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Recommandation 4 : Simplifier l’approche BNQ 21000

4. RECOMMANDATIONS POUR OPTIMISER L’APPROCHE BNQ 21000

4.4 Recommandation 4 : Simplifier l’approche BNQ 21000

Pour arriver à adapter l’approche au contexte organisationnel des PME, l’approche BNQ 21000 doit être simplifiée. Elle facilitera l’application de l’approche auprès des dirigeants d’entreprises.

Tout d’abord, le langage a été reconnu comme une faiblesse de l’approche BNQ 21000. Cette difficulté à comprendre le langage utilisé est un frein d’application, car les organisations se découragent face à cette complexité. Elles doivent donc se tourner vers des consultants pour qu’ils les accompagnent dans la démarche de BNQ 21000.

Face à cela, le langage est appelé à être plus vulgarisé pour les dirigeants. L’approche doit utiliser des termes qui sont davantage collés aux fonctions de l’entreprise comme le fait le MESI dans son approche d’accompagnement aux entreprises en DD. De plus, des explications, au début du guide, des termes les plus complexes, sont primordiales. Le langage nécessite donc non seulement être adapté dans le guide normatif, mais également dans les outils proposés par l’approche.

Par exemple, les termes utilisés dans l’outil d’autodiagnostic doivent être modifiés pour s’adapter aux PME. Une étude faite dans le cadre d’un essai auprès des PME a fait ressortir que des termes employés par l’autodiagnostic de BNQ 21000 étaient ambigus pour les dirigeants. Pour eux, les termes : gouvernance, instance de gouvernance, éthique des affaires, pratiques de gestion, politique ou programme manquent de précision, car ils ne savent pas à quoi se référer en employant ces termes. (Doucet, 2007) Face à cela, les définitions des niveaux de maturité, entre autres, doivent être modifiées afin d’éviter ces ambiguïtés. Le tableau 4.3 propose de nouvelles définitions des niveaux de maturité à utiliser dans l’autodiagnostic. Les définitions proposées s’inspirent de celles utilisées dans le guide Développement durable – Guide d'application des principes de la Loi sur le développement durable dans la gestion des entreprises et des autres organisations, celles du Manuel de gestion du développement durable en entreprise : une approche progressive ainsi que de celles utilisées dans l’outil DD de la RMBMU. Celles retenues sont les plus compréhensibles pour les

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organisations et ont également été conçus en fonction de l’étude auprès des PME de Doucet (Doucet, 2007).

Tableau 4.3 Définition des niveaux de maturité

Niveau Définition actuelle (BNQ 21000) Définition proposée

1 L’organisation n’a aucune réflexion amorcée. L’organisation est peu ou pas concernée par cet enjeu.

2 L’organisation a amorcé une réflexion. L’organisation est réactive face à cet enjeu.

3 L’organisation a intégré des pratiques de gestion. L’organisation attentes. est conforme aux

4 L’organisation cherche à se distinguer dans son secteur. L’organisation est proactive face à cet enjeu.

5 L’organisation est la référence dans l’industrie. L’organisation est la référence dans l’industrie vis-à-vis cet enjeu.

L’étude de l’essai a également mis en évidence l’incompréhension des dirigeants des PME face au terme transversal. Ce n’est pas un concept concret pour les dirigeants. Cette sphère devrait donc être davantage définie dans le guide normatif ainsi que dans les outils. De plus, les enjeux de la sphère économique tels que la pérennité de l’organisation et le contrôle de la rentabilité ne sont pas adaptés au contexte organisationnel des PME. En effet, ces deux termes se chevauchent, car pour les dirigeants, le contrôle de la rentabilité est un élément qui mène à la pérennité de l’organisation. Ces deux enjeux se doivent donc d’être mieux définis afin de faciliter la compréhension des dirigeants. (Doucet, 2007)

Toujours dans l’optique de simplifier l’approche afin qu’elle corresponde davantage au contexte organisationnel des PME, les outils doivent être allégés. C’est le cas de l’autodiagnostic. Celui élaboré par BNQ 21000 est très chargé, car il inclut tous les enjeux sur une même grille. Afin de rendre l’autodiagnostic plus convivial pour la personne responsable, il serait recommandé que BNQ 21000 s’inspire de l’outil DD de la RMBMU. Un document en ligne ou interactif permettrait de rendre l’étape du diagnostic, qui est très importante pour la démarche, plus agréable à compléter. L’aspect visuel est très significatif pour les dirigeants. Un code de couleur et une compilation automatique des résultats permettent de faciliter la compréhension de la maturité de l’organisation.

Ensuite, comme les organisations sont noyées par des dizaines d’outils, il serait préférable que l’approche en ait moins. Certains ne servent à rien et, au final, ce ne sont que quelques outils qui sont utilisés. (E. Dormagen, conversation téléphonique, 13 décembre 2016) Le BNQ doit choisir des outils clés. Quelques critères ont été sélectionnés afin d’identifier les outils pertinents de l’approche ;

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1. L’outil doit être efficace. « Les outils du développement durable sont les différents moyens, adoptés par différents acteurs, dans le but d’atteindre les objectifs du développement durable » (Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS), (2011). Pour arriver à répondre à des objectifs, ils doivent réellement soutenir et aider l’organisation. Leur utilisation doit mener à appliquer le DD dans l’organisation. L’outil ne doit pas encombrer l’organisation et ne doit pas être jeté aux oubliettes. Il doit être un outil dans la gestion du DD. Pour s’assurer que l’outil est efficace, certains d’entre eux devront être combinés afin qu’ils soient plus complets. Il ne doit pas y avoir trop de documents différents.

2. L’outil doit être simple d’utilisation : langage simple, procédures décrites et disponibles dans l’outil, légende claire, etc.

3. L’outil doit être adaptable. L’adaptabilité est ressortie comme étant une force de l’approche de BNQ 21000 actuelle. Les outils se doivent donc d’être modifiables afin que l’organisation puisse les personnaliser au besoin.

Pour conclure, la simplification de l’approche BNQ 21000 par la modification du langage et des outils permettra d’adapter l’approche au contexte de PME et surtout de la rendre moins complexe. Il sera, par ses modifications, plus facile pour les organisations d’utiliser l’approche de façon autonome.