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Questions de recherche

Dans le document Le citoyen et sa circonscription (Page 42-45)

Considérant ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas quant à la dimension locale de la politique, au vote stratégique et à la satisfaction envers la démocratie, on peut dégager plusieurs questions de recherche permettant de combler d’importantes lacunes dans la littérature. Dans les deux premiers articles, je m’inscris dans la thématique de la politique au niveau de la circonscription. Premièrement, j’examine à quel point les résultats électoraux au niveau de la circonscription sont importants aux yeux des citoyens. Deuxièmement, je cherche à savoir pour qui les électeurs votent lorsqu’ils préfèrent un candidat local qui provient d’un parti autre que leur parti préféré. Dans les troisième et quatrième articles, je m’intéresse à l’impact des résultats électoraux sur les citoyens. D’une part, j’examine l’impact d’une victoire locale sur la satisfaction envers la démocratie et d’autre part, j’analyse si les résultats au niveau de la circonscription affectent la perception des citoyens quant au fait d’avoir gagné ou perdu leur élection. Dans les cinquième et sixième articles, j’analyse le vote stratégique, comportement intimement local selon la littérature. Le cinquième article mobilise le concept de polarisation en lien avec le vote stratégique au niveau local, tandis que le sixième examine des considérations nationales qui pourraient affecter le vote stratégique et les compare aux considérations locales.

Plus précisément, je pose la question suivante dans le premier article : à quel point les citoyens attribuent-ils de l’importance aux résultats électoraux dans leur circonscription par rapport aux

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résultats nationaux? Pour la première fois dans la littérature, j’utilise les données du projet MEDW pour examiner de façon systématique et comparative l’importance relative que les citoyens attribuent aux résultats électoraux locaux et nationaux dans 11 élections tenues dans 4 pays différents. De plus, j’analyse les déterminants de l’importance attribuée aux résultats au niveau de la circonscription afin de dresser un profil des électeurs qui accordent une plus grande importance aux résultats locaux. La relation suivante est testée : plus un individu est intégré dans sa société, plus il considère importants les résultats au niveau local.

Le deuxième article se concentre sur les électeurs qui ont une préférence pour un candidat local au-delà des partis politiques. J’offre d’abord une réponse à savoir quelle est la proportion d’électeurs qui ont une préférence pour un candidat particulier, comme Blais et al. (2003) avait fait, mais je vais plus loin en dressant un portrait de ce type d’électeur. Dans un second temps, j’examine si ces électeurs décident de voter pour leur parti préféré ou plutôt leur candidat préféré lorsque ce dernier n’est pas associé au parti préféré.

Le troisième article propose deux contributions différentes, liées au niveau de satisfaction envers le fonctionnement de la démocratie. Dans un premier temps, j’apporte un éclairage nouveau dans la littérature qui présente des résultats contradictoires en ce qui concerne l’impact des résultats électoraux au niveau de la circonscription. Tel que mentionné, deux études indiquent que les résultats électoraux à ce niveau n’ont aucun impact sur la satisfaction envers la démocratie (Anderson et LoTempio, 2002; Henderson, 2008) alors qu’une étude en vient à des conclusions inverses (Blais et Gélineau, 2007). En me concentrant sur le Canada, mais en intégrant plus

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d’élections que toutes les analyses précédentes combinées, j’offre une réponse claire. Dans un second temps, je propose l’argument théorique voulant que les gouvernements minoritaires dans un système pluralitaire se rapprocherait du type de démocratie consensuelle et qu’en ce sens, le winner-loser gap devrait être moins prononcé lorsque le parti élu n’a pas une majorité de sièges.

Le quatrième article analyse les facteurs qui font en sorte que les citoyens ont l’impression d’avoir gagné ou perdu leur élection. Une première partie de l’article s’intéresse à trois composantes qui pourraient influencer ces perceptions : le fait que son parti forme le gouvernement, la proportion de votes reçus et la proportion de sièges remportés. Dans une deuxième partie de l’article, je garde en tête les résultats du Chapitre 1 voulant que les résultats au niveau de la circonscription sont plus importants que l’on pense pour les citoyens et je m’intéresse à savoir si une victoire à ce niveau peut compenser pour une défaite nationale et faire en sorte que les citoyens aient, malgré la défaite nationale, le sentiment d’avoir gagné leur élection.

Dans le cinquième article, je pose la question suivante : quelle est la proportion de votes stratégiques et quels sont leurs déterminants lors de l’élection fédérale canadienne de 2015 et des élections provinciales ontariennes de 2011 et québécoises de 2012? Mais surtout, cette recherche propose un cadre théorique novateur s’attardant au rôle de la polarisation perçue. Elle répond à la question suivante : comment la perception du niveau de polarisation du système de partis affecte- t-elle le vote stratégique? Plus précisément, j’examine si la distance idéologique entre les partis viables, de même que la distance idéologique entre le parti préféré et l’option stratégique, a une

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influence sur la propension à voter stratégiquement. La réponse permet de spécifier les déterminants du vote stratégique en y ajoutant une dimension nouvelle.

Le sixième article propose que les récents gouvernements minoritaires au Canada entre 2004 et 2011 pourraient avoir changé le calcul des électeurs et pourraient procurer des incitatifs à voter stratégiquement au niveau de la circonscription dans le but d’influencer les résultats nationaux. Puisque chaque élu de chacune des circonscriptions contribue aux résultats nationaux (par exemple, en décidant qui sera le premier ministre), les électeurs pourraient vouloir influencer la composante nationale avec leur vote au niveau de la circonscription. Plus précisément, les préférences quant à un gouvernement minoritaire (versus majoritaire) pourraient influencer les calculs stratégiques. En étudiant l’élection canadienne de 2015, qui présentait un dilemme de coordination intéressant au niveau national dû à une course à trois entre le Nouveau parti démocratie, le Parti libéral du Canada et le Parti conservateur du Canada, cette analyse teste dans quelle mesure des considérations nationales peuvent influencer la propension à voter stratégiquement dans la circonscription.

Dans le document Le citoyen et sa circonscription (Page 42-45)

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