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Figure 11. Les deux formes de la pupe

1.4.1. Adultes 1. Habitat

1.4.1.2 Régime alimentaire et choix des fleurs

Les Syrphidés adultes sont floricoles et se nourrissent, plus ou moins selon les espèces, de pollen et de nectar, tous deux nécessaires à la maturation des gonades des femelles et des mâles adultes. Les femelles préfèrent le pollen, parce qu’il est une source de protéines et d'acides aminés. Le nectar est utilisé comme source d'énergie surtout pour les espèces de grande taille (Schneider, 1948 ; Gilbert, 1986).

L'appareil buccal est adapté au type de nourriture, court et large pour le pollen, long et fin pour le nectar. Enfin, il existe une différence temporelle concernant l'alimentation en pollen et en nectar. La prise de pollen s'effectue le matin alors que la prise de nectar augmente l'après-midi (Parmenter, 1953 ; Gilbert, 1985).

Chapitre 1. Biologie et Écologie de Syrphidés

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En ce qui concerne le choix des fleurs, les Syrphidés butinent une large gamme de fleurs ; les plus visitées étant celles offrant un accès facile au pollen et au nectar telles de nombreuses Apiacées, Astéracées et Brassicacées. D’autres espèces sont des visiteurs spécialisés d'arbres et arbustes anémophiles, cas du genre de Melangyna (Wratten et al., 1995).

1.4.1.3. Accouplements

Chez certaines espèces de Syrphidés, les mâles suivent des stratégies lors de la recherche des femelles. Ils patrouillent les aires où se trouvent ces dernières, en particulier dans leurs sites d'oviposition ou de nourriture ,ou bien, ils se perchent sur des rameaux ou des feuilles qui offrent une bonne vue de leur territoire leur permettant de trouver une femelle (Gilbert, 1986). Pour certaines espèces, les accouplements en vol peuvent être soit une règle absolue comme chez Syrphus ribesii, Episyrphus balteatus et Metasyrphus luniger, Sphaerophoria scripta, soit une

règle facultative mais générale, cas de Metasyrphus corollae et Scaeva pyrastri (Dusek & Laska, 1987).

La majorité des Syrphidés émettent un bourdonnement en volant sur place lors de la parade comme chez le genre Merdon et peut être chez le genre Eristalis (Stubbs & Chandler, 1978 in Sarthou, 1996). Selon Gilbert (1986), la durée de l’accouplement en vol peut varier de quelques minutes ou quelques secondes comme il peut durer plusieurs heures.

1.4.1.4. Ponte

Après l’accouplement, les femelles commencent à pondre des œufs. Elles sont souvent attirées par l’odeur, prés de la nourriture des larves. Les femelles d’espèces aphidiphages déposent leurs œufs sur une plante susceptible d'être colonisée par des pucerons (Fig.13 a), par contre, celles d’espèces phytophages pondent leurs œufs dispersés ou par petits groupes dans les endroits favorables au développement larvaire sous les surfaces des feuilles (Fig.13 b), sur la base des plantes dont les pucerons infestent les racines ou sur la végétation près des sites d'élevage de vaches comme chez Rhingia campestris (Séguy, 1961). Les espèces saprophages comme Eristalis tenax peut pondre 200 œufs par groupe prés de l’eau (Fig.13 c). Le nombre maximum des œufs pondus (1404 œufs) a été observé chez Scaeva selenitica (Schneider, 1948). Les femelles des Syrphidés aphidiphages séjournent plus longtemps et pondent davantage d'œufs en présence de colonies d’aphides de forte densité, mais à partir d'un certain seuil expérimental, la ponte semble inhibée (Sanders, 1979).

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Figure 13. Les œufs (Site 10)

a: Oeuf à proximité d’un puceron. b : Les œufs d’Helophilus pendulus (sur une feuille) c : Les œufs d’Eristalis tenax (prés de l’eau).

1.4.1.5. Vol

Les Syrphidés sont reconnaissables par leur vol très rapide, souvent en vol stationnaire (hovering) au-dessus des fleurs qu’ils s’apprêtent à butiner(Fig.14). Le vol chez les Syrphidés est favorisé par l’existence :

 de microtriches sur les ailes chez plusieurs espèces, permettant d’altérer la couche ou le flux d’air qui flotte autour des ailes, ce qui améliore leur performance(Walker et al ., 2010).

 de muscles thoraciques responsables des battements des ailes (environ 250 battements /seconde) constituent 15% du poids total du corps (Gilbert, 1986).

 d’alula, à la base de chaque aile, jouant un rôle dans les changements de vitesse de vol (Horne & Page, 2008).

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1.4.1.6.Migration

Toutes les espèces de Syrphidés effectuent des déplacements plus ou moins importants, motivés par la recherche de pollen et de nectar, de pucerons, d'eau ou simplement d'un endroit favorable au comportement d'accouplement (Lyon, 1965).

On compte toutefois un certain nombre d'espèces effectuant de réelles migrations dans le sens où leurs déplacements sont obligatoires chaque année, cycliques avec retour au "point de départ". Les premiers vols massifs et directionnels ont été signalés en 1814 (Goeldlin de Tiefenau, 1974). Parmi les plus importantes espèces migratrices : Episyrphus balteatus, Eristalis tenax, Metasyrphus corollae, Sphaerophoria scripta, Syrphus vitripennis, Melanostoma mellinum, Syrphus torvus, Metasyrphus luniger et Scaeva pyrastri (Aubert et al., 1976).

1.4.1.7. Mimétisme

Les Syrphidés montrent une variation de taches et de couleurs qui varient entre le clair et le sombre. Cette variation de couleur est liée à la distribution géographique et la variation de température durant le stade pupal. Des expériences ont montré que la température durant le stade pupal a une influence sur la couleur de l'adulte (Dusek & Laska, 1974). Les basses températures donnent des couleurs sombres alors que les températures élevées donnent des couleurs claires. Cette variation est aussi contrôlée génétiquement (Heal, 1989).

Selon Waldbauer (1970), l'apparence des Syrphidés est parfois trompeuse et il est prouvé que, par adaptation évolutive, certains Syrphidés ont acquis soit par la forme, la pilosité et/ou par les couleurs un habitus de certains Hyménoptères afin de tromper des ennemis potentiels lors des séquences de butinage sur fleurs ou de vols stationnaires.

Un exemple spectaculaire d’espèce mimétique est celui de Temnostoma vespiforme, mime la guêpeVespulagermanica. La très forte ressemblance morphologique de ce Syrphe avec ce genre de guêpes est accentuée par un vol bourdonnant et lent en zigzag, vol pendant lequel les pattes antérieures, mimétiques des antennes de guêpes de par leur couleur noire et leur forme élargie, sont maintenues pendantes en avant de la tête, à l'emplacement des antennes chez la guêpe (Speight & Lucas, 1992).

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Figure 15. Mimétisme chez l’adulte des Syrphidés (Site 12)

a et b : Temnostoma vespiforme à gauche mime une guêpe germanique Vespula germanica à droite. 1.4.1.8. Ennemis naturels

Les Syrphidés sont la proie d'autres insectes comme les guêpes solitaires, les guêpes sociales, les araignées et les diptères d’Asilidae et rarement d’oiseaux insectivores comme les martinets et les hirondelles. D’après Stubbs et Falk (1983), le genre Melanostoma peut également être la proie du champignon entomopathogène « Entomophthora muscae », qui est capable de parasiter une large gamme de diptères.

1.4.2. Larves

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