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Le  calcul  du  courant  de  décharge  présente  un  certain  nombre  d’incertitudes,  toutefois  il  permet  de  déterminer  de  façon  satisfaisante  le  régime  de  décharge.  Notamment,  lorsque  des streamers sont présents en même temps qu’un courant de Townsend, il est possible de  détecter les deux et donc de faire la distinction entre une décharge purement filamentaire et  une décharge dans un régime intermédiaire. 

Nous avons comparé ce résultat au calcul de la température de vibration de la molécule N2  (C3 u)  et  du  rapport  .  Ces  valeurs  sont  influencées  par  le  régime  de  la  décharge.  En  effet, la production des ions N2+ est permise grâce à la présence d’espèces très énergétiques  (  15 eV). Seuls les électrons peuvent, dans ce type de décharge, atteindre une telle valeur.  En  effet,  lors  du  développement  d’un  streamer  en  particulier,  les  électrons  situés  dans  le  front de progression de l’avalanche atteignent pour certains cette énergie. D’un autre côté,  les  molécules  d’azote  dans  l’état  électronique  C3

u  sont  produites  majoritairement  par  excitation électronique directe [25] [53]. La quantité d’électrons à forte énergie (E > 10 eV)  semble donc jouer un rôle important dans la distribution en énergie des niveaux de vibration  de cet état électronique, ainsi que sur l’émission de N2+. Dans le cas du verre, l’énergie des  électrons dépendrait donc majoritairement du régime de décharge et non de la puissance  dissipée. En revanche, lorsque nous utilisons le cuivre comme substrat, la puissance dissipée  a  également  une  influence  sur  l’émission  de  la  décharge  et  jouerait  donc  un  rôle  dans  la  production  d’électrons  à  forte  énergie.  En  conclusion,  les  mesures  de  la  température  de  vibration et du rapport   permettent, lorsque la décharge est initiée sur un substrat en  verre,  d’évaluer  le  caractère  filamentaire  de  la  décharge.  En  revanche,  lorsque  nous  réalisons  la  décharge  sur  le  cuivre,  il  est  difficile  d’apprécier  l’importance  du  caractère  filamentaire d’une décharge intermédiaire. 

Nous  avons  enfin  tenté  de  mesurer  la  densité  des  espèces  métastables  N2  (A3

u+),  par  la  méthode  IBBCEAS.  Malheureusement,  l’utilisation  d’une  cavité  résonnante  s’est  avérée  incompatible  avec  les  propriétés  optiques  d’une  DBD.  Nous  avons  en  revanche  montré  la  possibilité  de  mesurer  l’absorption  par  les  métastables  de  l’argon,  dans  une  DBD,  avec  seulement  12  cm  de  chemin  optique.  En  multipliant  le  nombre  de  passage  et/ou  en  augmentant de la taille de la décharge d’azote, on pourrait obtenir un signal d’absorption  compatible à la mesure des métastables.   

4.2. Qualification de la décharge

Nous  avons  établi  les  domaines  d’obtention  des  différents  régimes  de  décharge,  lors  de  l’utilisation d’un substrat en verre et en cuivre. 

Pour une distance inter électrode égale à 1,0 mm, nous avons établi que la fréquence était  un paramètre plus important pour la détermination du régime de décharge que la tension  que  nous  appliquions.  Ainsi,  nous  sommes  en  mesure  de  déterminer,  en  conservant  la 

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puissance  constante,  les  conditions  pour  lesquelles  la  décharge  est  dans  un  régime  de  Townsend, filamentaire ou intermédiaire entre les deux. 

Nous avons vérifié que la réduction de la distance inter électrode favorise l’obtention d’une  décharge  de  Townsend.  L’avalanche  ne  parvient  pas  à  générer  suffisamment  d’électrons  (~108)  pour  atteindre  la  densité  critique,  qui  permet  de  transiter  vers  la  formation  du  streamer. 

