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Récits biographiques

Coralie

Durant mes premières années de scolarité je n’aimais pas vraiment l’école. Par cela je veux dire que je ne voyais pas quel était le but de l’école, je n’aimais pas faire mes devoirs ni apprendre de nouvelles choses, mais je ne posais aucun problème aux enseignants concernant la discipline. Les devoirs à effectuer à la maison étaient un vrai calvaire, et pour être honnête, ma mère a eu beaucoup de patience durant cette période. Je pensais que l’école était totalement inutile, c’est-à-dire que je pensais qu’on allait à l’école parce que c’est obligatoire. Je ne me rendais pas compte de l’enjeu qu’il y avait (apprendre les choses qu’on utilise quotidiennement : savoir lire, compter, etc) et ceci jusqu’à la fin de la 6ème année. Je pense que cela vient du fait que j’ai eu une orientation scolaire qui ne m’a pas vraiment plu. En effet, lors de la première orientation au mois de janvier-février, les enseignants hésitaient entre deux voies : la Voie Secondaire à Options et la Voie Secondaire Générale. Lors du premier entretien entre mes parents et les enseignants, je n’avais aucune idée sur ce que les enseignants attendaient de moi afin que je puisse accéder à la Voie Secondaire Générale. Je pense également que j’ai eu une prise de conscience concernant le but de l’école à la fin du cycle de transition. Ceci est peut-être dû à mon orientation.

Lors de l’orientation à la fin de la 6ème

année, les enseignants (mais aussi les remplaçants car mon enseignante principale était enceinte) ont choisi la Voie Secondaire à Options. Mes parents ont alors été convoqués par l’enseignante afin d’avoir plus d’explications quant à l’orientation finale. L’argument principal retenu par les enseignants était le suivant : autant être une bonne élève en VSO qu’une mauvaise élève en VSG. Suite à cela, je me suis sentie frustrée par les propos que l’enseignante a tenu car pour moi cela voulais dire que j’étais nulle. Par contre le fait d’être en VSO ne me dérangeait pas. Pour moi c’était juste une orientation et ça n’avait pas d’importance. A vrai dire pour moi ça m’était égal car je ne savais pas encore ce que je voulais faire dans la vie. Je trouve que c’est très difficile de savoir ce qu’on veut faire comme métier a seulement 12 ans et surtout se dire que c’est ce que l’on va faire durant toute notre vie. Mes parents n’ont pas trop insisté pour que j’aille dans la voie dite supérieure car ils faisaient confiance aux enseignants. Ils se sont dit qu’ils savaient mieux ce qui me conviendrait en fonction de mes résultats scolaires. J’ai placé en annexe mon carnet scolaire du cycle de transition ainsi que les commentaires relatifs à mon orientation.

Durant la rentrée de la 7ème

année, je suis arrivée dans une classe où je ne connaissais personne. Je me suis vite fait des copines mais je me suis aussi vite rendue compte que l’ensemble de la classe présentait de grandes difficultés scolaires comparé à moi. Les autres élèves ont remarqué la différence (j’avais des bons résultats scolaires, je faisais mes devoirs car je trouvais qu’il y en avait pas beaucoup et qu’ils étaient simples, je ne perturbais pas les cours, ne répondais pas aux enseignants, etc) de ce fait ils profitaient de moi pour recopier les devoirs lorsqu’ils ne les avaient pas fait. J’avais le statut de « l’intello » qui faisait toujours tout. J’avais du mal à accepter ce statut, car les intellos sont souvent utilisé par les autres élèves. Je peux faire un lien avec la dynamique de groupe dans un groupe classe. En effet, le fait d’être l’intello c’est la honte.

