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9. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

11.1. RÉSUMÉ ET SYNTHÈSE DU TRAVAIL

A travers ce mémoire, nous avons décidé de mettre l’accent sur le lien entre la musique et la structuration du mouvement chez les élèves pendant les cours d’éducation physique. Les travaux des auteurs que nous avons consultés (Abran, 1989 ; Bigant, 2017; Lachat,1991 ; Fraisse et al. ,1953 ; Oléron, 1956) nous ont aidés à définir le concept de musique, à en cibler les différentes caractéristiques comme le rythme, la mélodie, le tempo, le volume sonore, la structure rythmique ou la structure métrique, et à comprendre les liens qui pouvaient s’établir entre la musique et ceux qui l’écoute.

Pour définir le concept d’apprentissage, nous nous sommes appuyés sur les travaux d’autres auteurs (CERI, 2007 ; Damasio, 1995 ; Fayol, 2011 ; Viau, 2001 ; Virat, 2015). Cela nous a permis de comprendre l’impact de l’environnement sur l’apprentissage et d’en dégager trois facettes principales : la motivation, les émotions et les relations sociales.

Avec l’apport de ces connaissances théoriques, il nous semblait alors évident de nous intéresser aux apports que pouvait avoir la musique sur la structuration du mouvement chez les élèves, qui est un élément central visé dans cette discipline scolaire. Nous avons donc demandé aux enseignants d’EPH du secondaire I de partager leurs expériences, au travers d’un questionnaire, pour mieux comprendre l’influence de la musique sur trois facettes fondamentales de l’apprentissage et sur les capacités motrices des élèves.

Notre étude nous permet de relever que la majorité des enseignants d’EPH en Valais romand propose déjà de la musique pendant leurs cours. Son utilisation participe d’une décision personnelle des enseignants, même s’ils reconnaissent que les différents lieux d’enseignement ne le permettent pas tous. Sa sélection se fait régulièrement en fonction des effets souhaités chez les élèves, qu’ils soient moteurs, comportementaux ou émotionnels, et relève donc des choix didactiques des enseignants.

Quand la musique est de type binaire (à 4 temps), à structure rythmique simple (le rythme musical s’inscrit très étroitement dans le cadre du rythme métrique), plutôt rapide (de 95 à 140 bpm) et diffusée avec un volume permettant à tous les élèves de les entendre, comme l’ensemble des musiques citées par les participants au questionnaire, elle génère de nombreux effets sur les élèves. Nous les avons regroupés ci-dessous.

Premier constat :

La musique favorise les interactions sociales au sein de la classe et améliore la qualité des échanges entre élèves et avec l’enseignant. En revanche, elle ne permet pas, selon notre étude, d’améliorer la cohésion sociale du groupe classe ni la prise en compte des feedbacks.

Au regard de la théorie convoquée (CERI, 2007 ; Virat, 2015), par ses effets positifs sur les relations sociales des élèves au sein de la classe, ce type de musiques peut favoriser leurs capacités d’apprentissage, donc optimiser l’apprentissage des élèves.

Deuxième constat :

La musique renforce les émotions positives et le bien-être des élèves, elle joue un rôle dans la régulation émotionnelle, en améliorant la gestion des émotions négatives et le comportement des élèves, et permet de favoriser le climat de classe.

Par ses effets émotionnels positifs sur les élèves et sur la classe, et au vu des travaux de Damasio (1995) et Fayol (2011), ce type de musiques peut favoriser les

capacités cognitives et la mémoire à long terme des élèves, donc faciliter l’apprentissage des élèves.

Troisième constat :

La musique augmente la motivation des élèves, elle ajoute de la valeur à l’activité en attisant l’intérêt des élèves pour la tâche et permet de favoriser l’engagement cognitif et la persévérance des élèves, sans pour autant contribuer à améliorer les perceptions de compétence et de contrôle sur l’activité des élèves.

Par son influence positive sur la motivation des élèves, et considérant les travaux de Viau (2001) qui définit la motivation comme « condition essentielle à la réussite », ce type de musiques peut alors permettre de favoriser la réussite des élèves.

Quatrième constat :

La musique améliore l’ensemble des capacités motrices relatives à la structuration du mouvement chez les élèves : le contrôle moteur, la dissociation segmentaire, la bilatéralité, l’agilité, l’adresse, l’équilibre dynamique, la vivacité, la coordination motrice et l’organisation spatio-temporelle. Elle favorise en outre l’efficacité, l’efficience et la fiabilité des mouvements chez les apprenants.

Elle peut être utilisée, entre autres, pour favoriser la coordination motrice, la synchronisation en groupe, l’apprentissage du jonglage à 3 balles ou l’apprentissage du placement des jambes lors d’une projection au judo.

Les travaux de Fraisse et al. (1953) ont mis en exergue l’influence de la musique sur la synchronisation de l’activité motrice, et ceux de Oléron (1956) ont permis d’établir un lien direct entre l’écoute successive du morceau, donc la connaissance de la musique et structuration temporelle des mouvements. Mais notre étude nous a montré que la musique ne se limitait pas à favoriser le rythme chez les élèves.

Nous comprenons alors que par ses effets positifs sur l’ensemble des capacités motrices des élèves, ce type de musiques contribue clairement à favoriser l’efficacité, l’efficience et la fiabilité des apprentissages moteurs chez les élèves.

En résumé, selon notre étude, pour développer les capacités motrices relatives à la structuration du mouvement, et agir sur qualités mentales relatives aux composantes relationnelles, émotionnelles et motivationnelles de l’apprentissage, l’enseignant doit choisir des musiques de type binaire, à structure rythmique simple, de tempo plutôt rapide et diffusées avec un volume permettant à tous les élèves de les entendre. Afin de favoriser spécifiquement la structuration du mouvement chez les élèves, il doit privilégier des musiques à structure rythmique simple, dont les temps forts sont nettement marqués et orienter son choix en priorité sur le tempo des musiques. Un tempo adapté à la réalisation des mouvements sera déterminant pour l’apprentissage des élèves.

Nous pouvons donc affirmer, selon notre étude, que la musique a toute sa place au sein du cours d’éducation physique puisqu’elle est à la fois stimulante et structurante pour les élèves. Toutefois, elle doit participer du dispositif didactique que l’enseignant doit mettre en place pour conduire sa leçon, et être planifiée de façon à apporter un gain pour les élèves en termes de plaisir et/ou d’apprentissage.

Nous pouvons considérer la musique pendant les cours d’EPH au secondaire I comme un outil didactique à part entière.

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