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7. Discussion

7.2 Regard critique apporté aux articles scientifiques

Arrivant au terme de cette discussion, nous allons expliquer les limites et les biais présents dans les études considérées pour ce travail.

Même si ce travail est basé sur des études scientifiques, un nombre limité d’articles a été sélectionné. En effet, seules dix études et deux bases de données, CINAHL et PubMED, ont été prises en compte pour la réalisation de ce travail. Puis, des dix études, seules deux ont un niveau de preuves considéré comme élevé : l’étude de Ekti Genc et Conk (2008) [Annexe 5] et celle de Wu et al. (2013) [Annexe 9], des études quantitatives avec un devis expérimental randomisé contrôlé.

Afin d’avoir un travail avec un niveau de preuve le plus élevé possible, il aurait fallu avoir uniquement des études randomisées contrôlées, ou des études de cas-cohorte, ce qui n’est pas le cas. Li et al. (2011) [Annexe 6] détaillent d’ailleurs cet élément, comme étant une limite à leur étude : même si un devis randomisé contrôlé est le meilleur moyen de mettre en avant la relation de cause à effet entre

deux variables indépendantes, il leur a été impossible de respecter ce devis. Ceci pour deux raisons : d’une part, à cause de la potentielle « contamination » entre les deux groupes, contrôle et expérimental ; d’autre part, par le risque que les parents et les enfants aient pu être perturbés par les différentes formes d’interventions (p.197).

Finalement, même une étude randomisée contrôlée n’est pas épargnée par les biais. C’est le cas de l’étude menée par Wu et al. (2013) [Annexe 9] dont les biais mis en avant par Faul et Erdfeler (2007) sont : un échantillon trop petit ; l’obligation d’avoir un minimum de 68 participants pour ce type de devis ; la non considération de certaines variables telles que la sévérité de la maladie.

Un autre élément pouvant être considéré comme une limite à ce travail est l’emploi d’études qualitatives avec de très petits échantillons. C’est d’ailleurs, la limite que certains auteurs mettent en avant (Landry et al., 2004 ; McCaffrey, 2006 ; Faria da Silva et al., 2010 ; Bastos Depianti et al., 2014) [Annexe 10 ; Annexe 8 ; Annexe 4 ; Annexe 1]. Par exemple, dans l’étude de Faria da Silva et al., (2010) [Annexe 4], l’échantillon n’est que de douze enfants, dans celle de McCaffrey (2006) [Annexe 8] il est encore moins conséquent puisque les observations se sont effectuées auprès de six enfants. Nous devons garder à l’esprit que de nombreux reproches sont faits à la recherche qualitative, comme : le caractère subjectif de la méthode, le petit nombre de participants et l’utilité relative des conclusions (Fortin, 2010, p.31). En effet, le résultat dépend, par exemple, de la personne ou de l’expert qui fait l’intervention. La validité interne étant le « caractère d’une étude qui permet de généraliser les résultats à d’autres populations et contextes que ceux étudiés » (Fortin, 2010, p.31), peut de ce fait être considérée comme faible.

L’étude de Bastos Depianti et al. (2014) [Annexe 1] tout comme les études de Faria da Silva et al. (2010) [Annexe 4] et de Scupeliti Artilheiro et al. (2011) [Annexe 3] sont des études faites au Brésil. Nous avons pu mettre en évidence qu’elles ont des critères beaucoup moins rigoureux en ce qui concerne la publication des articles scientifiques. Le parti a alors été pris de sélectionner un nombre plus grand d’articles afin d’amoindrir cette « faiblesse » centrale aux publications bréziliennes.

La taille de l’échantillon ou la rigueur des publications ne sont pas les seuls biais que nous constatons. En effet, dans certaines études, les biais sont de l’ordre de l’oubli, comme dans l’étude de Ekti Genc et Conk (2008) [Annexe 5]. Selon leurs observations, la fatigue augmente une à deux semaines après la séance de chimiothérapie, pour diminuer à nouveau. C’est pour cette raison que les interventions infirmières proposées se sont concentrées entre le 7ème et le 10ème jour. Néanmoins, la valeur de base de la fatigue n’a pas été mesurée, une faiblesse de la recherche aux yeux de ses auteurs.

Dans l’étude de Scupeliti Artilheiro, et al. (2011) [Annexe 3] leurs résultats sont en adéquation avec les études antérieures, mais il serait intéressant de faire une étude randomisée contrôlée, afin de pouvoir comparer l’importance du jouet thérapeutique chez les enfants. Ainsi, il faudrait comparer les résultats de cette étude avec des enfants n’ayant pas reçu cette préparation, dans le but d’augmenter la compréhension des professionnels quant aux réactions des enfants en milieu ambulatoire.

Il est alors possible de voir que malgré les critères rigoureux des études, dans chacune d’entres elles, il y a présence de biais et de limites. Parfois, ils contribuent à limiter la transférabilité des données, et donc la généralisation.

Nous constatons également qu’il y a des biais qui sont internes à la réalisation de ce travail de bachelor : d’un côté, l’exigence de trouver des articles ayant été publiés avant 2003 a été une source de difficulté pour nous. En effet, les études pédiatriques peinent à prendre de l’ampleur dans la recherche scientifique infirmière, peut-être à cause de l’opposition des parents, voire des institutions de soins.et un grand nombre d’études sur le sujet avait été publiées avant cette date. Puis, d’un autre côté, le fait de devoir réaliser ce travail sur une année, malgré les modules annexes qui eux aussi demandent un investissement important, rend difficile une implication à 100%.

Finalement, dans notre cas, le fait que l’un des membres du binôme ait effectué un semestre au Canada nous a obligés à faire preuve d’une organisation et anticipation plus rigoureuse afin d’éviter une prise de retard dans la réalisation de ce travail.

Ces éléments confirment la difficulté d’avoir un travail hautement scientifique pour la discipline infirmière à notre niveau. Néanmoins, les articles précédemment discutés peuvent être considérés comme des EBN qui apportent une nouvelle vision à la discipline infirmière. Il serait dès lors important de l’étayer en effectuant des recherches complémentaires sur l’application des thérapies complémentaire ou alternatives et le jeu dans la prise en charge des enfants cancéreux. Ceci afin de diminuer les biais précédemment exposés : les nombreuses recherches brésiliennes, bien moins scientifiques que les recherches nord-américaines ou européennes ; une partie des articles trouvés dans les bases de données avaient des dates de publications antérieures à celles préconisées et gaantissant un niveau de scientificité adéquat à la réalisation de ce travail, ceci parce que les EBNP ont été intégrées en 1995.

L’apport de nouvelles connaissances dans ce domaine serait nécessaire à l’augmentation de leur utilisation dans les milieux de soins, afin d’apporter une prise en charge plus complète à l’enfant et à sa famille. Des devis plutôt de type quantitatif et randomisés contrôlés seraient pertinents pour indiquer l’apport que de telles thérapies peuvent offrir de manière systémique.

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