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Rétraction iatrogène du muscle quadriceps fémoral :

Matériel et méthodes

A. Rétraction iatrogène du muscle quadriceps fémoral :

Depuis que l’attention a été attirée sur les séquelles d’injections Intramusculaires (IM), elles apparaissent comme assez fréquentes. Les troubles fonctionnels qu’elles provoquent peuvent être importants et peuvent justifier un traitement chirurgical, qui se révélera le plus souvent efficace. Elles résultent d’injections médicamenteuses souvent multiples, indispensable dans les maladies graves du nourrisson et de la petite enfance.

Elles déterminent un processus de sclérose dont les effets deviennent manifestes souvent quelques années plus tard. [16]

Cette sclérose provoquée par ces produits médicamenteux frappe la totalité des chefs quadriceps fémoral avec adhérence au fémur, entrainant ainsi une rétraction des fibres musculaires, un raccourcissement de l’appareil extenseur ayant pour conséquence une raideur du genou. [16]

Dans les années 1960, les injections du muscle quadriceps étaient alternatives aux injections intraglutéales, en particulier pour les nouveau-nés, les nourrissons et les prématurés, pour éviter la paralysie du nerf sciatique [17]. Cependant, plusieurs études dans les pays développés ont décrit une

quadriceps. Avec l'utilisation accrue de la voie intraveineuse, les complications sont devenues rares [18-19].Dans l'étude d’Onimus et al, on estime que 26% des séquelles des injections de sel de quinine sont représentées par la rétraction du muscle quadriceps fémoral (8).

Jackson et Hutton ont signalé dans leur série que parmi 32 rétractions du muscle quadriceps fémoral, 17 enfants (53,1%) ont eu une maladie grave dans leur premiers jours de vie et ont reçu des injections intramusculaires, principalement des antibiotiques, des anticonvulsivants, des anticoagulants et des analgésiques dans la cuisse [4].

SAUNDERS et DICK HOEFNAGER ont rapporté un cas d’une fille de 2 ans et 3 mois avec une raideur du genou. Cet enfant a présenté des épisodes de cyanose à J12 de vie, suite auxquels elle a reçu des injections intramusculaires de benzoate de sodium et de la caféine, mais le site de l’injection n’a pas été noté. (18)

Selon l’article de Muteti et Theuri, la rétraction du muscle quadriceps fémoral était due à des injections intramusculaires chez 12 cas (60%). (20)

Lloyd-Roberts et Thomas ont jugé que de multiples injections dans la cuisse peuvent être responsables d’une rétraction du muscle quadriceps fémoral. (21)

D ans la série de Soumah et Sylla, Les sels de quinine ont été de loin le produit le plus incriminé (81,1%), suivis des antibiotiques et des produits inconnus.

Ces résultats corroborent les données de Malan et Coll (22) qui ont recensé 12 cas pour la quinidine avec une moyenne d’injections de 2, trois cas pour la pénicilline avec une moyenne d’injections de 10, trois cas pour l’acide acétyl salicylique avec une moyenne d’injections de 3, enfin deux cas pour la streptomycine avec une moyenne d’injections

de14. Barennes et al (23) aboutissent à la même conclusion : 60% pour les sels de quinine (44% pour la quinidine seule), 20% pour la pénicilline et 20% pour les produits inconnus. Ils affirment de plus que la quinine seule ou associée est incriminée dans 73% des cas de déficits post-injectionnels.

Ambroise et al (24), Diop (25) et Wyatt (26) sont unanimes sur le rôle toxique de la quinine et l’hypertonie de certaines préparations (pH 4,2 pour la quinidine). Cette fréquence élevée des sels de quinine dans la genèse de ces fibroses, s’expliquerait par le fait que le paludisme représente de loin la première cause de consultation pédiatrique et 81,5% des patients de cette série ont été traités par injection intramusculaire au niveau de la face antéro- externe de la cuisse. Cette zone avait été proposée depuis 1961 par Gilles et

al (27) comme site d’injection, alors que Bileckot et al (28) rapportent que

ces localisations ne sont pas exemptes de complications à type de fibrose progressive du muscle quadriceps fémoral.

L’étude de la série de VERGARA-AMADR et Enrique(29) présente une série constituée de 7 patients qui ont eu deux points en commun, le premier était la réception d’une dose de vaccin pentavalent ou de la vitamine K injectable et le deuxième était d’avoir présenté une rétraction du muscle quadriceps fémoral. Six d’entre eux (85,7%) ont reçu une dose de vaccin quand ils avaient 4 mois et ils ont présenté une souffrance musculaire et des spasmes 4 à 8 semaines après. L’échographie a objectivé des altérations dans le vaste interne et intermédiaire sans atteinte articulaire, ce qui suppose que cette partie du muscle a une mauvaise perfusion musculaire chez les enfants selon ces auteurs.

Lacson et D'Cruz (30) ont rapporté deux cas. Le premier était un garçon de 5 ans avec pseudo obstruction intestinale nécessitant une alimentation parentérale nocturne, des réflexes pupillaires anormaux et une rétention urinaire suggéraient une dysautonomie diffuse qui déboucha sur un diagnostic d'atteinte neurologique, et un enfant de 3 ans présentait un retard de développement et une hypotonie. Les deux enfants avaient reçu des vaccins dans leur enfance. Une biopsie du quadriceps chez chaque enfant montrait une infiltration typique cohésive et centripète de macrophages granulaires alpha 1 antitrypsine +, alpha 1 antichymotrypsine +, CD 68 +, PAS +, CD1a -, S100-,et facteur XII -, avec atrophie des myofibrilles adjacentes, vaisseaux sanguins dilatés et fibrose endo et périmysiale modérée. Un pic d'aluminium était démontré par une microanalyse. Après de nombreuses colorations pour chercher des microorganismes, la plus part des causes infectieuses tendant à l'activation des macrophages ont été éliminées. Dans le même cadre vaccinal, Boziotas a décrit dans son article un cas d’un garçon de 15 ans, qui a reçu plusieurs vaccins par voie intramusculaire et qui présentait des troubles de la marche et chez lequel l’imagerie par l’IRM a objectivé une fibrose et une infiltration graisseuse du vaste latéral et du vaste intermédiaire (31).

Dans notre série, 5 patients (62,5%) ont reçu des injections intramusculaires dans la cuisse et ont tous développé une rétraction du muscle quadriceps fémoral. Le type du vaccin responsable n’a pu être identifié avec précision.

B. Rétraction du muscle quadriceps fémoral d’origine

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