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1

40 ans Marié 2 enfants Condamné 18 ans de réclusion MA - Primaire

Viol sur mineur de moins de 15 ans

2

54 ans 1 enfant Marié

Condamné 18 ans de réclusion MA - Primaire Inceste et viol personne ayant autorité

3

43 ans Sans enfant Union libre

Condamné 4 ans de réclusion

MA - Récidiviste Agression sexuelle

4

18 ans

Célibataire

Sans enfant Détention provisoire MA - Primaire Viol sur sa soeur

5

32 ans Sans enfant Marié Détention provisoire MA - Récidiviste Escroquerie

6

33 ans Sans enfant Célibataire

Condamné 15 ans de réclusion MC - Multirécidiviste

8

37 ans Sans enfant Célibataire

Condamné 15 ans de réclusion

MA - Récidiviste

Viol en série

9

38 ans 5 enfants Marié Détention provisoire MA - Primaire involontaire Homicide

10

38 ans Célibataire

Sans enfant

Détention préventive

MA - Primaire Agression sexuelle

11

62 ans Divorcé

2 enfants

Condamné 18 ans de réclusion

MA - Récidiviste

Viol avec actes de torture

12

33 ans Sans enfant Célibataire 15 ans de réclusion Condamné MC - Multirécidiviste

Agression et séquestration.meurtre

13

43 ans 2 enfants Marié

Condamné 15 ans de réclusion MC - Multirécidiviste

Braquage et trafic de drogue

14

23 ans Sans enfant Célibataire MA - Multirécidiviste Détention provisoire Exhibitionnisme

15

52 ans 2 enfants Divorcé

Condamné 15 ans de réclusion MA - Multirécidiviste

Braquage

16

25 ans Sans enfant Célibataire MA - Multirécidiviste Détention provisoire

Violence envers représentants de

l’ordre

17

45 ans Divorcé 1 enfant

Condamné 18 ans de réclusion MA - Primaire Inceste

18

46 ans Marié 1 enfant Condamné 18 ans de réclusion MA - Primaire

Viol sur mineur de moins de 15 ans

19

41 ans Célibataire

Sans enfant

Détention provisoire MA - Primaire

Viol sur mineur de moins de 15 ans

20

43 ans 2 enfants Divorcé

Condamné 15 ans de réclusion

MA - Primaire

Viol sur mineur de moins de 15 ans

21

42 ans 2 enfants Divorcé Détention provisoire MA - Primaire Inceste

22

52 ans Sans enfant Célibataire

Condamné 15 ans de réclusion MC - Multirécidiviste Braquage

23

35 ans Divorcé 2 enfants Détention provisoire

MA - Primaire Tentative de meurtre

24

40 ans Sans enfant Célibataire

Condamné Réclusion à perpétuité

avec 22 ans de sûreté MC - Récidiviste

Dans cette diversité de critères de population, un seul sera donc retenu ici du fait de sa propriété discriminante, celui du registre de l’acte, permettant ainsi de comparer acting-out et recours à l’acte pour éventuellement dégager les mécanismes psychiques différenciés sous-jacents.

2-3-3- Différents temps méthodologiques.

Le cadre de cette recherche s’est donc construit autour de quatre temps : un premier entretien, un temps autour des tests projectifs et bien entendu l’après-coup incontournable de la restitution des tests et enfin, le temps de suivi thérapeutique avec le sujet, dans une approche double à la fois quantitative et qualitative.

Le premier entretien : Il est donc articulé à une demande explicite du détenu à l’endroit du psychologue ou lié à une orientation, acceptée par le sujet, d’un membre de l’équipe UCSA. Il s’agit essentiellement d’un temps de rencontre très informel mais qui gravite très souvent autour du vécu de l’incarcération en lien avec l’acte commis et ce, selon tout un registre de modalités différentes : l’incompréhension, l’horreur ou encore le refus d’en payer le prix. Ainsi, souvent derrière le discours-revendications se cache la question plus intime du rapport du sujet à son acte et éventuellement se pose une demande. L’entretien n’obéit à aucun protocole standardisé, il est avant tout clinique. L’objectif est donc d’ébaucher l’anamnèse du sujet avec les zones d’ombre que cela suppose ainsi que les premiers signifiants d’un discours singulier. Nous suivons ici les recommandations de Freud (1913) dans la technique psychanalytique :

« Il importe peu, en somme que le traitement débute par tel ou tel sujet, que le patient raconte sa vie, les épisodes de sa maladie ou rapporte des souvenirs infantiles. En tout cas, il faut laisser parler le malade et lui abandonner le choix de son sujet de début… » (Freud., 1913, 1999, p.94.)

