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Partie théorique

7. Propriétés physicochimiques

Actuellement, il n'y a plus de données spécifiques à MERS-CoV, néanmoins, les coronavirus sont sensibles à l’hypochlorite de sodium à 0,1 %, aux composés organochlorés à 0,1 %, aux iodophores à 10 %, à l’éthanol à 70 % et au glutaraldéhyde à 2 %, résistant aux composés d’ammonium quaternaire à 0,04 % et aux dérivés phénoliques [20]. Le virus est généralement stable à pH entre 6 et 7, inactivé par la chaleur et par les irradiations ultraviolettes [21].

La sensibilité de Mers-CoV aux médicaments demeure inconnue. Des essais cliniques ont été menés, mais aucune molécule n’a été totalement approuvée pour le traitement de l’infection à MERS-CoV. Par ailleurs, aucun vaccin ne s’est révélé efficace contre l’infection à MERS-Cov chez l’humain, bien que l’on ait mené plusieurs études chez des animaux pour déterminer l’efficacité de divers traitements. Les coronavirus peuvent survivre jusqu’à 6 jours en milieu aqueux et jusqu’à 3 heures sur des surfaces inertes sèches [22].

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17 III. Épidémiologie

1. Réservoir

Les origines du virus ne sont pas encore entièrement connues. Des souches du MERS-CoV identiques à celles identifiées chez l’homme ont été isolées chez des chameaux de plusieurs pays, notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte, Oman et le Qatar. L’existence d’autres réservoirs n’est pas exclue.

Toutefois, d’autres animaux, tels que les chèvres, les vaches, les moutons, les buffles, les porcs et les oiseaux sauvages, ont fait l’objet de tests pour détecter des anticorps du MERS-CoV sans résultats. Ces études combinées tendent à soutenir l’hypothèse selon laquelle les chameaux sont la source probable de l’infection chez l’homme [5].

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18 2. Modes de transmission

2.1. Transmission de l’animal à l’homme

Le mode de transmission du MERS-CoV de l’animal à l’homme n’est pas encore bien compris, mais le chameau semble être un hôte réservoir majeur du virus et une source animale de l’infection chez l’homme. Des souches identiques à celles identifiées chez l’homme ont été isolées chez des chameaux de plusieurs pays [24].

L’étude rétrospective d’un foyer épidémique d’infections respiratoires humaines et animales survenu à Jeddah (Arabie saoudite) en novembre 2013 [25] a permis de mettre en évidence un lien épidémiologique entre l’animal et l’homme. Le cas index de ce foyer serait en effet un éleveur de dromadaires, devenu symptomatique après avoir eu des contacts très rapprochés avec plusieurs de ses animaux qui présentaient des symptômes respiratoires. La comparaison du génome viral retrouvé chez ce patient et chez ses dromadaires a démontré que la séquence génétique était identique. Des échantillons d’air prélevés dans l’étable de ces animaux ont montré la présence d’ARN viral, ce qui pourrait être en faveur d’une transmission par voie aérienne entre l’animal et l’homme. La transmission possible du virus par consommation de viande et de lait cru de dromadaire a été évoquée mais n’a pas été démontrée [7].

2.2. Transmission interhumaine

Le virus ne semble pas se transmettre aisément d’une personne à l’autre, à moins d’un contact étroit, par exemple lorsque des soins sont prodigués sans protection à un patient infecté.

Des groupes de cas ont été observés dans des établissements de soins, où la probabilité d’une transmission interhumaine semble plus élevée, en particulier lorsque les pratiques mises en œuvre pour prévenir et combattre l’infection sont inadéquates. À ce jour, aucune transmission communautaire durable n’a été constatée.

Le virus semble circuler dans toute la péninsule arabique, principalement en Arabie saoudite, où se trouvent la majorité des cas signalés depuis 2012 (>85 %). Plusieurs cas ont été notifiés en dehors du Moyen-Orient, mais la plupart de ces infections semblent avoir été

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acquises au Moyen Orient, puis exportées hors de la région. La flambée actuelle en République de Corée du sud est la plus importante observée en dehors du Moyen-Orient. Bien que cette flambée soit préoccupante, rien ne signale une transmission interhumaine durable en République de Corée du sud. Dans tous les autres pays où des cas ont été importés, la transmission secondaire est inexistante ou très limitée [24].

En Arabie saoudite, une étude prospective a décrit la totalité des cas possibles de MERS-CoV (patients hospitalisés pour infection sévère des voies respiratoires basses) recensés entre octobre 2012 et septembre 2013 [26]. Cette étude a en outre identifié les contacts des cas confirmés sur la même période.

Au total, 5065 individus (dont 2800 cas finalement exclus, 108 cas confirmés et 2157 contacts des cas confirmés) ont été soumis à une RT-PCR et à un questionnaire. Ce travail a mis en évidence trois types de transmission :

Une transmission intrafamiliale, avec un taux de transmission à 3,6% dans cet échantillon. Ce taux est comparable à celui d’une autre étude (4,3%), qui a évalué cette forme de transmission sur un échantillon de 280 contacts testés par RT -PCR et sérologie [27].

Une transmission hospitalière, avec un taux de transmission estimé à 1,12%. Depuis le début de cette épidémie, de nombreux foyers hospitaliers ont été décrits. La survenue de ces foyers nosocomiaux était probablement liée à l’absence de respect des mesures barrière, puisqu’aucune mutation du virus augmentant sa virulence et son potentiel de transmission n’a été mise en évidence.

Une transmission sporadique communautaire dont il est difficile d’apprécier le taux du fait de nombreuses formes asymptomatiques.

La transmission interhumaine du MERS-CoV s’est effectuée le plus souvent dans un contexte de contacts prolongés entre le patient index et les cas secondaires, et elle apparaît limitée. Les premières estimations du taux de reproduction (R0) du virus variaient de 0,6 à 0,69. Les données d’un autre travail de modélisation plus récent [28]estiment que le R0 serait de 0,5, suggérant ainsi le faible potentiel épidémique du virus. Une étude de séroprévalence [29] conduite sur les 226 travailleurs d’un abattoir de bovins, ovins et camélidés en Arabie

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saoudite a montré que seules 2 personnes (0,8%) étaient porteuses d’anticorps anti-MERS-CoV, suggérant une très faible exposition de cette population au virus. Les analyses phylogénétiques ne semblent pas montrer une transmission interhumaine continue et l’hypothèse de la présence simultanée de plusieurs souches dans la même aire géographique a été récemment étudiée. La circulation des hommes et des animaux infectés serait à l’origine de plusieurs foyers indépendants [7].