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3 - Quelques traits marquants du contexte régional

Les profonds changements en cours sur le Territoire et dans la Province Nord en particulier, ainsi que les spécificités locales, influent directement sur le jeu des acteurs et les marges de manoeuvre dont ils disposent pour l'action. Plusieurs caractéristiques importantes peuvent être rappelées.

3.1 - Une situation de transition institutionnelle rapide

La décentralisation, les réformes foncières, la constitution d'outils financiers de développement régional et local (SOFINOR, CODEV) caractérisent notamment les changements institutionnels en cours.

La dynamique de transition s'exprime dans les orientations générales définies par la Province (ré-équilibrage, priorité donnée par exemple au développement économique) mais aussi dans les pratiques des dispositifs d'appui au développement mis en place à l'échelon provincial et communal, ainsi que dans le débat qui accompagne les options prises. Elle est aussi présente "à la base" où nombre de ruraux se posent des questions multiples concernant leur insertion économique et sociale, leur avenir personnel, l'amélioration de leurs conditions de vie mais aussi des questions d'ordre socio-politique et socio-culturel : affirmation de valeurs et de formes d'organisation traditionnelles "revisitées", arrangements sociaux toujours particuliers pour tenter de concilier la coutume et les enjeux contemporains, etc.

Il est clair en outre que si les intérêts économiques particuliers jouent un rôle important dans les prises de décision, ils sont aussi tempérés par l'importance que revêtent dans la période actuelle les valeurs sans cesse réaffirmées et par la prégnance du débat politique.

3.2 - Une situation foncière complexe et instable

Les terres pouvant faire l'objet de mises en valeur relèvent de statuts divers qui ne sont pas sans influence sur leurs conditions de mise en exploitation plus ou moins capitalistiques, plus ou moins durables : terres de réserves, terres domaniales louées, terres privées ou relevant du droit commun, terres de GDPL attribuées à des GIE ou mises en location auprès de personnes privées.

Premièrement : Les terres de réserves ou provenant d'agrandissement de réserves font l'objet de formes de gestion collective dans lesquelles les anciens leaders de la tribu ou du clan, puis aînés du lignage, paraissent le plus souvent jouer un rôle déterminant.

Il est pratiquement possible à tous les membres de la réserve de disposer d'un droit d'usage sur une fraction de ces terres. En contrepartie de cette conception relativement égalitaire d'accès à la terre, il semble que s'impose un modèle de mise en valeur centré autour d'une production principalement destinée à l'autoconsommation et qui ne favorise pas le développement de types d'exploitation plus particulièrement centrées sur la production pour alimenter le marché.

Tout semble se passer comme si les autorités foncières craignaient que ne s'opèrent ainsi des phénomènes d'accaparement des terres ou que la réalisation de plantations pérennes ou d'aménagements ne suscitent des phénomènes d'irréversibilité rendant difficile la recherche pour la collectivité ou les sous-ensembles la composant, d'un équilibre entre besoins vivriers et terres disponibles susceptibles d'être mises en valeur.

Il semble que le mode de gestion du foncier pratiqué aboutisse à rendre foncièrement précaire des formes de développement agricoles qui s'éloigneraient par trop du modèle dominant ancien de mise en valeur.

Ces types de régulation peuvent trouver leur origine dans le fait que suite aux expropriations dont ils ont été victimes, les habitants des réserves se trouvaient en situation de surpopulation. Deuxièmement Des dynamiques foncières qui peuvent aboutir à la neutralisation de la terre en tant que moyen de production.

La terre ne constitue pas seulement un objet ou un moyen de production : elle revêt en Nouvelle-Calédonie comme dans d'autres pays, mais là peut-être plus qu'ailleurs, un caractère sacré. De plus elle représente un point d'ancrage historique et social pour toutes les communautés kanak et constitue donc un repère identitaire.

Si l'on ajoute à cela que la colonisation a entraîné un vaste mouvement de dépossession foncière, on comprend combien l'enjeu foncier est complexe et déborde le cadre uniquement économique qui aboutit dans une conception banalisée ou "désenchantée" des rapports sociaux à considérer la terre comme un moyen de production comme un autre.

