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LA PROTECTION DES ANIMAUX : L’EXEMPLE DE L’AVICULTURE

Dans le document «La vie de nos. animaux de rente» (Page 30-36)

Dans l’aviculture, des lois différentes s’ap-pliquent à l’élevage des poules pondeuses et à celui des poulets de chair. Dans le cas de Tableau 9 : Effectif moyen des porcs par exploitation en Suisse et en Allemagne

Sources : Agristat, Statistiques et évaluations (2020) ; ministère allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture (2020)

2020 Suisse Allemagne

Exploitations porcines 5 600 31 852

Porcs de tout âge par exploitation 240 826

Effectif total des porcs détenus 1 348 000 26 299 994

Tableau 10 : Comparaison des normes de protection des animaux dans l’élevage des poulets de chair entre la Suisse, le Brésil, d’où proviennent la plupart des importations, et l’UE

Sources : OPAn ; Comparaison du bien-être et de la protection des animaux dans la production de viande entre la Suisse et les pays importateurs en 2018, Agridea (2019) ; directive européenne 2007/43/CE du Conseil

Poulets de chair Suisse Brésil Normes minimales

dans l’UE Densité d’occupation 30 kg/m2 Jusqu’à 38 kg/m2 Jusqu’à 39 kg/m2 Temps de transport 8 heures

au maximum Aucune limite Aucune limite

Tableau 11 : Comparaison des normes de protection dans l’élevage des poules pondeu-ses entre la Suisse, les Pays-Bas, d’où proviennent la plupart des importations, et l’UE Sources : OPAn ; décret néerlandais sur les détenteurs d’animaux ;

directive européenne 1999/74/CE du Conseil

Poules pondeuses Suisse Pays-Bas Normes minimales

dans l’UE

Coupe du bec Interdite Interdite Autorisée

Élevage en cage

(batterie) Interdit Interdit Autorisé, interdit à

partir de 2027

l’engraissement, la densité d’occupation maxi-male (kg/m2) dans l’UE est supérieure d’un peu moins d’un tiers à la densité maximale en Suisse. Certains États membres, comme l’Au-triche, sont aussi stricts que la Suisse (tab. 10).

La différence la plus flagrante concerne les poules pondeuses : l’élevage en cage (batterie) est encore autorisé dans l’UE. La Suisse a inter-dit cette forme d’élevage en 1992. Depuis lors, l’Allemagne et les Pays-Bas, d’où proviennent la

Tableau 12 : Comparaison des effectifs moyens suisses et allemands des poulets de chair

Sources : Agristat, Statistiques et évaluations (2020) ; « Steckbriefe zur Tierhaltung in Deutschland : Mastgeflügel », Institut Thünen pour l’économie agricole (2021)

2020 Suisse Allemagne

Exploitations d’engraissement des poulets 970 3 828 Nombre de poulets de chair par exploitation 7 654 28 736 Effectif total des poulets de chair détenus 7 424 900 110 800 000

Tableau 13 : Effectif moyen des poules pondeuses par exploitation en Suisse et en Allemagne

Sources : Agristat, Statistiques et évaluations (2020) ; « Betriebe mit Legehennen- haltung nach Bestandesgrössenklassen », ministère allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture (2020) ; « Steckbriefe zur Tierhaltung in Deutschland : Legehennen », Institut Thünen pour l’économie agricole (2021)

2020 Suisse Allemagne

Exploitations élevant des poules pondeuses 11 570 47 100 Nombre de poules pondeuses par exploitationm 301 1 157 Nombre d'animaux par exploitation professionnellen 9 965 21 000 Effectif total des poules pondeuses détenues 3 487 972 54 477 610 m Toutes les poules pondeuses réparties dans tous les élevages de poules pondeuses n Taille moyenne de l'effectif dans les élevages (de plus de 3000 (D) et de 4000 animaux (CH))

plupart des importations de Suisse, ont fait de même (tab. 11). Néanmoins, l’élevage en cage est encore autorisé dans le reste de l’UE et de-meure très répandu. Près de 50 % des poules pondeuses sont détenues de la sorte28. L’UE travaille actuellement à une interdiction, qui devrait entrer en vigueur en 2027.

Dans le cas de l’engraissement, la production suisse se distingue de celle de l’étranger par

des tailles de poulaillers beaucoup plus faibles (tab.  12). À titre d’exemple, les exploitations d’engraissement allemandes comptent en moyenne quatre fois plus d’animaux qu’une ex-ploitation suisse. Environ 81 % des poulets de chair détenus sont élevés dans des troupeaux de plus de 50 000 animaux.

Dans le cas des poules pondeuses aussi, les effectifs sont beaucoup plus importants dans les exploitations allemandes, où, en moyenne, chaque exploitation compte près de quatre fois plus d’animaux qu’une exploitation suisse (tab. 13).

