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Regroupement des profils de mortalité des sous-populations

3. RESULTATS

3.6 Regroupement des profils de mortalité des sous-populations

Cette section regroupe tous les indicateurs précédemment utilisés afin de catégoriser les sous- populations en fonction de leurs profils généraux de mortalité. En ce qui concerne la qualité des données, l'analyse en composantes principales (ACP) et l'analyse hiérarchique (AH) sont utilisées pour fournir une vue synthétique des profils de mortalité dans les sous-populations au- delà de leurs niveaux nationaux. L'objectif est de classer les 30 sous-populations (plus 10 populations nationales à titre d'illustration) sur la base de niveaux et d'évolutions (dis)similaires au cours de la période de dix ans en matière de mortalité infantile (taux de mortalité infantile), mortalité des jeunes adultes (30q15), mortalité des personnes âgées (20q45) et espérance de vie à 70 ans. Les deux analyses sont effectuées avec le programme statistique SPAD.

Les résultats de l'ACP sont présentés sous forme de diagramme de dispersion de sous-espace à composante principale sur la figure 9. Les deux premiers axes expliquent 72,3% de la variance: l'axe 1 a une valeur propre de 3,647, soit 45,6%; tandis que la valeur propre de l'axe 2 est égale à 2,134 et équivalente à 26,7%. Un troisième axe, avec une valeur propre de 0,9, indique que 11,6% de la variance sont ignorés. Ce troisième axe a les contributions les plus fortes de la variable «changements dans 30q15» (le seul changement qui est introduit lorsque l'on considère le troisième axe est de diviser les sous-populations en sept grappes en divisant la grappe jaune en deux). Les schémas de mortalité sont résumés en deux grandes dimensions - Premièrement, la rectangularisation de la courbe de survie sur l'axe 1 représente le passage d'une large dispersion des décès à une concentration du nombre de décès autour d'un âge modal plus élevé, qui est le produit d'une amélioration de l’espérance de vie à tous les âges. Deuxièmement, l'axe 2 résume le rétrécissement de la bosse de mortalité. Les deux dimensions expriment l'idée de changements dans les schémas de mortalité. La typologie des sous- populations permet: 1) d'approfondir les (dis)similitudes entre les sous-populations au-delà de leur pays; et 2) de résumer leurs performances antérieures et actuelles.

Les sous-populations sont regroupées en cinq grappes qui ne représentent pas nécessairement des niveaux de mortalité différents, mais plutôt des différences dans les tendances de mortalité par groupe d'âge au cours de la période d'analyse.

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Figure 9. Sous-espace de la composante principale bidimensionnelle et regroupement des profils de mortalité dans les sous-populations

Répartition des clusters dans les variables actives (t1 valeurs moyennes centralisées)

À la figure 10, les contributions de l’âge (en années) aux différences d’espérance de vie à la naissance entre chaque sous-population et la sous-population la plus performante (les femmes chiliennes habitant la capitale ou les grandes villes) ont été décomposées afin d’identifier les causes de décès et les groupes d’âge qui pèsent le plus dans ces différences. Les sous-populations, classées par grappe puis au sein de chaque grappe en fonction de leur niveau de mortalité, sont identifiées sur l'axe des y par un acronyme formé en combinant le pays, le sexe et le groupe spatial. Les grappes traduisent la façon dont la transition sanitaire se produit parmi les sous-populations. L'algorithme de remplacement de contour est la méthode utilisée pour décomposer les contributions des différents âges aux différences d'espérance de vie à la naissance. Trois ensembles de résultats sont présentés ici : les contributions d'âge à la différence finale d'espérance de vie à la naissance de toutes les sous-populations par rapport à la sous-population la plus performante, elle- même divisée en deux composantes additives, la contribution des âges à la différence initiale d'espérance de vie à la naissance et la contribution des âges aux changements intervenus au cours de la période de dix ans dans chaque sous-population.

Les baisses de la mortalité adulte sont plus importantes dans les sous-populations regroupées dans le cluster transition sanitaire en cours par rapport à celles qui ont déjà réussi la transition sanitaire. Le cluster en cours comprend des sous-populations féminines et masculines en retard qui rattrapent les avantages initiaux de leurs homologues féminines dans le cluster réussi. Ce cluster en

cours aurait besoin d'une plus grande réduction des maladies circulatoires au-delà de 45 ans pour

réduire le désavantage restant par rapport au cluster réussi. Il est possible que les sous-populations de ce groupe soient toujours en train de diminuer le poids proportionnel des décès dus aux maladies circulatoires chez les jeunes adultes.

Le cluster transition interrompue (ou inachevée) combine des sous-populations avec différents profils épidémiologiques au début de la période et dont les causes de décès présentent des tendances différentes. Les progrès modestes réalisés par cette grappe concernent principalement les populations âgées de 45 à 74 ans, mais ce n'est en aucun cas ce à quoi l’on pourrait s'attendre compte tenu de leur niveau de mortalité encore élevé par rapport aux sous-populations les plus performantes. Il y a quelques petites améliorations dues aux maladies du groupe I. D. & R. dans les populations infantiles, mais pratiquement aucun changement ne se produit à 75 ans et plus pendant la période. Ce groupe regroupe les sous-populations qui, d'une part, maintiennent des niveaux persistants de maladies I. D. & R. aux jeunes âges tout en ne bénéficiant pas correctement de la révolution cardiovasculaire et, de l'autre, ceux qui souffrent déjà des conséquences des homicides et du diabète. Il n'y a pas un processus clair de transition, mais plutôt une stagnation continue dans la dualité des profils épidémiologiques.

Contrairement aux sous-populations de la grappe inachevée, les sous-populations étiquetées comme étant en transition sanitaire différée présentent les progrès les plus importants à tous les âges, en particulier à l'âge adulte entre 15 et 74 ans. Ces sous-populations rattrapent leur retard sur les sous-populations plus performantes. Ces sous-populations n'ont pas manqué de bénéficier de la transition sanitaire, mais leurs progrès se sont produits plus tard.

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Figure 10. Contributions de l'âge (en années) aux différences d'espérance de vie à la naissance entre les sous-populations et la sous-population la plus performante (ChFeMn), 2000-2010.

38 Enfin, les sous-populations qui ont échoué dans la transition sanitaire n’avaient pas nécessairement les niveaux de mortalité les plus élevés en 2000. Soit elles ont augmenté leurs écarts par rapport à la sous-population la plus performante, soit l’écart est resté stable en raison de la combinaison de contributions négatives et positives des différentes causes de décès. L'augmentation des maladies circulatoires, du diabète et des morts violentes empêche la baisse de la mortalité adulte de cette grappe. Ses sous-populations souffrent d'une détérioration générale de la mortalité adulte. , La réduction de la mortalité infantile, encore élevée en début de période, est le seul moteur des améliorations dans ce groupe. Les contributions de ce groupe d'âge au progrès de l'espérance de vie proviennent principalement de la diminution des maladies IDR & M. Compte tenu des âges et des causes de décès à l’œuvre, il est possible de dire que ce groupe n'a pas achevé son chemin vers un profil épidémiologique dominé par les maladies non transmissibles.

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