• Aucun résultat trouvé

Rôles et pertinence des suppléments alimentaires

2 Revue de la littérature

2.9 Rôles et pertinence des suppléments alimentaires

Les SA peuvent être utilisés pour compléter l’alimentation en fournissant un apport additionnel en macronutriments ou en micronutriments. En ce sens, les gens pratiquant le végétarisme ou une alimentation marginale pour des raisons personnelles (allergie, intolérance, aversion alimentaire, culture ou religion) peuvent tirer avantage de certains SA.45-48 D’autres types de SA peuvent améliorer la situation de personnes présentant une carence nutritionnelle connue ou optimiser la récupération après une blessure.45-48 Les athlètes ayant une alimentation restreinte, tels que ceux pratiquant des sports de catégories de poids (judo, taekwondo, boxe, aviron, etc.) et d’esthétique (gymnastique,

patin artistique, plongeon, nage synchronisée, etc.) peuvent également profiter d’un apport supplémentaire en macronutriments ou micronutriments.45-48 Bon nombre de SA visent strictement l’amélioration des performances. Il s’agit des SA favorisant l’endurance, l’hydratation, la récupération, la stimulation, le gain de masse musculaire, la perte de poids ou le maintien du système immunitaire et de la santé. En annexe F se trouve une revue de la littérature exhaustive des rôles et de l’utilisation des principaux types de SA utilisés par les athlètes d’élite.

Dans une récente prise de position commune, les Diététistes du Canada, l’American

Dietetic Association et l’American College of Sports Medicine ont proposé une classification des SA basée sur la valeur scientifique de leur efficacité et de leur sécurité.48 Celle-ci rejoint sur une majorité de points la classification proposée précédemment par l’Australian Institute of Sports.54-56 Les SA sont regroupés dans quatre catégories, soit « fonctionnent tel qu’indiqué lorsqu’utilisés adéquatement », « peuvent fonctionner tel qu’indiqué, mais les évidences restent limitées », « ne fonctionnent pas ou efficacité non-démontrée » et « danger éminent pour la santé, illégaux ou bannis ».48-54-56

Selon cette récente prise de position canado-américaine, dans le premier groupe se retrouvent les barres, boissons ou gels riches en glucides, la créatine, la caféine, les protéines et le bicarbonate de sodium.48 La glutamine, le Beta hydroxymethylbutyrate (HMB), le colostrum et le ribose sont classés dans le deuxième groupe.48 La majorité des SA sont classés dans le troisième groupe, ce qui inclut entres autres les acides aminés simples, les acides aminés à chaînes ramifiées, les triglycérides à chaînes moyennes, l’acide linoléique conjugué, le pyruvate, la carnitine, l’inosine, le ginseng, le vanadium, le chromium picolinate, le cordyceps, le coenzyme Q10, le cytochrome C, le dihydroxyacetone et le gamma oryzanol.48 Enfin, sont considérés comme dangereux, illégaux ou bannis l’androstenedione, le dihydroepiandrosterone, le 19- norandrostenedione, le 19-norandrostenediol, les stéroïdes androgènes, les autres types d’anabolisants, l’hormone de croissance humaine, le Tribulis terrestris, l’éphedra, la

strychnine, etc.48 Pour plus d’informations sur cette catégorie de SA, consulter la liste des substances interdites du Centre Canadien pour l’Éthique du Sport et de l’AMA.55-57

Le Comité consultatif sur la nutrition sportive de l’Association canadienne des

entraîneurs propose une grille de questions permettant d’évaluer si l’utilisation d’un SA est justifiée.58 D’abord, les informations sur tous les ingrédients du produit devraient être connues.58 La sécurité et la légalité du produit ne devraient faire aucun doute.58 Le plan d’entraînement global (préparation physique, nutritionnelle et mentale) devrait être évalué et optimisé au préalable afin d’éviter l’utilisation des SA si possible.58 L’utilisation du SA devrait permettre un gain de performance significatif.58 L’avis d’un ou de professionnel(s) de la santé (médecin, nutritionniste-diététiste, pharmacien) devrait être pris en considération.58

En somme, cette revue de la littérature nous apprend qu’une proportion importante des athlètes d’élite utilisent des SA et ce, tous âges, sexes, niveaux de compétition et catégories de disciplines confondus. Les boissons énergétiques, les SA de vitamines et de minéraux et les produits d’herboristerie présentent généralement les plus fortes prévalences d’utilisation. Les SA de protéines et de créatine sont également fréquemment consommés. Les SA sont utilisés afin de maintenir ou améliorer l’état de santé et pour améliorer les performances, principalement grâce à leur impact sur le niveau d’énergie et la récupération. La famille, les amis et les instructeurs/entraîneurs sont les principales sources d’information consultées au sujet des SA. Ceux-ci sont généralement achetés dans les épiceries, les pharmacies et les magasins spécialisés. Les athlètes semblent avoir particulièrement de la difficulté à identifier correctement les rôles des vitamines, des minéraux et des protéines ainsi que leurs besoins en ce dernier nutriment. La littérature démontre également que la réglementation entourant la production et la distribution des SA est insuffisante et inadéquate, ce qui expose les athlètes à un risque réel et non négligeable de consommer des SA contaminés par des substances dopantes.

3 Hypothèses

Hypothèse principale :

Une majorité d’athlètes d’élite québécois de toutes disciplines utilisent des suppléments alimentaires.

Hypothèses secondaires :

• Les nutritionnistes-diététistes sont la principale source d’information sur les suppléments alimentaires.

• Les raisons invoquées par les athlètes pour justifier l’utilisation de suppléments alimentaires sont reconnues scientifiquement.

• Les athlètes jugent que l’utilisation de SA favorise une amélioration des performances.

• Les athlètes qui utilisent des SA ont la perception que la qualité de leur alimentation est mauvaise.

• L’alimentation des athlètes qui utilisent des suppléments de protéines comble déjà leurs besoins en ce nutriment.

Objectif principal :

Connaître les habitudes de consommation de suppléments alimentaires chez un groupe d’athlètes d’élite québécois.

Objectifs secondaires :

• Évaluer les apports nutritionnels de ce groupe d’athlètes en incluant ou non la contribution des suppléments alimentaires.

• Évaluer le niveau de connaissance de ce groupe d’athlètes concernant les fonctions des différents suppléments alimentaires.

• Vérifier la pertinence de l’utilisation des suppléments de multivitamines- minéraux et de protéines chez ce groupe d’athlète.