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Le recours à l’affacturage et au contrat de sous – traitance

Dans le document Le contrôle fiscal des prix de transfert (Page 68-73)

4.1. L’usage de l’affacturage en vue de transférer indirectement les bénéfices

L’affacturage ou factoring est une pratique qui consiste pour une entreprise à confier à une autre société appelée le facteur, la gestion de ses créances.

Le facteur règle les créances immédiatement, moyennant un intérêt et une commission. Dès lors, le facteur est propriétaire des créances, surveille les encaissements, effectue éventuellement les relance et prend à sa charge le risque de non – paiement et la procédure de recouvrement contentieuse.

L’externalisation de ka gestion des comptes clients peut être un astucieux moyen de canaliser indirectement les bénéfices vers un facteur étranger situé dans un paradis fiscal à travers la surfacturation des commissions et intérêts.

Dans ce cas, il suffira pour un groupe de créer une entreprise d’affacturage située dans un pays à fiscalité privilégiée et qui se chargera de gérer le compte client des entreprises de groupe. Les bénéfices remonteront vers cette société d’affacturage pour être réorientés en franchise d’impôt et de retenue à la source vers un holding qui les redistribuera aux associés.

Illustration pratique de l’indiscipline fiscale à travers la manipulation de

l’affacturage

Une banque A située au Maroc, filiale d’un groupe anglais, confie la gestion du recouvrement de ses créances à une entreprises d’affacturage B, filiale du groupe et implantée à Hamilton aux Bermudes (paradis fiscal des Iles de l’Atlantique situé au sud – est de New York).

En vue de transférer indirectement une partie des bénéfices réalisés par la banque A vers le paradis fiscal, il est procédé à la surfacturation artificielle des commissions et intérêts versés à l’entreprise d’affacturage B et à travers toute une autre chaine les bénéfices reviendront vers les associés en franchise d’impôt et de retenue à la source.

4.2. La perversion du contrat de sous – traitance internationale à des fins

fiscales

La sous – traitance internationale est la situation d’une entreprise nommée sous – traitant, juridiquement indépendante, mais économiquement dépendante d’un client unique ou important appelé donneur d’ordre.

Cette pratique d’optimisation de la gestion permet au donneur d’ordre d’externaliser une partie de ses activités en la confiant au sous – traitant qui s’assure tout ou partie ses débouchés. Cette formule procure au donneur d’ordre une flexibilité et de moindre cout.

Techniquement, il s’agit de l’opération par laquelle une entreprise confie à une autre le soin d’exécuter pour elle et selon un cahier des charges préétabli, une partie de ses actes de production et de service dont elle assume la responsabilité finale.

La sous – traitance fait alors intervenir un entrepreneur principal et un donneur d’ordre ainsi que le sous – traitant. La sous – traitance donne lieu à une rémunération devient internationale à chaque fois qu’elle met en exergue plusieurs droit nationaux, lorsque le contrat de sous – traitance entre dans le champ d’application d’une convention internationale ou encore dès lors qu’il y a un élément d’externalité, mieux lorsque les intérêts du commerce international sont en jeu.

Certaines entreprises multinationales sont susceptibles d’utiliser le contrat de sous – traitance internationale à l’effet de transférer indirectement les bénéfices vers les sous – traitant membre du groupe et situé dans un paradis fiscal. Il suffira simplement de majorer artificiellement la rémunération qui lui est due pour capter des bénéfices pour les loger dans un paradis fiscal et en même temps, l’entrepreneur principal qui est une autre filiale déduira de ses bénéfices lesdites rémunérations à titre de charge d’exploitation.

Ce sera à l’inspecteur vérificateur des imports marocains d’établir l’anormalité des rémunérations, la comparaison sur le marché libre peu évidente en raison de la spécificité de certaines prestations effectuées par certains sous – traitants qui interviennent dans des domaines où il y a très peu de concurrents pour établir une espèce de juste prix de pleine concurrence C’est par exemple le cas de certains travaux hydroélectrique où les concurrents locaux sont quasi inexistants tandis qu’un inspecteur vérificateur ne pourra pas toujours se référer au prix pratiqué à l’international cas les réalités locaux sont susceptibles d’influencer le prix.