En Suisse, deux tiers des poules pondeuses vivent dans des troupeaux de plus de 4000 animaux. L’effectif maximal autorisé par ex-ploitation est de 18 000 têtes. Outre-Rhin, la situation est très différente : environ 35 % des poules pondeuses vivent dans des troupeaux de plus de 100 000 animaux, près de 30 % dans des troupeaux de 30 000 à 100 000 têtes et environ 25 % dans des troupeaux de 10 000 à 30 000 bêtes29.

Aujourd’hui encore, impossible d’imaginer l’agriculture suisse sans l’élevage des animaux de rente. La protection des animaux s’est amé-liorée de manière constante au cours des der-nières décennies. À n’en pas douter, elle sur-passe celle ayant cours à l’étranger.

En raison de sa topographie et de son climat, la Suisse est un pays d’herbage. Seuls les ru-minants sont à même de transformer l’herbe en aliments de grande qualité, comme en lait ou viande. Les bovins et surtout les porcs valorisent de nombreux sous-produits de la production alimentaire, réduisant ainsi le gas-pillage. Par ailleurs, la valeur créée dans la pro-duction animale est plus élevée que celle de la production agricole en général. Les familles paysannes disposant de petites surfaces, en particulier dans les zones rurales des collines et de montagne, peuvent ainsi générer un re-venu leur permettant de vivre. Ce faisant, elles contribuent non seulement à la production et à l’entretien du paysage, mais aussi à la tradi-tion. Leur travail préserve l’occupation du ter-ritoire dans les zones rurales et les infrastruc-tures, qui servent aussi au tourisme.

En raison de l’évolution de la demande et des découvertes scientifiques, les modes d’éle-vage sont en changement permanent. Les ajustements des systèmes sont toujours sy-nonymes d’importants investissements et, en général, de surcroît de travail au quotidien, rai-son pour laquelle les produits suisses rai-sont plus chers. En achetant des denrées alimentaires d’origine animale produites en Suisse et ne

ré-pondant qu’aux exigences minimales légales, le consommateur soutient déjà un niveau de bien-être animal plutôt élevé. Pour soutenir un niveau de bien-être animal encore plus élevé, le consommateur peut choisir des produits sous label. Les labels prévoient des exigences plus strictes que la législation. Ainsi, selon l’espèce animale, entre 60 % et 95 % des ani-maux de rente sont aujourd’hui détenus dans des systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux, et 40 % à 85 % béné-ficient de sorties régulières en plein air30. Cela dit, la part des labels ne représente qu’entre 10 % à 40 % des ventes à peine31. Néanmoins, de nombreuses exploitations continuent d’éle-ver des animaux selon les conditions des la-bels, même si elles ne disposent pas encore de débouchés sous labels ni de rétribution sup-plémentaire. Si la consommation de produits sous label augmentait, davantage d’exploita-tions pourraient financer leurs dépenses sup-plémentaires en passant par le marché. Il est donc fait appel non seulement aux restaurants, aux take-aways, aux cantines et aux cuisines collectives, qui n’achètent et ne proposent que très peu de viande labélisée, mais aussi à la population et à son comportement d’achat en magasin. L’exemple de la production de viande de poulet illustre bien la manière dont la de-mande influence l’offre. Lorsque la viande de volaille a été vantée comme étant particulière-ment saine, la demande a explosé.

Le bien-être animal et la situation économique des familles paysannes sont intimement liés.

Plus la situation financière est bonne, plus

les moyens sont disponibles pour des inves-tissements améliorant le bien-être animal. Si les exigences minimales étaient relevées pour atteindre celles des labels, le marché ne per-mettrait plus de financer ce surcroît de travail et les coûts de production ne seraient dès lors plus couverts.

L’élevage fait partie du patrimoine suisse : les familles paysannes y attachent beaucoup de passion. Alors que, au siècle dernier, les éle-veurs recherchaient à augmenter au maximum leur production, ils mettent aujourd’hui davan-tage l’accent sur la robustesse et la santé des animaux. En Suisse, les conditions d’élevage sont uniques au monde. En outre, les éleveurs savent que leur activité n’est rentable que si le bien-être et la santé des animaux sont ga-rantis.

Les développements du passé se poursuivront à l’avenir. Les changements sociaux soulèvent de nouvelles questions. L’éthique et la dura-bilité se voient attribuer une plus grande im-portance. À titre d’exemple, la détermination du sexe dans l’œuf, qui permet de renoncer au couvage des œufs contenant des poussins mâles, est sur le point de s’imposer. Le secteur est en train de devenir plus durable même en matière d’alimentation, pour remplacer le soja ou de réduire les émissions de méthane chez les bovins. Le secteur et la recherche sont ap-pelés à relever encore et toujours de nouveaux défis. S’améliorer est un processus. Il en est de même pour l’élevage.