C'est ce qui explique en grande partie le grand dynamisme des revendications foncières, qu'elles soient tribales ou claniques. Celui-ci est lourd d'enjeux familiaux, historiques, culturels et économiques. Aussi, dans ces conditions, on comprend la densité sociale d'une revendication de terre ou d'une contestation d'appropriation qui ne recouvrent pas seulement des conflits d'intérêts mais peuvent constituer aussi de véritables querelles de légitimité.

Reste que les conséquences économiques qui en découlent peuvent être graves

• des terres revendiquées par plusieurs communautés claniques ou tribales peuvent se trouver "gelées" ;

• des terres déjà attribuées à des GIE d'élevage ou à des agriculteurs peuvent faire l'objet de contestations. Ce qui peut entraîner l'arrêt des activités productives entreprises. Ceci est caractéristique d'une situation de transition mais se révèle peu propice au lancement d'entreprises réclamant des investissements.

Troisièmement : Des dynamiques foncières qui peuvent entraîner une mise en valeur insuffisante des terres obtenues.

Cette situation paradoxale - dans un contexte d'insuffisances des terres agricoles disponibles dans les réserves - provient principalement de la rencontre des trois facteurs suivants : tout d'abord, le besoin intense de terres dont on a vu plus haut les racines profondes. Ensuite la règle édictée pour l'attribution de terres qui lie de fait leur attribution à l'existence d'un projet économique. Enfin le fait que le projet économique le plus aisément et surtout le plus rapidement réalisable, surtout quand la terre obtenue était utilisée comme pâturages, consiste à continuer l'activité ancienne : l'élevage.

Ainsi, la volonté de faire respecter son droit et d'obtenir le plus rapidement possible les terres qui leur reviennent du fait de ce même droit, combinée aux conditionnalités de son attribution, ont pu engager des ruraux dans des activités qui ne correspondaient pas véritablement à leurs besoins ou à leurs aspirations en matière de rémunérations.

Ceci explique pour une part l'engagement parfois mesuré de nombreux ruraux dans les activités des GDPL d'élevage et les avatars des évolutions de certains GIE (cf. infra, chapitre IV). Quatrièmement : une certaine précarité foncière pèse sur les bénéficiaires de terres attribuées par les GDPL.

• Il arrive que le modèle de gestion de la réserve s'impose ou déteigne sur le GDPL. "Le schéma de tribu pratiqué dans la réserve s'est trouvé transféré dans le GDPL. Même si on crée des règles, des organisations, la racine reste toujours à l'intérieur de la réserve" (un responsable de GDPL). Ceci peut se traduire par une remise en cause claire et nette de l'attribution ou plus masquée qui se traduit par la réalisation de constructions par exemple qui bloquent les activités développées par le bénéficiaire d'attributions. Ceci se produit le plus souvent au détriment d'agriculteurs qui développent très sensiblement plus que les autres une activité orientée vers les cultures commerciales.

• Les baux de location sont souvent de courte durée : 5 ou 8 ans. Ainsi, une menace pèse sur le locataire qui risque de perdre les investissements d'aménagements et infrastructures agricoles (magasins, bassins, systèmes d'arrosage) qu'il loue.

• Enfin, l'arrivée d'un membre du clan des ayants-droits qui n'a pas participé aux négociations d'attributions du bail et qui déclare avoir besoin de terres peut aboutir dans certains cas à une rerrùse en cause de l'accord réalisé.

Cette situation de précarité foncière semble peser plus particulièrement sur les entreprises agricoles ayant un caractère marchand accentué. Ceci ne signifie pas qu'il soit fréquent que les terres attribuées ou louées soient retirées mais cela signifie en tout cas qu'un entrepreneur agricole peut tout à fait raisonnablement le craindre. Ceci explique que certains agriculteurs cherchent à louer des terres domaniales ou à des propriétaires privés.

3.3 - Une forte pression sociale

Nous avons vu plus haut comment une certaine forme de pression sociale pouvait s'exercer par le biais de la gestion du foncier et aboutir à la rerrùse en cause d'entreprises agricoles. La vie en tribu paraît présenter de grands avantages en matière de sécurisation des personnes ; inversement elle implique un certain nombre d'obligations, un certain rythme dans les activités qui peut constituer une contrainte pour certaines activités de caractère entreprenariales transport, construction, etc.