La passation du Rorschach et du T.A.T : Cette étape, bien entendu, est plus standardisée puisqu’elle obéit à un mode de passation précis et se situe comme une rupture vis à vis de la première rencontre qui elle était non directive (Cf. Tome 2 de ce travail). Proposer cette passation aux détenus opérationnalise leur demande de compréhension autour de l'acte

Certains y adhèrent parfois fortement dans une appétence qui semble dépasser la simple question de l’entendement mais rejoint un au-delà qui pourrait se formuler comme cet impérieux besoin d’un regard extérieur sur leur fonctionnement psychique. Méthodes Rorschach et TAT convoquent le mécanisme de la projection qui va permettre un au-delà du discours premier du sujet autour de l’acte souvent factuel, l’objet test permettant une sorte d’interface entre le dehors et le dedans : « ce brasier de l’expression traumatique », comme le souligne Ravit (2010).

La restitution des tests : C’est un moment fondamental de toute passation de tests, mais qui dans cette clinique singulière prend une place toute particulière. Chabert (1983) souligne qu’il s’agit de parler des apports de l’examen psychologique, elle parle d’entretien clinique à propos de ce temps de restitution, tout en soulignant l’écueil potentiel d’établir une sorte de profil rigide et objectivant. Ce temps de restitution, ce n’est donc pas dire la vérité sur le sujet, mais ouvrir des questionnements pour lui, offrir un regard qui subjective, prélude à un éventuel travail de parole en donnant de sa parole, et de permettre à ces sujets un point d’appui à un développement possible de leurs propres dires. Sur ce point précis se rejoignent la pratique thérapeutique et la méthodologie de la recherche. Pour nombre de nos patients, l’enjeu est immense, l’enjeu d’un regard sur eux, un regard dans lequel ils pourront se reconnaître. Citons le cas de Monsieur D qui dans ce temps de restitution dira : « Putain, y’a aucun des mots habituels que j’entends chez les experts. Quand ils parlent de moi d’habitude, ils disent toujours psychopathe, dangereux, narcissique… je sais pas ce que ça veut dire mais bon j’entends toujours ça de moi ». Monsieur D exprime là son étonnement de ne pas être objectivé par l’œil de l’expert tout en étant déstabilisé par cette absence de définition objective qui le renvoie directement à cette question : qui suis je ? Monsieur D développera par la suite son histoire et sa filiation placée sous l’égide du signifiant « braqueur » de banque.

Le suivi thérapeutique : C’est le dernier temps, celui ou le sujet prend la parole, il s’agit de réussir une rencontre déjà entamée par les temps préalables, voilà tout l’enjeu du suivi. Le cadre ici est important, à plusieurs titres d’ailleurs, un cadre en « Abyme » comme le dit Balier (2005), c’est à dire inséré dans un autre plus vaste, celui de l’institution pénitentiaire, un cadre en tant qu’il offre, à partir de points tels que neutralité, confidentialité, indépendance…, un espace d’accueil des pensées ainsi qu’une temporalité d’écoute dans une fréquence régulière, l’enjeu de cet espace-temps venant en réponse aux discontinuités de ces sujets.

2 – 4 – TEMPS METHODOLOGIQUES ET METHODE MIXTE. 2-4-1 – Introduction.

Dans ce travail de recherche articulé à la question de l’unité de l’acte ou de son éventuelle expression différentielle, nous allons croiser, afin de tester nos hypothèses et ce à partir du critère du registre de l’acte, deux niveaux d’investigation :

- Une approche quantitative, basée sur l’analyse des différents déterminants des deux tests projectifs et leur importance en terme de moyenne et d’écart-type dans nos deux groupes de sujets. Le but est alors d’appréhender une éventuelle expression signifiante type permettant de dégager une spécificité éventuelle des deux groupes aux tests de Rorschach et au T.A.T.

- Une approche plus qualitative, s’appuyant sur le travail de suivi thérapeutique de nos sujets, une clinique sous transfert, ceci afin de privilégier l’expression subjective de ces éléments de différenciation.

2-4-2 – Méthodes projectives.

