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Résultats de la question de recherche 2

Chapitre 4 : Dispositif de recherche

2. Résultats de la question de recherche 2

Pour étudier cette question de recherche, nous avons, dans un premier temps, regardé s’il existait bel et bien des relations entre la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif et les variables d’expérience, d’attitudes et de perception de l’utilité de la coopération et de la compétition. Dans un second temps, nous avons effectué des régressions en prenant comme variable dépendante la pratique envisagée des principes de base de l’apprentissage coopératif et comme variables indépendantes, celle montrant une relation significative avec la variable dépendante.

44 2.1 Analyse des corrélations

Comme l’indique le tableau 9, l’analyse des corrélations va dans le sens de nos hypothèses concernant les relations positives. En effet, toutes les variables supposées comme ayant un lien positif avec la pratique envisagée des principes de base de l’apprentissage coopératif sont significativement corrélées avec cette variable. La variable ayant la plus forte relation est celle de la perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages (r(51)=.60, p=.00) suivie de celle portant sur la perception d’utilité de la coopération pour le développement des compétences sociales (r(49)=.49, p=.00) ainsi que la variable sur les attitudes vis-à-vis de la coopération en classe (r(51)=.45, p=.00).

Concernant les variables pour lesquelles nous avions supposé qu’elles avaient une relation négative avec la pratique envisagée des principes de base de l’apprentissage coopératif, il apparait que ces variables ont une faible relation négative mais celle-ci n’est pas significative.

Ces résultats semblent attester de l’ambivalence des enseignants vis-à-vis de l’apprentissage coopératif. En effet, si l’existence de liens entre dimensions coopératives et apprentissage coopératif est confirmée statistiquement, les dimensions compétitives ne sont pas forcément opposées à la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif. En ce sens, il est possible que les personnes ayant une attitude vis-à-vis de la compétition ou percevant celle-ci comme utile envisagent de pratiquer de l’apprentissage coopératif.

Compte tenu des résultats obtenus par l’analyse de corrélations, nous décidons d’exclure de nos analyses de régression les deux variables non liées avec la variable sur la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif.

Tableau 9 : Corrélations entre les principes de base de l’apprentissage coopératif et les expériences, les attitudes et la perception d’utilité de la coopération et de la compétition

Principes de base de l’apprentissage coopératif

Hyp r p N

Expérience de la coopération + .30 .04 49

Attitude

Attitude / dispositifs coopératifs + .45 .00 51

Attitude / dispositifs compétitifs - -.14 .32 51

Perception d’utilité

Utilité coopération sur les apprentissages + .60 .00 51

Utilité compétition sur les apprentissages - -.13 .38 51

Utilité coopération sur les compétences

sociales + .49 .00 49

Note : En gras, les corrélations significatives

2.2 Analyse de régression

Les analyses de régressions séparées des variables d’expériences, d’attitudes vis-à-vis de la coopération en classe et de perception d’utilité de la coopération indiquent que toutes ces variables permettent de prédire la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif. La dimension portant sur la perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages permet

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d’expliquer la plus grande part de variance (R2=.36) et a le plus grand potentiel prédicteur sur la variable dépendante (β=.60, p=.00). La perception d’utilité de la coopération sur le développement des compétences sociales (β=.49, p=.00) et les attitudes vis-à-vis de la coopération (β=.45, p.00) prédisent également de manière relativement importante cette pratique envisagée. Les expériences ont des effets moyens sur cette dernière (β=.30, p=.04).

Il est intéressant de noter que, lorsqu’on associe les deux variables pourtant sur la perception d’utilité de la coopération, il apparait que celle s’intéressant aux compétences sociales n’a plus aucun effet sur la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif (β=.09, p=.65). Ce résultat met en avant que la perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages est plus importante pour prédire la variable dépendant que celle sur les compétences sociales.

Selon ces résultats, il apparait que ses effets sont annulés par la variable de perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages. Nous décidons donc de ne traiter plus que la variable de perception de l’utilité de la coopération sur les apprentissages.

Tableau 10 : Régressions séparées des variables d’expérience, d’attitudes et de perception d’utilité de la coopération par rapport à la pratique envisagée des principes de base de l’apprentissage coopératif

Hyp. Beta T p R2

Note : En gras, les résultats confirmant nos hypothèses

Les régressions séparées ont montré que toutes les variables étudiées ont un certain potentiel prédicteur sur la variable dépendante. Regardons maintenant quels effets les variables indépendantes retenues ont sur la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif lorsqu’elles sont intégrées dans une seule et même régression.

Nos résultats indiquent que seule la variable perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages permet de prédire la variable dépendante (β=.46, p=.01).

Tableau 11 : Régression relative des variables d’expérience, d’attitudes et de perception d’utilité de la coopération sur les apprentissage par rapport à la pratique envisagée des principes de base de l’apprentissage coopératif (R2=.35)

Hyp. Bêta T p Expérience de la coopération + .09 .67 .46

Attitude coopérative + .14 .92 .37

Perception d’utilité coopération sur les apprentissages + .46 2.97 .01 Note : En gras, les résultats confirmant nos hypothèses

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Nos diverses analyses mettent donc en avant que toutes les variables que nous supposions être positivement prédictrices de la pratique envisagée de l’apprentissage coopératif le sont effectivement. Toutefois, il apparait que la perception d’utilité de la coopération sur les apprentissages la prédit de manière nettement plus importante et significative. L’expérience n’a qu’un faible potentiel prédicteur. L’attitude vis-à-vis de la coopérative a un potentiel prédicteur relativement important lorsqu’elle est prise indépendamment de la perception d’utilité mais pas quand elle y est associée (β=.14, p.37).

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