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Question de recherche

Comme nous l’avons évoqué dans le point présentant notre question de départ, au moment de la rédaction du cadre théorique, nous étions soucieux de formuler une question de recherche qui soit réaliste, compte tenu du type de travail demandé. Nous voulions qu’elle soit aussi concise et claire que possible. Notre objectif était de « resserrer » notre questionnement en formulant une question qui ne soit pas trop vaste. Notre question sera donc la suivante :

Que pensent les adolescents âgés de 15 à 17 ans de leur consommation de pornographie, à quels niveaux se tourne leur questionnement, rencontrent-ils des problèmes face à cela ?

En nous basant sur nos lectures, il semblait clair qu’un grand nombre d’adolescents était confronté à des images à caractère pornographique, parfois même sans le vouloir.

Nous avions choisi un public-cible âgé de 15 à 17 ans, pour pouvoir axer nos recherches sur des jeunes sortis de l’école obligatoire et effectuant soit un apprentissage, soit une maturité. Nous trouvions intéressant de pouvoir centrer notre Travail de Bachelor sur la différence entre ces deux types d’élèves. Nous pensions également qu’il fallait être attentif à ne pas compliquer notre recherche en ciblant une fourchette d’âge trop large. Nous ne nous intéressions donc pas à savoir à quel âge les jeunes commençaient à regarder de la pornographie, par exemple. Nous avions fixé la limite d’âge à 17 ans, pour ne pas déborder sur l’entrée dans l’âge adulte. Au départ, nous ne pensions pas interroger des élèves étant encore à l’école obligatoire, car nous avions imaginé que nos recherches deviendraient trop vastes et que nous risquerions de nous perdre dans une sorte de comparatif entre les élèves qui sont encore à l’école secondaire et ceux ayant intégré une formation comme le lycée ou une école technique.

Cependant, un élément nous a permis de modifier notre vision des choses. Nous nous sommes rendus à un colloque intitulé « Sexe – ados – Internet » au CHUV à Lausanne le 7 mai 2015. Plusieurs professionnels ont effectué des exposés au sujet de la problématique mentionnée. Parmi eux, il y avait Arnold Poot. Il a parlé de son travail

d’inspecteur de façon générale et a entre autre révélé qu’il existait des affaires en Suisse impliquant des mineurs ayant consommé du matériel pédopornographique sur Internet.

Lorsque quelques temps plus tard, nous avons rencontré Arnold Poot, afin d’approfondir le sujet qu’il avait présenté au CHUV, nous nous sommes mis d’accord pour intégrer les mineurs âgés de 13 à 15 ans dans la problématique de notre Travail de Bachelor. Puisque Arnold Poot nous confirmait que des mineurs de cet âge-là visionnaient également de la pornographie, que cela pouvait avoir des conséquences légales apparemment plus graves que pour les adolescents plus âgés, nous avons souhaité pouvoir y consacrer une partie de notre travail. Pour cette raison, nous avons décidé de modifier la question de recherche, ainsi que les hypothèses, afin d’élargir la perspective de notre questionnement aux élèves qui sont encore à l’école obligatoire, à savoir à l’école secondaire.

Pour cette raison, nous avons produit deux questionnaires distincts. Le premier est destiné aux élèves sortis de l’école obligatoire et effectuant soit un apprentissage, soit une formation de type supérieure (maturité gymnasiale, école de culture générale, etc.). Il s’agit du questionnaire le plus fourni, avec des questions ciblant la quasi-totalité des points abordés dans la problématique. Grâce à ce questionnaire, nous devrions être en mesure de connaître ce que pensent les adolescents âgés de 15 à 17 ans de leur consommation de pornographie.

Le deuxième questionnaire, nettement plus court est destiné aux élèves de l’école secondaire. Nous avons repris quelques questions et enlevé la plupart des autres, car nous les avons jugées inadéquates, voire même choquantes pour un public-cible si jeune. Ce questionnaire a surtout pour objectif de prendre connaissance de deux éléments : le premier élément est de savoir si ces jeunes consomment véritablement de la pornographie et dans quelle mesure, par quels moyens. Le deuxième objectif est de savoir s’il y a réellement des élèves de cet âge qui consomment et recherchent de la pornographie impliquant des « modèles » de leur âge, c’est-à-dire, de la pédopornographie. Il s’agit d’un sujet extrêmement sensible et nous savons que la formulation du questionnaire est particulièrement délicate.

