6.4.1 Classe de 3e HarmoS (3H)7
L’enseignante de 3H constate une bonne motivation et du plaisir chez ses élèves durant les exercices de cette dernière intervention. Pendant le jeu, certains sont concentrés et se prennent au jeu tandis que d’autres sont plus dissipés et regardent le jeu. Selon l’enseignante, c’est
7 Cf. annexes B.13 et B.14
inévitable à cet âge. Elle souligne que la présence d’un adulte est nécessaire au bon déroulement du jeu, sinon des conflits entre élèves peuvent casser tout le dynamisme de jeu. Les élèves ne sont pas en mesure de s’auto-‐arbitrer et de fonctionner de manière autonome. L’introduction du tir en extension entraine des difficultés chez les enfants, même s’ils ont beaucoup de plaisir à essayer de l’effectuer. La cheffe de sport J+S note que les enfants doivent énormément réfléchir pour effectuer un tir en extension. Il décompose le tir en plusieurs phases (1. être au cône, 2. marcher, 3. s’arrêter à la zone, 4. sauter et lancer) entre lesquelles l’enfant marque un temps d’arrêt pour réfléchir. Au fil de l’exercice, certains enfants commencent à être plus fluides pour tirer en extension. Mme Sommer Vorp écrit qu’il est important de ne pas être strict avec les « zones » et les « pénétrations », car les enfants n’en tiennent pas compte entre eux et tant qu’il n’y a pas d’abus, cela évite de casser la dynamique de jeu. Les enfants ont toujours de grandes difficultés au niveau de l’action d’attraper en défense. Pour les passes, c’est moins visible, car les enfants profitent des trois pas qui sont à disposition pour se rapprocher de leur partenaire et se donnent la balle pratiquement de mains en mains. L’utilisation des pas est souvent exagérée avec des grands pas. Au niveau des tirs, les enfants ont un grand taux de réussite lors du jeu. Ils tirent toujours face au cadre et n’exploitent pas les tirs latéraux. Quelques enfants utilisent le tir en extension, les autres préfèrent rester dans une zone de confort et tirer depuis le dehors de la zone. Les difficultés en défense ne sont pas uniquement motrices, les enfants ont de la peine à se placer de façon correcte et surtout à être impliqués dans cette phase de jeu. Mme Sommer Vorp le note dans son observation sur les défenses: « Très difficiles, surtout d’être intéressé par ce rôle, de garder l’attention sur ce qui se passe et de ne pas être surpris par le tir ou de ne pas le voir du tout ! ». Les prises de décisions sont souvent influencées par les autres membres de l’équipe. La cheffe de sport J+S note que certains enfants s’imposent et dictent le jeu pour pouvoir tirer le plus souvent possible, tandis que d’autres s’effacent presque totalement. Dans le domaine collectif, l’introduction des trois passes maximum n’est pas utile, car les élèves n’utilisent presque jamais plus de deux passes. Le bipolaire n’est pas exploité par les enfants, la cheffe de sport J+S écrit : « Pas utilisé spontanément. Il faut leur rappeler sans cesse qu’il y a une autre possibilité. Pas sûr que ça amène quelque chose, en tout cas pas à ce stade. » Cette dernière remarque met en avant les limites cognitives des enfants de 3H qui se focalisent du côté où le jeu se déroule, sans se rendre compte qu’il est possible de jouer de l’autre côté.
6.4.2 Classe de 6e HarmoS (6H)8 Selon l’enseignante de 6H, les élèves sont motivés et ont du plaisir. Ils sont dans l’ensemble concentrés et ont compris les règles, mis à part quelques doutes chez certains. Mme Sommer Vorp note que l’habileté motrice du tir en extension est
maîtrisée chez la plupart des élèves, même s’il est parfois encore difficile de viser le filet en sautant. Il n’y a pas de difficultés motrices dans la défense et dans les passes. Au niveau cognitif, la cheffe de sport J+S écrit que les prises de décisions sont longues à prendre et passent souvent par la discussion. Au fur et à mesure que le jeu avance, les hésitations diminuent. Le bipolaire est exploité par les enfants de 6H, ce qui peut expliquer les hésitations dans les prises de décision, car l’enfant a plus de possibilités d’action. Le placement en défense pose quelques problèmes aux enfants qui peinent à occuper tout le terrain. Mme Sommer Vorp, constate qu’ils se placent souvent plusieurs au même endroit, car ils peinent à faire confiance et à compter sur leurs coéquipiers. La construction collective en attaque est souvent stéréotypée (engagement, tir) et les trois passes à disposition sont rarement exploitées. Les élèves n’ont pas encore bien compris les différents rôles possibles sur le terrain, comme le note la cheffe de sport J+S : « La compréhension des rôles et “l’utilisation” sur le terrain d’un joueur est floue, donc difficile de s’organiser. » Elle écrit qu’avec une leçon supplémentaire, on pourrait travailler un peu plus les rôles et que le jeu deviendrait vite meilleur. Les enfants ont encore des ressources pour s’améliorer d'un point de vue collectif et ainsi exploiter à bon escient leurs bonnes capacités motrices dans les passes.
8 Cf. annexes B.15 et B.16