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Étape 5: Évaluation de la COPDology

5.4 Extraction de règles

5.4.1 Règles des signes vitaux

En thérapie clinique, chaque patient doit être reconnu comme une personne ayant un état de santé unique. Toutefois, le regroupement de patients présentant un profil médical similaire constitue une excellente solution pour traiter des maladies. Contrairement aux travaux précédents et sur la base de ce principe scientifique, nous avons étudié tous les facteurs pertinents en fonction du profil médical personnel, qui comprend les informations démographiques et le dossier clinique des patients.

Hurst et al. [29] et Rajeh et al. [30] ont identifié les principaux paramètres physiologiques et les principaux symptômes à surveiller. Comprendre l'ampleur maximale

possible du changement pour chaque variable dans différents scénarios est crucial pour la détection précoce d'exacerbations pulmonaires. Dans la section suivante, nous essaierons de déterminer comment ces paramètres changent chez les patients atteints de MPOC selon différents profils médicaux et au cours d’activités quotidiennes courantes. Les différences de profil aident à expliquer les divergences dans les soins médicaux reçus par les patients atteints de MPOC. Après avoir examiné les lignes directrices, il est recommandé de diviser la population de patients en groupes ou en quartiles selon leur âge, sexe, stade, indice de masse corporelle (IMC), fumeur, médicaments et comorbidité. Identifier les facteurs susceptibles d’indiquer que quelque chose ne va pas avec le patient MPOC (quelque chose de mauvais est sur le point de se produire) était une tâche ardue et longue. Cette étude établit 11 paramètres physiques à surveiller : température corporelle, la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la pression partielle d'oxygène (PaO2), saturation en oxygène (SpO2), dioxyde de carbone sous pression partielle (PaCO2), la consommation d'oxygène (VO2), la fréquence respiratoire, pH sanguin, bicarbonate HCO3 et FEV1. Comprendre le rôle de ces biomarqueurs et de leurs valeurs normales chez les patients MPOC stables dans tous les scénarios possibles nous permet de détecter un danger grave et imminent. Les patients ont été séparés horizontalement par leur sexe, âge et stade ; ces groupes ont ensuite été reclassés verticalement en fonction des effets de l'IMC, du tabagisme, des médicaments et des comorbidités sur les signes vitaux. Pour illustrer ce point, nous allons fournir un exemple pour expliquer les modifications de la fréquence cardiaque avec différents profils.

Fréquence cardiaque

L'analyse des données obtenues à partir des dossiers médicaux [31–33] montre que la fréquence cardiaque chez les femmes peut être légèrement différente de celle des hommes. Figure 36 montre que la fréquence cardiaque des femmes est supérieure à celui des hommes à tous les âges ; cette différence augmente au début de l'âge moyen et diminue à la fin de l'âge

adulte. En revanche, l’analyse globale montre une baisse remarquable dans la fréquence cardiaque (Figure 37).

Figure: 36 Fréquence cardiaque selon l'âge et le sexe.

Figure: 37 Fréquence cardiaque par âge.

Dans le même contexte et afin d’évaluer si l’effet attendu de l’âge a réellement une influence déterminante sur la variabilité de la fréquence cardiaque, nous avons conçu le paradigme de l’analyse de contrôle suivante. Nous avons échantillonné 1370 patients de sexe masculin, âgés de 40 à 90 ans, et évalué toutes les caractéristiques principales telles que le stade de la MPOC, le sexe, l’IMC et les comorbidités. Pour les patients masculins en phase I, les résultats sont les suivants : 72.6 ± 12 battements/min pour ceux âgés de 40‒50 ans ; 69.2 ± 11 battements/min pour ceux âgés de 50‒60 ans ; 68.70 ± 9 battements/min et 69.0 ± 10

battements/min pour les patients âgés entre 60‒70 et 70‒80, respectivement ; et 67.20 ± 9 battements/min pour les patients qui sont plus que 80 ans (voir Tableau 17).

Tableau 16 : Variation de la fréquence cardiaque.

