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Rappel historique des activités de l’esclavage et de la colonisation

PARTIE II. HISTOIRE COLONIALE ET DE L’ESCLAVAGE : ENTRE

Chapitre 1. Rappel historique des activités de l’esclavage et de la colonisation

Ce rappel historique se fera à partir des sources d’archives (documents écrits, graphiques et figurés) et études monographiques relatives aux activités de l’esclavage et de la colonisation. Si nous avons fait le choix de tirer la plus grande part des exemples relatifs aux périodes les plus déterminantes de l’esclavage de l’étude de l’Unesco dirigée par Hilary McDonald Beckles et consacrée aux « Voyages d’esclaves », c’est parce qu’elle présente une richesse en termes de sources, de regards différents et d’études diversifiées.

Ces sources et ces études sont en effet une matière incontournable pour la vulgarisation, la diffusion et la valorisation de ce patrimoine par le biais de la médiation numérique, car en cette ère de dématérialisation des sources documentaires, les besoins des usagers en informations numériques vont encore croitre.

1.1. Rappel des périodes les plus marquantes

L’objectif de ce rappel historique des époques les plus déterminantes de l’esclavage et de la colonisation en terres africaines est d’essayer de retracer de manière succincte leurs caractéristiques, de les mettre en lien avec les débats qui ont été menés sur cette histoire depuis plus d’une décennie pour comprendre la part et les incidences des questions patrimoniales dans ces débats. Nos références aux documents d’archives constituent aussi, en elles-mêmes, une tentative d’apporter des matériaux aux débats en montrant l’importance des sources.

1.1.1. Esclavage

En ce qui concerne l’esclavage, certains historiens considèrent que la date de 1502 coïncide avec l’arrivée des premiers esclaves africains dans le « Nouveau monde ». Mais, d’autres sources expliquent la trame chronologique et le développement de la traite négrière à partir de deux tendances générales. En effet, « d’une part, les forces qui ont déterminé le succès ou l’échec de l’esclavage en Afrique et en Europe à la fin du Moyen Age ont progressé

dans plusieurs directions. C’est là une juste représentation des faits au moment où les Portugais ont établi des contacts commerciaux le long des côtes sénégambiennes dans les années 1́́0. D’autre part, il faut tenir compte de l’expansion vers l’ouest de l’industrie sucrière »180. Cependant, l’objectif premier de cette traite était de disposer d’une main- d’œuvre servile issue du continent africain pour la production sucrière dans les Caraïbes britanniques. C’est pourquoi notre réflexion sera plus axée sur la seconde tendance relative au développement de la traite négrière. Une politique d’engagement et de recrutement d’un volume de main-d’œuvre de plus en plus important est mise en place en Afrique de l’Ouest afin d’étendre l’expansion de l’industrie sucrière qui, jusque-là se concentrait en Atlantique de l’Est. Certains récits avancent même qu’auparavant les travaux de la production du sucre étaient assurés par des esclaves blancs car, « aux XIIe et XIIIe siècles, des esclaves blancs étaient employés dans l’industrie sucrière qu’avaient créée les marchands chrétiens au Moyen-Orient, notamment en Palestine et en Syrie. Lorsque cette industrie tomba aux mains des Turcs à la fin du XIIIe siècle, cela entraîna le déplacement vers l’ouest de la culture du sucre et de l’esclavage »181.

Les premières activités d’esclavage en terres ouest-africaines n’étaient pas menées par les seuls européens. Certaines populations autochtones d’Afrique du Nord ont largement contribué à l’organisation du commerce triangulaire. Hilary McDonald Beckles fait remarquer dans ce sens que les « européens et les Berbères d’Afrique du Nord, chrétiens et musulmans, commencèrent à établir des contacts avec l’Afrique de l’Ouest pour organiser le commerce triangulaire, cette distinction leur permit de repérer comme esclaves potentiels les individus d’ores et déjà considérés comme des étrangers ou des exclus »182. En outre, comme ce fut le cas au Sénégal à l’époque des royaumes, plusieurs formes de dominations étaient observées au sein des sociétés africaines en général. En effet, des motifs économiques sont souvent masqués par des motifs religieux pour justifier certaines formes de servage chez certains peuples africains. C’est pourquoi « l’essor de la traite outre-Atlantique avait favorisé l’utilisation d’une main-d’œuvre servile dans l’agriculture et les premiers rois du Mali et de Songhaï, ainsi que d’autres États, invoquèrent l’islam pour justifier la capture et la mise en

180 McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits en

esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 25. [En ligne] sur http://www.unesco.org/education/as. [Consulté le 20-11- 2012].

