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PARTIE I APPROCHE THEORIQUE

II.4. De la qualité de vie à la qualité architecturale

La définition première de la qualité, appliquée au fait urbain, se rapporte aux conditions matérielles d’existence. Il s’agit d’une préoccupation qui remonte aux courants hygiénistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, alors que des conditions sanitaires et d’habitations très difficiles affectaient les populations des villes industrielles. De telles conditions de l’environnement urbain, touchant à l’eau et à l’air notamment, sont toujours tenues pour essentielles à une bonne qualité d’habitation déterminante de la qualité de vie. La qualité d'habitation est une notion à la fois vague, complexe et relative. Ce problème de définition s'explique, en partie, par le nombre et la variété des recherches qui ont été menées sur ce sujet dans les dernières décennies. La question a, en effet, été abordée sous divers angles en mettant l'accent sur différents aspects du problème. Cet intérêt manifeste pour la qualité d'habitation découle d'un désir de mieux comprendre et décrire les modes de vie des gens dans le but d'améliorer leurs conditions de vie.

Dans une définition large, la qualité d’un édifice se réfère à l’apparence de l’œuvre autant qu’à son adéquation, dans la durée et à l’usage auquel elle est destinée.

Au 1er siècle, Vitruve écrivait : " En tout édifice, il faut prendre garde que la solidité, l’utilité et la beauté se rencontrent."

Dans son sens le plus général, la qualité d'habitation embrasse toutes les dimensions des interactions entre les habitants et leur chez-soi. Ces dimensions sont aussi variées que la santé des habitants, leur bien-être psychologique, leur sécurité et leur confort. Dans le cadre de la présente recherche, nous nous intéresserons au rapport entre la qualité d'habitation et sa forme physique, ou sa conception, à l'échelle de la maison et de son environnement immédiat.

Nous étayerons, dans ce qui suit, trois grands thèmes cruciaux pour la présente recherche révélés par la suivante recension des écrits sur la qualité d'habitation :

1. Différentes perspectives théoriques et divers indicateurs révélés par les recherches antérieures.

2. les méthodes utilisées pour évaluer la qualité d'habitation. 3. le concept-clé de la satisfaction résidentielle.

En conclusion, nous présenterons une analyse des liens entre le concept de qualité d'habitation et celui de densité.

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II.4.2. Définition de la qualité architecturale

Commençons d’abord par la définition qu’en donne le dictionnaire Larousse (2006). La qualité se définie globalement par : « supériorité, excellence en quelque chose ». Il ajoute également que cette qualité peut être « définie par des critères positifs : ce qui rend une chose, une personne bonne, meilleure ». Cette explication nous mène à l’essentielle question analysée dans ce chapitre : Par quels critères peut-on améliorer la qualité de l’habitation individuelle?

Suivant le document de la mission interministérielle de la qualité des constructions publiques –ABC- et concernant la qualité architecturale : «… Il s’agit de construire une manière commune de comprendre et juger les projets à partir d’éléments très divers et non d’utiliser ces éléments comme une série de critères susceptibles d’être pondérés. Ce jugement préfigure le diagnostic que porterons les interlocuteurs aux motivations diverses : usagers, promeneurs, politiques, responsables administratifs, techniciens de maintenance. Le jugement touche la complexité même de l’architecture qui doit se jouer des paramètres, besoins et contraintes, qui sont à son origine et forment une condition nécessaire mais pas suffisante pour devenir une œuvre. Mais la véritable qualité architecturale se révélera dans le temps. D’abord celui de l’appropriation du nouvel espace par les utilisateurs, puis celui de « installation » de l’édifice dans son paysage ou dans la ville.

Afin de répondre à la question préalablement posée, le présent essai (projet) se basera principalement sur une recherche réalisée par DEHAN Philippe, après avoir passé en revue les recherches antérieures relatives à la question de qualité.