Patients N=1370 Âge 40- 50 N=223 Âge 50- 60 N=295 Âge 60- 70 N=307 Âge 70- 80 N=280 Âge 80- 90 N=265 Valeur p Classification principale Stade I 72.6±12 69.2±11 70.1±8 68.70±7 67.20±9 < 0.005 Stade II 74.6±13 72.3±12 71.3±11 70.3±10 69.3±12 < 0.005 Stade III 77.5±13 75.2±12 74.2±11 73.6±11 72.6±10 < 0.005 Stade IV 84.9±14 82.2±13 81.2±12 80.2±10 79.2±11 < 0.005

Modification de la classification principale, écart type, l'odds ratio, intervalle de confiance et valeur P

Moyen Changement (SD) OR CI 95% Valeur

P Fumeur 80.1 6.6±10 0.573 0.43-0.76 < 0.001 IMC Poids insuffisant - - - - NS Ordinaire - - - - NS En surpoids - - - - NS Obèse 82.6 9±4 0.673 0.51-0.88 .004 Médicament d'inhalateur 80.7 7±3 1.512 1.15-1.98 .003 Comorbidités ICC 83.8 9.6±10 0.43 0.28-0.65 < 0.001 HTAP - - - - NS Anémia 79.5 7±10 0.954 0.89-0.97 < 0.001 DHI - - - - NS HP 84.3 10±13 0.776 0.58-0.98 .0037 RGO - - - - NS Asthme 78.8 8±10 0.46 0.30-0.71 < 0.005 Exercice Sédentaire 76.3 3±10 1.22 0.75-1.9 NS Faible 85.5 9±15 0.931 0.87-0.99 .0035 Modéré 125.6 29±18 1.007 0.99- 1.006 < 0.001 Vigoureux 145.3 43±25 0.895 0.87-0.91 < 0.001

En revanche, la fréquence cardiaque au repos augmentait avec la gravité de la MPOC (p < 0.005), tandis que la fréquence cardiaque au repos des personnes âgées de 40 à 50 ans est passée de 72.6 ± 12 au stade I à 84.9 ± 14 au stade IV. L’analyse a démontré que le tabagisme augmentait la fréquence cardiaque de base à un taux allant de 6 à 10 battements/min. Les valeurs fournies pour les fumeurs représentent la fréquence cardiaque moyenne au repos et les différences entre les proportions de l'échantillon dans les mêmes conditions.

La fréquence cardiaque au repos était également associée à l’obésité et à l’utilisation de médicaments à inhaler à tous les stades de la MPOC (p < 0.004 et p < 0.003). Les patients MPOC ont tendance à avoir de nombreux autres problèmes de santé, la MPOC est

fréquemment associée à diverses maladies telles que l'insuffisance cardiaque congestive (ICC), la cardiopathie ischémique (DHI), l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), le reflux gastro-œsophagien (RGO), hypertension artérielle (HP), asthme et anémie. La modification du rythme cardiaque n'a été associée qu'à quatre comorbidités, l'ICC, l'anémie, le HTAP et l'asthme, alors que l’hypertension artérielle, le DHI et le RGO n'étaient pas statistiquement significatifs. L’activité est l’un des facteurs clés du changement du rythme cardiaque. Le rythme cardiaque diffère d'une personne à l'autre pendant l'exercice ou lors de tout effort physique ; cette variation est déterminée par des équations mathématiques avec un degré de précision acceptable. L'activité serait classée en quatre catégories : la première est sédentaire, ce qui nécessite le moins d'effort, ou en d'autres termes, le taux minimal de consommation d'oxygène (p.ex. dormir, s'asseoir), la seconde est appelée activité de faible intensité (p. ex. marcher lentement, manger, préparer un repas, prendre une douche) ; la troisième catégorie est définie comme une activité physique modérée (p.ex. la marche rapide, le jardinage, le ménage) ; et la quatrième catégorie est le niveau d'intensité vigoureux (p. ex. jogging / course à pied, natation, monter les escaliers, faire du sport, porter un objet lourd).

En résumé, cette analyse prouve que la fréquence cardiaque varie en fonction du profil médical du patient, ce qui affectera les limites normales de ce signe vital pendant les activités physiques. La même méthodologie analytique a été utilisée pour les autres paramètres physiologiques mentionnés ci-dessus.