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Quand inséminer ou présenter à l’étalon ?

F) Suivi échographique des cycles en pratique

2) Quand inséminer ou présenter à l’étalon ?

a) Quels sont les critères techniques ?

Les techniques actuelles de reproduction nécessitent de connaître le plus précisément possible le moment de l’ovulation (28). Avec de la semence fraîche ou réfrigée, il est recommandé d’inséminer dans les 24h avant ovulation. Mais avec de la semence congelée, le délai se resserre. La longévité de la semence congelée dans le tractus génital femelle est

79 réduite. Il est ainsi conseillé d’inséminer dans les 12h avant ovulation (20). Lors de transplantation embryonnaire, le moment d’ovulation de la donneuse et des receveuses doit être connu à 12 heures près (3).

La survie des spermatozoïdes dans les voies génitales femelles lors de sperme frais est de 24 voire 48 heures. La durée de vie de l’ovocyte est de 10 heures maximum après l’ovulation. C’est pourquoi, il faut inséminer avant l’ovulation. (38)

La durée de l’œstrus étant variable, il n’est pas possible de se baser sur le comportement de chaleur pour prédire l’ovulation. La palpation transrectale et l’examen échographique permettent d’apporter des précisions. (28)

La fertilité est maximale dans les 24h avant ovulation (19,39) et acceptable dans les 72h avant ovulation (19). 30h après ovulation, la fertilité est nulle (19). Il faut inséminer ou faire saillir la jument au moment le plus proche de la libération de l’ovocyte par le follicule ovulatoire.

Les meilleurs taux de réussite à l’insémination sont obtenus par la réalisation de deux inséminations successives, une dans les 24h avant l’ovulation et une juste après l’ovulation (19).

b) Peut-on toujours inséminer en présence d’un gros follicule ?

L’examen échographique des ovaires ne permet pas seul de prendre la décision de faire saillir ou d’inséminer la jument car il existe deux situations physiologiques pour lesquelles la jument peut présenter de gros follicules en dehors de la période de chaleur (3,28).

Il faut se souvenir de la particularité de la jument de pouvoir présenter une deuxième vague de croissance folliculaire avec potentiellement l’ovulation du follicule dominant sous imprégnation de la progestérone sécrétée par le premier corps jaune (3,28).

Des follicules ayant la taille d’un follicule préovulatoire sont aussi présents en début de gestation. En effet, des vagues de croissance folliculaire continuent pendant au moins le premier tiers de gestation. Elles aboutissent à la formation des corps jaunes secondaires entre 40 et 50 jours de gestation à la fois par ovulation de certains follicules et pas lutéinisation sans ovulation d’autres follicules. (3,28)

La jument peut ainsi présenter un gros follicule et ne pas être en chaleur mais en phase lutéale ou en début de gestation. Or, il ne faut surtout pas inséminer ou faire saillir une jument si elle n’est pas en chaleur car cela pourrait provoquer une endométrite ou un arrêt de la gestation. (28)

Le suivi gynécologique est intéressant uniquement sur des juments en chaleur. Afin de s’assurer que la jument est bien en chaleur, il faut tenir compte du comportement d’œstrus, des modifications anatomiques et de l’aspect échographique de l’utérus. (28)

L’idéal est de la passer à la barre de monte. Pour confirmer le diagnostic de chaleur ou lorsque le comportement de la jument est ambigu, il faut rechercher les modifications anatomiques des organes de l’appareil génital (28). Pendant les chaleurs, les lèvres vulvaires sont œdématiées, elles sont lisses et les plis horizontaux s’effacent du fait de la congestion (1,5,21,28).

Parfois, les sécrétions de mucus sont visibles au niveau de la commissure ventrale de la vulve ou sur la face interne des cuisses (7,28). A la palpation transrectale, l’utérus est

80 flasque. A l’échographie, il est très infiltré donnant l’image caractéristique en coupe transversale des cornes utérines « en tranche d’orange » (1,2,7,9,28).

c) Quels sont les critères échographiques ?

Lors de l’examen échographique des ovaires, plusieurs critères permettent d’évaluer la probabilité de l’ovulation mais la prédiction du moment exact n’est pas possible car ils apparaissent à des moments variables et ne sont pas systématiques :

- Taille du follicule :

La taille du follicule est le critère le plus important. Un follicule devient préovulatoire et peut potentiellement ovuler à partir de 35 mm de diamètre. Mais, tous les follicules d’au moins 35 mm de diamètre n’ovulent pas et certains ovulent à des tailles très supérieures, jusqu’à 60 mm de diamètre.

La race peut aussi influencer. En effet, chez les poneys et les races miniatures, les follicules ont tendance à ovuler à un diamètre inférieur ou égal à 30 mm. Au contraire, chez les chevaux lourds, ils ovulent plutôt à partir de 45 mm de diamètre.

- Forme du follicule :

Le follicule change de forme et devient piriforme généralement 12 à 24h avant l’ovulation

- Epaisseur de la paroi du follicule :

Le follicule se borde, c'est-à-dire que la paroi s’épaissit. A l’échographie, les bords du follicule paraissent flous et irréguliers.

- Parfois, le follicule présente des points hyperéchogènes (3,4,6,7)

D’autres critères échographiques lors de l’examen des ovaires sont à prendre en compte avant l’insémination. Un ou deux follicules dominants doivent se démarquer (40). Il est aussi important de s’assurer de l’absence de corps jaune (1).

Les critères échographiques de l’utérus sont aussi indispensables. L’endomètre doit être oedématiée et plissé. L’utérus ne doit pas contenir du liquide en grande quantité et/ou hétérogène. Le milieu inflammatoire régnant peut détruire les spermatozoïdes avant la fécondation ou même s’il la fécondation a lieu, l’implantation sera défavorisée.

Au bilan, ces quatre critères échographiques doivent être réunis avant d’inséminer : - Aspect de l’utérus en chaleur

- Pas de liquide intra-utérin - Pas de corps jaune

- 1 ou 2 follicules pré-ovulatoires

Les critères échographiques sont à associés à une analyse du comportement, des modifications anatomiques, une palpation transrectale évaluant la tonicité utérine et parfois à la palpation vaginale de l’ouverture et de la consistance du col. (40)

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