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Recherche des parasites et choix du milieu de culture InPouch TM

Chapitre 3: Discussion

C. Recherche des parasites et choix du milieu de culture InPouch TM

Coproscopie par flottation

Nous avons opté pour une méthode de flottation au chlorure de sodium saturé, avant observation au microscope optique. Cette méthode a l’avantage d’être simple et rapide mais elle possède tout de même des limites. Effectivement, elle permet de mettre en évidence la majorité des œufs de nématodes, de cestodes et les oocystes de coccidies. La recherche d’oocystes de cryptosporidie et de kystes de Giardia n’a pas été envisagée dans cette étude. La méthode de choix pour mettre en évidence les oocystes de cryptosporidies est la coloration de Ziehl-Nielsen (Foreyt, 1990 ; Kuczynska, Shelton, 1999). Pour les kystes de Giardia spp., on utilise plutôt une solution de sulfate de zinc (d=1,18) car les solutions de chlorure de sodium ou de nitrate de sodium ont tendance à déformer les oocystes (Broussard, 2003), ou bien on utilise la technique de sédimentation diphasique sur matières fécales fixées au merthiolate-iode- formaldéhyde. On peut également réaliser un test ELISA sur les matières fécales, permettant de mettre en évidence les antigènes parasitaires. Ces méthodes ne sont pour l’instant pas utilisées en routine au laboratoire de Parasitologie de l’ENVT, nous avons ainsi fait le choix de ne pas rechercher ces parasites, et de nous concentrer sur ceux observables par coproscopie par flottation, et la mise en culture dans le milieu InPouchTM.

L’inconvénient de la solution au chlorure de sodium est son caractère corrosif pour le matériel et surtout la formation de cristaux sur la lame assez rapidement.

Mise en culture dans le milieu InPouchTM

Pour la recherche de T. fœtus, nous avons utilisé le milieu de culture spécifique, l’InPouchTM TF-Feline, élaboré pour faciliter la croissance de T. foetus et inhiber celle des bactéries et des levures (Ceplecha et al., 2013). Pour utiliser au mieux ce système, et augmenter la sensibilité de détection, il est recommandé par le fabricant de réaliser des prélèvements à partir d’écouvillons rectaux. En effet, T. foetus s’accroche aux parois du côlon du Chat et peu d’individus se retrouvent alors dans les selles. Le prélèvement à partir de matières fécales est cependant envisageable, si ces dernières ont été excrétées dans les six heures avant la mise en culture. Nous avons fait le choix de prélever les matières fécales directement, pour des raisons de commodité, et d’acceptation des éleveurs. Un prélèvement individuel par écouvillon rectal sur l’ensemble de l’effectif (pouvant atteindre 50 individus dans certains élevages) ne nous semblait pas envisageable.

87 Le milieu de culture InPouchTM nous semblait intéressant à utiliser puisqu’il serait facile à utiliser en clinique vétérinaire. Néanmoins, ce milieu de culture n’est pas le meilleur pour la détection de T. fœtus comme l’a montré Hale et al. (2009) qui a mis en évidence une meilleur sensibilité du milieu de culture Modified Diamonds Medium (Hale et al., 2009). Comme expliqué précédemment, le milieu de culture Modified Diamond Medium est désormais réservé au milieu hospitalier pour la recherche de Tritrichomonas vaginalis, retrouvé dans la région urogénital de l’Homme. Le milieu InPouchTM est quand à lui facile à obtenir et est à disposition des vétérinaires praticiens pour un usage directement en cabinet vétérinaire. C’est pourquoi, nous avons choisi d’utiliser ce milieu dans ce travail de thèse.

Une analyse des matières fécales par PCR était prévue, de façon à compléter les résultats de notre étude. Nous devions dans un premier temps développer la PCR au laboratoire de parasitologie, puis en raison des contraintes liées à la crise sanitaire, nous souhaitions ecternaliser ces analyses auprès du Dr Barbara Hinney, de l’Université Vétérinaire de Vienne, en Autriche. Les PCR n’ont pu être réalisées dans le temps imparti au travail expérimental en lien, également, avec la crise sanitaire. Ces analyses sont cependant prévues, et se feront dans un futur proche, afin de compléter le présent travail en vue d’une publication.

Les travaux de Gookin et al. (Gookin et al., 2004) ont montré une différence significative entre la culture dans un milieu InPouchTM et la PCR pour la recherche de T. fœtus chez des chats lors d’une exposition féline, avec deux fois plus de cas positifs à la PCR comparé à la culture. Une seconde étude réalisée elle aussi après une exposition féline a montré une différence encore plus importante avec une culture positive contre onze PCR positives (Tysnes et al., 2011). Dans ces deux études, les selles étaient fraiches ou de moins de huit heures. Il aurait donc été vraiment intéressant de pouvoir réaliser des PCR sur nos échantillons de manière à augmenter la sensibilité (55% pour la culture dans le milieu InPouchTM contre 94% pour la PCR) d’autant plus que l’ensemencement était fait après un transport et donc avec moins de parasites vivants. Dans la thèse vétérinaire réalisée par Claire Profizi (2012) à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, et l’article qui en a découlé, les auteurs n’ont pas observé de différences significatives entre les deux méthodes, avec 12,6% de chats revenus positifs en culture contre 15,8% en PCR. L’utilisation d’écouvillons rectaux réalisés dans ce travail pour l’ensemencement des milieux InPouchTM peut expliquer la bonne sensibilité des cultures (Profizi et al., 2012).

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II. Corrélation entre questionnaires et résultats coprologiques

Les questionnaires étaient envoyés en amont de la visite dans chaque élevage et donc souvent complétés par l’éleveur seul. Nous avons ainsi pu observer le manque de subjectivité de certaines réponses. Il aurait peut-être été plus judicieux de compléter le questionnaire en présence de l’éleveur, de façon à éviter ce type de biais.