Il est difficile de ne pas remplir ces obligations sociales et cela paraît ne pouvoir être réalisé quand on y est contraint qu'en contrepartie de la réalisation d'assez grands efforts de redistribution monétaire qui témoignent, par delà les obligations professionnelles, de la bonne volonté et du désir de participer à la vie communautaire.

Reste que ces formes de sociabilité à base communautaire pèsent sur les projets d'accumulation. Ceci témoigne aussi d'une certaine situation de transition dans la recherche délicate d'un équilibre entre coutume et modernité.

Du caractère complexe et instable de cette situation, un cultivateur d'âge mûr, mais peut-être considéré en tribu comme un jeune, en rendait compte ainsi : "Il ne faut pas que les vieux prennent notre place. Mais si nous, nous prenons leur place on n'aura plus de culture, on deviendra comme des étrangers".

3.4 - Des problèmes sérieux de débouchés agricoles

Les problèmes de débouchés se posent depuis longtemps. Ils se sont accentués et se posent sous des formes nouvelles.

Premièrement : Des problèmes de débouchés qui tiennent à l'étroitesse du marché.

La demande urbaine en vivrier, si l'on excepte la ville de Nouméa, est relativement faible. Cette faiblesse se trouve accentuée du fait du caractère très rural des petites villes de l'intérieur dans lesquelles un bon nombre de salariés mettent en valeur des champs sur leurs terres familiales. Témoigne de cette faiblesse structurelle de la demande en vivrier le fait que dans le passé les "agriculteurs de pointe" diversifiaient leurs productions destinées au marché et jouaient "des coups spéculatifs" sur une production donnée une année pour en changer l'année suivante. Le marché était si étroit que les agriculteurs qui se considéraient comme les plus avertis tâchaient d'éviter que l'on connaisse leurs paris de culture de l'année afin d'éviter un effet d'imitation qui eut mené à la surproduction.

Que quelques agriculteurs de poids choisissent la même mise de spéculation agricole et le marché pouvait se trouver saturé et les prix s'effondrer.

La situation a changé mais pas pour la Province Nord pour laquelle la situation en termes de débouchés s'est relativement dégradée par rapport au passé.

Deuxièmement : Le développement de la ceinture verte de Nouméa.

Depuis moins de dix ans, une agriculture de type capitaliste s'est développée autour de Nouméa. Son productivisme et sa situation de proximité vis-à-vis d'une demande véritablement urbaine, massive et solvable, lui ont permis d'évincer en grande partie les ventes des producteurs du Nord de la Grande Terre, voire de gagner des parts de marchés dans la Province Nord.

Il est à noter que ceci constitue une appréciation globale mais ne concerne pas certaines cultures comme l'igname ou le taro.

Troisièmement : Une baisse du colportage / une baisse de l'offre.

De nombreux colporteurs parcouraient les réserves assurant des débouchés aux excédents de production vivrière et les suscitant par leur offre de biens de consommation parfois fournis à crédit ou dans des relations d'échange pouvant s'apparenter à un troc différé. Leur nombre a diminué. Leurs aires de parcours se sont réduites ainsi que les fréquences de leur passage.

Les troubles survenus dans les années 80 ont certes ·joué un rôle dans cette raréfaction du colportage. Mais s'est produit aussi un phénomène d'enchaînement pervers qui s'exprime par deux "accusations" symétriques qui paraissent également justes et erronées pour rendre compte d'une même réalité observée avec des regards différents.

Les uns disent "les colporteurs ne passent plus car il n'y a plus de production à vendre". Les autres disent "pourquoi produire plus puisque nous n'arrivons pas à écouler faute de colporteurs ?". De fait une dynamique où l'offre et la demande s'encouragent l'une l'autre reposant sur des réseaux de clientèle s'est trouvée remise en cause.

