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La recherche des données de superficies inondées et cultivées 1. La base de données initiales

Suivi des niveaux d'eau par l'équipe du POGR

A. La recherche des données de superficies inondées et cultivées 1. La base de données initiales

S'il est vrai que le recensement des superiicies cultivées en décrue dans le passé constitue le point de départ de toute étude qui vise à faire des recommandations en ce qui concerne la superficie à cultiver sous crue artificielle, ces inventaires ne donnent pas toujours des infonnations précises et fiables (Gibb,1987).

De plus, les données concernant les superficies inondées sont fragmentaires, et difficiles à collecter. Les diverses estimations résultent soit d'activités de terrain (enquêtes), soit de survols aériens (avec ou sans calibrage au sol), soit d'images satellites (avec calibrage au sol).

• Superficies inondées:

Les données existantes sur les superficies inondées par la crue du fleuve Sénégal sont de nature très différente, selon la méthodologie utilisée.

Certaines sont issues du traitement d'images satellites (NOAA, OMVS-BDPA, données IRD 97-98), d'autres de modèles hydrauliques (Reizer, Sogreah, Gibb).

Le problème auquel on se heurte lorsque l'on veut collecter et utiliser les données de superiicies inondées dans la vallée du fleuve Sénégal, est l'hétérogénéité des résultats.

En effet, les données sont issues de sources et méthodologies différentes dans lesquelles les typologies varient: zones humides, zones en eau, superiicies inondées en dehors du lit du fleuve, cuvettes....

Il est alors difficile de s'adonnerà une analyse, àpartir de telles divergences.

Dans ce contexte, ces données ont été homogénéisées (en apportant des corrections) par Mathilde Tenneson dans sa note « Comparaison des différentes estimations de superficies inondées», 2001, présentée en annexe 10 dans ce document. Cette note précise également les différentes 'méthodologies qui ont été utilisées. Les données de superficies inondées corrigées sont présentées

sur la page 75 de ce document.

Superficies culti".ées :

Les différentes sources d'informationà ce sujet sont précisées en annexe 11.

Les données citées par JUTON de 1944 à 1969 sont issues des Service de l'agriculture- Rapports annuels de la 3° circonscription agricole, puis de l'Inspection Régionale de l'Agriculture du Fleuve (cultures de walo en mil, niébé, maïs dans les départements de Dagana, Podor, Matam). (JUTON, Etude hydra-agricole du bassin du fleuve Sénégal, AFRIREG 61, Les cultures de décrue et l'hypothèse 300 m3/s, août 1970). Il se base sur l'enquête MISOES de 57-58 (Mission socio-économique du fleuve Sénégal - La moyenne vallée du Sénégal, 1962, Presses Universitaires de

France) pour établir la relation suivante : aval total= 1.4RG ; amont total= 2RG ; cette relation est ensuite appliquée aux recensements des services de l'agriculture de la Rive Gauche pour les années 46/47, 47/48, 56/57, 57/58, 61/62, 63/64, 64/65,65/66, 66/67, 67/68, 68/69,69nO.

De 1970à 1978, Gibb reprend les estimations de Juton. Celui-ci donne les explications suivantes sur la méthode de sondage de l'Agriculture:

«choix de villages-échantillons, puis d'agriculteurs-échantillons dans les villages retenus;

ensuite arpentage (et dépiquage) des champs, calcul de la surface par personne active, puis calcul des superficies cultivées totales base sur le nombre de personnes actives».

Gibb est sceptique quant aux résultats de la méthode utilisée a cause de grande différence avec les chiffres du sondage FAO de la même année.

De 1980 à 1985, nous disposons des données issues de études du groupement Manantali, mais ne connaissons pas la méthodologie employée.

A partir des années 80, les données sont spécifiquesàchacune des rives (1980 pour la rive gauche, 1985 pour la rive droite).

En rive gauche, il existe un suivi des cultures de décrue. Celui-ci est assuré par les inspections régionales de l'agriculture (IRA), normalement rendu homogène par un guide de l'enquêteur et centralisé àla division des statistiques agricoles du ministère de l'agricultureà Dakar.

Le ministère de l'agriculture avec l'inspection régionale de l'agriculture ont mené des enquêtes sur l'agriculture de décrue dans le but de connaître superficies, productions, rendements, à l'échelle de la vallée. Jusqu'en 1996 (et même 1998, année durant laquelle une enquête a eu lieu mais n'a pas (encore) donné lieu au traitement et à la synthèse des résultats), les enquêtes étaient effectuées avec pour base, le producteur. Ceci a conduit à une perte de temps et des difficultés pour atteindre l'exhaustivité (au niveau des sites) et pour extrapoler du fait des doubles ou multiples activités des producteurs (par exemple, un agriculteur pratiquant la culture de diéri et la culture de walo, pouvait affirmer ne pas avoir cultivé en décrue l'année de l'enquête). Par conséquent, la méthodologie a été revue et les enquêtes se basent aujourd'hui sur le site de production.(2000 est la première année où cette nouvelle méthodologie est mise en application).

