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Proposition d’informations et de formations sur le fonctionnement des structures

VI. Perspectives d’amélioration pour le territoire de Sud Gironde

3. Proposition d’informations et de formations sur le fonctionnement des structures

Les médecins généralistes interrogés sont nombreux à reconnaitre un manque de connaissance sur le fonctionnement des structures en soins palliatifs, ainsi qu’une confusion entre les rôles des différents intervenants.

a. Information

Il faudrait diffuser largement les coordonnées permettant de joindre directement les différentes structures, par l’intermédiaire de plaquettes d’informations, auprès de tous les professionnels de santé libéraux. Cela permettrait notamment de communiquer sur l’utilisation des supports de communication tels que PAACO Globule et la messagerie sécurisée, déjà employés par les structures. Des cartes de visites indiquant les disponibilités des assistants de service social et des psychologues intervenant au sein des structures du Sud Gironde permettraient aux médecins généralistes de mieux pouvoir les solliciter lorsqu’ils repèrent un besoin pour les patients et les proches concernés.

b. Formation

Il serait utile de proposer aux médecins traitants des soirées de formations, dans le cadre de leur formation médicale continue, durant lesquelles interviendraient les différents membres des équipes de soins palliatifs, dont les assistants sociaux et les psychologues. Ces soirées permettraient d’informer les médecins généralistes sur l’organisation des structures, mais aussi de diffuser la démarche palliative. Par exemple, des outils permettant de repérer précocement une situation palliative pourraient leur être présentés, tels que le SPICT-FR ou le Pallia 10. Une première soirée pourrait permettre de rendre compte des résultats de ce travail de thèse. De plus, l’intervention des médecins des structures dans les groupes d’échanges de pratiques entre libéraux déjà en place sur le territoire du Sud Gironde pourrait être proposée.

CONCLUSION

Le médecin généraliste tient un rôle primordial dans l’accompagnement des patients en soins palliatifs et vit celui-ci comme une forme de responsabilité vis-à-vis des patients. En raison du vieillissement de la population et de l’allongement de l’espérance de vie, le médecin généraliste est amené à accompagner de plus en plus fréquemment des situations de fin de vie au cours de son exercice. Il peut se retrouver en difficulté face au patient et à ses proches lorsque la situation devient complexe, dans ses dimensions physique, psychologique, socio- familiale ou existentielle. Sa collaboration avec les équipes de soins palliatifs de proximité est essentielle pour répondre au souhait formulé par la majorité des français : finir leur vie chez eux, dans de bonnes conditions de soins (6). C’est pourquoi il nous a paru intéressant d’évaluer la satisfaction des médecins généralistes dont les patients ont été pris en soins par les structures de soins palliatifs du CHSG en 2018.

Notre étude montre que les médecins généralistes sont globalement satisfaits de la prise en soins de leurs patients en soins palliatifs par les trois structures dédiées du CHSG. En effet, 94,1% des médecins sont satisfaits de l’EMSP, 84,8% de l’HAD et 95% des LISP. Cette enquête leur a également permis d’évoquer les difficultés qu’ils rencontrent lors de ces accompagnements, que ce soit au domicile ou à l’hôpital, et de proposer des solutions utiles dans le Sud Gironde. La participation importante des médecins à cette enquête (59,7% de réponse) témoigne de leur intérêt pour l’amélioration de la prise en soins palliatives des patients.

Il ressort de notre enquête que l’implication du médecin traitant doit devenir une priorité pour améliorer la coordination des soins apportés au patient et à ses proches. Ainsi, il semble prioritaire de renforcer les échanges, par l’intermédiaire de réunions pluridisciplinaires ou de visites communes, mais aussi par l’utilisation généralisée de supports de communication tels que PAACO Globule et la messagerie sécurisée. La mise en place d’une astreinte de médecine palliative et l’utilisation de la télémédecine pourraient permettre de compléter l’offre en soins palliatifs sur le Sud Gironde, et de rendre les structures plus disponibles et plus réactives aux demandes des médecins généralistes.

Méconnus, les LISP doivent bénéficier de plus de visibilité dans l’offre de soins palliatifs du Sud Gironde auprès des médecins généralistes. De plus, au vu de l’activité recensée en 2018 dans ce service, il parait nécessaire d’augmenter la capacité d’accueil de

patients en soins palliatifs, y compris en urgence, au moyen d’un dispositif spécifique.

Pour que la collaboration avec les médecins généralistes reste satisfaisante, il est nécessaire de clarifier le rôle de chaque intervenant au sein de ces structures de soins palliatifs. L’organisation de soirées de formation, et la participation des médecins spécialisés en soins palliatifs aux groupes d’échange de pratique des libéraux, permettraient aux équipes de partager directement avec les médecins généralistes les informations liées à la prise en soins des patients en fin de vie. Cela favoriserait l’optimisation de cette prise en soins.

Ce travail fait un premier état des lieux de l’activité des structures de soins palliatifs du CHSG et de l’opinion des médecins généralistes vis-à-vis de leur collaboration avec celles- ci. En vue d’améliorer les pratiques en soins palliatifs en Sud Gironde et d’évaluer l’impact des solutions proposées, une nouvelle évaluation des structures pourrait être organisée dans les prochaines années.

Enfin, pour approfondir nos résultats, il serait utile d’évaluer chacune des structures individuellement auprès des médecins généralistes, à l’aide d’un questionnaire plus adapté, mais également auprès des autres professionnels de santé qui accompagnent des patients en fin de vie. Il serait également intéressant d’étudier le point de vue des médecins hospitaliers sur leur collaboration avec ces structures, puisqu’ils sont les premiers demandeurs de prises en soins palliatives.