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L’émission donne à entendre les questions que se posent aujourd’hui les scientifiques, leur quotidien dans les laboratoires, le regard qu’ils portent sur leur travail, la motivation qui les 72 Source Wikipédia.

pousse à chercher… 10 ans après son lancement et 200 émissions plus tard, ​Recherche en cours (REC) est en passe de figurer parmi les dinosaures radiophoniques.

Il aurait été agréable de faire figurer dans ces écoutes celle de ​O positif​, “​le magazine de la Première [qui] aborde les thèmes de la santé, science, recherche, médecine, université, bien-être, psychologie, maladie, présenté par Véronique Thyberghien” , où j’ai eu l’occasion73 de faire un stage.

Retirée de la grille de programme de La Première en 2014, cette émission avait doucement évolué au cours des saisons et s’orientait vers une approche plus magazine ​lifestyle .74

L’espace de rencontre avec les chercheurs est maintenant à trouver du côté de ​Les

éclaireurs, que nous avons examinée. De plus, il n’est apparemment plus possible de trouver les podcasts de ​O positif​ sur le site de la RTBF.

En conclusion

Comme on le verra dans le tableau récapitulatif repris en annexe, il y a une énorme variété dans les émissions choisies, tant en termes de durée, de fréquence, de durabilité, de ton, etc. On peut dès lors en conclure qu’il n’existe pas de réelle formule du succès ou de forme canonique. Toutefois quelques caractéristiques sont transversales

● Chercheur invité. Un invité est presque toujours présent en studio. Cette entrevue peut s’accompagner de reportages, interviews par téléphone ou extraits d’interviews enregistrées en dehors des studios de radio.

À contre-courant, Jean Claude Ameisen (​Sur les épaules de Darwin sur France Inter)

ou Étienne Klein (​La conversation scientifique sur France Culture) peuvent se permettre de digresser seuls pendant une heure. Cette exception est à mettre en relation avec leurs personnalités et les médias sur lesquels ils interviennent.

● Équipe diversifiée. Une équipe étendue permet à la fois une variété de ton et une diversité dans la manière de poser les questions.

Si l’animateur doit donner l’impression de la compétence , l’idée d’avoir plusieurs 75 collaborateurs peut faire penser à leur spécialisation thématique. De plus, les changements de voix offrent plus de dynamisme au programme.

● Durée de l’émission. La durée de l’émission dans son ensemble ne semble pas souffrir de limite mais on peut remarquer que les séquences dépassent rarement 20 minutes.

● Gestion de la musique . La musique n’est pas obligatoire et, quand elle est présente, elle n’a pas nécessairement de rapport avec le thème de l’enregistrement ou avec les invités. Jamais, dans notre échantillon témoin, il n’est demandé aux invités de faire 73 Repris du site de La Première.

74 On peut d’ailleurs penser qu’elle a été remplacée, sous cette dernière forme, par ​Tendances Première​, régulièrement présentée par la même animatrice alors que ​Les éclaireurs reprenait l’interview directe de chercheurs.

75 Il est à noter que, dans les émissions de notre échantillon, Raymond Piccoli ( ​Le cabinet de curiosités​) est astrophysicien et directeur du laboratoire de recherche sur la foudre; Jean-Marc Galan (​Recherche en cours​) est chargé de recherche au CNRS en biologie moléculaire.

des propositions dans ce domaine. D’ailleurs, de manière plus générale, on ne rencontre pas de volonté “d’humaniser le chercheur”, comme nous avions décidé de le faire. Pourtant, il s’agit d’une technique bien connue qui permet de se rapprocher de l’auditeur, de lui permettre une identification au scientifique, qui génère empathie et connivence. Ce constat mériterait une analyse plus approfondie. Tout au plus peut-on justifier qu’il est rare de demander aux invités de choisir des morceaux de musique car, comme nous l’a exposé Fred Cools, gestionnaire à 48FM :

La plupart des radios nationales, et certaines radios locales, basent leur programmation musicale sur le travail d'un "programmateur musical". Les titres choisis sont le résultat d'un travail assez complexe. Baser la programmation musicale sur les choix des invités serait un risque trop important de perte d'auditeurs sur cette tranche”.

● Interaction avec les auditeurs. Presque toutes les émissions proposent de l’interaction avec les auditeurs, au travers d’un site Web ou des réseaux sociaux. Parfois, on sent que cette communication présente des lacunes et les mises-à-jour peuvent dater de plusieurs mois, surtout dans le cas des petites structures. Mais on sait que même les grandes radios nationales rencontrent des difficultés à mobiliser et faire réagir leurs auditeurs.

● Gestion des podcasts. L’ensemble des émissions proposent des podcasts , soit via76 un canal propriétaire, typiquement un serveur de la station de radio, soit via une plateforme comme iTunes.

Nombre de ces constatations ont guidé le travail de réalisation des contenus objets de ce travail. Avec évidemment la prise en compte de quelques limitations dues au contexte dans lequel elle s’est créée : équipes non professionnelles et non permanentes notamment. Et avec certaines adaptations qui semblaient apporter un petit supplément de personnalité. À la tête desquelles on peut citer la rencontre avec le chercheur dans son environnement de travail. Le confort de l’interviewé y gagne puisqu’il se trouve dans un endroit familier. Une forme d’intimité peut d’ailleurs s’installer. Les sons de son activité peuvent en outre amener un effet de réel et apporter une plus value audible. La prise de son, en revanche, s’en trouve compliquée.

L’objet de ce chapitre était de mettre en évidence la grande quantité, et l’énorme diversité, des productions sonores en matière de vulgarisation scientifique. Mais aussi d’en dégager quelques caractéristiques communes pour alimenter notre proposition ultérieure.

76 On peut voir un biais dans cette affirmation puisque, pour notre analyse, l’accès à ces podcasts était nécessaire. On voit pourtant qu’il ne s’agit pas d’une règle absolue, on peut par exemple craindre, à terme, que La Première ne décide de restreindre l’accès à ​Les éclaireurs​.

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