Sur cette question précise de l’articulation du monde interne et de l’environnement, les méthodes projectives, du fait de leur propriété transitionnelle intrinsèque (Chabert., 1987), offrent un regard très spécifique. Les méthodes projectives sont donc appréhendées comme un support à la relation, le moment du test s’inscrivant comme le souligne Chabert dans un espace transitionnel au sens de Winnicott (1975). De fait, les tests ont été accueillis avec un certain enthousiasme par la plupart des sujets/détenus de cette étude avec parfois l’idée « magique » que l’outil véhiculera la vérité du sujet.

Les tests ne sont, bien entendu, pas une solution magique, leur utilisation s’articule à nos hypothèses de travail à propos de l’acte en lien avec les « trouées psychiques » (Legendre., 1993) de ces sujets, la réalité du test intervenant comme support de parole parfois incontournable, comme peut l’être parfois l’écrit pour les détenus qui, de manière générale, écrivent beaucoup pour s’adresser à l’autre. Dès lors, l’appétence autour de ces outils peut s’entendre comme inscrite dans une quête du regard de l’autre venant ouvrir un champ de

Cette démarche s’inscrit donc plutôt dans ce que Germain (2006) évoque à partir du cas d’un sujet « étranger à lui-même », l’enjeu thérapeutique étant :

« Aider à subjectiver ce qui échappe aux mailles du filet symbolique » (Germain., 2006, p.171.)

Dès lors, les tests en tant qu’objets fortement investis et dans leur double statut de dedans / dehors viennent se loger au lieu même de la défaillance fonctionnelle qui sous-tend l’acte.

2-4-2-1- Tests projectifs et unité de l’acte dans la littérature.

Les écrits récents sur la question des tests projectifs appliqués à la dynamique de l’acte, qui bien souvent n’apparaît que dans un registre unitaire, gravitent beaucoup autour de l’interrogation que posent les agresseurs sexuels et la place de la structure perverse. Sans entrer dans ce débat, nous soulignons quelques apports théorico-cliniques importants sur ce lien entre l’acte et la contribution des méthodes projectives. Le point commun de ces approches, c’est l’existence d’une défaillance, chez les sujets ayant recours à l’acte, comme moyen de restaurer quelque chose de leur narcissisme. C’est ce que souligne Neau (2005) en évoquant la manifestation aux tests projectifs d’un certain nombre d’atteintes, au niveau des représentations, du narcissisme, du commerce objectal, mais aussi cet échec des mobilisations défensives face à une angoisse archaïque. Chagnon (2004), dans son étude fouillée de deux protocoles de Rorschach d’auteurs d’agressions sexuelles évoque également cet au-delà de la structure que constitue les atteintes primaires de la construction de l’identité. Une idée partagée par Habji et Loubeyre (2010) qui rendent compte dans leur article, à propos de cas de pédophilie, de cet effondrement narcissique au travers d’une grille de cinq grands types de réponse au Rorschach :

1-! Manifestations qualitatives de la présentation du sujet.

2-! Verbalisation centrée sur l’éprouvé subjectif et la centration sur la symétrie comme manœuvre défensive de type narcissique.

3-! L’idéalisation ou la dévalorisation de soi au travers des réponses humaines, animales ou objet.

4-! Le dédoublement dans les réponses dans un but unique de rassembler et nier la différence.

Ciavaldini (1999) dans son travail sur les protocoles Rorschach et T.A.T de 30 sujets agresseurs sexuels pointe quant à lui les manifestations clivées entre les tests, un Rorschach d’allure plus pathologique et un TAT pseudo adapté. Il souligne également le clivage intra protocole avec ces désorganisations brutales liées à des irruptions projectives :

« Cette hétérogénéité d’une épreuve à l’autre se retrouve à l’intérieur de chaque protocole sous forme de désorganisation brutale et d’irruption projective. Elle témoigne d’une très grande dépendance par rapport aux stimuli perceptifs et peut être à l’environnement extérieur. Les ébauches d’étayage sur le percept, qu’il soit figuratif ou non figuratif, ne se maintiennent pas quand ce percept est effractant ; alors les ressources internes ne sont pas mobilisables » (Ciavaldini., 1999, p.155.)

Les caractéristiques essentielles des protocoles présentés dans cette étude étant : - Surinvestissement du pôle perception : tentative d’emprise sur le stimulus - Mouvements pulsionnels se caractérisant par l’absence de liaison

1- Difficulté à les représenter sont soit abrasés soit envahissants 2 – Mouvements pulsionnels exprimés partiellement

- Angoisse : ce qui prime, c’est l’angoisse de perte d’objet

L’ensemble de ces considérations amène les différents auteurs à interroger dès lors la place de l’Imago maternelle et son expression dans les tests projectifs. Chagnon (2004) distingue ainsi deux registres selon les sujets :

1-! Ceux qui ont une expression de soi altérée mais dont l’intégrité corporelle n’est pas en cause.

