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Il est, en effet, comme on l’a vu précédemment, très important d’ouvrir l’école aux parents, afin de créer ou recréer du lien entre familles et école. Ainsi, pour amener les familles à se familiariser avec l’école, plusieurs dispositifs ont été mis en place. Un premier, les « Mamans lectrices », consiste à demander à des mamans étrangères de venir dans les classes de maternelle, lire un conte ou une histoire dans leurs langues d’origines. C’est une façon de pratiquer une pédagogie de l’interculturel. Le but, ici, n’est pas de faire apprendre une multitude de langues étrangères aux enfants, mais de placer les élèves francophones dans la même situation que les élèves allophones, afin d’essayer de les amener à comprendre ce que ressentent leurs petits camarades. D’autre part, c’est également une façon de valoriser la langue d’origine de certains élèves en montrant qu’on peut aussi lire des histoires dans leur langue, que cela existe. Et pour aller plus loin, c’est aussi une manière, pour l’école, de montrer aux familles (et principalement aux mamans qui viennent lire) que leurs langues et leurs cultures intéressent l’école et qu’elles ont leur place au sein des classes. La langue de l’élève allophone est ainsi valorisée,

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pendant un instant, et surtout, mise sur un pied d’égalité avec la langue de scolarisation. Une difficulté majeure de ce dispositif est, de chaque année, trouver de nouvelles mamans (car les enfants grandissent et passent dans la classe supérieure), d’expliquer la démarche et de les convaincre de venir raconter des histoires dans leur langue. « Les mamans lectrices // ça a été fait mais cela demande beaucoup d’énergie // et on est obligé de le refaire chaque année // car les mamans ne sont pas les mêmes. »64

Un second outil, abordé par Madame Heard réside dans la possibilité de faire une vidéo des enfants pendant la journée et de la montrer aux parents. En regardant la vidéo ensemble, l’enfant peut expliquer ce qui se passe à ses parents et les parents sont rassurés.

Un autre moyen de faire entrer l’école dans les foyers et de familiariser les familles avec la culture scolaire, est « le sac d’histoires65 ». Lors de mon entretien avec Madame Castellotti, cette dernière m’a fait part du projet de Mme Danielle Roy, professionnelle au Programme de soutien à l'école montréalaise, à la Direction régionale de Montréal du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Cette idée repose sur une série de livres de jeunesse édités en plusieurs langues, et que l’on fait circuler, dans un petit sac, chez les différentes familles. Cette méthode permet de faire lien entre l’univers familial et ce qui se passe à l’école. Un album lu en classe, au cours de la journée, en français, par l’enseignant, peut être relu le soir à la maison, par les parents, dans la langue maternelle de l’enfant. De la même façon que le dispositif des « Mamans lectrices », cet outil permet d’ériger la langue maternelle de l’élève allophone au même niveau que la langue de scolarisation.

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Il existe également une opération appelée « Ouvrir l’école aux parents pour réussir l’intégration »66. Ce dispositif propose une formation gratuite aux parents volontaires d'origine extracommunautaire afin de leur apprendre à mieux parler le français (alphabétisation, apprentissage ou perfectionnement de la langue française), de mieux connaître et de mieux comprendre le fonctionnement de l’école française afin de leur donner les moyens de mieux accompagner la scolarité de leurs enfants, ainsi que de leur faire découvrir les valeurs et le fonctionnement de la République française.

Cette opération est mise en œuvre dans le Loiret depuis la rentrée 2008, dans trois écoles où elle se poursuit (l'école François Mitterrand à Saint-Jean-de-la-Ruelle, l'école Romain Rolland à Orléans-La Source, l'école de Vésines à Châlette-sur- Loing), avec un ensemble de partenaires, comme le rectorat d'Orléans-Tours, le Casnav , le secrétariat aux affaires régionales (SGAR) de la préfecture de la région Centre, la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), le Centre de ressources et de lutte contre l'illettrisme et l'analphabétisme (Cria) du Loiret … Une extension de l'opération est envisagée en Eure-et-Loir à partir de 2012. Il est donc possible de prendre contact avec ces différents établissements ou partenaires afin d’obtenir plus d’informations si nécessaire.

Enfin, n’oublions pas, avant toute chose, que l’important est de communiquer, mais cela s’avère difficile lorsque familles et école ne parlent pas la même langue. Ainsi, il existe les documents de la collection passerelle et les documents du Casnav, traduits en 15 langues pour donner aux familles les premières informations sur l’école67. Il existe, également, « l’association des personnes relais ». Cette

association présente à Blois, par exemple, est composée de personnes originaires d’Afrique noire, d’Afrique du nord, de Turquie et des pays de l’est. Ainsi, il est possible de faire appel à eux lors de l’inscription d’un Enaf, afin de traduire les

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questions de l’enseignant et les réponses de la famille, pour collecter toutes les informations nécessaires relatives à la scolarisation à venir de l’enfant.