181 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 25.

esclavage des « infidèles » »183. Des raisons de prestige familial, voire de noblesse amenaient certains rois ouest-africains à pratiquer la captivité, comme ce fut le cas au royaume du Bénin où « un grand nombre d’esclaves travaillaient dans les champs et ces captifs, propriété privée de leurs maîtres, étaient un symbole de richesse et de prospérité. Les dirigeants de ces Etats africains entretenaient par ailleurs toute une armée d’esclaves pour protéger leur empire contre d’éventuelles attaques »184. Des motivations mercantiles basées sur le négoce et des stratégies de protection territoriale présidaient également à la domination de certains rois africains sur une partie de leurs populations, car « l’échange de chevaux contre des esclaves qui se pratiquait dans la région au début du XVIe siècle s’inscrivait dans un vaste programme de défense le long du moyen Niger et du fleuve Sénégal »185. De telles versions des faits permettent de relativiser certaines positions qui frisent parfois le radicalisme dans la présentation des responsabilités des principaux acteurs de la traite négrière ; ce qui, il faut le souligner, ne dédouane en rien de leur entière responsabilité, les principaux acteurs de l’esclavage, en l’occurrence, les nations de l’Occident.

Après ces repères historiques sur l’évolution de la pratique de l’esclavage dans le continent africain en général et ouest-africain en particulier, il sera utile de préciser que, d’après les lectures comparatives que nous avons faites sur le sujet, la forme précise que prenait les activités de l’esclavage dans les sociétés ouest-africaines faisait et fait encore l’objet de beaucoup de débats et d’oppositions au sein des historiens. La première source d’opposition des historiens est sémantique, c’est-à-dire, celle qui est liée à la définition du mot « esclave ». Pour certains, les esclaves africains, à l’instar de certains esclaves blancs européens, étaient assimilés à « des serfs dont le statut était assez distinct, ce qui conduit à s’interroger sur les nombreuses définitions possibles de l’esclavage pratiqué à l’époque en Europe et en Afrique »186. (L’étymologie, elle-même, du terme nous ramène vers une racine antique avec le terme « servus » en latin et celui de « slavus » au Haut Moyen Age, peut-être dérivé de « Slave », désignant tous deux la condition d’esclave).

Cette difficulté de définition du terme « esclave » est consubstantielle à l’absence de correspondance du mot dans certaines langues africaines. En effet, dans la langue des

183 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 18.

184 Ibid., p. 18. 185 Ibid. 186 Ibid.

« Yorubas »187, on désigne « esclave » par le terme « cru », qui « n’a pas une connotation de bien matériel propre à la traite négrière transatlantique »188. De plus, « de récentes analyses sur l’histoire de l’Afrique laissent à penser que le terme « esclave » correspondait seulement aux captifs nouvellement acquis et n’ayant pas encore subi le processus complexe de l’adoption et de l’assimilation »189.

Une ambigüité définitionnelle recouvre ainsi la notion « d’esclave » telle qu’elle est conçue dans l’histoire de l’Afrique occidentale, parce ce qu’elle « revêt une signification très différente de celle de l’esclave considéré comme une marchandise dans la traite négrière transatlantique qui a suivi »190.

Au-delà de ces différences conceptuelles sur la définition du terme « esclave » dans l’environnement africain, il faudra reconnaître que les formes d’esclavage pratiquées dans les contrées africaines étaient plus « modérées » que celles utilisées par le système transatlantique. En effet, dans le système traditionnel d’esclavage en Afrique, les personnes enfermées dans une vie d’esclave disposaient, au fur à mesure du temps, de plus en plus de droits et pouvaient ainsi bénéficier à la longue d’une certaine intégration dans le cercle familial, voire parental des maîtres. Par contre, les méthodes brutales utilisées par les négriers occidentaux ne laissaient aucune place à une quelconque humanisation à l’égard de l’esclave, encore moins à une possible intégration familiale future. Cela s’explique par le fait que « l’essor de la traite atlantique a effectivement détérioré les formes ancestrales d’esclavage pratiquées en Afrique, en incitant de nombreux États à se livrer à des raids, des guerres et autres formes de conflits pour fournir des esclaves au nouveau commerce triangulaire »191. Ces traitements à l’endroit des esclaves africains sont accentués par des raisons racistes relevant de la couleur de la peau, car « une fois importés comme esclaves dans les établissements coloniaux des Caraïbes, ces Africains étaient considérés à vie comme des êtres

187 Groupe ethnique d'Afrique, surtout présent au Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger, mais également au

Bénin, au Ghana, en Côte d'ivoire ou ils sont appelés « Anango », et au Togo.

188 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 18.

189 Ibid., p. 18. 190 Ibid. 191 Ibid., p. 19.

inférieurs à tous les Blancs, leur subjugation et leur séparation raciale étant violemment entrées en vigueur »192.

