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6 RECOMMANDATIONS

6.1 Recommandation 1 : augmenter l’efficience des infrastructures linéaires

Le long des chemins polyvalents, il a été démontré dans le portrait et l’analyse multicritère qu’environ les deux tiers des ponceaux ont ou auront besoin de travaux à court ou moyen terme. Évidemment, un coût, parfois important, peut être associé à ces opérations. En lien avec les techniques expliquées dans la revue de littérature présentée au chapitre 5, il est recommandé de procéder à une réfection des ponceaux critiques ou démontrant certains problèmes seulement lorsque des travaux ont lieu à ces endroits afin de réduire les coûts liés au déplacement de la machinerie. Les seuls ponceaux devant subir des travaux de réfection rapides sont ceux pouvant perturber un milieu écologique sensible. Un biologiste pourrait procéder à une analyse biologique des zones où se trouvent des ponceaux présentant des problèmes qui perturberaient les écosystèmes.

Malgré le fait que le critère concernant l’« état des sentiers polyvalents (surface) » ait obtenu le résultat de 0* à cause d’un manque d’information, il a été noté sur le terrain que certains fossés des chemins polyvalents à proximité de l’accueil et de l’ASTROlab peuvent causer de forts apports en sédiments lors des périodes de pluie. Pour ce faire, une série de bonnes pratiques peut être appliquée. Lors de la réfection ou de la construction d’un fossé, il est recommandé de ne pas procéder à des opérations pendant les périodes de pluies. Idéalement, les travaux ne devraient avoir lieu qu’à partir de juin lorsque la période d’étiage commence. Aussi, dès que les travaux sont terminés, il importe de semer le plus rapidement possible. Lors du curage des fossés, il importe de ne pas procéder à un « curage à blanc » afin de laisser des matières dans le fond des fossés, ce qui limite le transport des sédiments. Ensuite, lorsque vient le temps de procéder au nettoyage des fossés, il est suggéré de procéder par tronçon, et ce, sur plusieurs années, toujours dans la perspective de limiter le transport des sédiments. Enfin, lors des travaux de construction des fossés, le talus extérieur donnant sur le milieu forestier doit être conservé dans le but de lui conférer une solidité structurelle avant même de replanter des semences d’herbacées.

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Ensuite, si la majorité des chemins polyvalents présentés sur les cartographies de l’évolution du parc entre 1994 et 2014 montrent une revégétalisation importante, d’autres sections, comme ceux à proximité de l’accueil et de l’ASTROlab, peuvent provoquer des apports considérables de sédimentation lors des périodes de pluie. Pour ce faire, deux projets pilotes sont suggérés aux gestionnaires du PNMM afin d’améliorer cette situation. Le premier projet pilote, comme présenté dans la revue de littérature, est d’installer des bandes de caoutchouc perpendiculairement aux chemins polyvalents connaissant une forte pente afin de faire dévier les sédiments vers la forêt. D’une hauteur d’environ 50 cm (25 cm dans le sol et 25 cm hors du sol), ces bandes de caoutchouc permettront de réduire la sédimentation en aval du chemin et dans les cours d’eau. Cette technique est aussi à prioriser à l’approche de ponts si la route possède un potentiel de sédimentation. La manière d’évaluer l’efficacité de ce projet pilote est d’évaluer les cônes de sédiment se formant sur les talus ou dans les fossés. Ces quantités de sédiments auraient donc eu le potentiel de se rendre vers un cours d’eau et d’affecter le milieu lacustre.

Le deuxième projet pilote, comme présenté dans la revue de littérature, est de solidifier les sédiments de certaines sections des chemins polyvalents grâce à des herbacés. Il est suggéré aux gestionnaires de semer sur quelques sections de chemin connaissant de fortes érosions causées par la quantité importante de gravier et/ou de sable avec des achalandages différents des semences à une densité de 40 kilogrammes/hectare. Si ce projet pilote donne des résultats concluants, il serait possible de demander une subvention pour semer des graines d’herbacées sur de plus grandes portions.

L’analyse multicritère a démontré que le portrait ne donnait pas d’information en nombre suffisant afin de pouvoir se prononcer sur le sujet de l’emprise des sentiers. Malgré le fait que l’emprise moyenne des sentiers soit passée de 132 cm à 116 cm entre 2011 et 2012, il n’a donc pas été possible de déterminer dans cet essai quelle est la largeur maximale d’un sentier afin de limiter les externalités environnementales dans un milieu écologique sensible. Par contre, il est recommandé d’analyser l’évolution de la largeur de nouveaux sentiers de randonnée et, à l’avenir, de trouver des astuces et techniques afin que les visiteurs ne les élargissent pas davantage.

Enfin, à l’inverse des infrastructures ponctuelles, le portrait a démontré que les infrastructures linéaires n’ont pas augmenté suite à l’ouverture du secteur de Franceville (à l’exception de sentiers de randonnées pédestre). En effet, les gestionnaires ont utilisé des chemins déjà existants afin de créer des sentiers polyvalents et des routes d’accès vers le camping. La revue de littérature a démontré que dans la région estrienne et dans la ceinture montréalaise, le PNMM possède le meilleur IDP avec un résultat de 0,31. Si ce résultat peut être encourageant pour les gestionnaires du PNMM, il est recommandé de ne pas créer à l’avenir d’autres routes dans le souci de ne pas fragmenter davantage le territoire. Le parc ayant un ratio

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de chemin par km² d’environ 1,07 km/km² et le seuil étant de seulement 0,6 km/km², les gestionnaires pourraient même considérer à l’avenir une réduction des infrastructures linéaires d’ampleur afin de favoriser le retour de grands prédateurs dans la perspective de la mission de conservation du PNMM.