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Rôle de la diffusion

2.2 Le diagnostic au LCMD

2.2.2 Rôle de la diffusion

Pour des objets petits devant la longueur d’onde de travail (approximation de Rayleigh), l’intensité diffusée est proportionnelle au carré du volume des objets.

Ainsi, un doublet diffuse quatre fois plus qu’un singulet et deux fois plus que deux billes séparées permettant ainsi sa détection et sa quantification.

Première étape

Cette étape a lieu entre les billes greffées d’anticorps et les antigènes et non comme vu précédemment entre les anticorps et les antigènes pour former un com-plexe C. Elle s’écrit [23] :

Antigene+Bille�C (2.5) La vitesse d’association s’écrit :

v =d+[Antigene].[Bille] (2.6) où d+ est constante cinétique d’association de Smoluchowski.

Cette constante prend en compte la diffusion translationnelle ainsi que la taille du patch réactif des objets, elle vaut [22]

d+= 4πDRf (2.7)

où D = DBille +DAntigene est la somme des coefficients de diffusion de translation des billes et de l’antigène, exprimés en m2.s1, R est la somme de leurs rayons et f le facteur de forme tenant compte de la taille du patch réactif et du coefficient brownien de rotation (Drot). Dans le cas étudié, f vaut 0,2. Pour une bille de 200 nm de diamètre DBille = 2.1012 et un antigène de 10 nm de diamètreDAntigene = 2.10−12,d+= 8,5.109M−1.s−1.

Le fait de travailler avec des billes considérées comme uniformément réactives accélère la vitesse de réaction, la constante d’association est amplifiée d’un facteur 100 par rapport à une réaction entre deux protéines en solution.

De plus, dans notre cas, nous travaillons en large excès de billes, la vitesse de réaction est alors considérée d’ordre 1. La concentration en billes est fixe et vient s’ajouter à la constante cinétique d’association de Smoluchowski.

v =d+[Antigene] (2.8)

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oùkon =d+.[Bille]

Le temps de réaction (τ) s’écrit :

τ = 1

d+[Bille] (2.9)

Pour une concentration en billes de 100 pM, le temps de réaction est d’environ 2 s. Cette première étape est donc très rapide et aucunement limitante.

Pour les tests habituels d’agglutination, la deuxième étape qui consiste à former des doublets est limitante cinétiquement car la constante cinétique d’association de Smoluchowski (d+) dépend cette fois-ci uniquement des billes. La rencontre entre deux billes est plus lente car elle dépend du coefficient de diffusion transla-tionnelle qui varie en 1/R ainsi que la bonne orientation des patchs réactifs qui est déterminée par le coefficient de diffusion rotationnelle des billes proportionnel à 1/R3.

Dans notre cas, le temps de rencontre entre les billes n’est plus limitant grâce à l’application du champ magnétique. Elles sont instantanément concentrées et se retrouvent à une distance suffisante pour former un lien. La phase d’association spécifique sous champ est gouvernée par l’orientation des patchs réactifs c’est à dire l’orientation des billes sous champ encouragée par un coefficient brownien de rotation élevé.

Deuxième étape

L. Cohen-Tannoudji a étudié la cinétique d’adhésion sous champ entre une bille portant un ligand et une bille saturée de récepteurs par une simple mesure d’absorbance.

La distance inter particule a été variée en jouant sur l’intensité du champ ma-gnétique appliquée. Ce paramètre n’a aucune influence sur la cinétique de réaction dès lors que des chaînes sont formées. D’autre part, on remarque que le temps de réaction est plus grand que le temps caractéristique du mouvement de diffusion de rotationτrot. En d’autres termes, le temps de formation de doublets est plus grand que le temps de rotation d’une bille.

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L. Cohen-Tannoudji a montré que ce temps dépendait de l’aire explorée par le ligand grâce à une expérience basée sur le système modèle streptavidine/biotine [24]. Une bille recouverte de biotines (récepteurs) est mise en regard avec une autre

"bille biotine" qui possède une streptavidine à sa surface figure 2.17.

Figure2.17 –Représentation du système utilisé par L. Cohen-Tannoudji pour étudier l’influence de la mobilité des récepteurs à la surface des billes. Les billes sont recouvertes de biotines et une bille porte une streptavidine (en rouge ligand).

La mobilité de la biotine a été augmentée par l’ajout de polymères : LC-LC et PEG-3400 entre la surface de la bille et la biotine. Les rayons de giration sont respectivement de 1 nm et 2,5 nm. Les courbes cinétiques ainsi obtenues sont présentées figure 2.18.

Plus le rayon de giration est grand, plus la formation de doublets est rapide.

Autrement dit, plus le ligand et le récepteur sont mobiles à la surface des billes, plus la reconnaissance est rapide. Le temps de reconnaissance avec un rayon de giration de 2,5 nm est 200 fois plus rapide qu’avec une configuration rigide. La reconnaissance sous champ est encore une fois un problème de diffusion c’est-à-dire de rencontre. Elle dépend de la taille de la cible, du coefficient brownien de rotation des billes (dépendance en 1/R3) et de la mobilité des récepteurs à la surface des colloïdes.

Le test d’agglutination magnétique ainsi développé permet d’accélérer la pre-mière reconnaissance antigène-anticorps par l’utilisation de colloïdes et la ren-contre entre colloïdes pour révéler cette première capture. Cette reconnaissance sous champ magnétique est l’étape limitante. Elle se résume à un problème de

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Figure 2.18 – Cinétique de formation de doublets sous un champ de 30 mT, pour différentes configurations symétriques. Avec liaison à la surface par un PEG-3400 (15 nm)�, par un "LC-LC" (3 nm)• et par contact direct◦.

diffusion régit par la taille des objets et l’aire balayée par les entités à la surface des colloïdes.

2.2.3 Dosage