• Aucun résultat trouvé

Lorsque nous avons abordé les thèmes de la préparation et de l’administration des médicaments nous avons pu relever différentes sources d’erreurs. Ces erreurs médicamenteuses commises par les infirmières peuvent être réduites.

Je vais vous faire certaines propositions qui me semblent pertinentes pour les milieux pédiatriques suisses.

La mise en place d’un système informatique pour le dossier patient peut contribuer à la baisse des erreurs en pédiatrie. En effet, les erreurs de retranscription et les erreurs de lecture de l’ordre médical, peuvent ainsi être diminuées. L’infirmière devrait alors confirmer directement l’administration des médicaments sur l’ordinateur. Les feuilles volantes n’existeraient plus. Le dossier patient serait clair et précis. Les erreurs dues à des confusions d’abréviations, de virgules peuvent également être diminuées par ce biais. Le poids et l’âge de l’enfant devraient apparaître lors des prescriptions médicales. Un logiciel d’aide à la prescription serait un avantage de plus. Ce logiciel pourrait calculer la dose recommandée selon le poids, l’âge de l’enfant et la substance administrée. Cet outil pourrait être utilisé par les infirmières pour vérifier que l’ordre médical est correct. Il est de la responsabilité de l’infirmière en pédiatre de s’assurer qu’elle n’administre pas une dose trop importante pour l’enfant.

Pour les erreurs, en lien avec les distractions, lors de la préparation des médicaments, la solution serait d’avoir une pièce réservée à cet effet. Ce local devrait servir uniquement à la préparation des médicaments. Ce serait un lieu ou les éléments perturbateurs ne devraient pas exister (téléphones, bips de sonnette, l’alarme du service par contre serait autorisée). Si cette pièce ne peut pas être aménagée, les collaborateurs de la santé devraient avoir en tête que, lors de la préparation des médicaments, l’infirmière ne doit pas être dérangée. En ce qui concerne les distractions liées aux demandes de la famille de l’enfant, un panneau demandant, aux personnes, de respecter l’espace de l’infirmière et de ne pas déranger pourrait être installé.

Pour éviter les erreurs de calcul de dose, le double-contrôle avec une collègue infirmière devrait être pratiqué. Les calculs doivent systématiquement être mis par écrit et effectués à l’aide d’une calculatrice.

Les erreurs liées à une surcharge de travail sont peut être les plus difficiles à diminuer. En effet, l’infirmière doit démontrer à ses supérieurs que la charge de travail est trop importante. Il est important de déclarer toute les erreurs commises et dans quelles conditions. Une étude pourrait être entreprise afin d’évaluer si plus d’erreurs sont commises dans les milieux de soins aigus pédiatriques (urgences, soins continus ou intensifs).

Afin de diminuer les erreurs liées à l’identification des enfants, l’infirmière peut procéder à la mise en place d’un petit bracelet identifiant l’enfant par son nom et sa date de naissance. Dans le même sens, l’infirmière doit procéder à l’étiquetage des médicaments suit à la préparation des substances médicamenteuses. De plus, au lit du patient, il faut que l’infirmière procède aux cinq règles de contrôle du médicament que nous avons déjà vu plus haut.

Pratiquer des doubles dilutions peut également prévenir les erreurs liées à l’administration de trop petits dosages. Dans une nouvelle étude de De Giorgi I.65, il est décrit qu’une seringue n’est précise que pour des volumes plus importants que la moitié du volume de la seringue. Étant donné que les seringues de plus faible volume sont de 1 mL, elle n’est considérée précise qu’à partir de 0,5 mL. Il faudrait alors procéder à une dilution supplémentaire du médicament bien qu’il ait été démontré que cela peut également induire des erreurs supplémentaires. Une solution pourrait être de collaborer plus assidument avec la pharmacie et que cette dernière prépare plus de médicaments à des concentrations moins élevées.

Des seringues différentes devraient être disponibles pour l’administration par voie orale et intraveineuse afin qu’il n’y ait pas de confusion entre les voies d’administration.

Les protocoles pour l’administration des médicaments doivent être mis en avant, développés et appliqués par les infirmières. Un document recensant les médicaments les plus utilisés peut être mis en place. Ce serait un outil de référence pour l’infirmière. Il devrait comporter les différents diluants possibles ainsi que les débits recommandés pour les perfusions et aussi les surveillances spécifiques pour chaque médicament. D’autres items peuvent être ajoutés en fonction des besoins des équipes.

La collaboration avec la pharmacie est une véritable ressource à utiliser.

En effet, les pharmaciens pourraient être présents durant les visites médicales une ou deux fois par semaine afin de conseiller également les médecins par rapport à certains médicaments. Ils pourraient également rendre les infirmières attentives par rapport aux diluants à utiliser avec les substances médicamenteuses prescrites.

65DE GIORGI Isabella, Sécurité de Préparation & d’Administration des Médicaments aux Soins Intensifs de Pédiatrie & en Néonatologie, Thèse N°4107, Pharmacie HUG[en ligne], août 2010

Adresse URL : http://pharmacie.hug-ge.ch/rd/theses/deGiorgi_Isabella_these.pdf consultée le 25 mai 2011

Ils pourraient également proposer l’élaboration de certains produits si ceux si n’existent pas à des concentrations adaptées pour l’enfant.

Afin que ces mesures puissent être mises en place, il faut tout d’abord recenser les erreurs médicamenteuses de manière systématique. Le rapport d’incident doit être alors volontaire en favorisant l’anonymat et inclus dans un processus institutionnel.

12 Conclusion

La discussion établie et les différentes recommandations énoncées, nous allons procéder à l’évaluation de différents éléments qui composent cette revue de la littérature.