1. Office fédéral de la statistique, https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/

home/statistiques/espace-environnement/utilisation-couverture-sol.html

2. Plan sectoriel des surfaces d’assolement, Office fédéral du déve-loppement territorial, 2020

3. Bilan fourrager 2019, Agristat 4. Bilan alimentaire 2019, Agristat 5. Farm Animal Welfare Council, 1992

6. https://www.bauernzeitung.ch/artikel/tiere/gastbeitrag-die-tier- schutzkontrollen-wirken-4-infos-die-die-sonntagszeitung-verges-sen-hat-362572, consulté le 3 novembre 2021

7. Il s’agit en fait du bien-être animal (Andreas Gloor, Aviculture Suisse 11/2021).

8. Rapport agricole de l’OFAG, 2020 9. Rapport agricole de l’OFAG, 2020 10.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 11.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 12.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 13.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 14.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 15.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 16.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 17.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 18.Aviforum, 2020

19.Rapport agricole de l’OFAG, 2020 20.Rapport agricole de l’OFAG, 2020

21.Office fédéral allemand de la statistique (2016) : Land- und Forst-wirtschaft, Fischerei, Viehaltende Betriebe

Landwirtschaftszählung / Agrarstrukturerhebung, Fachserie 3 Reihe 2.1.3, Wiesbaden

22.Protection animale, European Food Safety Authority, https://www.

efsa.europa.eu/de/topics/topic/animal-welfare

23.Ministère allemand de la Justice et de la Protection des consomma-teurs, https://www.gesetze-im-internet.de/tierschnutztv/

24.Évaluation des mesures prises par les États membres pour prévenir les morsures à la queue et éviter la coupe systémati-que de la queue des porcs. Commission européenne, direction générale Santé et sécurité alimentaire, 2018. https://docplayer. org/125860224- Europaeische-kommission-generaldirektion-ge-sundheit-und-lebensmittelsicherheit.html

25. https://www.destatis.de/DE/Presse/Pressemitteilun-gen/2021/08/PD21_N051_41.html

26.Sterchi M. et al. (2019) : « The pig transport network in Switzerland » 27.Lutz Reidt (2019) : « Das unnötige Leiden quer durch Europa »

https://www.deutschlandfunkkultur.de/tiertransporte-das-un-noetige-leiden-quer-durch-europa.976.de.html?dram:article_

id=437747

28.Commission européenne (2021) : « EU Market Situation for Eggs ».

Comité de l’organisation commune des marchés agricoles, Commission européenne, Bruxelles, avril 2021

29.Steckbriefe zur Tierhaltung in Deutschland: Legehennen, Institut Thünen pour l’économie agricole (2021)

30.Stefan Schönenberger & Laurent Nyffenegger (s.d.) : « Contribu-tions au système de production, programme SRPA, programme SST », in Rapport agricole 2020, https://www.agrarbericht.ch/fr/politique/

paiements-directs/contributions-au-systeme-de-production 31.Campagne « Offensive pour la vente de produits sous label », Stefan

Flückiger, Dr. ing. agr. ETH, Directeur de la politique agricole, Protection Suisse des Animaux PSA, à l’occasion du 21e congrès de la PSA sur les animaux de rente du 21 octobre 2020 à Olten, https://www.kgd-ssv.ch/file/Kampagne%20Absatzoffensive%20 Labelfleisch.pdf

Éditeur

Union suisse des paysans | Laurstrasse 10 | 5201 Brugg Téléphone 056 462 51 11 | www.sbv-usp.ch | info@sbv-usp.ch

Direction du projet

Katharina Scheuner, division Communication Responsable du contenu

Thomas Jäggi, division Production animale

Collaboration

Union suisse des paysans Michel Darbellay, Florian Ellenberger, Tatjana Fina, Nejna Gothuey, Sandra Helfenstein, Damiana Rinaldi, Luz Schaller, Nadine Trottmann, Michelle Wyss

LID Renate Hodel

Merci aux organisations sectorielles pour leur soutien.

Impression

ZT Medien AG | Henzmannstrasse 20 | 4800 Zofingen Téléphone 062 745 93 93 | www.ztmedien.ch

Parution Janvier 2022 Photos

Image de couverture: Union suisse des paysans

Image d'entête: Rebekka Mathys (p. 4, p. 5, p. 12, p. 24, p. 25), Vache mère Suisse (p. 13, p. 31, p. 33), Proviande (p. 6, p. 9, p. 23, p. 30, p. 32) Paysans suisse (p. 15),

Union suisse des paysans (p. 3, p. 8, p. 11, p. 14, p. 18, p. 22, p. 29, p. 34, p. 35 ),

Shutterstock (p. 7, p. 10), Katharina Scheuner (p. 16, p. 17, p. 19, p. 20, p. 21, p. 26, p. 27, p. 28) Images des portraits: Katharina Scheuner (p. 16, p. 17, p. 20, p. 21, p. 26, p. 27)

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