Illustration pratique de la manipulation du contrat de sous – traitance

internationale à des fins fiscales

La filiale X située au Maroc d’un groupe chinois spécialisé dans la construction des barrages hydroélectrique est attributaire par voie de marché public de la construction d’un barrage hydroélectrique dans le fleuve Ourika dans la région du Marrakech au Maroc.

Montant du marché : 10 000 000 €. La filiale X confie par voie de contrat de sous – traitance internationale à une filiale Y située Macao (paradis fiscal situé au sud de la chine et au sud – ouest de Hong – Kong) la réalisation des travaux préliminaire à hauteur de 6 000 000 €. Or, les travaux préliminaires pour des barrages hydroélectriques similaires sont facturés à 2 000 000 €.

CADRE NORMATIF

Il y aurait donc eu transfert indirect de bénéfices à hauteur de 4 000 000 €.

Le travail de l’inspecteur vérificateur des impôts marocains consiste à se poser la question de savoir si les travaux préliminaires constituent l’essentiel des taches concourant à la construction d’un barrage hydroélectrique. Le concours des experts sera utilitaire pour établir l’anormalité de la facturation de la prestation du sous – traitant.

La méthode de pleine concurrence doit être appliquée avec prudence dans ce cas parce que les barrages hydroélectriques n’ont pas tous la même capacité, le cout de construction peut faire intervenir certains paramètres non identiques comme la qualité de sols, le niveau de l’eau, les prix des matériels et matériaux ne sont pas statiques et bien d’autres facteurs doivent être pris en compte.

Conclusion deuxième chapitre

La maitrise des montages intragroupes vient avec l’accumulation des expériences et d’expertise essentielle à la détection d’un tel montage qui s’avère être un transmissible à capaciter de favoriser le terrain de ces pratiques frauduleuses.

Un inspecteur vérificateur d’impôt est dans l’obligation d’avoir cette expertise pour avoir la capacité à déceler et faire remarquer le fait d’existence d’un tel transfert indirect de bénéfices ce qui peut déclencher d’une telle procédure de redressement et de rectification de la base imposable.

CADRE NORMATIF

CHPITRE III

PRPOSITION DE CADRE NORMATIF

Proposition de cadre normatif dédié au contrôle fiscal des prix

de transfert au Maroc

On ne peut pas le conteste, le contrôle fiscal des prix de transfert au Maroc est émoussé par d’importantes difficultés dont il faut préciser qu’elles ne sont pas insurmontables. Le Maroc devrait davantage consolider sa souveraineté fiscale en assurant un contrôle efficace et un recouvrement effectif des impôts dus par les entreprises apparentées appréhendées par sa juridiction fiscale.

Le principe de l’égalité devant l’impôt impose que tous les contribuables petits et grands soient traités de façon uniforme. La tolérance perceptible et qui profite aux entreprises apparentées traduit, tantôt un aveu d’impuissante face aux géants que sont les multinationales, tantôt un besoin d’attractivité et de fidélisation des investisseurs internationaux.

Mais la souveraineté commande également que les impôts soient prélevés en vue de préserver les intérêts supérieurs de l’Etat. D’où la nécessaire émergence d’un droit des prix de transfert sachant que ces derniers représentent la principale source d’appauvrissement de l’Etat en raison de leur manipulation quasi systémique par les entreprises apparentées.

Ce présent chapitre propose certaines mesures pour aboutir le cadre législatif rendant la démarche de contrôle des prix de transfert des entreprises apparentées une tache maitrisable par les inspecteurs vérificateurs d’impôt à travers :

- Le renforcement des mesures juridiques de détection de la manipulation illicite des prix de transfert ;

- L’amplification des mesures juridiques de collaboration entre l’administration fiscale, les groupes de société et les autres partenaires internes ;

- L’élaboration d’un cadre institutionnel de droit marocain des prix de transfert ; - L’élaboration et le renforcement de droit international des prix de transfert.

1. Le renforcement des mesures juridiques de détection de la

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