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Il faudrait accomplir un travail immense pour raconter la vie de la mystique Justine Klotz, non seulement pour illustrer ses expériences charismatiques extraordinaires, mais aussi pour exposer celles qui furent les vicissitudes “normales” de l’existence, une existence, en ce qui la concerne, presque centenaire! Ce fut certainement une vie comblée de Grâce, tout à fait consacrée à la sainte volonté de Dieu.

Justine naquit dans une famille de paysans bavarois, égayée par beaucoup d’enfants. Elle était encore en bas âge quand ses pieux parents l’habituèrent d’abord à reconnaître Dieu, dans n’importe quel événement, en mettant toute chose dans Ses mains et en Le remerciant de tout.

A travers les années de sa jeunesse la prière constante était son désir le plus ardent: vivre toujours en présence du Seigneur. Elle racontait qu’il lui était impossible de passer devant une croix (et des croix il y en avait beaucoup en Bavière, dans les maisons ainsi que dans les champs), sans adresser une prière à Dieu. Elle avait donc l’habitude de dire:

“Nous Vous remercions, ô Seigneur Jésus Christ, d’être mort pour nous. Ne permettez pas que Votre Sang et Vos Peines se révèlent inutiles”.

Après l’école elle entra dans un ordre religieux, au sein duquel elle resta pendant huit ans en s’occupant des enfants. Pourtant elle était de santé chancelante et ainsi on ne lui permit pas de prendre le voile; elle dut partir de l’Institut qui l’avait accueillie et quitter l’Ordre. Grand et inoubliable fut le chagrin qui s’ensuivit et qui l’accompagna pendant toute sa vie: son désir le plus ardent était celui de pouvoir servir Dieu dans le secret le plus total.

Avec le temps il fut évident que Dieu, le Père Miséricordieux, avait écouté les prières de Justine et lui avait demandé d’accomplir une tâche différente, destinée à ceux qui souhaitent aimer Dieu complètement: Justine avait été choisie pour porter la croix, pendant toute la longue existence qui lui restait encore à vivre. C’est une chose bien difficile à comprendre et à accepter pour les temps modernes que nous vivons. Et c’est aussi en raison de ce fait que sa vie sera certainement écrite, espérons dans un futur très proche. Pour l’instant nous nous bornerons à illustrer à grands traits ses expériences mystiques.

En 1917 Justine Klotz avait 28 ans. Un jour elle se trouvait au pied du crucifix, chez elle, absorbée dans la prière, quand elle entendit dans son cœur un lent retentissement de petites cloches accompagné des mots: “Tu es à Moi et Je suis à toi! Tu es à Moi et Je suis à Toi!”. Elle les entendit plusieurs fois, pendant un long instant.

Ensuite, agenouillée, en s’adressant à la croix, elle promit au Sauveur:

“Ô Sauveur, pour Vous seulement, pour Vous seulement!”

Elle ressentit tout de suite une douleur si forte dans l’âme qu’elle eut presque du mal à respirer, au point qu’elle crut mourir.

Ce fut le début de ses expériences mystiques “extraordinaires” qui marquèrent également le véritable commencement de son calvaire. Elle menait une vie pleine de sacrifices, dans l’isolement, dans l’humilité et dans la prière. Sa vie privée n’était pas sans épines et parfois elle en était si éprouvée qu’il lui paraissait impossible de pouvoir faire encore face aux difficultés qui se présentaient à elle chaque jour.

Après cet événement au pied du crucifix elle continua, sa vie durant, à entendre une voix dans son cœur qui lui parlait et lui transmettait sans cesse des messages . Cela dura pendant plus de 60 ans, jusqu’à sa mort. Au cours des premières années elle voulut garder le secret à cet égard, en arrivant à croire - de temps en temps - qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie du démon. Elle se considérait comme la personne la plus indigne au monde. Mais c’est elle que Jésus avait choisie et Il la tranquillisait en lui répétant: “Ma fille, si j’avais trouvé une créature moins digne, c’est elle que j’aurais choisie …C’est grâce à toi que je veux couronner Ma Miséricorde”.

Peu à peu Justine se convainquit de la véritable nature de ses expériences et se prépara à affronter celle qui ne sera plus une vie “normale”, en cherchant un soutien encore plus grand dans la prière et dans les sacrements.

Parmi les messages qui lui étaient transmis il y en eut qui, à un certain moment, l’invitèrent expressément à bien vouloir informer de toute chose son Père confesseur et à lui rapporter leur contenu. Mais avant, pendant long¬temps, Justine n’avait osé se confier à personne, de crainte qu’on se moquât d’elle ou qu’on la prît pour une folle. Souvent, elle notait ce que la voix intérieure lui disait. Mais ensuite elle finissait par déchirer tout ce qu’elle avait écrit, en se croyant parfois la victime d’un mauvais tour du Malin.