Nous avons observé la présence d’autres espèces que l’azote par spectrométrie d’émission  optique.  Notamment,  le  système    de  NO  et  l’excimer  O(1S)Nsont  présents  dans  les  spectres  enregistrés.  Il  existe  donc  des  traces  d’oxygène  dans  la  décharge.  Nous  avons  constaté que pour des conditions équivalentes, l’émission de l’excimer est plus faible lorsque  la décharge est amorcée sur un substrat en cuivre. Cette observation nous amène à aborder  la comparaison de la décharge en fonction du substrat utilisé.  Les différences entre les diagrammes fréquence tension pour la détermination du régime de  décharge entre le verre et le cuivre montrent de façon explicite la plus grande difficulté à  obtenir une décharge de Townsend lorsque le substrat traité est métallique.  La décharge réalisée avec un substrat en verre s’est amorcée dans un régime de Townsend  dans une large gamme de fréquence, de tension appliquée et de distance inter électrode.  Dans un régime filamentaire, les streamers s’amorcent selon une distribution aléatoire. Par  conséquent la totalité de la surface est exposée à la décharge durant le procédé. 

Lorsque  la  décharge  est  amorcée  sur  un  substrat  en  cuivre,  la  gamme  d’obtention  d’un  régime  de  Townsend  est  considérablement  réduite.  Dès  que  distance  inter  électrode  est  égale à 1,0 mm, des filaments s’amorcent quelques soient les conditions de fréquence et de  tension appliquée. Le Tableau III 3  résume les conditions dans lesquelles la décharge s’est  amorcée dans un régime de Townsend.  Tableau III 3 : Domaines d'obtention d'une décharge de Townsend dans l'azote, sur verre et cuivre  Conditions  expérimentales  d = 0,5 mm  d = 1,0 mm 

Verre  Cuivre  Verre  Cuivre 

Fréquence d’excitation  [13 ; 50] kHz [15 ; 28] kHz [15 ; 26] kHz  /

Tension appliquée  [6,2 ; 10,0] kV [6,2 ; 9,0] kV [7,0 ; 9,0] kV  /

Nous  avons  également  noté  une  nette  diminution  de  la  puissance  dissipée  lorsque  la  décharge  opère  sur  le  substrat  en  cuivre.  Nous  n’avons  pas  trouvé  d’explication  à  cette  diminution.  

Enfin, les streamers présents dans la décharge sur cuivre ne s’amorcent qu’à des endroits  spécifiques. Toute la surface du substrat n’est donc pas exposée à la décharge. Nous verrons  les conséquences de cette observation sur la morphologie des films minces déposés dans le  chapitre suivant. 

                   

Q

QUUAATTRRIIEEMMEE  CCHHAAPPIITTRREE  

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Chapitre IV. IINNFFLLUUEENNCCEE DDUU RREEGGIIMMEE SSUURR

L

LEESS PPRROOPPRRIIEETTEESS DDUU PPRROOCCEEDDEE DDEE DDEEPPOOTT

Les résultats du Chapitre III nous ont donné des outils pour qualifier la décharge, que nous  utilisons maintenant pour étudier le procédé dans un mélange HMDSO/N2. Nous avons mis  en évidence les différences dans les propriétés de la phase gazeuse, en fonction du régime  de décharge et du substrat utilisé. La caractérisation des films, par absorption IRTF, XPS et  MEB,  nous  a  permis  de  corréler  les  propriétés  des  films  (morphologie,  composition  et  environnement des éléments) aux propriétés de la phase gazeuse.  

Ce  chapitre  est  divisé  en  trois  parties.  Un  premier  paragraphe  décrit  d’abord  les  conséquences  de  l’ajout  d’HMDSO  dans  la  décharge  d’azote.  Nous  avons  notamment  identifié  les  nouvelles  bandes  présentes  dans  le  spectre  d’émission  de  la  décharge.  Le  deuxième  paragraphe  est  consacré  à  l’étude  de  la  décharge.  Pour  chaque  substrat,  nous  avons déterminé les conditions d’obtention des différents régimes de décharge. Cela nous a  permis  d’étudier  l’effet  du  changement  de  régime  de  la  décharge,  sur  ses  propriétés  d’émission. Nous avons également entrepris des mesures d’absorption IRTF dans le gaz de  décharge, dans le cas d’un substrat en verre. Enfin, nous avons caractérisé les films réalisés  et c’est dans cette partie que nous avons tenté de relier leurs propriétés aux caractéristiques  de  la  décharge.  Des  différences  importantes  ont  également  été  observées  entre  les  films  déposés sur verre et cuivre.   

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