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Introduction :

L’incidence de l’hépatite B en France est parmi les plus élevées en Europe de l’ouest. Les indications du traitement restent tardives dans la prise en charge, mettant en avant une guérison spontanée très fréquente malgré sa contagiosité 100 fois supérieure à celle du VIH. Cependant, le dernier taux de couverture vaccinale national reste inférieur à 50 %. Devant l’augmentation constante des flux migratoires venant des régions de haute endémicité, nous avons essayé d’estimer la

couverture vaccinale niçoise contre l’hépatite B. Dans un second temps nous avons tenté de mettre en évidence des déterminants de la non vaccination et d’évaluer les connaissances de cette population sur les modes de transmission.

Méthodes :

L’étude réalisée est une étude épidémiologique prospective descriptive sur la population niçoise âgée de 18 à 60 ans, consultant en cabinet libéral de médecine générale. L’inclusion des patients a été réalisée au hasard à partir du tirage au sort des patientèles de médecins généralistes à partir de la liste nationale du conseil de l’ordre généré aléatoirement. Le questionnaire rempli par le patient lui-même a été remis par son médecin. Le questionnaire comprenait 21 questions fermées.

L’analyse des données a été réalisée par un biostatisticien indépendant à partir du logiciel R développé par la R Foundation for Statistical Computing. 3 types d’analyse ont été réalisés. La première compare les 3 groupes de statuts vaccinaux (3 niveaux), la seconde le groupe vacciné versus les groupes non vacciné et « ne sait pas ». La troisième ne prend en compte que les groupes vacciné et non vacciné, en écartant le groupe « ne sait pas ».

Résultats :

Au total, 233 patients ont été inclus. La moyenne d’âge retrouvée a été de 38,8 ans, dont 58 % des répondants sont des femmes. L’Europe (81%) et l’Afrique (18%) sont les continents les plus représentés. Les différents niveaux d’études déclarés ont été majoritairement le secondaire, avec 53 % et le supérieur 38 %. A noter, la présence dans 14 % de la population d’une notion d’infection par le VHB dans la famille.

La couverture vaccinale estimée retrouve 48 % de sujets vaccinés et 37 % de non vacciné. En ce qui concerne la couverture vaccinale du DTP et du ROR, elles seraient respectivement de 82,7 % et de 53,5 %. A la question « vous n’êtes pas vacciné contre l’hépatite B pourquoi ? », 46,67 % ont répondu « par manque d’information », 32,38 % ont répondu « avoir peur des effets secondaires de ce vaccin » et 13,3 % seulement « par manque de temps ». Plus de 7 % pensent que les vaccins sont dangereux. Parmi les non vaccinés, 87 % acceptent le dépistage et 46 % se feraient vacciner si on leur proposait. Les patients ne connaissant pas leur statut accepteraient la vaccination anti-VHB à près de 80%.

L’analyse sur 3 niveaux des variables quantitatives retrouve une différence significative pour l’âge (p inférieur à 0,001) tandis que l’analyse des variables qualitatives met en évidence une différence significative pour tous les autres vaccins (p=0,01), l’usage de drogue IV (p=0,01) et le niveau d’étude (p=0,05). On constate l’absence de significativité pour la présence d’un antécédent familial de VHB connu (p=0,10).

L’analyse sur 2 niveaux des variables qualitatives retrouve aussi un lien de significativité pour tous les autres vaccins (p inférieur à 0,01), pour le niveau d’études (p=0,03) et l’usage de drogues IV (p=0,04). L’absence de différence significative pour la variable antécédent familial de VHB est aussi retrouvée. L’analyse comparant les effectifs non vacciné et vacciné retrouve un lien significatif sur la variable quantitative de l’âge (p=0,01) tandis que l’analyse des variables qualitatives met en évidence une différence significative pour les autres vaccins (p inférieur à 0,01), l’usage de drogue IV (p=0,01), le niveau d’étude (p=0,03) et le statut socio-professionnel (p=0,04).