Après quelques semaines, l’enseignante de ma classe m’a demandé ce que je faisais en VSO car pour elle je n’étais pas à la bonne place. Suite à cette remarque, j’ai terminé mon année scolaire et j’ai été réorientée pour l’année suivante. Je ne saurais dire si mon enseignante du cycle de transition m’a mal orientée ou non. Dans tous les cas, cela a provoqué chez moi un « déclic » qui m’a fait prendre conscience que j’étais capable de passer dans une voie supérieure. Je pense que le fait d’avoir été en VSO m’a valorisé car j’avais de la facilité. Je pense également que j’ai modifié mon rapport au savoir. Durant tout le reste de ma scolarité obligatoire, je n’ai rencontré aucune difficulté. Par la suite, je suis allée au gymnase en voie diplôme puis fait la Maturité Spécialisée Options Pédagogique (MSOP) afin d’entrer à la HEP de Lausanne.

Sara

J’ai vécu une scolarité entre 2 cantons. En effet, j’ai commencé ma scolarité dans le canton de Neuchâtel. Elle n’a pas été très longue puisque j’ai déménagé à la fin de la 1ère

année obligatoire.

En arrivant dans le canton de Vaud, j’ai intégré un collège dans un petit village du nord vaudois avec seulement une classe. Pendant les premiers temps, j’étais en avance sur le programme puisque j’avais déjà abordé certains objets d’apprentissage de certaines disciplines l’année précédente. Notamment dans le programme de mathématiques, mais je me suis rapidement sentie dépassée et rattrapée par mes camarades qui avaient plus de facilités dans ce domaine que moi.

J’ai toujours aimé l’école et n’avais pas de grandes difficultés. J’avais de bons résultats et du plaisir à découvrir de nouveaux savoirs. J’étais une bonne élève et mes enseignants étaient satisfaits de moi. Ceci me motivait à garder cette image qu’on avait de moi. Très vite, j’ai dû me débrouiller seule pour mes leçons car mon frère avait beaucoup de difficultés à l’école. J’étais indépendante, je rentrais de l’école et faisais seule mes devoirs, mais ma mère était toutefois disponible pour me venir en aide quand j’en ressentais le besoin.

Lors de mon cycle de transition, j’ai rencontré des difficultés notamment en maths. Les retards que j’avais accumulés au CYP2 ne m’aidaient pas. Mes plus grandes lacunes étaient en calcul mental et en livret. Par contre, je me suis démarquée en allemand, j’ai découvert cette langue en 5ème année et j’ai de suite ressenti du plaisir à l’apprendre. Je pense que mon professeur m’a transmis son amour pour la langue. D’ailleurs, cet enseignant a joué un rôle primordial pour mon avenir professionnel. A cette époque, je n’avais pas forcément d’objectifs professionnels pour le futur c’est-à-dire que je n’avais pas encore arrêté mon choix sur une carrière précise. J’ai continué à travailler comme je l’avais toujours fait : à me donner de la peine pour obtenir des résultats corrects.

Au mois de janvier, mes enseignants m’ont orienté en VSG. Pour moi cela me suffisait, je n’aurais pas aimé être orientée en VSO car je suis un peu perfectionniste c’est-à-dire que je me donnais toujours de la peine pour rendre un travail correct et bien présenté. Par contre, je ne voulais pas absolument être orientée en VSB puisque j’étais consciente de mes difficultés. Au mois de mai, cette orientation s’est confirmée.

J’ai donc intégré une classe de 7ème

VSG et je faisais partie des bons élèves. Je me démarquais des autres élèves dans certaines disciplines et j’avais du retard dans d’autres disciplines. L’orientation de mes enseignants du CYT était la bonne puisque mes difficultés en maths se sont confirmées pendant ma 7ème

et 8ème

année. A la fin de la 7ème

année, nous avions la possibilité, si nous avions le bon nombre de points, de rejoindre la VSB. A la fin de la 7ème

, j’étais à 1 point du bon nombre de points, mais à cette période-là, je ne savais toujours pas quelle direction prendre pour ma future carrière. J’ai donc souhaité continuer en VSG.

