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Dès la préhistoire, la tuberculose n’a jamais cessé d’exister.

Les plus anciennes lésions de tuberculose observées en paléopathologie sont celles de momies datant du Néolithique (de 5000 à 1 500 avant J.-C. en Europe occidentale). [10]

Contemporaine sédentarisation des populations avec apparition de la vie en village. La révolution y est non seulement humaine mais également sanitaire : avec l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, commence le stockage des aliments et avec lui la prolifération bactérienne inévitable ; mais surtout, il s’établit avec le bétail un contact étroit, responsable du début de transfert de germes entre humains et animaux. Certains en concluent que c’est probablement à ce moment-là que la tuberculose bovine (M. bovis) est passée à l’homme ; cependant, d’autres auteurs réfutent cette idée et considèrent que M. tuberculosis ne correspond pas à une adaptation de M. bovis à la niche écologique humaine – zoonose - et qu’il y est même antérieur[11]. C’est ce qu’a d’ailleurs démontré l’analyse du génome, réalisée par A.G Nerlich et Coll. et qui a mis en évidence une structure génomique de MT faiblement dérivée d'une forme ancestrale alors que celle de MB aurait subi plusieurs mutations, ce qui la rend donc plus récente[12].

Ainsi, dans les séries égyptiennes, aux périodes pré-dynastiques (3500-2650 av. J.-C), on observe essentiellement la forme ancestrale de Mycobacterium. Au Moyen Empire (2050-1650 av. J.-C) il existe une dominance d'un autre variant : M. Africanum. Et dans les périodes les plus récentes (1500-500 av. J.-C) c’est M.Tuberculosis qui prédomine. M. Bovis est rencontré dans d'autres régions du monde comme la Sibérie mais beaucoup plus tard, vers 50 av. J.-C.

Le XIXe siècle fut le théâtre de grandes avancées scientifiques et thérapeutiques en matière de tuberculose.

C'est à René Laennec (1781-1826), principal « inventeur » de la méthode anatomo-clinique, que l'on doit d'avoir proposé une conception uniciste de la tuberculose, une maladie autonome dont la lésion anatomique de base (le tubercule) passe par différents stades : miliaire, cru et enkysté [13].

L'histoire de la tuberculose avait changé dramatiquement le 24 mars 1882, lorsque Robert Koch a fait sa célèbre présentation « Die Aetiologie der Tuberculosis » à la société de Physiologie de Berlin.au cours de sa présentation, Koch a démontré que la tuberculose est d’origine infectieuse en mettant en évidence le germe responsable qui est le Mcobacterium tuberculosis ou bacille de Koch. en 1905, Robert Koch a reçu le prix Noble en Médecine ou Physiologie pour son sa découverte de l'étiologie de la tuberculose.

En 1890, Koch a fait une présentation à la Dixième Conférence médicale internationale à Berlin, où il annonçait avoir isolé une substance du bacille tuberculeux qui pourrait rendre inoffensifs ses agents pathogènes. Cette substance était appelée « tuberculine ».Initialement utilisée pour traiter la tuberculose ; son inefficacité en tant que traitement a été rapidement démontré.

En 1907, Clemens Freiherr von Pirquet a utilisé une lancette de vaccination pour injecter en intra-cutané une petite quantité de tuberculine diluée. Deux ans plus tard, il a publié une étude plus approfondie sur les réactions tuberculiniques notant qu’une induration de 5 mm constitue une réaction tuberculinique positive indiquant ainsi une tuberculose latente (un terme qu’il a introduit) chez les enfants qui ne présente pas de signes de tuberculose. En 1908, Charles Mantoux a introduit l'utilisation d'une aiguille canulée et une seringue pour injecter la tuberculine par voie intra-cutanée.

Au début et milieu du 19ième siècle un déclin en aux d’incidence et de mortalité a été observé en Europe et Amérique du nord grâce au progrès en terme de connaissance de la tuberculose, L’amélioration des conditions de vie, la sélection naturelle d'une population plus résistante ou encore l’amélioration de la nutrition

Le déclin a continué à l'heure actuelle, indépendamment de l'institution de programmes de santé et de l’efficacité de la chimiothérapie. Les incidences actuelles de la tuberculose en Europe et en Amérique sont aux niveaux les plus bas au cours de toute son histoire. Cependant en Afrique subsaharienne, l'épidémie de tuberculose se poursuit sans relâche favorisée par le sida.

D’une autre part, le traitement de la tuberculose à lui aussi connu beaucoup de changements au cours de l’histoire, allant du simple repos dans des sanatoriums, aux pneumothorax thérapeutique permettant l’obtention d’une amélioration de la maladie.

Figure 1: Carte postale ancienne de l’Hôpital de Ben Smim situé à la ville d’Azrou

En 1921, Albert Calmette et son collègue Camille Guérin ont entrepris de mettre au point le vaccin BCG (Bacille de Calmette-Guérin) qui fut utilisé pour la première fois sur un nouveau-né d'une mère décédée par tuberculose pulmonaire et élevé par sa grand-mère porteuse également de tuberculose. L'enfant a survécu et n'a pas développé de tuberculose. Au cours des sept prochaines années, plus de100 000 enfants ont été vaccinés. Le vaccin a été facilement accepté dans une grande partie de l'Europe.

En 1943 une grande avancée en matière de traitement de tuberculose fait la une : L’acide para-aminosalicylique (PAS) découvert par Jorgen Lehmann et du thiosemicarbazone par Gerhard Domagk, néanmoins, ces deux antibiotiques n’étaient que bactériostatique.

En 1944 Albert Schatz, Elizabeth Bugie et Selman Waksman ont pu isoler la streptomycine, agent antibiotique bactéricide dont l’utilisation a donné des résultats spectaculaires.

Puis vint l’Isoniazide (1952), suivie en 1957 par la Rifampicine. Les découvertes vont se succéder permettant au traitement d’avoir comme objectif la guérison de toutes personne atteinte de la maladie [15].

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