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Rapporté à la production, le coût associé à l’adaptation du réseau pour

Dans le document LES TRAJECTOIRES COMPLÈTES (Page 27-30)

l’accueil des énergies renouvelables terrestres reste limité à l’horizon 2035

Le débat sur le développement des énergies renouvelables électriques mobilise souvent un mythe tenace : celui des « coûts cachés des EnR », qui seraient associés à l’intégration de ces sources d’énergie dans le réseau électrique.

Les analyses économiques réalisées dans le cadre du Bilan prévisionnel 2017 avaient mis en évidence la nécessité de raisonner à l’échelle du système (comparer un scénario complet à un autre) et la difficulté à attribuer certaines composantes de coût à l’une ou l’autre des sources d’énergies. C’est pourquoi le chiffrage économique mené dans le Bilan prévisionnel et complété dans le SDDR (voir section précédente) est restitué de manière prin-cipale sous la forme des coûts totaux du système pour chacun des scénarios.

Néanmoins, des analyses simplifiées, consistant à comparer les différentes composantes de coût et à les ramener à la production, peuvent appor-ter un éclairage sur l’existence éventuelle de coûts d’intégration des énergies renouvelables et sur les ordres de grandeur correspondants.

Le chiffrage mené dans le cadre du Bilan prévi-sionnel avait déjà permis de montrer que dans les scénarios comme Volt et Ampère, et a fortiori dans le scénario de la PPE, les coûts d’adapta-tion du mix associés aux EnR variables étaient négligeables. Dans ces scénarios, le critère de sécurité d’approvisionnement peut en effet être respecté sans recours à la construction de nou-veaux moyens thermiques, mais en s’appuyant sur les moyens de production (thermique et socle nucléaire résiduel qui reste significatif) et de flexibilité existants.

Les analyses menées dans le SDDR permettent de compléter ces premières évaluations et d’ap-porter des éléments d’appréciation sur les coûts

« réseau » associés au développement des EnR.

Si le coût de raccordement des énergies marines (7,2 Md€ sur la période 2021-2035) peut être logiquement attribué au développement de la production éolienne en mer, il ne va pas de soi d’isoler précisément quels sont les investissements de réseau attribuables aux EnR terrestres sur le réseau de grand transport. Les besoins d’adap-tation du réseau résultent en effet de multiples déterminants : développement de la production renouvelable mais également évolution du reste du mix électrique, arrivée des interconnexions, évolutions des usages électriques, etc.

En supposant que l’ensemble des adaptations pré-vues dans le SDDR (8 Md€ sur la période 2021-2035)19 sont dues au développement des énergies renouvelables et en rapportant à la production des nouvelles installations renouvelables prévues par le projet de PPE (58,5 GW de nouvelles centrales photovoltaïques, 33,4 GW d’éoliennes sur terre et 10 GW d’éoliennes en mer), il est néanmoins

19. Il s’agit ici des coûts d’adaptation du réseau amont uniquement. Les coûts de raccordement identifiés dans le chapitre 3 sont couverts par la quote-part payée par les producteurs

possible d’apporter des ordres de grandeur d’un majorant du coût réseau des EnR à l’horizon 2035 :

u Pour les énergies renouvelables terrestres, les coûts d’adaptation du réseau représentent au maximum de l’ordre de 3 à 4 €/MWh. Ces coûts de réseau restent modérés par rapport aux autres composantes de coûts des énergies renouvelables terrestres. Les rémunérations proposées pour les dossiers retenus au cours des derniers appels d’offres atteignent ainsi entre 58 et 64 €/MWh pour les centrales pho-tovoltaïques au sol et sur ombrières20, et de l’ordre de 63 €/MWh pour l’éolien terrestre21, en incluant les coûts des ouvrages propres de raccordement ainsi que la quote-part payée par le producteur et qui vise à couvrir les coûts de raccordement et de création d’ouvrages sur le réseau de transport. Ces coûts devraient par ailleurs continuer à baisser : les différentes esti-mations convergent vers une baisse du coût de l’ordre de 20 à 25 % d’ici 2035 pour l’éolien ter-restre et de 35 % à 45 % pour le photovoltaïque.

Figure 8.18 Estimation des coûts complets de l’éolien terrestre et du photovoltaïque au sol en incluant les coûts d’adaptations du réseau de transport

Coût complet (€/MWh)

Photovoltaïque au sol Éolien terrestre

Rémunération fixée lors des derniers appels d’offres (production, raccordement et évolutions du réseau spécifiques portées par la quote-part)

Coût induit d’adaptation du réseau de transport hors raccordement et création d’ouvrages spécifiques

20. Prix moyen des dossiers retenus lors des trois dernières périodes de l’appel d’offres CRE 21. Prix moyen des dossiers retenus lors de la troisième période de l’appel d’offres « éolien terrestre »

Figure 8.19 Estimation de la décomposition du coût complet de l’éolien en mer

0 du parc éolien seul

OPEX parc

Financement

CAPEX parc

Poste en mer Raccordement (hors poste en mer)

0 du parc éolien seul

OPEX parc Financement

CAPEX parc

Poste en mer Raccordement (hors poste en mer) Transfert

Budget de l’État > TURPE suite à la loi hydrocarbures (~15 % du coût complet)

Estimation AO 1 & 2 Estimation AO 3

LES TRAJECTOIRES COMPLÈTES

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Finalement, même en prenant un majorant du coût d’adaptation du réseau qui ne serait pas inclus dans les prix issus des appels d’offres, celui-ci reste limité au regard des références de coûts complets existantes. La maîtrise du coût réseau est largement favorisée par la mise en œuvre du principe de dimensionnement optimal et le recours à des limitations de production dans certaines situations spécifiques.

u Pour les parcs éoliens en mer, les coûts de réseau qui s’ajoutent aux prix issus des appels d’offres représentent un montant supplémen-taire de l’ordre de 10 à 20 €/MWh selon la proximité des sites et la disponibilité du réseau à terre. La différence d’ordre de grandeur avec

les EnR terrestres s’explique par le fait que la totalité du raccordement de ces installations est désormais pris en charge par RTE via le TURPE (et non pas par le producteur, contrairement aux EnR terrestres pour lesquelles les producteurs paient le coût de raccordement via la quote-part). Le contexte est aujourd’hui celui d’une forte diminution des coûts des parcs éoliens en mer : en France, l’appel d’offres n° 3 organisé à Dunkerque a conduit à une forte diminution du prix de référence, avec un prix égal à 44 €/MWh pour l’offre retenue, contre environ 150 €/MWh pour les appels d’offres précédents. Le coût de raccordement devient donc une part importante du coût complet de l’éolien en mer.

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