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Réflexion conclusive : Prioriser les pratiques de gestion dans un objectif de développement durable

CARE intègre l’objectif d’autonomisation dans plusieurs méthodes (CARE, 2010g) L’aptitude du projet à assurer un renforcement des capacités des parties prenantes

FAO CARE

4. RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE PROJETS D’ADAPTATION À BASE COMMUNAUTAIRE DURABLES

4.8. Réflexion conclusive : Prioriser les pratiques de gestion dans un objectif de développement durable

En somme, la panoplie de méthodes, techniques et outils recensés dans le cadre de cet essai permet de concrétiser le caractère hybride du modèle de gestion, mais ne favorise pas systématique la durabilité des stratégies d’adaptation qu’elles génèrent. C’est en jumelant et en adaptant les pratiques en fonction des forces et faiblesses identifiées lors de leur application qu’il est possible d’assurer l’intégration des principes de l’AABC et des déterminants d’un développement durable au projet. Il convient de prendre en considération que la mise sur pied d’un projet dans une AABC entraine une forme de dédoublement des efforts et des investissements afin de maintenir à la fois la rigueur scientifique et l’intégrité du processus participatif. Dans la sélection des pratiques qui forment sa démarche, le gestionnaire doit donc prendre des décisions en fonction des contraintes, en temps et en ressources, encadrant la réalisation du projet. À l’égard de la nécessité d’établir des priorités, il est recommandé que le gestionnaire procède à une phase d’élaboration de la démarche de gestion qui assure la sélection de pratiques de gestion prenant en compte la durabilité du système humain, de support et naturel.

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CONCLUSION

Le présent essai visait à réaliser un catalogue des pratiques développées dans une AABC ainsi qu’à émettre des recommandations afin de favoriser la mise en œuvre de projets d’adaptation durables. Cet objectif a été atteint par la réalisation d’une démarche en quatre temps.

La revue de la littérature a permis d’identifier les principes ainsi que les principaux acteurs de l’AABC. Il a été établi que l’AABC constitue une approche de gestion hybride qui prône l’amalgame des savoirs scientifiques et locaux. Dans ce cadre, le gestionnaire est appelé à jouer un rôle de facilitateur afin que les communautés puissent contribuer activement à l’ensemble du cycle de gestion de projet.

Le recensement des pratiques d’AABC a permis la réalisation d’un catalogue des pratiques comprenant 30 méthodes ainsi que les techniques et outils y étant associés. Il est notable que la majorité d’entre elles concerne la phase d’élaboration du projet. L’étude a également permis d’identifier que la participation des femmes, la réalisation de campagne de sensibilisation, l’application flexible et l’efficience des pratiques ainsi que l’utilisation d’un support unique de compilation des informations constituent des facteurs de réussite. Les principaux goulots d’étranglement cités sont le manque de ressources, la longueur du processus, les conceptions erronées des membres de la communauté, le manque de données climatiques locales ainsi que les barrières socioculturelles.

L’analyse comparative des pratiques quant à leur capacité à promouvoir l’adoption de stratégies d’adaptation durable a permis de conclure qu’aucune ne répond à l’ensemble des critères d’évaluation. Plusieurs pratiques favorisent un développement humain durable nommément en ce qui a trait à l’autonomisation, l’inclusion et la prise en compte du profil socioculturel. En contrepartie, des lacunes ont été identifiées notamment quant à la promotion d’un développement durable des infrastructures, la création de mécanismes de financement locaux et la mise en place d’activité de mitigation. L’analyse comparative a mené à la conclusion que les pratiques actuellement disponibles pour les gestionnaires de projet ne permettent pas d’assurer systématiquement l’adoption de stratégies d’adaptation durables et l’intégration des préoccupations des bailleurs de fonds.

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En ce fondant sur les leçons tirées de l’application des pratiques ainsi que sur les résultats de l’analyse comparative, le dernier chapitre présente des recommandations à l’intention des gestionnaires. Celui-ci est invité à accorder une juste importance aux systèmes de support et naturel ainsi qu’à promouvoir l’autonomisation, l’inclusion et la collaboration. Les recommandations pour l’amélioration des pratiques visent particulièrement le développement d’outils spécifiques concernant les thématiques abordées. Ultimement, il est conseillé au gestionnaire de prioriser les pratiques de gestion en prenant en compte l’objectif de développement durable.

À la lecture de cet essai, il convient de considérer que le catalogue des pratiques ne constitue pas une revue exhaustive de l’ensemble des pratiques liées à l’AABC. Certaines difficultés ont été rencontrées quant à l’accessibilité aux pratiques détaillées des acteurs. À ce titre, il est possible que le niveau de détail rendu public ne corresponde pas au véritable état de développement des pratiques recensées. Qui plus est, la documentation disponible sur les démarches de gestion en AABC ne cesse d’augmenter. En cela, le présent catalogue devra être actualisé en fonction de l’évolution rapide de la littérature. Parallèlement, les défis de l’AABC sont similaires aux contraintes vécues dans des champs d’activité connexes tels que la réduction des risques de catastrophes ou plus largement, le développement international. Des recherches pourraient être menées afin de cibler les solutions mises en œuvre dans ces domaines afin de favoriser un développement durable.

L’importance de la pression que les changements climatiques exercent sur les PED est une problématique amenée à prendre de l’ampleur dans les années à venir. Afin de prévenir une exacerbation des conditions de pauvreté multidimensionnelle, un appauvrissement des écosystèmes et l’accentuation des conflits liés aux ressources naturelles, il convient d’accorder une attention soutenue au développement de projets d’adaptation efficaces. Bien qu’à une phase encore embryonnaire de son développement, l’AABC constitue une approche novatrice ayant tout le potentiel pour faciliter l’acceptabilité sociale et globalement la durabilité des stratégies d’adaptation. Le véritable défi réside maintenant dans le développement de pratiques à la fois effectives au point de vue de la promotion d’un développement durable de la communauté et efficiente quant à l’utilisation des ressources afin de respecter les cadres de rendement des bailleurs de fonds.

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