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D. R ECHERCHES SUR L ’ ECOLOGIE DE V ERTIGO MOULINSIANA

1. Relation entre Vertigo moulinsiana et les communautés végétales

a) Analyse de la végétation et interprétation des groupements végétaux

Les 26 relevés de végétation effectués dans les habitats à Vertigo moulinsiana sont composés au total de 81 espèces végétales. Des AFC portant sur les 26 relevés de végétation ont été effectuées.

Les axes 1 et 2 du premier traitement expliquent respectivement 29.8 % et 14.3 % de la variance inter-relevés (figure 5). Ce premier traitement permet d'isoler les relevés VIL/Q1 (groupe A), VIL/Q0 (B) et VIL/Q2 (C) vers un côté de l’axe 1, opposés à l’ensemble des autres rassemblés vers le centre ou la gauche. Ceux-ci ont alors été comparés à nouveau dans une nouvelle AFC après suppression des trois relevés évoqués ci-dessus.

+ROU/Q3 +ROU/Q1-Q2 +HESt +HER/Q1 +HER/Q0 +HER/Q2 +HER/Q3-4 +HER/Q5-6 +VRE/Q1-2 +VRE/Q3-4 +WAR/Q1 +ERQ/Q1 +ERQ/Q0 +AUC +VIL/Q1 +VIL/Q0 +VIL/Q2 +ROU/Q4 +GUI/Q1 +LAN/Q1-Q2 +LEV/Q1 +PRO/Q2 +PRO/Q1 +STO/Q1-Q2 +ARL/Q1 F1 (29,8%) F2 (14,3%)

Figure 5 : Projection des relevés phytosociologiques dans les plans factoriels 1 et 2 de l’AFC appliquée au 26 relevés de végétation effectués dans les habitats à Vertigo moulinsiana. Relevés phytosociologiques (VIL : Villiers ; GUI : Guînes ; VRE : Vred ; AU : Auchy-les-Hesdin ; HESt : Hestrud ; LAN : Landrecies ; ARL : Arleux ; ERQ : Erquinghem-Lys ; HER : Hergnies ; LEV: Leval; MAR : Marchiennes ; PRO: Proville ; ROU : Roussent ; STO : Saint-Omer ; WAR : Warneton-France).

Les axes 1 et 2 du second traitement partiel expliquent respectivement 29.8 % et 18 % de la variance (figure 6). Ce traitement aboutit aussi à l’isolement de quelques relevés (groupes D, F à H) ; en revanche les relevés MAR/Q1 et VRE/Q3-4 se rapprochent dans un groupe E ; le reste semble constituer un unique ensemble désigné "groupe I".

+ROU/Q3 +ROU/Q1-Q2 +HESt +HER/Q1 +HER/Q0 +HER/Q2 +HER/Q3-4 +HER/Q5-6 +VRE/Q1-2 +VRE/Q3-4 +WAR/Q1 +ERQ/Q1 +ERQ/Q0 +AUC +ROU/Q4 +GUI/Q1 +LAN/Q1-Q2 +LEV/Q1 +PRO/Q2 +PRO/Q1 +STO/Q1-Q2 +MAR/Q1 +ARL/Q1 F1 (29,8%) F2 (18%)

Figure 6 : Projection des relevés phytosociologiques dans les plans factoriels 1 et 2 de l’AFC partielle appliquée au relevés de végétation effectués dans les habitats à Vertigo moulinsiana. (VIL : Villiers ; GUI : Guînes ; VRE : Vred ; AU : Auchy-les-Hesdin ; HESt : Hestrud ; LAN : Landrecies ; ARL : Arleux ; ERQ : Erquinghem-Lys ; HER : Hergnies ; LEV: Leval; MAR : Marchiennes ; PRO:

Proville ; ROU : Roussent ; STO : Saint-Omer ; WAR : Warneton-France).

Ces traitements successifs permettent alors de ranger les relevés en effectuant une diagonalisation du tableau phytosociologique final (annexe 4) en vue d'élaborer une hiérarchisation.

Les ensembles A à E sont différenciés par Calamagrostis canescens et Peucedanum

palustre. Ce sont des associations à hautes herbes hygrophiles oligotrophiques à

mésotrophiques :

o A, très oligotrophique, peut se rattacher au Junco subnodulosi-Caricetum

lasiocarpae, roselière tremblante pouvant accueillir des Utricularia ;

o B est la roselière turficole à Marisque, le Cladietum marisci ; o C décrit la magnocariçaie mésotrophique à Carex vesicaria ;

o D est une roselière mésotrophique de statut phytosociologique indéterminé à Ranunculus lingua et Calamagrostis canescens ;

o E correspond à la classique mésotrophique roselière sur tourbe

Thelypterido palustris-Phragmitetum australis.

