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a) Quelle formation en échographie pour le médecin généraliste ?

Le besoin d’information sur les moyens de se former en échographie pour les médecins

généralistes est important. Une communication adaptée portant sur les formations en

échographie permettrait de dissiper les craintes et les préjugés autour de cette pratique.

De plus, ceci augmenterait peut être la demande en matière de formation échographique

par les généralistes. L’intérêt pour cette pratique serait renforcé, surtout chez les jeunes

médecins.

Le DIUE présente un grand avantage : il est reconnu par le conseil de l’ordre. Ainsi un

médecin titulaire du DIUE déclare sa pratique et peut afficher cette compétence sur sa

plaque. Cependant au cours de cette formation, trouver des stages pour un généraliste n’est

pas simple. Une sorte de partenariat plus étroit avec des terrains de stages et même des

généralistes échographistes pourrait être conclu.

Quant au CFFE, une formation par internet récemment proposée tend à s’affranchir des

contraintes de transport sur Nîmes. Les formations par télémédecine sont explorées depuis

plusieurs années et montrent une bonne efficacité [7, 10, 17].

Par ailleurs, le programme de formation des généralistes pourrait comporter des sujets

adaptés à leur pratique par rapport aux sujets traités pour les radiologues.

Par exemple, la recherche d’une atteinte cardiaque liée à l’hypertension artérielle pourrait

être intéressante dans certaines zones reculées

3 ; des pathologies abdominales

En effet, le généraliste échographiste n’est pas radiologue et il ne travaillera pas dans le

même cadre que le radiologue.

Le METIS Project proposait d’évaluer une formation spécifiquement adaptée pour les

généralistes italiens [8]. Elle était composée d’une courte partie théorique et d’une partie

pratique plus importante associée à un tutorat, pour permettre une formation complète,

notamment organisationnelle.

b) Le médecin généraliste peut-il réaliser toutes les échographies ?

Le généraliste n’étant pas imageur à l’inverse du radiologue, on peut se demander s’il aura

un recrutement suffisant en échographie pour se former et être compétent dans tous les

domaines de l’échographie. Que peut-il prendre en charge ?

D’une façon générale, certaines situations cliniques ou certains types de pathologie

sembleraient plus accessibles à l’échographie du médecin généraliste 10, 11, 13.

Des domaines échographiques comme les pathologies musculo-tendineuses et certaines

pathologies vasculaires semblent difficiles à maitriser pour les généralistes. Pourtant, des

études montrent qu’un généraliste formé spécifiquement pour une pathologie bien précise

peut être efficace, par exemple dans le dépistage des anévrismes de l’aorte abdominale [1,

5].

c) L’échographie est-elle compatible avec l’activité du médecin généraliste ?

Le caractère « chronophage » de l’activité d’échographie est multifactoriel : élargissement

de la patientèle, augmentation du nombre de consultations, augmentation de la durée des

consultations, temps de réalisation de l’examen en particulier en début de pratique...

Cet aspect diminue directement la rentabilité. En rapportant la cotation de certaines

échographies au temps passé, il est souvent plus intéressant financièrement de rester dans

les limites d’une activité de consultation traditionnelle.

Les généralistes échographistes que nous avons interrogés s’organisaient donc pour limiter

ce problème. Ils créaient des plages dédiées à l’échographie avant ou après les consultations

traditionnelles. Mais cette gestion augmentait encore la charge de travail de ces médecins.

Il faut quand même noter que certains examens échographiques sont plus facilement

abordables que d’autres. Par exemple, dans le dépistage des conséquences cardiaques de

l’hypertension artérielle, l’examen peut être réalisé relativement rapidement par les

généralistes [3].

Afin de résoudre les problèmes liés à la charge de travail et à la rentabilité, les

regroupements de médecins semblent utiles.

Cette solution s’inscrit dans la tendance actuelle des généralistes à se regrouper au sein de

Pôles de santé ou de Maisons de santé pluridisciplinaires.

Dans un cabinet de groupe, l’offre de compétences proposée aux patients est plus large et

l’échographie peut trouver sa place.

Cependant, la décision de pratiquer l’échographie doit convenir aux consœurs et confrères

du cabinet. Cet accord peut poser problème. Ainsi les généralistes échographistes

interrogés ne partageaient pas leur cabinet avec un autre généraliste.

d) Évaluer la pratique échographique du médecin généraliste ?

Dans la situation actuelle de l’économie de la santé en France et en lien avec la question de

la compétence, se pose d’une façon obligée, la question de l’efficience de l’échographie

pratiquée par le généraliste.

Différents aspects sont à évaluer :

les compétences du médecin et sa formation continue en matière d’échographie ;

les indications validées de l’échographie en cabinet de médecine générale ;

l’intérêt en termes de diagnostic, de dépistage précoce et de suivi ;

le gain économique représenté par cette activité du médecin généraliste.

En France, des études restent à mener afin d’effectuer ces différentes mesures.

e) Le médecin généraliste peut-il accéder à un statut d’échographiste reconnu ?

Pour entretenir de bonnes relations avec ses confrères, spécialistes d’organe, d’imagerie ou

de médecine générale, le généraliste pratiquant l’échographie doit connaître ses limites et

rester toujours confraternel.

Afin d’y parvenir, la place de l’échographie en médecine générale est à préciser d’une façon

plus officielle. Une revue de littérature espagnole reconnaît l’utilité de l’échographie en

soins de premier recours [26].

La place du généraliste échographiste pourrait être mieux définie par la création d’un statut

spécifique.

Accompagné d’une reconnaissance du système et des patients ainsi que des dispositions

financières, ce statut donnerait une meilleure attractivité à cette pratique.

Un médecin n’a pas d’obligation de résultat mais de moyen. Il doit utiliser tous les outils à sa

disposition pour faire un diagnostic, et l’échographie en est un. L’acquisition d’un appareil

doit donc être réfléchie.

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