes, que l’on pouvait admirer à partir des passerelles, joignant le viaduc de Sidi Rached à la passerelle de Sidi M’cid. En plus de leur rôle fonctionnel, ces ponts sont considérés comme des éléments forts du paysage. Ils constituent des points de repères pour les Constantinois.

Photo n° 30 : Vue aérienne sur les deux rives de la ville

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En creusant les gorges, le Rhumel a détaché deux blocs de calcaires, qui sont reliés aujourd’hui par la passerelle de Sidi M’cid. Ce pont, enjambant l’Oued à une altitude de 175 m environ, donnait à la Ville un caractère touristique célèbre à travers toute l'Algérie. Il reliait la casbah ; ancienne forteresse et quartier militaire à l'époque des Français, à l’hôpital et au vertigineux Monument aux Morts. Un point haut qui domine toute la région montagneuse Nord-Ouest de Constantine.

Photo n°31 : Vue sur le pont de Sidi M’cid

Après avoir remplacé le tablier de l’ancien pont par une arche unique en fer, d’une portée de 56 m, et qui culminait à 120 m au dessus du Rhumel, le pont d’El Kantara fut rétablie en 1867 pour relier le " Vieux Rocher " et la " Rue Nationale" au chemin du Mansourah, puis aux nouveaux quartiers européens, sur la rive droite du Rhumel, à l'endroit où s'est construite la gare.

Le pont du diable, un petit pont qui relie les deux extrémités de l’Oued, il se situe à quelques mètres du fond du ravin. Il permettait d’accéder au chemin des touristes. « Il semble que son nom vienne du bruit infernal des eaux tumultueuses qui pénètrent dans les gorges à cet endroit »26.

Photo n°33 : Vue sur le pont du diable

Un peu plus en amont du pont du diable, existe le pont d'Arcole reliant Bardo à la pépinière.

Photo n°33 : Vues sur les ponts d’Arcole et Medjez El Ghnem

Le pont du diable se révélait très insuffisant à la circulation, Il a fallut donc, construire un pont, c’est celui de Sidi Rached; « Ce fut la fête de la plus belle victoire que le génie de l’homme eut remportée sur l’abîme. En outre, du haut des ponts, le visiteur peut sonder le mystère des abîmes et méditer par un long passé durant lequel aucun pont ne permettait de

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passer d’une rive à l’autre, parce que l’on préférait la sécurité du fossé défensif au confort des communications »27.;

Ce pont est considéré comme un des plus longs ponts de pierre dans monde, le pont de Sidi Rached respecte le pittoresque décor du vieux Constantine. Il encadre le paysage par une gigantesque courbe de 447 m de long, comprenant de nombreuses arches dont celle du centre est de 70 m. Cette arche culmine à une centaine de mètres au dessus du Rhumel. Sa construction fut commencée en 1908, et a duré quatre ans. Elle fut un véritable spectacle. Le pont fut inauguré et ouvert à la circulation le 19 avril 1912.

Le pont des chutes, franchi le Rhumel juste à la sortie des gorges. Il fut construit en 1925 pour permettre d'accéder aux Moulins Lavie. Ce pont se distingue par son architecture classique. Il aboutit au célèbre chemin des touristes.

Photo n°34 : Vues sur l’arche principale du pont de Sidi Rached, le pont des chutes et de la passerelle Mellah Slimane

La Passerelle Perrégaux, est située entre El Kantara et Sidi-Rached. Elle constitue une piétonne assurant la liaison entre le quartier de la gare et le centre ville. Elle permet également un très beau panorama sur la partie centrale des gorges.

Conclusion

Pendant la préhistoire, l’homme s’est rapproché de l’Oued. Il s’est abrité dans les grottes naturelles jalonnant le piémont du Rocher. La sécurité des lieux, le choix des terrains de parcours bien défendus, et l’abondance des points d’eau et du gibier, furent les principaux atouts favorisant ce rapprochement.

L’emplacement de la ville antique à son tour n’était pas fait au hasard, mais obéissait à une stratégie de défense. Cirta construite sur le Rocher était défendue par de profonds ravins. Le Rhumel ceinture la ville comme la bague enserre le doit.

Arrivant à la période romaine; le lien entre la ville et l’Oued va être renforcé d’avantage. La ville va sortir de ses murailles pour s’étaler sur des faubourgs clairsemés sur la rive gauche et la rive droite. Ces extensions de la ville ont imposé la construction de solides ponts en pierre, permettant de franchir l’Oued et de relier les deux rives de la ville.

Ce fut aussi une période de domestication et d’usage pratique de l’Oued ; ainsi plusieurs aménagements sont réalisés, le barrage de l’Ampsaga, des aqueducs…

A la veille de la colonisation française (1837), la ville était limitée à son Rocher, fermée par les ravins de l’Oued. Seuls les cimetières et quelques écuries du Bey étaient implantés extra-muros. Le pont d’El Kantara restauré par Salah Bey, assurait la liaison de la ville avec sa rive gauche.

Vers la fin du 19ème siècle, la ville s’est agrandie, et des faubourgs se sont constitués sur les deux rives de la ville.

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CHAPITRE II: RAPPORT DE RUPTURE ET DE DESINTEGRATION

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