Le caractère mésotrophique des deux derniers ensembles est marqué aussi par l’apparition de quelques espèces eutrophiques des ensembles suivants.

Les ensembles F à I, au contraire, sont des habitats hygrophiles à hautes herbes plutôt eutrophiques, où de nombreuses espèces oligo- à mésotrophiques ont régressé ou ont disparu, au profit d’espèces eutrophiques, notamment des mégaphorbiaies. On peut y distinguer les ensembles F à H, difficiles à interpréter, qui se différencient de l’ensemble I par l’absence de nombreuses espèces. Le groupe I semble correspondre à un ensemble de relevés variant autour de la magnocariçaie eutrophique à Carex riparia, ayant des relations plus ou moins fortes avec les mégaphorbiaies basophiles des niveaux supérieurs.

b) Relation entre Vertigo moulinsiana et la végétation

Le tableau 6 montre les relevés phytosiociologiques dans lesquels Vertigo

moulinsiana a été observé.

Tableau 6 : Tableau de correspondance entre la présence de Vertigo moulinsiana et les groupements phytosociologiques.

Relevés phytosociologiques Groupe correspondant V. moulinsiana

VIL/Q1 A Présent VIL/Q0 B Présent VIL/Q2 C Présent GUI/Q1 D Présent VRE/Q1-2 E Présent VRE/Q3-4 E Présent AU F Présent HESt G Absent LAN/Q1-Q2 H Absent ARL/Q1 I Présent ERQ/Q0 I Absent ERQ/Q1 I Absent HER/Q0 I Présent HER/Q1 I Présent HER/Q2 I Présent HER/Q3-4 I Présent HER/Q5-6 I Présent LEV/Q1 I Présent MAR/Q1 I Présent PRO/Q1 I Présent PRO/Q2 I Présent ROU/Q1-Q2 I Absent ROU/Q3 I Absent ROU/Q4 I Absent STO/Q1-Q2 I Présent WAR/Q1 I Présent

Il apparaît que Vertigo moulinsiana vit dans des milieux à formations végétales composées de hautes herbes qui sont très contrastés, surtout par rapport à la trophie et à l'hygrophilie du milieu. Il est également bien observé dans des roselières tremblantes que dans

des formations végétales de plus haut niveau (mégaphorbiaies), allant d'une oligotrophie marquée à un caractère mésotrophe. Les sols qui composent son habitat ont un caractère basique très prononcé. Le pH mesuré sur les prélèvements de sol où ont eu lieu les relevés botaniques sont en moyenne de 6.80 (n=14) (annexe 2). Les extrêmes mesurés sont de 5.51 pour HER/Q6 et de 7.79 pour STO/Q1-Q2. Les sols sur lesquels vit Vertigo moulinsiana vont des sols organiques (tourbières à tremblants ; VIL/Q1), à des sols alluviaux, (alluvions modernes des cours d'eau ; PRO/Q1) (annexe 2).

Vertigo moulinsiana est absent des groupes G et H, sans qu'il soit possible de dire

pourquoi. De plus dans un même groupement végétal, ici le groupe I, Vertigo moulinsiana peut être absent de certains relevés (Erquinghem-Lys et Roussent).

c) Remarques

Jusqu'à ce jour la description de l'habitat de Vertigo moulinsiana n'avait jamais utilisé une approche phytosociologique. Cette approche avait pour but de déterminer dans quel type de groupement végétal le mollusque était présent.

Quoique le nombre de relevés effectués soit relativement peu élevé, il est désormais possible de cerner les principaux groupements végétaux et certaines conditions écologiques correspondant aux exigences de ce mollusque. Ces premières informations contribueront à l'élaboration de premières pistes en vue d'une gestion des habitats de cette espèce.

En ce qui concerne l'interprétation des facteurs explicatifs relatifs à l'absence de l'espèce dans certains relevés (ou site par extension), le faible nombre de ceux-ci et surtout la méconnaissance de l'histoire de certains sites ne permettent pas d'avancer des conclusions.

2. Relation entre Vertigo moulinsiana et les groupements de

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