D’autres sources beaucoup plus rares provenant des principaux acteurs de l’esclavage, à savoir les négriers, fournissent des informations très particulières sur ce qui se déroulait à bord des navires d’esclaves. C’est l’exemple de quelques extraits tirés du livre intitulé Journal de bord d’un négrier, 1762 : adaptation du français du XVIIIe par Bernard Plasse descendant d’un négrier du même nom. Au travers de ces extraits, nous pouvons comprendre les méthodes que le négrier utilisait pour capturer des esclaves sur les côtes africaines. C’est ainsi que Jean-Pierre Plasse193, son ancêtre donc, décrit dans son journal de bord du « samedi 11 septembre 1762 : ce matin, le temps au brouillard, à ne pouvoir découvrir la côte. J’ai envoyé le canot à terre pour savoir s’il y avait des esclaves mais la mer était si grosse qu’on n’a pas pu entendre les appels des nègres depuis le rivage, ils étaient couverts par le bruit des vagues et comme je ne pensais n’être pas très loin de destination, nous avons mis à la voile. […] »194. La question que ce type de sources peut poser, en ce qui concerne la description et la relation des faits, est l’intégrité et la fidélité du récit. Cette interrogation est d’autant plus légitime, que la personne qui a réécrit ce journal de bord, en l’occurrence Bernard Plasse, est un descendant de son auteur, Jean Pierre Plasse. En revanche, une telle interrogation ne remet pas en cause la valeur historique de ce journal de bord. Un autre exemple tiré du même journal de bord, nous renseigne sur les méthodes plus que cruelles que les négriers utilisaient pour identifier les captifs, mais en même temps nous apprend que les femmes et les filles étaient, néanmoins, épargnées de certaines pratiques. En effet, M. Plasse écrit que « le samedi 16 octobre 1762 […] les hommes captifs sont traduits attachés aux poignets ainsi que les garçons pour marquer à l’acheteur que c’est un homme. Les femmes et les filles ne le sont point. […] L’accord obtenu, on donne au vendeur une note de ce dont on est convenu et il vient le chercher au magasin quand il lui plaît. Ensuite, on fait apporter du feu où l’on fait chauffer son estampe et on marque les captifs sur une épaule, on adoucit l’effet du fer avec de l’huile de palme »195.

192 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 19.

193 Jean Pierre Plasse, né en 1719 fut négrier français et capitaine de navire marchand. Il est décédé en 1803 à

Alger (en Algérie).

194 Journal de bord d’un négrier. [En ligne] sur :

http://atheles.org/lemotetlereste/attitudes/journaldeborddunnegrier/index.html. [Consulté le 05-01-2013].

L’esclavage n’est certes pas une spécificité des sociétés occidentales, car c’est une activité qui a été pratiquée, depuis l’antiquité, sous de nombreuses formes et dans beaucoup de civilisations du monde. Néanmoins, on peut dire de la traite négrière que « […] par sa durée, son ampleur et ses conséquences, elle constitue la plus grande tragédie de l’histoire de l’humanité. Entre le XVIe et le XIXe siècle, des millions d’africains furent déportés vers les plantations du Nouveau Monde, laissant ainsi un continent africain profondément déstructuré et vidé de ses ressources humaines les plus précieuses »196. Les politiques de cette traite négrière furent essentiellement basées sur des motivations commerciales, car cela apparaît au travers de beaucoup de récits historiques. La recrudescence du trafic des esclaves entre l’Afrique de l’Ouest et le vieux continent européen s’est effectuée à travers les échanges commerciaux portugais à la fin du XVe siècle. Les ressources minières et naturelles dont regorgent certaines parties des terres ouest-africaines constituaient les premières attractions des européens pour le continent noir. Il est en effet soutenu que « les européens s’intéressaient avant tout à l’or et, dans une moindre mesure, à l’ivoire, ce qui eut pour effet d’intégrer les marchands africains, à la fois producteurs de ces biens d’exportation et consommateurs des nouvelles importations européennes, dans les réseaux commerciaux européens plus étendus et bien avant l’essor de la traite négrière transatlantique »197.

Au cours des premiers moments de l’esclavage, des rois de certaines régions ouest- africaines étaient très réticents, voire hostiles à son instauration. Au Sénégal par exemple, « beaucoup de rois wolofs le long du fleuve Sénégal commencèrent par refuser le commerce des esclaves avec les européens et furent peu enclins à le faciliter, ce qui eut pour effet de répandre la méthode de l’enlèvement pour obtenir le nombre de captifs voulu »198. Ce refus de participer des rois sénégalais fut à l’origine d’une véritable chasse à l’homme. Désormais, la méthode violente prend le pas sur l’achat d’esclaves. Des négriers mirent en place une politique d’enlèvement et de capture dans les villages sénégalais afin d’assurer leur approvisionnement en esclaves. Il faudra préciser que ce courage de refus de participation à la captivité n’était pas l’apanage de tous les dignitaires sénégalais. Certains marchands sénégalais voyaient plutôt dans les razzias et rapts menés pour la capture d’esclaves une

196 Programme de la commémoration. Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et

de son abolition. Unesco, 2004, p. 4.