En ce qui concerne les connaissances sur les modes de contamination, les rapports sexuels ont été rapportés à 85,6%, partager une seringue à 78,4% et partager une brosse à dent ou un rasoir à 38,74%. Le nombre moyen de bonne réponse par patient avoisine les 2 sur 3 par patient interrogé. Seulement 34% des patients connaissaient les 3 bonnes réponses et 71% au moins 2 bonnes réponses. L’analyse quantitative de la variable nombre de réponse juste sur 3 niveaux retrouve une différence significative (p=0,01) entre les vaccinés et les patients ne connaissant pas leur statut vaccinal. L'analyse sur 2 niveaux met en évidence une différence (p=0,01). Cependant, l’analyse ne comparant que le groupe vacciné à celui des non vacciné n’est pas significative (p=0,06).

Conclusion :

La couverture vaccinale estimée dans cette étude atteint 48 % et 15% des patients qui ne connaissent pas leur statut. Les principaux déterminants de la non vaccination sont représentés par l’âge élevé, l’usage de drogue IV, la non réalisation des autres vaccins recommandés ou obligatoires, le niveau d’étude inférieur au secondaire, et une faible connaissance des modes de contamination. Le continent d’origine n’apparait pas comme déterminant dans la réalisation de la vaccination alors qu’il représente un facteur de risque important. L’absence de différence significative concernant les patients dont un membre de la famille a eu l’hépatite soulève la question du dépistage et de la vaccination systématique de l’entourage des patients porteur du virus. Si on se réfère aux réponses directes des patients, il apparait que le manque d’information et les effets secondaires liés à ce vaccin sont toujours responsables du refus ou du manque d’intérêt pour la vaccination anti-VHB.

Les proportions d’acceptation de la vaccination anti-VHB dans les populations non vacciné et ne connaissant pas leur statut sont encourageantes. Les résultats mettent en évidence une

vaccination insuffisante et le rôle fondamental du praticien dans la mise à disposition directe des informations concernant celle-ci.

Annexe : Questionnaire

1) Êtes-vous vacciné contre l’hépatite B ? a. oui

b. non

c. je ne sais pas

2) Quelle année avez-vous été vacciné contre l’hépatite B ?

……… .

3) Vous n’êtes pas vacciné, pourquoi ? a. Peur des effets secondaires de ce vaccin b. Les vaccins sont dangereux

c. Je pense que le vaccin est inefficace d. Manque de temps

e. Je manque d’information sur la vaccination f. Autres

4) Êtes-vous à jour pour les autres vaccins Rougeole Oreillons Rubéole (ROR) et Diphtérie Tétanos Poliomyélite (DTP) ?

a. les deux b. ROR oui c. DTP oui d. non

5) Avez- vous déjà été dépisté pour l’hépatite B ? a. oui

b. non

c. on ne me l’a pas proposé d. je ne sais pas

6) Accepteriez-vous un test de dépistage de l’hépatite B, si votre médecin vous le proposait ? a. oui

b. non

7) Accepteriez-vous la vaccination contre l’hépatite B, si on vous la proposait ? a. oui b. non 8) Votre âge : ………. 9) Sexe : a. Homme b. Femme

10) Un membre de votre famille a-t-il déjà eu l’hépatite B ?

a. oui b. non

11) Séjour prolongé en Asie ou en Afrique ou Amérique latine (supérieur à 3 semaines) : a. oui

b. non

12) Rapport sexuel non protégé avec un/une partenaire de rencontre :

a. oui b. non

13) Relation sexuelle non protégée avec une personne originaire d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine ?

a. oui b. non

14) Si oui, quel pays ?

……….. 15) Statut socio-professionnel : a. Etudiant b. Salarié c. Travailleur indépendant d. Retraité e. Chômeur/Sans Emploi

16) Niveau d’études : a. Primaire b. Secondaire c. Supérieur 17) Continent d’origine : a. Afrique b. Amérique c. Asie d. Europe e. Océanie

18) Usage de drogues intra-veineuse : a. oui

b. non

19) Si oui, partage de matériel ? a. oui

b. non

20) Relation avec personne du même sexe : a. oui

b. non

21) Selon vous, comment se transmet l’hépatite B ?

a. Rapport sexuel

b. Contact de la peau saine avec du sang contaminé

c. Partager sa brosse à dent ou son rasoir d. Partager des couverts ou boire dans le même verre

e. Partager une seringue

f. En mangeant un aliment contaminé g. Autre

Le serment d’Hippocrate

Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être

fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé

dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans

aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.

J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou

menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne

ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs

conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des

circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me

laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.

Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma

conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement

les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.

Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et

les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à

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