2-! Ceux qui ont une atteinte primaire dans la construction de l’identité dont il dira :

« Des sujets extrêmement peu différenciés » (Chagon., 2004, p.177.)

Hadji et Loubeyre soulignent, tout comme Ciavaldini le caractère extrêmement précaire d’une Imago maternelle marquée par l’absence de contenant et la menace d’effondrement dépressif, une Imago qui se manifeste :

« (…) dans des caractéristiques floues, jamais reconnue pour son rôle contenant et creux » (Ciavaldini., 1999, p.157.)

Dès lors l’auteur souligne l’impossibilité pour l’enfant de se constituer un espace interne comme point d’appui et le relais pris par le recours à la réalité extérieure comme mode de traitement dominant, ce qui se traduit au TAT par toute une problématique autour de la perte d’objet :

1-! L’expression d’affects dépressifs 2-! Relation de type anaclitique à l’objet 3-! Le corps traduisant le vide psychique

4-! L’environnement porte l’affect dépressif de la faillite identificatoire

5-! Représentations renvoyant à des fantasmes de maltraitance, d’abandon et de dénuement.

Dans une présentation des auteurs ayant écrit sur le sujet, l’apport original de Ravit (2010) qui, au travers de l’étude de cas d’une patiente incarcérée pour homicide involontaire, souligne cette double caractéristique d’un vécu de terreur interne apparaissant dans des réponses clair/obscur ainsi que des contenus monstrueux au Rorschach, et ce fort mouvement d’idéalisation mis en scène au T.A.T marqué par l’effroi et la crainte de l’effondrement. Ces deux registres au Rorschach et T.A.T traduisant à la fois la prévalence du monde perceptif sur l’aspect projectif ainsi qu’un relationnel à l’autre marqué par la porosité ou l’absence de limite.

D’autres enfin, se référant aux conceptions psychocriminologiques, utilisent le Rorschach afin d’élaborer une grille de vulnérabilité (Moulin, 2008) selon les critères identitaires, relation à l’objet, les pulsions ainsi que l’élaboration mentale de l’affect et de la relation à autrui. Dans le cadre de l'expertise, Gaillard (2008) utilise le Rorschach comme prototype du désordre préexistant à l’acte dans le rapport du sujet au monde.

2-4-2-2- Le Rorschach.

L’exploitation des protocoles de Rorschach proposés dans cette étude se fera en référence à l’école française et en particulier à l’approche de Chabert (1983 et 1987) ainsi que celle de Rausch de Traubenberg (1970).

La spécificité du Rorschach tient à l’absence de signification intrinsèque du matériel, ainsi qu’à cette place « d’objet médiateur » comme le souligne Chabert (1983, p.9.). Toutefois, bien que non structurées, les planches qui se succèdent n’en ont pas moins des caractéristiques perceptives, une tonalité émotionnelle ainsi qu’un symbolisme latent qui amène le sujet à fonctionner sur plusieurs niveaux :

« Face à ce stimulus, le sujet peut – soit le considérer dans sa similarité avec la réalité objective et fonctionner à un niveau de reconnaissance, soit fonctionner à un niveau d’élaboration secondaire dans une attitude d’investissement de la réalisation intellectuelle ayant ou non valeur défensive, soit être renvoyé à un niveau de fonctionnement imaginaire, régressif ou créateur, proche de la rêverie »

(Rausch de Traubenberg., 1970, p.191.)

Pour Rausch de Traubenberg (Ibid.), le sujet va fonctionner, sur ces trois niveaux, passant de l’un à l’autre, le tout indexé sur l’ampleur de la projection et des mécanismes mis en œuvre pour gérer les conflits et pulsions sous-jacents. Trois niveaux au travers desquels sont déterminés les modalités d’expression de l’identité et l’investissement de l’image de soi thème central de notre travail de recherche :

« Le sentiment d’identité s’étaye sur cette élaboration (le schéma corporel), ce qui implique d’une part la reconnaissance de la différence entre le sujet et l’objet, d’autre part la reconnaissance de l’appartenance au monde humain, ce qui va de pair (…) avec une claire discrimination des règnes minéral, végétal, animal et humain. L’accès à l’identité suppose ainsi que les processus d’individuation et de différenciation aient été relativement opérants en permettant en particulier la défusion et la séparation. » (Chabert., 1983, p.64.)