197 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 19.

bonne occasion de gagner des biens et de l’argent. C’est ainsi qu’ils collaborèrent avec les négriers portugais pour les aider à trouver des esclaves et en même temps en tirer profit.

En ce qui concerne l’inventaire du coût humain et économique de l’esclavage et de la traite négrière, il conviendra de dire qu’il est difficile, voire impossible de l’estimer ou le quantifier. Beaucoup de controverses ont donc été observées sur l’estimation et la quantification. Néanmoins, « on estime que dix à quinze millions de captifs africains ont été embarqués vers les Amériques entre 1492 et 1870. Quel que soit le nombre exact des exilés, force est de constater que la traite négrière constitue la plus grande migration humaine forcée de l’histoire écrite et sans doute ne pourrons-nous jamais mesurer le véritable degré de souffrance humaine associé à ce transfert involontaire d’hommes, de femmes et d’enfants »199.

En tout état de cause et quel que soit le bord où on se situe, tout le monde sera d’accord sur le fait que la plus grande conséquence de l’esclavage sur le continent africain est l’énorme perte que celui-ci a subie d’une bonne partie de sa jeunesse. Par conséquent, cette perte a grandement profité à l’Europe et à l’Amérique dans le domaine de leur développement économique et industriel, car « il est certain que la traite transatlantique et l’activité économique qu’elle a entraînée ont permis à l’Europe et aux Amériques d’atteindre un niveau de développement économique supérieur »200.

Un autre regard d’origine africaine nous mène dans les secrets des châtiments atroces que subissaient les esclaves accusés de tentative de fuite. Tidiane Diakité201 écrit dans son ouvrage sur La traite des Noirs et ses acteurs africains du XVe au XIXe siècle que « le 17 juillet 1679, le Conseil de la Martinique condamne quelques Nègres accusés d’avoir voulu s’évader de l’île, les hommes à avoir la jambe gauche coupée, les femmes le nez, les uns et les autres à être marqués de la fleur de lys sur le front »202. Ces pratiques inhumaines témoignent de ce que l’on pourrait appeler une certaine époque de barbarie « civilisationnelle » de l’humanité.

199 Ibid., McDONALD BECKLES Hilary. Voyages d’esclaves : La traite transatlantique des Africains réduits

en esclavage. Projet éducatif sur la traite transatlantique des esclaves. Division de la promotion d’une éducation de qualité. UNESCO : 2002, p. 14.

200 Ibid., p. 16.

201 Professeur agrégé d’histoire, originaire du Mali.

202 DIAKITE Tidiane. La traite des Noirs et ses acteurs africains du XVe au XIXe siècle : chapitre sur « Pour

A la suite de ce survol des époques et des faits que nous considérons comme les plus déterminants à la compréhension de notre étude, viennent les temps des abolitions de l’esclavage. Le premier jalon vers l’interdiction de l’esclavage est posé par la Convention nationale française de 1794 qui affranchit tous les esclaves dans les colonies françaises. Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en 1802, mais ce rétablissement ne pouvait pas résister au mouvement de libération qui s’était déjà enclenché. L'Empereur finit à nouveau d'ailleurs par abolir la traite en 1815, mais l’abolition effective de l’esclavage par la France eut lieu en 1848. Aux Etats-Unis, la loi du 22 mars 1794 du Congrès américain peu après la convention française interdit « la construction, l’armement, l’équipement, le chargement ou l’envoi de navires destinés à la traite négrière ». Il faudra cependant attendre l’année 1800 pour que les Etats-Unis d’Amérique prennent la décision d’appliquer des sanctions rigoureuses à l’encontre des citoyens américains engagés volontaires sur des négriers entre deux pays étrangers. La Grande Bretagne attendra, quant à elle, 1807 pour interdire la traite négrière transatlantique.

Après les premières abolitions de l’esclavage dans ces principaux pays acteurs de la traite négrière, s’ensuit un mouvement général d’abolition dans tout le continent sud- américain et le dernier pays où l’esclavage fut aboli en 1888 est le Brésil.

1.1.2. Colonisation

Pour ce qui est de la colonisation, notre étude sera essentiellement concentrée sur le cas de la colonisation française.

La date retenue et relative au début de la colonisation française en Afrique occidentale française (AOF) est 1816203 qui marque la reprise par la France de la colonie sénégalaise sur

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