Aujourd'hui, les sites de production sont recensés de façon exhaustive. Après un tirage aléatoire à deux degrés (la zone de recensement et le producteur), des agents sont envoyés sur le terrain en milieu de culture (octobre - novembre) et mesurent les superficies emblavées grâceà une calculatrice programmée qui donne la surface à partir du nombre de côtés du site (assimilé à un polygone), des longueurs des côtés et des angles entre les côtés. L'erreur de clôture s'affiche, si elle est supérieureà 5%, l'agent doit reprendre les mesures. A partir de ce recensement, les inspections sont en mesure d'établir des prévisions en terme de production qui sont corrigées quelques mois plus tard, en mars -avril, au moment de la récolte. A ce moment, les agents font un deuxième passage lors duquel ils mettent en place des carrés de rendement. Il s'agit de petits périmètres (de l'ordre du m2) choisis aléatoirement qui permettent une extrapolation à l'ensemble de la cuvette.

Cependant, les enquêtes n'ont pas lieu chaque année et elles ne sont pas toutes traitées (ce fut le cas en 1998).

De plus, les divisions géographiques sont des divisions administratives et l'étude de la culture de walo dans la vallée du fleuve exige le recoupement des informations collectés par l'IRA Saint-Louis et l'IRA Tambacounda (pour le département de Bakel).

En rive droite, nos principales sources d'informations pour la dernière décennie sont le service de statistiques agricoles du MDRE (Ministère du Développement Rural et de l'Environnement) àtravers ses enquêtes auprès des ménages et exploitants agricoles et la SONADER. (il semble que ces deux structures ont échangé certaines données)

De plus, les enquêtes du MDRE ont pour optique de visualiser l'évolution de la couverture alimentaire (ainsi ils se concentrent sur les céréales qui représentent la grande majorité des productions) sur l'ensemble du territoire mauritanien, il est donc parfois difficile d'utiliser et de comparer les différentes sources d'informations.

Enfin, il est à noter les discordances des résultats entre les différentes sources. \1 n'est pas rare d'observer des erreurs de calcul ou de transfert de données d'une source à l'autre et ceci est très gênant puisque le nombre de sources est limité, et que de ce fait, il nous est impossible d'infirmer ou confirmer l'exactitude d'un résultat donné.

2. Les compléments d'informations

Dans un premier temps, nous avons cherché à vérifier l'exactitude des données déjà recensées.

Nous avons procédé par la collecte puis la lecture de documents sources, puis les résultats ont été confrontés aux résultats déjà collectés et entre eux dans un même document (reprise des calculs).

Puis, nous nous sommes penchés à la collecte de nouvelles données sur les superficies cultivées en décrue et les superficies inondées (années récentes, années manquantes) auprès des différentes organisations dépendante des ministères concemés: SAED, IRA Saint-Louis, PSI-Coraf, Division des statistiques agricoles du ministère de l'agriculture du Sénégal, pour la rive gauche, SONADER, MORE, pour la rive droite.

Les informations recueillies sur l'hydrologie du fleuve Sénégal sont extraites des travaux réalisés par l'équipe de l'IRO et concement d'une part, les données relatives aux débits et cotes du fleuve et des dépressions telles qu'elles ont été relevées sur le terrain, et d'autre part des données statistiques issues de modèles mathématiques, portant sur la propagation des crues.

Ainsi, nous disposons des superficies inondées issues du traitement d'images SPOT pour chacune des cuvettes expérimentales de "équipe du POGR, et ce pour 97, 98 et 99, et des superficies inondées estimées sur l'ensemble de la vallée, par extrapolation à partir des données sur les cuvettes, depuis 1946. La relation qui lie les superficies inondées sur les 10 plaines expérimentales aux cotes à Bakel est très significative. De même la relation qui lie les superficies inondées cumulées sur les 10 plaines et la superficie inondée totale dans la vallée est très convaincante.

Par ailleurs, l'équipe du POGR a réalisé des mesures de surfaces mises en culture dans les cuvettes expérimentales à l'aide d'un GPS différentiel et a estimé la surface cultivée (en décrue) sur les cuvettes et la surface cultivée totale en 1997 sur l'ensemble de la vallée à "aide d'images satellites SPOT.

3. Présentation des données brutes