Lors de la 9ème

année, j’ai commencé à faire les démarches pour la suite de ma vie. Cette étape n’est pas facile à vivre, j’étais en quelque sorte « lâchée dans la jungle ». Je me suis retrouvée face à des centaines d’autres jeunes qui veulent également entrer dans la vie active. Dans ma tête, c’était devenu plus clair : je voulais faire un apprentissage soit de fleuriste soit d’employée de commerce. J’ai finalement choisi après quelques stages dans les deux domaines de faire les démarches pour obtenir une place d’apprentissage d’employée de commerce. Lors du mois de février, notre enseignant nous a parlé de la possibilité de rejoindre le gymnase d’Yverdon-les-Bains en voie diplôme. Je ne voyais pas l’intérêt de m’inscrire puisque je voulais faire un apprentissage. Mais le temps passait et malgré mes nombreux entretiens dans les entreprises, je n’avais toujours pas trouvé de place d’apprentissage. Mon enseignant, toujours insistant sur mes bonnes capacités à aller au gymnase : mon autonomie, ma facilité à travailler, mon envie d’apprendre m’y invita grandement. Mes parents, quant à eux, souhaitaient que j’obtienne de bons résultats, mais ne m’avaient pas mis de pression. Ils voulaient que je fasse quelque chose que j’apprécie. Ils n’auraient pas souhaité que je reste une année de plus à la maison. Mes parents comme mes enseignants m’ont soutenu notamment à travers de nombreux encouragements verbaux qui m’ont permis de me motiver et de garder le cap pour obtenir ce que je voulais. J’ai donc rempli mon inscription pour le gymnase avec le soutien de mon enseignant ainsi que de mes parents et ma famille. A la fin de l’année scolaire, je n’avais pas décroché de place d’apprentissage, mais avais les points nécessaires pour me rendre au gymnase. Je m’y suis donc rendue dans le but d’obtenir un CFC d’employé de commerce.

J’ai toujours aimé faire de nombreuses activités extra-scolaires, comme le scoutisme, la musique et l’improvisation théâtrale. En rejoignant le gymnase, j’ai également commencé à

bonheur que je voyais dans leurs yeux me donnait l’envie de le voir jour après jour en travaillant. J’ai donc choisi de continuer mon gymnase en option socio-pédagogique pour obtenir mon certificat de culture générale en option socio-pédagogique et par la suite ma Maturité Spécialisée Option Pédagogique (MSOP) qui me conduisit à la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud.

Si je fréquente cette école c’est en partie grâce à mon enseignant de secondaire qui me poussa à m’inscrire au gymnase à la suite de ma scolarité.

Résumé

Au travers de notre recherche, vous allez découvrir des éléments issus de parcours scolaires provenant de cinq personnes, depuis leur orientation jusqu'à leur formation du moment, qui est de type tertiaire. Ce travail de mémoire traite donc de plusieurs parcours scolaires qui ont été marqués par l’orientation. Notre recherche s’est portée sur des personnes qui ont toutes vécus une ou plusieurs réorientations dans le canton de Vaud. Les personnes qui ont pris part à notre étude ont presque toutes été orientées avec le système scolaire EVM (Ecole Vaudoise en Mutation).

Nous avons toutes les deux suivi un parcours peu commun qui ne nous destinait pas à entrer à la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne. En tant qu’enseignantes, nous pensons qu’il est important de connaître les dimensions et les ressorts présents qui permettent la réorientation d’un élève. Nous avons voulu démontrer que l’avenir professionnel ne se base pas uniquement sur l’orientation définie par le système scolaire.

Dans notre travail, vous allez apercevoir qu’il y a quatre dimensions principales qui ont une importance dans le moment clé de l’orientation. Celles que nous avons relevées au travers de l’analyse sont les suivantes : l’impact des émotions et de ressentis, les perspectives d’avenir, la relation avec les pairs et les acteurs externes et pour terminer la reconnaissance.

Tout au long de ce mémoire, vous allez découvrir l’importance du soutien des parents mais aussi d’autruis significatifs, tels que les enseignants mais aussi les personnes rencontrées hors cadre scolaire. En effet, des rencontres inattendues peuvent aider durant cette période qui est très souvent difficile pour les élèves. Ce mémoire questionne également le rôle qu’un enseignant doit adopter durant la période de l’orientation. Vous y trouverez finalement quelques pistes quant au comportement qu’un enseignant peut adopter lors de ces deux années d’orientation.

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