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CHAPITRE I :ETAT DES SAVOIRS SUR L’OBJET D’ETUDE

2.6. Rapport tradition/modernité :

Le couple tradition /modernité influence sur la dimension culturelle de l’architecture telle que la notre. Ce rapport constitue un volet très important dans notre recherche.

Mourad KADDACHE a désigné dans la revue H.T.M ALGERIE 90 OU L’ARCHITECTURE EN ATTENTE que « en effet, nulle part n’est l’opposition entre

modernité et tradition, l’objet de tant de passions et de vigoureuses polémiques, que dans les sociétés traditionnelles colonisées ; précisément là ou l’impact historique et politique de l’introduction des aspects de la modernité a été le plus brutal. »42.C’est en effet dans ces pays que « les traits distinctifs, les ferments, la problématique et les contradictions de la modernité

se soit révélés avec le plus de force »43. Cité par Mourad Kaddache.Ce qui a d’ailleurspermit à D.Apter de voir dans le colonialisme « une force modernisante …, un modèle par lequel la

modernisation a été universalisée. »44.

La tradition selon H. OUGOUADFEL « c’est la capacité d’adapter lacontinuité des

acquis expérimentaux anciens à la discontinuité des découvertes, des inventions et de leur expérience nouvelle »45.

Pour R. ALLEAU : « la tradition ne se borne pas à la conservation, ni àla transmission

des acquis antérieurs, elle intègre au cours de l’histoire des existants nouveaux en les adaptant à des existants anciens…… les attitudes, les comportements, les exemples des membres d’une communauté traditionnelle dans leur vie quotidienne matérielle tout autant que dans leur vie morale et spirituelle, témoignent de leur capacité de recréer à chaque moment et en maintes circonstances le sens mythique et symbolique d’une conduite oude geste particulier»46.

Mourad KEDDACH a souligné dans son article deux facteurs comme étant les plus importants, qui pouvant servir comme des éléments explicatifs pour le caractère « quasi- pathologique » sur le couple « modernité/tradition » :

42

La revue H.T.M ALGERIE 90 OU L’ARCHITECTURE EN ATTENTE. 43

L’encyclopédie universalis, “Modernité p 139 44

Apter (David), « the politics of modernization », chicago 1965, Cité par par Mourad Kaddache. 45

Article H. OUGOUADFEL. Op. cit. P 20. 46

1. «

la nature exogène du patrimoine de la modernité par rapport à ces sociétés. En effet, celui- ci ne perçu que comme l’imposition de pratiques. De formes d’organisation du pouvoir, mentalités, ne pouvant qu’aboutir à la destruction des fondements de la structure traditionnelle de la communauté et à sa dissolution complète dans une structure qui lui est tout-à-fait étrangère ».il écrit aussi que « dans toute civilisation de type traditionnel, la communauté ne se fonde pas sur une prise de conscience rationnelle et explicite de la solidarité humaine ; elle se constitue spontanément par une projection totale sur le monde sensible des relations spirituelles, mythiques et symboliques qui, pour les membres de cette communauté , réaménagent l’histoire et le temps par rapport à des signes révélateurs du sacré

»

47

.

2. « l’élément explicatif auquel il a déjà été fait allusion plus haut est celui

decaractère rhétorique et mythique qu’a pris le statut de la modernité dans les sociétés en voie de développement, caractère servant surtout à masquer ou compenser les retards qu’accusent ces pays dans les domaines scientifiques et techniques.»48. il a été souligné que dans les pays occidentaux ; « la modernité en tant que catégorie générale et impératif

culturel, ne s’est imposée qu’à partir du moment où les progrès continuels des sciences et des techniques, la division rationnelle du travail, la forte concentration urbaine, et le développement des moyens de communications ont introduit dans la société une dimension de changement permanant marquant ainsi de façon irréversible et décisive la modernité comme pratique sociale et mode de vie articulé sur le changement. »49.

Le même auteur explique que la modernité est encore loin de l’être, elle ne restequ’une idée rappelant globalement à un changement dans l’ensemble des représentations dans lesquelles une société perçoit son rapport avec le monde.

Par ailleurs, l’Encyclopédie Universalise définit la modernité par rapport à ses aspect quisont indiqués ainsi : « la modernité a sécrété une temporalité tout à fait

nouvelle par sonaspect chronométrique qui a fait substituer le rythme des travaux et des fonctions par untemps abstrait qui se mesure et qui mesure l’activité, et dont l’aspect linéaire fait que le tempsmoderne n’est plus cyclique mais se développe selon la ligne passé, présent, futur »50.

47

Revu H.T.M. habitat, tradition et modernité- n°1-Oct, 93. 48

Idem. 49

in Article Mourad KEDDACH. Op. cité. P. 27. 50

Ce changement est plus important parce qu’il permet de révéler la nature fallacieuse de l’interprétation prédominante des notions de tradition et de modernité et qui veut que la première soit axée sur le passé et la seconde sur l’avenir. « Dans ce qui vient juste d’être dit,

on s’aperçoit que dans le fait, seule la modernité est en mesure de projeter un passé « le temps du révolu » en même temps qu’un avenir. La tradition en tant que mode de vie et de pensée est incapable d’opérer une telle distinction. » H.T.M.

Donc la modernité ne représente pas uniquement des innovations techniques, scientifiques et politiques mais aussi les signes et de cultures qui sont les facteurs de changement structurel de mode de vie et des comportements.Pour ce point l’auteur explique que : «… la modernité n’est pas un concept ; c’est tout au plus un mode de civilisation…la

modernité établit et perçoit des rapports verticaux et horizontaux dans le temps historique et dans l’espace social. »51, cela veut dire qu’il n’y a pas de loi de la modernité, il y a des traits de la modernité, une logique et une idéologie.

Von EYCK a très bien perçu le jeu dialectique de l’ancien et du nouveau lorsqu’il écrit : « les lieux dont on se souvient et les lieux qu’on anticipe s’enchevêtrent dans le laps de temps

de présent, mémoire et anticipation constituent en effet la perspective réelle de l’espace et luidonne une profondeur »52.

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