Pour les raisons mentionnées au-dessus, nous avons décidé que notre question de recherche serait la suivante :

Que pensent les adolescents âgés de 15 à 17 ans de leur consommation de pornographie, à quels niveaux se tourne leur questionnement, rencontrent-ils des

problèmes face à cela ? Les mineurs âgés de 13 à 15 ans, en consomment-ils également ? Recherchent-ils des images ou des vidéos pornographiques impliquant

des personnes de leur âge ?

Les questions que nous allons poser aux adolescents âgés de 13 à 15 ans et de 15 à 17 ans devront donc répondre à cette question de recherche et également pouvoir être en rapport avec les cinq hypothèses que nous avons formulées.

Après la rédaction de cette première partie, à savoir le cadre théorique et la problématique, un changement a été effectué dans le choix définitif de l’âge des participants aux questionnaires. Nous trouvions intéressant de rajouter un paragraphe ici pour expliquer cette démarche. Premièrement, nous avons décidé de ne pas effectuer de « doublons » avec les âges. Nous avons donc choisi de représenter les élèves âgés de 15 ans dans un seul des deux questionnaires, afin d’ôter toute

confusion possible. Comme il s’agissait de deux questionnaires tout à fait différents et avec des objectifs différenciés, il n’était pas logique de s’intéresser aux élèves âgés de 15 ans dans les deux parties. Cela aurait porté à confusion et aurait pu amener des réponses incohérentes. Le deuxième questionnaire a donc été destiné définitivement aux jeunes âgés de 16 et 17 ans.

Concernant l’âge des participants au premier questionnaire, initialement destiné aux adolescents étant âgés de 13 à 15 ans, nous avons également effectué des modifications. En effet, en tentant de démarcher nous-même les responsables d’établissements scolaires, nous avons récolté un bilan plus que mitigé, entre refus d’entrer en matière et non-réponse de leur part. Nous avons donc naturellement pensé que nous devions nous tourner vers le Service de l’enseignement jurassien et supprimer l’âge le plus bas, c’est-à-dire « 13 ans ». Nous pensions qu’ainsi, la présentation de notre sujet d’étude heurterait moins les responsables d’établissements et que nous aurions plus de chance de mener notre projet à bien. Ainsi, voici notre question de recherche définitive :

Que pensent les adolescents âgés de 16 à 17 ans de leur consommation de pornographie, à quels niveaux se tourne leur questionnement, rencontrent-ils des problèmes face à cela ? Les mineurs âgés de 14 à 15 ans, en consomment-ils

également ? Recherchent-ils des images ou des vidéos pornographiques impliquant des personnes de leur âge ?

5. Méthodologie

5.1. Introduction

Nous avons effectué un Travail de Bachelor s’intéressant à une partie de la vie intime des adolescents âgés de 14 à 17 ans, à savoir leur consommation de pornographie. Afin de pouvoir réaliser ce travail, nous avons décidé de rédiger des questionnaires anonymes distribués dans le plus grand nombre de classes du canton du Jura. Etant tous deux jurassiens, il nous semblait naturel, voire pratique, de choisir notre canton d’origine comme terre d’accueil de notre projet. Nous imaginions également qu’il serait plus simple que les directeurs d’école acceptent d’entrer en matière pour la distribution d’un tel questionnaire dans une région rurale, plutôt que dans une grande ville comme Lausanne ou Genève. En effet, le Jura ne comprenant pas de grand centre urbain, nous pensions que les écoles étaient moins confrontées à des problématiques graves comme on pourrait l’imaginer en ville. De plus, il nous semblait plus facile d’approcher le milieu scolaire jurassien, sachant que nous « connaissions » un certain nombre de professionnels, de par notre vécu d’élèves et d’étudiants (lycée, école de commerce, école des métiers de la santé et du social, collège St-Charles). Par hasard, les élèves questionnés étaient tous scolarisés ou étudiants dans un établissement de la capitale jurassienne, Delémont, alors qu’un de nous deux a effectué la plus grande partie de sa scolarité dans le chef-lieu du district de Porrentruy.

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