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OBJECTIF 2 : ETUDE DU COMPORTEMENT OLFACTIF

I. C APACITES OLFACTIVES GENERALES ENVERS UNE ODEUR ALIMENTAIRE

1. Protocole

Le protocole initial de Yang et Crawley a été mis en place pour évaluer les performances olfactives de souris âgées de 6 semaines minimum. Il a donc fallu apporter des modifications pour adapter ce test à nos souris juvéniles (3 semaines).

Le stimulus alimentaire choisi a été des céréales chocolatées (Crunch®, Nestlé). Ces céréales

sont fabriquées à partir de blé, aliment naturel des souris, et contiennent du chocolat, très appétant pour les souris. Bien que cet aliment semble palatable pour les souris, il constitue un objet complètement nouveau pour les souriceaux de notre protocole.

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Une étape d’habituation au Crunch a donc été mise en place avant de réaliser le test de nourriture enfouie afin de familiariser les souriceaux à ce nouvel objet alimentaire et d’éviter les phénomènes de néophobie alimentaire le jour du test.

a) Procédure d’habituation au Crunch

Le test de nourriture enfouie était effectué le jour du sevrage des petits. Trois jours avant le jour du test, les mâles de chaque portée testée ont été quotidiennement séparés de leur mère pendant 2h pour être habitués à l’objet alimentaire. Par la même occasion, les mâles s’accoutumaient à la séparation maternelle et à l’environnement des cages utilisées le jour du test. Lors des trois jours consécutifs d’habituation, les mâles suivaient la même procédure :

- 1h de séparation maternelle : tous les mâles d’une même portée étaient placés dans

une cage classique d’élevage (« cage collective »), avec accès à l’eau mais sans nourriture.

- 30 min d’exposition collective au Crunch : des morceaux de céréales ont été

introduits dans la cage collective.

- 30 min d’exposition individuelle au Crunch et à la cage de test : chaque mâle était

placé dans une cage d’élevage (33x19x13 cm) contenant 6 cm de litière (« cage

individuelle »), avec une autre cage identique retournée en guise de couvercle, et en présence de morceaux de Crunch.

A la fin de la procédure, les mâles étaient remis dans la cage d’élevage de leur mère.

La litière des cages individuelles et collectives n’était pas changée, ni au cours de l’habituation ni pour le test, afin que les souris reconnaissent les odeurs déposées pendant la phase d’habituation et soient le moins stressées possible le jour du test.

Les quantités de Crunch consommées pendant les périodes d’exposition collective et individuelle ont été mesurées chaque jour. Après le dernier jour d’habituation, nous avons vérifié que tous les mâles avaient mangé du Crunch au moins une fois au cours du processus d’habituation.

b) Déroulement du test de nourriture enfouie

Le jour du test, les mâles étaient séparés de leur mère, placés dans leur cage collective et laissés sans nourriture pendant 5h. Cette mise à jeun modérée avait pour but de motiver les souriceaux à chercher de la nourriture.

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Le test était effectué dans les cages individuelles respectives des individus et comprenait 3 essais, espacés de temps de repos de 3 min. Pour le premier essai, un morceau de Crunch (0,07 – 0,09 g) était positionné sur la surface de la litière dans l’un des 8 cadrans choisi au

hasard (Figure 24), puis le souriceau était introduit au centre de la cage. Le temps mis par

l’individu pour atteindre et commencer de manger le morceau était mesuré, puis le morceau était immédiatement retiré pour empêcher la souris de le manger entièrement afin d’éviter d’induire le rassasiement.

Figure 24 : Représentation des 8 cadrans définis au sein des cages individuelles utilisées pour le test de nourriture enfouie

Ce premier essai avec la céréale visible ne présentait aucune difficulté et servait à évaluer la motivation des souriceaux à manger spécifiquement cet aliment. Une motivation suffisante et équivalente au sein des trois groupes de souriceaux était nécessaire pour la bonne poursuite du test.

Les deux essais suivants sont conduits de la même manière, mais en enfouissant le morceau de Crunch sous 2 cm de litière au lieu de le poser sur la surface. Chacun des deux derniers essais se terminaient lorsque le souriceau avait trouvé la céréale et commençait de la grignoter, ou bien au bout de 10 min s’il ne trouvait pas le morceau. Le meilleur temps sur ces deux essais a été calculé pour évaluer la performance olfactive de chaque souriceau.

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c) Contrôle du comportement de fouissage

Le test de nourriture enfouie repose sur la capacité des souris à trouver un morceau de nourriture caché sous la litière. Il est donc nécessaire pour la souris de se déplacer et de creuser pour retrouver l’aliment enfoui. Sur des lots d’animaux différents de ceux utilisés pour le test de nourriture enfouie en lui-même, nous avons réalisé une observation comportementale dans le but d’évaluer l’activité de fouissage des petits. Comme

précédemment, les souriceaux étaient habitués au Crunch pendant 3 jours. Le 4ème jour, les

souriceaux étaient également mis à jeun pendant 5h et l’essai avec la céréale visible était réalisé. Ensuite, la souris était réintroduite dans sa cage de test mais sans déposer de céréale, ni sur la litière ni enfouie dedans. Pendant 10 min, 4 comportements basiques ont été suivis grâce au logiciel de quantification comportementale JWatcher : 1) exploration superficielle de la litière ou exploration des parois de la cage, 2) fouissage actif dans la litière, 3) toilettage, 4) immobilité. Les temps relatifs à chacun des comportements sur les 10 min ont ensuite été calculés.