• Aucun résultat trouvé

Réduction et tri à la source des résidus de CRD

5. MEILLEURES PRATIQUES EN GESTION DU BOIS DE CRD ET DU BOIS TRAITÉ

5.1 Réduction et tri à la source des résidus de CRD

Comme le principe des 3RV l’a enseigné, il est toujours préférable de d’agir d’abord à la source. Chaque résidu évité en est un de moins à gérer. Au Canada et au Québec, des organismes et des systèmes de certification sont déjà en place depuis plusieurs années afin d’intégrer les pratiques du développement durable dans les projets de construction. C’est le cas, entre autres, du Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec (CBDCa-Qc) et du système de certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED). Différentes actions contribuant à la réduction à la source des résidus peuvent être réalisées tout au long du cycle de vie d’un bâtiment (figure 5.1).

En premier lieu, une bonne planification est nécessaire pour assurer une utilisation minimale des ressources, en réduisant le gaspillage et en récupérant ce qui peut être réutilisé. Dans ce contexte, la communication des objectifs à toutes les parties prenantes d’un projet est cruciale. Pour réduire les gaspillages, cela passe par la communication à tous les intervenants, mais aussi par la configuration adéquate du bâtiment en chantier afin de minimiser les excédents de matériaux et favoriser un choix judicieux des matériaux.

Pendant la phase de construction, il est nécessaire d’assurer que le projet se déroule selon la planification. Une bonne communication est essentielle du concepteur jusqu’au gérant de chantier et aux travailleurs pour réaliser ce qui a été prévu. Aussi, de la formation peut être nécessaire si de nouvelles façons de faire s’imposent pour assurer le tri des matériaux. Dans un tel cas, un suivi doit être assuré pour vérifier l’utilisation des bonnes méthodes.

Figure 5.1 Réduction à la source dans les étapes de cycle de vie d’un bâtiment (tiré de : Groupe AGÉCO, 2019)

La planification des commandes de matériaux est aussi très importante afin de commander la quantité exacte requise et planifier la livraison au bon moment selon l’évolution du projet. Des surplus de commandes engendreraient probablement leur perte et des matériaux entreposés trop longtemps peuvent aussi s’abimer ou se détériorer. Dans le cas du bois, il est connu que lorsque des planches sont entreposées trop longtemps et qu’elles perdent leur humidité, elles se tordent ou se voilent.

Lorsqu’il s’agit d’une rénovation ou d’une démolition, il y a lieu de prévoir quels types de matériaux doivent être récupérés, quels équipements sont nécessaires pour les entreposer et où ces matériaux seront disposés. Il peut être nécessaire de prévoir un démontage sélectif et d’assurer qu’il n’y a pas de matériaux composites difficiles à recycler. Établir les balises de ce qui est acceptable ou non avec les récupérateurs permet également d’éviter les mauvaises surprises. Un conteneur de matériaux recyclés, mais contaminés par d’autres matériaux, pourrait être facturé comme des rebuts à un coût beaucoup plus élevé.

À l’inverse, bien trier et séparer les matériaux permet de leur conférer une qualité supérieure et une valeur plus importante ou, du moins, des coûts de récupération moindres. Il est avantageux d’avoir un conteneur réservé pour le bois sur un chantier afin d’en faire le tri à la source. Finalement, pour que cela fonctionne il est nécessaire de bien communiquer à tous les points de récupération, de bien identifier les conteneurs et de réaliser des audits pour corriger le tir en cours de route.

Les certifications LEED permettent aussi de réduire les impacts quant au choix des matériaux entrant dans la construction des bâtiments. Dans la section Matériaux et Ressources, le système de pointage LEED encourage l’utilisation de matériaux renouvelables tel que le bois permettant de réduire les impacts sur le cycle de vie du bâtiment. D’autres points sont accordés pour réduire les émissions de substance chimiques persistantes, bioaccumulables et toxiques (SPBT) associés au cycle de vie des différents matériaux tel que le mercure, le plomb, le cadmium et le cuivre (Conseil du bâtiment durable du Canada, 2016). De ce fait, la certification LEED contribue directement à réduire l’utilisation de bois traité traditionnel qui contient ces différents métaux.

La certification de bâtiment durable Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) permet d’adopter les meilleures pratiques de construction afin de minimiser les impacts environnementaux des bâtiments et des travaux de construction. Depuis 2005, ce sont plus de 4000 projets LEED qui ont été réalisés d’un bout à l’autre du Canada et permettant de recycler plus de 3,6 millions de tonnes de résidus de CRD (LEED, 2018). La figure 5.2 présente en chiffres ce que représente LEED au Canada.

Figure 5.2 Importance des projets LEED pour réduire des impacts environnementaux depuis 2005 (tiré de : LEED Canada, 2018)

La phase d’occupation du bâtiment n’est pas à négliger non plus. En effet, le concepteur devrait remettre un plan d’entretien et d’inspection afin que tous les matériaux puissent atteindre leur durée de vie utile. Un manque d’entretien ou une infiltration d’eau, par exemple, pourrait fortement compromettre la durée de vie de certains matériaux, dont le bois. Même traité avec un produit de préservation, le bois pourrait pourrir si les conditions de son utilisation ne sont pas adéquates. Des matériaux endommagés prématurément signifient des travaux supplémentaires, des coûts supplémentaires ainsi que des matières résiduelles supplémentaires.

Documents relatifs