Par la suite, et pendant une longue période, Justine s’installa à Munich où elle put trouver un Père confesseur - un jésuite vraiment illuminé et très connu à cette époque-là - qui la comprit et lui confia la tâche de transcrire tout ce qu’elle entendait dans son cœur et de le lui remettre. C’est ainsi que Justine commença à noter régulièrement, en les écrivant méticuleusement, ces communications célestes si comblées de l’Amour le plus grand et de la théologie la plus élevée.

Elle pouvait identifier clairement ceux qui lui parlaient: Jésus, Marie, un ange, un saint ou un bienheureux.

Tout ce qu’elle entendit, ou vit, pendant plusieurs décennies, fut scrupuleusement transcrit et gardé. Ensuite, en agissant dans le respect de la volonté de son confesseur, elle put également informer d’autres personnes de confiance, notamment les prêtres. On lui précisa même que c’était essentiellement à ces derniers que s’adressaient les messages.

Les messages abordent une grande quantité de sujets. Ce sont néanmoins les exhortations de Jésus à redécouvrir les Sacrements qui reviennent le plus souvent (en particulier ceux de Pénitence et d’Eucharistie) et qui permettent d’atteindre l’Amour et la Puissance de Dieu, Lequel par Sa Grâce transforme, guérit, sanctifie l’homme. Les paroles du Rédempteur quant à la grandeur de la Messe et du Sacerdoce sont très touchantes.

Jésus parle souvent même de Ses souffrances, de celles de Marie, Sa Mère. Il explique la valeur du sacrifice, de l’expiation et des souffrances humaines. Il s’est souvent arrêté sur la vie de la Sainte Vierge et sur la contribution qu’Elle a apportée à la Rédemption. Parfois il a aussi raconté la vie de Saint Joseph. De temps en temps il a parlé des Anges, de leur travail pour le salut des âmes.

Les messages arrivèrent donc par milliers et ils furent tous très émouvants; leur multiplicité d’expression et profondeur sont impossibles à atteindre et même inconcevables pour l’esprit et le cœur d’un mortel, et le sont encore moins pour le peu de culture qu’ avait une personne comme Justine.

Le sujet fondamental de tous les messages est l’Amour et la Miséricorde de Dieu. Chacun d’entre nous, en les lisant, reçoit beaucoup de force et de consolation, se sent l’enfant prodigue accueilli par l’embrassement affectueux du Père. Dans un message, Jésus dit: “Ton attention est amour, le chemin des petits …Ainsi, il faut que tu sois petite et que tu Me donnes à jamais ton amour. Il reçoit sa force propre, ainsi il ne peut plus se refroidir”.

En fait, ces écrits correspondent à la Parole vivante, qui guide, échauffe, qui suscite conversion, prière, expiation, donation. Voilà pourquoi je souhaite affirmer que c’est surtout cela, ainsi que les vérités qu’ils recèlent, qui ne laissent aucun doute quant à leur origine céleste.

Justine eut également beaucoup de messages personnels, pour elle-même. Par exemple: on lui expliqua à maintes reprises l’importance de l’obéissance liée au fait d’écrire ce qu’elle entendait, jour et nuit, parmi tant de sacrifices et de souffrances. Il faut penser que cette mystique, dans sa vieillesse, ne pouvait voir que d’un oeil et cela seulement au moyen d’épaisses lunettes. Cependant elle écrivit tout, même aux heures nocturnes, presqu’à l’obscurité. Mais ce n’était pas tout: dès que possible, elle réécrivait tout, d’une écriture plus soignée, en plusieurs exemplaires, afin de pouvoir les envoyer aux prêtres qu’elle connaissait.

Le style de ses écrits reflète l’allemand de cette époque-là, contenant des expressions qui n’appartiennent plus au langage moderne, mais qui sont pourtant riches de nuances à travers lesquelles l’on pourrait redécouvrir les valeurs oubliées, voire perdues. C’est pourquoi l’on vous prie de diffuser ces messages sans remplacer aucun mot. Tout a un sens profond. Conformément à ce principe, l’on a voulu que même la traduction en français fût littérale, sans avoir recours à des phrases idiomatiques plus modernes, de sorte que l’on pût proposer les messages, mais aussi le langage de ces années: simple, délicat, vigoureux; même les virgules et les traits

d’union sont tels que les a mis Justine dans ses transcriptions.

Ses expériences mystiques ne se bornaient pas pourtant à ces locutions intérieures: Dieu la guidait dans l’approfondissement même à travers la souffrance, l’expiation pour Son sacerdoce, pour les pécheurs et pour les âmes des défunts. Elle était souvent tournée en dérision par le démon, qui au début la harcelait sans cesse.

