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Chapitre 3 Le purin d’Ortie

32 3-1) Généralités et historique

Le purin d’ortie est une préparation connue depuis longtemps par les agriculteurs et les jardiniers et a été utilisée depuis le Moyen-âge (Moro, 2011).

Le purin d’ortie est obtenu par fermentation de la plante dans de l’eau. Il faut savoir que le terme « purin » dans le cas de l’ortie est faux. Le vrai purin se définit comme un déchet liquide produit par les élevages d’animaux domestiques. Le terme exact pour l’ortie est « extrait végétal fermenté ». Le purin d’ortie n’est pas un engrais malgré sa richesse en azote puisqu’il ne nourrit pas, et il n’est pas un insecticide ni un fongicide puisqu’il ne détruit pas. Cet extrait végétal est en fait un phytostimulant et un éliciteur. Il agit comme un répulsif pour les nuisibles (Moro, 2011). Un éliciteur est une molécule produite par un agent phytopathogène qui va déclencher des mécanismes de défense chez la plante. C’est un stimulateur des défenses naturelles de la plante (Delvaille, 2013).

Les travaux en 1981 du chercheur Suédois Rolf Peterson ont porté sur la comparaison de l’action d’une solution minérale chimique à celle de l’extrait d’ortie sur des plants de radis, d’orge, de tomate et de blé cultivés en serre. Le résultat fut spectaculaire au niveau de la méthode naturelle qui a produit une quantité plus importante de matière végétale fraîche, mais aussi de matière sèche, avec également un système racinaire des plantes plus développé (Bertrand, 2010).

3-2) Fabrication

Les diverses opérations de fabrication du purin d’ortie sont les suivantes : 3-2-1) Opération de ramassage et de fermentation

3-2-1-1) Ramassage :

Cette opération s’effectue de préférence au printemps. On peut utiliser les orties en fleurs, mais pas au stade des montées à graines.

3-2-1-2) Coupage :

Couper grossièrement feuilles et tiges pour faciliter la fermentation et la filtration (Goulfier, 2010)

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3-2-1-3) Fermentation :

Elle s’opère de la manière suivante

 Mettre 1Kg d’orties fraîches dans 10 litres d’eau de pluie de préférence, mais il est possible de le faire avec de l’eau de source (l’eau utilisée doit être non chlorée et légèrement acide (pH = 6.5)).

 Aucun autre ingrédient n'est à ajouter.

 Le mélange doit être mis dans un récipient non métallique. La fermentation peut être facilitée si l'ortie est préalablement hachée.

 Couvrir avec un matériau laissant passer l’air.

 Mettre à l’ombre et à l’abri de la pluie.

 Agiter quotidiennement. Il faut brasser le mélange tous les jours durant au moins dix minutes (Moutsie, 2002).

Selon (Moutsie, 2002) quand le purin ne produit plus de petites bulles, il est prêt à être utilisé. La durée de la fermentation varie avec la température, qui peut durer 5 à 6 jours à 30°c, 14 jours à 20°c et jusqu’à 21 jours à 5°c.

3-2-2) Filtration et stockage

La filtration est importante, car si l’extrait végétal contient toujours des débris, cela peut entrainer une putréfaction qui va diminuer les qualités de l’extrait. L’extrait ainsi obtenu sera stocké dans des bidons plastique ou des bouteilles en verre, à l’abri de la lumière et à température douce (environ 12° C). Le purin d’ortie stocké de cette façon peut se conserver au moins une année (Delvaille, 2013).

3-3) La composition du purin d’Ortie

Le purin d'ortie (ou extrait d’ortie) a une teneur élevée en azote (30 à 40 mm), principalement sous forme ammoniacale. L’extrait d'ortie fabriquée à partir d'orties récoltées au printemps présente la plus forte teneur en NH4, P et K. Tandis que les orties de fin d'été donnaient un purin avec la plus forte teneur en Ca, Mg et S. Aucune différence appréciable n'a été trouvée entre l’extrait d'ortie de différents habitats. En revanche, il y avait de grandes différences entre les années. Aussi le purin fabriqué à partir d'orties fraîches ou sèches différait peu des paramètres chimiques et physiques et de la teneur en minéraux (Bertrand, 2010).

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Tableau N°10: Concentrations des différents minéraux d’un purin d’ortie artisanal classique en ppm (partie par millions) (Bertrand, 2002).

Composants Concentrations

(ppm)

Azote nitrique (NO3-) 5

Azote ammoniacal (NH4+) 240

Azote organique (acides aminés, protéines) 350

Azotes total 595

3-4) Principales propriétés du purin d’ortie 3-4-1) Répulsif et non insecticide :

Il permet de lutter contre les pucerons verts et noirs, les acariens, les altises, les araignées rouges et les limaces. Il ne tue pas mais empêche la ponte des ravageurs. Il va gêner leur croissance ou au contraire favoriser l’apparition de formes ailées qui migreront loin de la plante traitée (Bertrand, 2010).

3-4-2) Protection contre les champignons :

Cette action serait due à une substance de la famille des phytolectines que l’on trouve dans la racine de l’ortie en quantité très importante (de 0.5 à 3%). Cette substance agit en inhibant la croissance des champignons responsables de maladies cryptogamiques (Goulfier, 2010).

3-4-3) Bio-stimulant :

Le purin d’ortie va favoriser le développement des plantes et leur permet également de résister aux rigueurs de l’hiver. Il permet de lutter contre les signes de la chlorose en redonnant un feuillage d’un vert plus brillant et également de lutter contre les carences minérales. Sa richesse en phénols favorise le processus de mélanisation dont les plantes se servent suite à la

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grêle pour constituer une « barrière » autour des points d’impact. Les arbres fruitiers traités par le purin d’ortie sont plus résistants et produisent également plus de fruits (Tissier, 2011).

3-5) Dose d’utilisation

Le purin d’ortie doit toujours être dilué (de 3 à 20 % selon les utilisations) car s’il est utilisé pur, il aura un effet désherbant.

La pulvérisation est préférable à l’arrosage. En effet les gouttelettes plus fines obtenues par pulvérisation pénètrent mieux les tissus végétaux et le sol. Elle doit se faire lorsque les végétaux vont subir des périodes de « stress » : semis, repiquages, transplantations, greffes, tailles, en prévision d’une période de froid ou de canicule. La pulvérisation ne doit pas se faire sur une plante qui a « soif ». Il est préférable de le faire après une averse ou encore le matin ou le soir quand il fait plus humide. Il convient également de ne pas traiter avant un orage ou fortes pluies qui risqueraient de lessiver le produit. Chez les Solanaceae, on évitera de pulvériser sur le feuillage, un arrosage au pied étant préférable.

En automne on utilisera le purin d’ortie pour préparer les plantes et le sol en le pulvérisant sur ce dernier. Vers la fin de l’hiver aux environs de février, on peut l’utiliser dilué à 20 % pour traiter le terrain. A cette dilution, il agira comme bio-stimulant en favorisant la remontée de la sève et en réveillant les micro-organismes du sol. Cette même dilution sera utilisée au printemps pour favoriser la croissance et le développement des plantes.

Il doit être pulvérisé lorsque les fruits et les légumes commencent à apparaître, et au contraire on doit éviter de traiter les arbres fruitiers et le potager avant les récoltes (Moutsie, 2002).

II) Partie expérimentale

Chapitre 1 :

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