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L’avantage principal de la curiethérapie interstitielle réside dans la délivrance de la distribution de dose plutôt que de la radiobiologie.

En utilisant le modèle linéaire quadratique il est possible d’évaluer les équivalences de doses si le patient était traité en fractions classiques de 2 Gy délivrées en curiethérapie HDD. En effet la courbe de survie cellulaire décroit en augmentant la dose.

La survie cellulaire selon le modèle linéaire-quadratique est : SF = e-(αd +βd²) SF = Surviving fraction ou fraction survivante

d = dose

α : Composante linéaire de la courbe de survie

β : Composante de l’épaulement (quadratique) de la courbe de survie

Ce modèle est validé pour des doses allant jusqu’à 10 Gy. Cela nous a permis dans notre étude de calculer les équivalences à une irradiation en fraction de 2 Gy (EQD2 Equivalent dose in 2Gy-Fraction) selon la formule : D2 = D1 (α/β + d1)/(α/β + d2).

En utilisant un rapport α/β = 3 et 10, les doses équivalentes prescrites ont pu être calculées. Une dose totale de 12 Gy en 3 fractions sur 24h était prescrite en cas de réponse complète EQD2αβ3 = 17 Gy et EQD2αβ10 = 15 Gy.

En cas de réponse partielle, une dose totale de 15 Gy en 3 fractions sur 24h était prescrite: EQD2αβ3 = 24 Gy et EQD2αβ10 = 19 Gy.

Cependant, l’équivalence 2 Gy ne correspond pas forcément à une équivalence biologique. Les fractionnements avec une forte dose n’ont pas les mêmes effets radiobiologiques. Il n’y a pas d’addition d’évènements sublétaux entraînant la mort cellulaire comme il peut y avoir en curiethérapie de bas débit de dose ou en fractionnement 2 Gy. Ainsi la courbe de survie cellulaire à forte dose est plutôt linéaire avec une composante β quasi nulle. Ce modèle est extrait de données in vitro et théoriques. Il ne peut pas expliquer tous les phénomènes radiobiologiques prenant en compte la ré-oxygénation tumorale, la repopulation, la redistribution dans le cycle, la réparation et la radiosensibilité des cellules. Très peu de données sont disponibles sur ces autres facteurs de la radiobiologie et il est pour l’instant difficile d’extrapoler des données sur ces facteurs.

4.7 Limites de l’étude

Cette étude avait des limites. La collecte des données était rétrospective et

monocentrique dans un contexte d’effectif limité. Le suivi était court avec 27,5 mois de suivi médian. Nous n’avons pas comparé directement nos données à des patients ayant reçu une curiethérapie PDR ou une surimpression par radiothérapie externe.

4.8 Futur

A notre connaissance, il n’existe pas de données prospectives pour la curiethérapie de haut débit de dose en surimpression dans le traitement du cancer du canal anal. Cette technique présente des avantages médico-économiques avec la possibilité d’hospitaliser les patients dans des chambres standards et de traiter plusieurs patients par jour avec un seul projecteur de source. Il semble important de collecter plus de données sur ce traitement, notamment prospectives et de les comparer aux techniques de PDR et de radiothérapie externe. Les techniques de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité et surimpression intégrée représentent également une bonne alternative qui gagne à être étudiée et comparée à la curiethérapie. Les nouvelles techniques d’hadronthérapie restent aussi à être évaluées.

5 Conclusion

La curiethérapie de haut débit de dose en surimpression pour le traitement du cancer du canal anal apparaît comme une technique faisable comparée à la curiethérapie de bas débit ou de débit de dose pulsé. Elle est une excellente méthode pour délivrer un complément de dose sur la tumeur en réduisant le temps de traitement. Ceci s’inscrit dans un contexte d’utilisation grandissante du haut débit de dose en curiethérapie et dans un environnement médico-économique contraint représentant une part de plus en plus importante dans notre société.

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6 Abréviations

5FU : 5-Fluorouracile BDD : bas débit de dose CL : Contrôle local

CTV : Clinical target volume DHI : Dose Homogeneity Index HDD : haut débit de dose HPV : Human Papilloma Virus

PDR : « Pulsed-dosed rate » ou débit de dose pulsé SG : Survie globale

SSC : Survie sans colostomie SSR : Survie sans récidive

TAP : thoraco-abdomino-pelvien

TEP : Tomographie par Emission de Positons VIH : Virus de l’immunodéficience humaine

7 Résumé

Objectif

Evaluer l’efficacité et les effets secondaires des patients traités par une curiethérapie haut débit de dose en surimpression pour un cancer du canal anal.

Matériel et méthodes

Entre août 2005 et février 2013, 28 patients ont présenté un cancer du canal traité par une radiothérapie externe dans un premier temps puis une curiethérapie haut débit de dose en surimpression dans un deuxième temps avec ou sans chimiothérapie au Centre Antoine Lacassagne, Nice, France. Les données étaient évaluées rétrospectivement.

Résultats

L’âge médian était de 60,6 ans [34 – 83], 25 patients ont présenté un carcinome épidermoïde et trois un adénocarcinome ; 21 patients ont reçu une chimiothérapie. La dose médiane de radiothérapie externe était de 45 Gy [43,2 – 52]. La dose médiane de curiethérapie haut débit de dose était de 12 Gy [10 – 15] avec une médiane de durée de traitement de 2 jours. La médiane de la durée totale de traitement était de 63 jours, la médiane de délai entre radiothérapie et curiethérapie était de 20 jours. Les survies sans récidive locale, sans récidive métastatique, sans maladie et globale à 2 ans étaient respectivement de : 83%, 81,9%, 71,8% et 87,7%. Les effets secondaires aigus étaient fréquents mais non sévères avec principalement des toxicités de grade 1: 37% de toxicités génito-urinaires, 40,7% de toxicités gastro- intestinales et 3,7% de toxicités cutanées. Les effets secondaires tardifs étaient principalement de grade 1 (43,1%) et de grade 2 (22%). La survie sans colostomie à 2 ans était de 75,1% et un patient a eu une amputation sphinctérienne définitive.

Conclusion

La curiethérapie haut débit de dose en surimpression pour le cancer du canal anal est une technique faisable comparée au bas débit ou débit de dose pulsé. Cette technique représente une excellente approche pour réaliser une surimpression précise en réduisant le temps de traitement global.

Serment d’Hippocrate

Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune

discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.

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