La colère que le Malin éprouvait à son égard était énorme, parce qu’elle contribuait à lui arracher beaucoup d’âmes. Le diable ne pouvait pas accéder à ce qu’elle écrivait et cela le poussait à l’injurier et à la poursuivre n’importe comment; elle écrivit tout, même ces injures, en obéissant à son confesseur.

Enfin le Rédempteur lui fit vivre, avec son âme, la complète perdition de l’enfer (ce que vécurent aussi bien des Saints). Elle offrait tout pour les âmes les plus oubliées et perdues, pour lesquelles personne ne priait.

C’était bien là sa charge particulière.

Souvent, le Rédempteur la consolait en lui disant “C’est grâce à toi que je veux couronner Ma Miséricorde

…Tant que mon sang ne cesse de couler (pendant la Messe), aucune âme n’est perdue!” Et encore: “Ma Miséricorde vient avant Mon jugement”.

Les âmes du purgatoire lui rendaient visite jour et nuit. Il y en avait certaines qui demandaient seulement, et très humblement, de l’eau bénite, un signe de croix, ou une autre prière. Nombre d’âmes purent se manifester à Justine en racontant leur vie, leurs propres erreurs. Parmi ces âmes qui se manifestaient par l’intercession de Dieu, il y en eut qui sur la terre avaient obtenu un grand pouvoir, des honneurs, au point d’être commémorées même à travers des monuments. Les âmes des prêtres ne manquèrent pas, ainsi que celles des soeurs, des princes de l’Église et d’autres autorités qui lui confièrent d’avoir manqué même gravement au cours de leur vie, alors qu’une partie de ces âmes étaient au purgatoire depuis beaucoup de décennies.

Finalement on leur avait permis de demander humblement une prière, une Messe. Et, pendant ces rencontres, le Malin était toujours dans le voisinage. Vis-à-vis de lui ces âmes frémissaient et tremblaient car il exerçait un grand pouvoir sur elles. Par la suite elle reçut également la visite de beaucoup d’âmes délivrées et revêtues de la splendeur céleste. Elles venaient pour la remercier de l’aide reçue et lui promettaient de l’aider et de l’assister à l’heure de sa mort. Il faudrait remplir plusieurs volumes seulement pour raconter ses expériences avec les âmes du purgatoire. Dans ce recueil, nous allons pourtant nous arrêter sur quelques dialogues significatifs entre Justine et les âmes de certains prêtres.

Parfois les messages concernaient aussi des personnes vivantes ou des événements actuels. Par exemple:

lorsque le Prof. Ratzinger fut consacré évêque, elle vit clairement le en lui et entendit les mots: “Il sera un grand soutien pour le Saint-Père”. A cette époque-là le Pape était Paul VI et personne ne pouvait faire des prévisions. Aujourd’hui tout est plus clair pour nous. Quand on élut l’actuel Pape Jean-Paul II elle entendit les mots suivants: “Il deviendra un grand missionnaire”. Et l’on pourrait raconter bien d’autres exemples.

Mais là nous voulons encore citer une habitude qui était très chère à Justine, une habitude très importante: la bénédiction des objets sacrés. Elle avait coutume de s’adresser à Dieu, en implorant humblement Sa bénédiction, en le priant d’accorder Ses bienfaits et Sa protection aux personnes et aux choses qu’elle entendait bénir.

Pour témoigner de l’efficacité et de la tangibilité de la bénédiction du Seigneur, nous allons raconter une anecdote. Le Card. J. Döpfner (de Munich) venait de décéder et un peintre, qui avait pu brosser son portrait, avait apporté le tableau qui le représentait chez Madame Klotz, laquelle voulut le bénir. Après la bénédiction, l’effigie de ce grand prince de l’Église sembla briller majestueusement et elle entendit clairement les mots:

“C’est comme cela que je suis après la bénédiction du portrait”. Nous vous rappelons que le Card. Döpfner connaissait Madame Klotz et que, après sa mort, il put souvent se manifester à elle.

Parfois les messages concernaient les problèmes actuels de la vie religieuse et de l’Église sur lesquels Jésus et Marie intervinrent à maintes reprises. C’est ainsi que, entre autres choses, l’avortement a été indiqué comme le délit le plus grand de notre époque, pour lequel l’humanité devra beaucoup expier. Quant aux changements au sein de l’Église, Jésus dit: “Vous M’avez mis de côté et avez donné libre cours au diable”.