En rapport avec nos hypothèses de travail, notamment cette articulation problématique entre monde interne et réalité extérieure, nous utiliserons ce test autour de trois axes d’analyse qui nous ont paru pertinent afin d’aborder les questions qui nous guident ici :

1 - La représentation de soi : Ce que Rausch de Traubenberg et Boizou (1981) décrivent en ces termes :

« (…) la question de l’être entier qui se pose en termes de non-accès à l’identité ou de difficulté d’accès voire même d’angoisse de morcellement » (Rausch de Traubenberg, Boizou., 1981, p.80.)

Il s’agira dès lors d’évaluer les diverses modalités de l’expression de cette thématique dans nos protocoles, entre manque de différenciation de soi dans des réponses parcellaires,

Il s’agit ici de mettre l’accent sur l’image des limites du corps qui trouvera son expression autour de l’axe médian des planches ainsi que la distinction dedans/dehors. Pour Rausch de Traubenberg et Boizou (Ibid., p.100.), une projection réussie du schéma corporel se révèle dans trois aspects :

1.! Perceptif : il doit être dégagé et bien délimité.

2.! Expression : souplesse et possibilité d’osciller entre des positions diverses.

3.! Axe médian : joue rôle d’axe structurant.

2 – La différenciation sujet / objet : Les facteurs suivants seraient de bons indicateurs dans l’appréhension de la mise en place de cette différenciation :

•! Le F% et F+% qui témoigneraient de la possibilité d’établir un contour et donc de différencier dedans/dehors comme le souligne d’ailleurs Chabert :

« (…) il s’agit à chaque fois d’établir le contour, les limites entre dedans et dehors (…) » (Chabert., 1983, p.126.)

•! Les réponses K qui expriment l’efficience de cette aptitude si elles sont de bonne qualité, une altération de l’image si elles sont absente et une difficulté de différenciation si elles sont de mauvaise qualité. Anzieu et Chabert disent à propos des réponses K :

« Les K sont nécessairement associées à un contenu humain, ce qui pose la question de l’image du corps et le représentation de soi »

(Anzieu., Chabert., 1961, p.80.)

•! Nous évoquons ensuite l’importance des réponses H avec cette nécessité d’une certaine proportion de ce type de réponse signant une capacité à s’identifier au registre humain (Rausch de Traubenberg., 1970, p.170.).

Il est question, enfin, d’évoquer la réactivité aux planches couleur (rouge ou pastel), qui selon leur traitement pourrait renvoyer à une fragilité des limites.

Cette fragilité est remarquable notamment lorsque les planches sont associées à des contenus anatomiques, à un retrait du monde extérieur ; mais aussi lorsqu'il n'y à pas de réponse couleur ou encore une insuffisance des fonctions de pare-excitation lorsque le sujet devient hyper-réactif :

« L’intervention de la couleur dans la détermination de la réponse relève donc d’abord de la prise en compte de la réalité extérieure. Si l’on conçoit cette réalité comme susceptible de faire naître chez le sujet une certaine excitation (…) l’intensité pourra varier selon les individus » (Chabert., 1983, p.165.)

3 – La relation d’objet : Qu’elle soit placée sous l’égide de la réciprocité, de la dépendance, du narcissisme et du spéculaire, du contrôle, de la persécution ou d’un registre archaïque, le Rorschach fournit un certain nombre de facteurs permettant de qualifier les modes de relation à l’objet du sujet :

•! Les planches bilatérales (I et II) : Ces planches sont l’occasion de réponses en double ou symétrie, un face à face dans une modalité narcissique ou objectale, agressive ou libidinale d’après ce que dit Chabert :

« On sait que ces deux planches réactivent des modalités relationnelles dans lesquelles les investissements pulsionnels sont susceptibles d’être mobilisés en termes libidinaux et/ou agressifs » (Chabert., 1987, p.107.)

•! Les planches pastels : VIII, IX et X. Ces planches induisant une régression, indiquent, quant à elles, selon Chabert, le rapport du sujet à son environnement primaire

« Les manifestations plus anciennes, primitives, d’une sensorialité précoce, d’un vécu antérieur au langage verbal, touchant chez le sujet des expériences de plaisir et de

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