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La publication du livre 1914-1918, l’Anjou dans la Grande Guerre

Dans le document BIBLIOGRAPHIE ÉTAT DES SOURCES (Page 59-62)

1. Archives familiales et services d’archives

2.3. La valorisation des archives familiales collectées par le service

2.3.2. La publication du livre 1914-1918, l’Anjou dans la Grande Guerre

Les archives départementales de Maine-et-Loire ont également mis en valeur quelques archives familiales de la première guerre mondiale à travers une publication : 1914-1918 L’Anjou dans la Grande Guerre.

a) Présentation du livre

Ce livre a été réalisé sous la labellisation centenaire 1914-1918 et en partie grâce à la subvention attribuée pour ce projet. Éditée par les archives départementales de Maine-et-Loire, cette publication est parue en 2015. L’ouvrage s’articule en trois parties : histoire, récits et les sources.

L’avant-propos a été rédigé par Christian Gillet, président du conseil général de Maine-et-Loire. En guise

224 Témoignage de Pascal Tellier et Jacques Le Naourès, le 3 mars 2016 aux archives départementales de Maine-et-Loire, 00.28.58 (Annexe 4.1).

225 Témoignage de Michel et Christian Prouteau, le 11 avril 2016 à Blaison-Gohier, 00.41.00 (Annexe 4.2.5).

226 Témoignage de Victor Bouyer, le 31 mars 2016 à Chemillé, 00.47.22 (Annexe 4.2.2).

d’introduction générale, on trouve une transcription partielle et des reproductions de pages de l’ouvrage La Passion de notre frère poilu de Marc Leclerc dont le manuscrit est conservé aux archives départementales de Maine-et-Loire mettant tout de suite en avant un document d’archives.

La première partie plus historique est divisée en trois sous-partie : « L’Anjou à la veille de la Grande Guerre » par Jean-Luc Marais (maître de conférences honoraire à l’université d’Angers), « Les régiments de Maine-et-Loire en 1914 par Jean-Pierre Bois (professeur émérite de l’université de Nantes) et « les angevins à l’épreuve de la guerre » par Alain Jacobzone (agrégé d’histoire géographie). Ces articles sont tous richement illustrés par des reproductions de documents d’archives dont beaucoup sont issus de collections particulières c’est-à-dire qu’il s’agit sans doute d’archives familiales numérisées à l’occasion de « La Grande Collecte ».

Nous reviendrons ultérieurement sur la seconde partie de l’ouvrage car il s’agit du cœur de notre propos. La troisième et dernière partie du livre consacrée aux sources est composée de trois éléments : un article de Patrice Marcilloux (Professeur en archivistique à l’université d’Angers) « Pour une histoire des usages des archives de la Grande Guerre », d’un état des sources de la première guerre mondiale et d’un aperçu bibliographique.

On comprend donc que l’objectif principal de cet ouvrage est de mettre en avant les archives de la première guerre mondiale conservées aux archives départementales de Maine-et-Loire. On le voit notamment par la place importante qu’occupent les illustrations dans l’ouvrage, en y associant l’histoire locale et des récits particuliers.

b) Les récits de guerre et parcours de combattants

La majeure partie de l’ouvrage est consacrée à la mise en avant de parcours de combattants (16), auxquels s’ajoutent quatre récits de guerre (une femme et trois hôpitaux auxiliaires). Ces récits suivent tous le même schéma : sur la page de gauche le nom et prénom du combattant, sa profession, un portrait et une brève description de son parcours et des archives qui en découlent ; puis le récit sur plusieurs pages de son parcours pendant la guerre avec beaucoup de transcriptions et de reproduction de documents. La plupart de ces parcours ont été réalisés et sélectionnés parmi les documents collectés lors de « La Grande Collecte ». Le but était alors de mettre en avant des parcours de personnes aux profils différents aussi bien au front qu’à l’arrière et surtout de faire ressortir la dimension humaine du conflit : « À la lumière des documents collectés, ce serait intéressant de présenter […] certains fonds étaient très riches, il suffit de relire les témoignages. On a fait plutôt les sélections, certains témoignages c’est des témoignages très très forts donc ça aurait été un peu dommage de ne pas faire ressortir cet aspect vraiment humain plus que l’aspect grande histoire, là c’était comment c’est vécu par les soldats […] de différentes conditions. On a aussi évoqué le sort des gens à l’arrière. C’est présenter les gens qui sont au front et puis comment on a vécu à l’arrière, notamment l’accueil des blessés ou l’hôpital ambulance de Doué la Fontaine puisqu’on avait là dans le cadre de « La Grande Collecte » récupéré un