A l’occasion des nombreuses apparitions de la Sainte Vierge - voir Lourdes, Fatima, Medjugorje - prière et pénitence étaient demandées afin d’éloigner les châtiments. Le Rédempteur lui dit aussi: “Ce ne sont pas les politiciens qui ont le pouvoir, mais ceux qui prient!”.

Un sujet sur lequel Jésus revenait souvent était la Communion dans la main et les graves sacrilèges qui en

dérivaient. Jésus lui dit que pour l’instant aucun changement n’était possible car prêtres et laïques refusaient d’obéir au Saint-Père. Il dit aussi: “Ceux qui comprennent ne doivent pas le faire!”. Il faut prier l’Acte d’Amour, qui peut faire cesser ce sacrilège.

Bien qu’elle menât une vie très retirée il fut inévitable de venir à la connaissance de ses dons. Nombreuses étaient les personnes qui allaient chez elle pour lui demander du soutien et des conseils. Parmi ces gens-là, il y avait souvent des prêtres. Il était surprenant de constater qu’une question particulièrement significative recevait une réponse à travers une voix intérieure. Elle avait alors l’habitude de répondre: “ On vient de dire que ...”, et puis communiquait la réponse. A travers ses conseils beaucoup d’hommes, qui s’étaient consacrés à d’autres activités ou à un autre type de vie, purent choisir de ¬s’adonner au sacerdoce.

Mais là il faut absolument souligner sa grande humilité. De temps en temps quelques visiteurs se permettaient de mettre en évidence les grâces particulières dont elle était douée, et pourtant l’on n’aurait pas pu lui donner un chagrin plus grand! Et c’est vrai, comme on a dit, qu’elle se considérait comme la personne la plus indigne au monde. Oui, le Rédempteur lui dit: “Ma fille, si J’avais trouvé une créature beaucoup plus misérable, c’est elle que J’aurais choisie”.

Elle tenait à faire remarquer que Dieu a doté chaque homme de grâces. Même quand quelqu’un lui demandait de le bénir, elle ne consentait qu’à condition que cette personne la bénisse à son tour avec le Signe de la Croix.

Et alors, malgréson âge très avancé, elle s’agenouillait humblement pour recevoir dévotement la bénédiction.

Pour conclure nous souhaitons mentionner l’Enfant Jésus que Justine gardait chez elle: c’était un Enfant Jésus en cire, dans les langes, semblable à ceux qu’on trouve depuis des siècles dans les villages des Alpes.

Elle l’avait trouvé, sale et en guenilles, dans un grenier. Armée de patience, elle l’avait nettoyé et remis complètement à neuf. Pendant sa restauration, la Sainte Vierge lui parla longtemps. L’Enfant Jésus fut encore béni et nombreuses furent les grâces qu’il accorda. L’on découvrit que l’artiste qui l’avait préparé avait été un prêtre avec une particulière dévotion à l’Enfant Jésus, le Fils de Dieu devenu un homme.

Il faut souligner que par la suite cet Enfant Jésus lui aurait toujours parlé. Et comme elle donnait un grand nombre de bénédictions, Justine avait coutume de bénir à maintes reprises le monde entier avec cet Enfant Jésus. Elle fut aussi chargée de dire à son Père confesseur que l’Enfant Jésus aurait dû être confié à l’Église.

En ce qui concerne les écrits que la mystique Justine Klotz nous a laissés, on a dactylographié jusqu’à présent 850 feuilles constituant le recueil “DIEU PARLE A’ L’ÂME”, publié en allemand et, partiellement, en d’autres langues.

Ce titre a été donné d’après les indications de Jésus. Le Rédempteur l’avait chargée de chaque publication. Le Révérend Karl Maria Harrer, curé à Munich, autorisa la mise en valeur des écrits, après avoir consulté le Père confesseur de la mystique.

Les manuscrits en langue allemande ont été rassemblés comme il suit:

1) L’Acte d’Amour: le chemin le meilleur vers le renouveau;

2) La Toute-Puissance de l’Amour dans le Sacrement de la Pénitence;

3) Mystère de Mon Amour - Notes sur le Sacerdoce;

4) Le Mystère de la Mère de Dieu;

5) Exhortations pour notre époque;

6) Miséricorde de Jésus, Source d’Amour;

7) Jésus - Roi d’Amour;

8) Le Sacré-Coeur de Jésus.

Ce que Vous êtes en train de lire est une synthèse en langue française des 8 fascicules mentionnés ci-dessus.

L’on dispose d’assez de matériel pour d’autres publications. Tous les écrits et les originaux sont en possession de son Père confesseur.

Madame Justine Klotz naquit dans un petit village près de Munich, le 25 février 1888 et mourut le 6 juin 1984

dans un hospice.

Elle reçut des messages jusqu’à la fin de ses jours.

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