Remise en cause qui ne dépend pas seulement de la concurrence de la ceinture verte de Nouméa et qui explique pour une part que celle-ci, malgré la distance, parvienne à "exporter" ses productions dans la Province Nord.

Quatrièmement Des difficultés, mais surmontables, pou r les petits producteurs d'adapter leur offre à la demande.

Pour les petits producteurs agricoles - la grande masse des cultivateurs en tribu - il existe de réelles difficultés d'adapter leur offre à la demande.

Celles-ci entraînent dans bien des cas un effet de limitation plus ou moins volontaire des productions. Ces difficultés peuvent être énumérées de manière non limitative comme suit

• insuffisance des débouchés locaux : sur une aire de production rurale trop réduite, le fait que la production de chacun puisse être assez semblable à celle du voisin a pour effet que le cadre des échanges marchands possibles se trouve réduit et partant, l'incitation à produire sensiblement plus que ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins d'autoconsommation familiale. Dans certains cas toutefois, l'organisation de marchés à une échelle locale élargie ou la revivification de circuits d'échanges traditionnels (par exemple entre zones de plaines ou côtière et zones de montagnes) ont permis un élargissement du champ de rencontre entre l'offre et la demande

• difficultés de répondre à des demandes d'un certain volume et exigeant une régularité d'approvisionnement. Cette demande peut être le fait par exemple d'écoles, lycées et collèges.

Elle revêt une certaine ampleur qui fait qu'un seul petit producteur ne saurait la satisfaire. Elle a des exigences en matière de régularité d'approvisionnement qui fait qu'elle ne saurait qu'imparfaitement être satisfaite par le recours aux marchés locaux. Bien souvent, le paiement de plus ne peut être immédiat. Aussi, les caractéristiques d'une telle demande font que dans les conditions actuelles, ces demandes locales prometteuses de revenus ne peuvent pas être correctement satisfaites par les petits producteurs locaux ;

• difficultés pour les petits producteurs locaux d'aller à la rencontre d'une demande en produits vivriers relativement éloignée. Ces difficultés peuvent provenir d'un défaut d'information et/ou d'un manque de conditions de stockage. C'est par exemple la situation dans laquelle se trouvent certains pêcheurs qui ont des difficultés à vendre des quantités notables de poisson en frais. Notons que dans certains cas, des solutions

souvent collectives ont été apportées à ces difficultés mais qu'à l'inverse des défauts structurels d'articulation entre offre et demande aboutissent à décourager les petits producteurs ruraux.

3.5 - Caractère très attractif des revenus du salariat

Des comparaisons, même grossières dans lesquelles la quantification est utilisée simplement pour fournir des points de repères qualitatifs, permettent de mettre en évidence combien peut être grand l'attrait pour les activités salariées.

Tableau 7 : Appréciation des revenus annuels tirés d'emplois salariés moyennement à peu qualifiés (en chiffres arrondis)

Secteurs d'activités Fonction Publique Commerce BTP Hôtellerie Industrie

Revenus annuels Territoriale d'Etat

selon niveau de

qualification

Niveau 3 2 600 000 2 900 000 I 900 000 2 200 000 1 500 000 1 900 000 Niveau 4 2 400 000 2 500 000 1 600 000 I 800 000 1 300 000 I 600 000

Niveau 5 2 200 000 2 300 000 I 250 000 I 400 000 1 1 00 000 I 200 000

L'appréciation annuelle du SMG peut être évaluée en chiffres arrondis à 900.000 F.

Sur ces bases, il est possible de procéder à quelques comparaisons un peu arbitraires mais significatives en termes de mobiles économiques de prises de décision

• le revenu annuel d'un bénéficiaire du SMG est sensiblement égal (2500 kg x 350 F) au produit brut d'un producteur moyen commercial d'ignames ;

• le revenu annuel d'un ouvrier d'industrie ( 1 .600.000) est presque égal au niveau brut d'un producteur d'ignames de pointe. Rappelons que le revenu réel d'un ouvrier relativement mal payé de la SLN s'élève à 1 800 000 F ;

• le revenu net d'un ouvrier de niveau 3 ( 1.900.000 F) équivaut au produit brut de la vente de 20 boeufs, ce qui représente le produit brut de beaucoup de GDPL d'élevage et peut être supérieur au revenu net d'un éleveur privé disposant de 1 200 hectares et de 1 80 bêtes mais endetté qui peut obtenir bon an, mal an, 1 ,5 million de revenu net de ses activités d'élevage ;

• le revenu d'un employé relativement mal payé de la fonction publique territoriale est égal au revenu brut d'un très gros producteur d'ignames qui commercialiserait plus de 6 tonnes ou au revenu brut d'un éleveur commercialisant 25 boeufs par an.