Émeline Pombal de Carvalho | Collecte et valorisation des archives familiales par les services album photos »227. Avec la sélection des témoignages opérée par les archivistes, on retrouve dans le livre des témoignages émotionnellement forts et richement illustrés, qui ont donc plus tendance à marquer les lecteurs que les témoignages dans lesquels on trouve peu d’émotions ou pour lesquels peu d’illustrations sont visibles.

c) Le ressenti des contributeurs concernant la publication de ce livre

Parmi les contributeurs rencontrés les archives de deux d’entre eux ont été sélectionnées pour la réalisation d’un récit de soldat dans l’ouvrage. Il s’agit de monsieur Bretaudeau pour le récit de son grand-père Victor Bretaudeau228 et de Christian Prouteau pour le récit de son grand-père Henri Guillemet229.

La famille de monsieur Bretaudeau avait émis dans un premier temps quelques réticences dues au fait de voir des éléments personnels publiés : « Ça a été une réflexion [l’exploitation des documents par le service pour la publication], une discussion familiale par rapport à l’avenir et l’utilisation de ces documents. Ce que l’on disait tout à l’heure par rapport au côté sentimental, familial, il y avait une hésitation par rapport au fait que des éléments plus familiaux, plus particuliers soient un petit peu dispatchés à qui voulait le lire. C’est vrai qu’il y avait une petite réticence par rapport à cet élément-là.

Mais bon ça a fait l’objet de discussions puis ça nous a rassurés. [Madame Bretaudeau] On a lu nous-mêmes pas mal de documents de cette époque-là, des livres dans la région sur telle ou telle personne, enfin ce même style d’écrits. On lit bien ceux des autres donc moi je ne voyais pas forcément pourquoi on partagerait pas non plus dans l’autre sens »230.

Monsieur Prouteau quant à lui a surtout évoqué la satisfaction de ses cousins à qui il avait offert un exemplaire de l’ouvrage : « Mes cousins ont été très très heureux de voir grand-père Guillemet, pour eux c’était leur grand-oncle, ils ont été très contents. J’avais offert un livre à André et alors je lui offre le livre et puis il feuillette et tout à coup il voit Henri Guillemet et me dit : c’est tonton ! Alors très très content »231. Par ailleurs, dans les deux cas, un exemplaire du livre en plus de celui donné par les archives a été acheté « pour la famille ». On peut interpréter cela par l’envie de monter aux autres membres de la famille, à l’entourage ce qui a été fait, qu’ils puissent en garder une trace viable et le montrer à leur tour.

227 Témoignage de Pascal Tellier et Jacques Le Naourès, le 3 mars 2016 aux archives départementales de Maine-et-Loire, 00.16.42 (Annexe 4.1).

228 1914-1918, l’Anjou dans la Grande Guerre, Angers, archives départementales de Maine-et-Loire, 2015, p.

112-119.

229 1914-1918, l’Anjou dans la Grande Guerre, Angers, archives départementales de Maine-et-Loire, 2015, p.

190-195.

230 Témoignage de Claude et Claude Bretaudeau, le 28 avril 2016 à Chalonnes-sur-Loire, Partie 2, 00.16.42 (Annexe 4.2.8).

231 Témoignage de Michel et Christian Prouteau, le 11 avril 2016 à Blaison-Gohier, 00.34.25 (Annexe 4.2.5).

Dans le document BIBLIOGRAPHIE ÉTAT DES SOURCES (Page 59-62)