Dans son ouvrage Qualité architecturale et innovation 2, méthode d’évaluation, édition

1999, DEHAN Philippe parle de l’évaluation de l’architecture « …le souhait d’une architecture simple apparait comme une manière de faciliter l’appréciation consensuelle, en restant « mesurée » l’architecture implique une évaluation elle aussi modérée et peut suggérer qu’elle à opéré une mesure de sa qualité. » et rajoute « Une seule définition est

donnée : la qualité architecturale, c’est ce qui traduit « une analyse juste et pertinente du

programme proposé et de ses contraintes d’insertion dans un milieu existant et vivant », avec alors pour critère « l’efficacité des réponses apportées ».

Il souligne également la difficulté de la qualité « la notion de qualité architecturale est

difficile à cerner car elle se constitue à travers de nombreux facteurs, de nature variée, et dont beaucoup fluctuent selon l’observateur. En effet, il ne s’agit pas simplement de déterminer un degré de confort ou d’équipement relativement facile à quantifier, mais

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d’interroger la pertinence d’un objet architectural dans ses différentes dimensions. Une majorité des facteurs constitutifs de la qualité architecturale ne sont pas techniques, nombre d’entre eux ne sont pas mesurable de manière objective, et certains nécessitent la médiation d’une enquête et d’une analyse sociologique19… ».

La norme internationale ISO 9001 propose, comme le souligne le livre 10, « Outils pour la

qualité dans le bâtiment », une définition axée sur l’usage en prenant comme critère

fondamental la satisfaction de l’usager : ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites (Debaveye, Pélégrin et Terrin, 1996).

Les facteurs qualitatifs selon DEHAN Ph20, doivent donc être regardés non comme des instruments de mesure précis et définitifs mais plutôt comme des outils de dialogue permettant d’une part que chacun définisse sa vision de qualité architecturale en explicitant de façon plus précise ses choix, ses hiérarchies et ses priorités et, d’autre part, que, par delà les divergences et les clivages culturels et idéologiques, s’instaure un dialogue, un échange, même entre des acteurs se situant dans des systèmes de valeurs différents. Et ajoute « …En fait, la réflexion sur la définition des critères qualitatifs de l’architecture à

rarement été engagée en termes d’évaluation, mais plus souvent en termes de prescription ». Ce qui justifie la disponibilité de réflexions plutôt concernant les facteurs

constitutifs de la qualité architecturale en termes d’aide à la conception, communément appelés chez les anglo-saxon « Design criteria ». Voici donc l’explication de notre souci d’établir et inventorier les facteurs contribuant à la qualité architecturale en amont avant de parler de critères d’évaluation en aval.

Passant en revue la littérature traitant le sujet nous verrons que les approches des auteurs se veulent plutôt théoriques que pratiques tel que Christian Norberg-Schulz dans son ouvrage « le génie du lieu » définit des critères restant souvent au niveau philosophique, et dépendent de la culture générale du concepteur. D’autres approches plutôt pragmatiques directement opératoires, tel que Christopher Alexander citant un ensemble de critères de conception en vue d’une amélioration de manière très concrète.

D’autres adeptes de l’approche analytique tels que « Derniers domiciles connus » de

Jean-Michel Léger ou « Urbanité, sociabilité et intimité des logements d’aujourd’hui » de

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Qualité architecturale et innovation 1, méthode d’évaluation, édition 1999 20

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Monique Eleb et Anne-Marie châtelet, ont contribué à la dimension prescriptive en

décortiquant les dispositifs censés offrir des critères pro-qualité aux concepteurs.

Mais l’ambigüité se reflétait dans l’hétérogénéité des notions et concepts, jugé très généraux par Dehan Ph, et la difficulté résidait dans le changement perpétuel, et le décalage continuel : comment peut on rallier les dix principes du Prince de Galles aux 253 patterns ou propositions de modèles de Christopher Alexander ?

Avec deux principales approches, En France, cartésienne hiérarchique ou par étapes de conception « Françoise Arnold » ou par fonction. Et de manière linéaire non-hiérarchisé, tout comme les 253 patterns de Christopher Alexander sont numérotés dans son ouvrage

« Patterns laguage »

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