Les exemples pourraient être multipliés qui illustrent l'intérêt que les ruraux peuvent porter aux activités salariées qui se manifeste par une forte compétition dans la course à l'emploi. Et de fait, il n'est pas rare d'entendre dire par des producteurs agricoles salariés ou non que "l'agriculture ne permet pas de s'enrichir". Cette assertion est faite par référence aux revenus salariaux obtenus ou aux espérances de revenus que l'on pourrait envisager d'obtenir de l'exercice d'une activité salariée, en bref d'une expérience propre ou de celle de proches.

3.6 - Une palette relativement étendue d'activités rémunératrices non strictement liées aux activités agricoles

• La chasse

Elle est couramment pratiquée par de très nombreux ruraux à des fins d'autoconsommation mais aussi de vente. Un cerf par exemple peut être vendu entre 10.000 et 15.000 F. Il n'est pas exceptionnel de parvenir à en vendre plusieurs dans l'année.

• La pêche

La pêche lagunaire, et en rivière, sont couramment pratiquées à des fins d'autoconsommation mais aussi de vente.

La pêche au crabe peut rapporter 5000 F à 6000 F par semaine.

Enfin, de l'enquête "Revenu des ménages" réalisée (cf. chapitre III), il ressort qu'un pêcheur relativement spécialisé peut gagner entre 500.000 F et 800.000 F par an.

Il existe aussi d'autres sources de revenus dont les apports peuvent se révéler loin d'être négligeables tels l'artisanat.

Il est possible de se faire une idée de l'éventail "théorique" des opportunités de rémunération en se référant à l'enquête "Revenus des ménages" réalisée et en prenant en compte les ménages en tribu fortement engagés dans une activité productive commercialisée : le critère d'engagement retenu ici est celui de la pratique de la vente hebdomadaire.

Tableau 8 : Revenus annuels des mén�ges pratiquant une vente hebdomadaire de leurs productions agricoles et des produits de la chasse et de la pêche

Revenus Revenus agricoles Revenus de la pêche Revenus de la chasse

Revenu moyen 2 1 4 000 345 000 220 000

Revenu maximum 956 000 1 968 000 768 000 % des unités commercialisant

chaque semaine 22 % 1 4 % 6 %

Commentaires

• Pour des unités de production ayant une forte accentuation de leur engagement dans les activités marchandes de chasse, pêche et agriculture, les revenus moyens obtenus sont importants et sensiblement supérieurs pour les activités de pêche que pour les deux autres. Il est à noter toutefois pour mémoire, par souci de comparaison avec le paragraphe qui précède, que les revenus tirés de ces activités sont inférieurs à ceux que fourniraient un emploi salarié à mi-temps du niveau SMG ;

• Les revenus maximums obtenus par les très rares unités de production ayant une activité marchande très accentuée dans l'une de ces trois activités, sont élevés. Il est à noter que ces revenus avoisinent le revenu d'un SMG annuel pour l'agriculture et la chasse et s'élèvent pour la pêche à un revenu sensiblement équivalent à un salaire net d'ouvrier bien payé dans l'industrie ;

• Reste que les unités de production à forte accentuation commerciale, pêche et chasse, sont relativement peu nombreuses. Néanmoins, ces résultats d'enquêtes viennent conforter les observations de terrain et montrent que ces activités marchandes ( chasse et pêche) constituent des opportunités intéressantes pour les ruraux et qu'ils les prennent en compte dans l'élaboration de leurs stratégies de choix d'activités. En bref, le choix d'une accentuation des activités rurales tournée vers la chasse et la pêche peut apparaître