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Qui se projette dans le rôle de représentant ?

6. L’implication dans des fonctions de représentation

6.3 Qui se projette dans le rôle de représentant ?

Dans le questionnaire, on teste cette projection dans le rôle de représentant par l’item suivant : « Si dans l’avenir on te désignait pour représenter les jeunes de ton territoire, accepterais- tu ? ». Cet item (réponse de 1 « sûr que non » à 5 « sûr que oui ») ne fait pas allusion à un quelconque mode de désignation (cooptation, élection ou tirage au sort).

On constate (cf. Figure 7) que chez les filles comme chez les garçons, et quel que soit l’âge, un jeune sur 5 est indécis, et que les autres se répartissent de manière équitable entre l’acceptation et le refus. Bien que de légères différences apparaissent sur la figure entre filles et garçons, collégiens et lycéens et jeunes habitant la ville ou la campagne, aucune de ces trois variables ne donne lieu à des écarts significatifs. De la même façon, l’âge n’intervient pas dans cette projection.

FIGURE 7 : PROJECTION DANS LA FONCTION DE REPRÉSENTATION

Lorsque le jeune a déjà été élu, que ce soit dans un conseil de jeunes, un établissement scolaire ou une association, cela facilite sa projection dans des fonctions de représentation. En effet, ceux qui ont déjà été élus accepteraient plus facilement de représenter leurs pairs, et ceci de manière très significative (chi²=64,12 ; dl=8 ; p<.00001). Ceux qui n’ont jamais été élus sont 37.3 % à être sûrs de ne pas vouloir représenter leurs pairs. Cette proportion baisse à 29.5 % pour ceux qui ont été élus une fois, et à 23.2 % pour ceux qui ont été élus plusieurs fois. À l’inverse, seulement 9.4 % de ceux qui n’ont jamais été élus sont sûrs qu’ils voudraient bien représenter leurs pairs, et cette proportion augmente à 20.3 % pour ceux qui ont été élus une fois, et à 27.7 % de ceux qui ont été élus plusieurs fois. La figure 8 illustre cette relation pour les lycéens, mais le phénomène est le même et de façon tout aussi significative chez les collégiens.

Cette acceptation est corrélée positivement25, certes faiblement (rho=.078) mais de manière significative (p<.05), à l’envie de vivre plus tard sur le territoire. Cette corrélation n’est significative que pour les lycéens (rho=0.101), et chez eux s’y ajoute une corrélation négative avec l’attrait pour les grandes villes (rho=-0.085).

6.3.1 Chez les collégiens

On n’observe pas de corrélation entre la projection dans les fonctions de représentation et l’importance des différents modes de sociabilité. Elle ne varie pas non plus selon le nombre d’activités pratiquées, mais ceux qui ont une pratique individuelle (sportive ou artistique) accepteraient plus volontiers que ceux qui n’en exercent pas (chi²=9,34 ; dl=4 ; p<.05). Une plus forte projection dans les fonctions est associée à l’expression d’un plus grand nombre de désirs d’activités (chi²=21,62 ; dl=8 ; p<.01) et avec la propension à fréquenter plus souvent les lieux destinés aux jeunes (chi²=27,54 ; dl=12 ; p<.01).

312 107 236 184 205 214 419 70 21 54 37 44 46 90 203 56 142 117 122 136 258 261 58 183 136 133 182 315 154 49 113 90 99 104 203 0% 50% 100% Campagne Ville Lycée Collège Garçons Filles Total général

JATRIM LES FONCTIONS DE REPRÉSENTATION Les collégiens qui disent habiter à la campagne (chi²=16,93 ; dl=4 ; p<.005), ceux qui ont un jardin (chi²=9,67 ; dl=4 ; p<.05) et ceux qui n’habitent pas en appartement (chi²=9,50 ;

dl=4 ; p<.05) répondent plus favorablement à cette perspective.

La projection dans des fonctions de représentation n’est pas liée aux modes de transport utilisés à l’exception de ceux qui utilisent pour leurs déplacements le vélo (chi²=9,70 ; dl=4 ; p<.05) qui sont plus nombreux à être favorables à cette perspective (46,5 % contre 34,5 % pour ceux qui n’utilisent pas le vélo).

6.3.2 Chez les lycéens

Pour les lycéens, on ne retrouve plus d’influence des variables d’habitat (rural / urbain ou ville / campagne, maison / appartement), mais l’influence des modes de déplacement se manifeste encore. Ce sont ici encore ceux qui utilisent le vélo qui sont les plus enclins à représenter les autres jeunes (chi²=12,6 ; dl=4 ; p<.025, 43,0 % favorables contre 39,8 % pour ceux qui n’utilisent pas le vélo), en revanche, ceux qui se déplacent à pied le sont moins que ceux qui ne se déplacent pas ainsi (39,6 % favorables contre 42,1 % ; chi²= 10,9 ; dl=4 ; p<.05). Comme chez les collégiens, la propension à être représentant est positivement liée au nombre d’activités pratiquées (chi²=33,5 ; dl=16 ; p<.01), et à la fréquentation réelle ou potentielle des lieux destinés aux jeunes (chi²=24,1 ; dl=12 ; p<.025), mais le lien avec le nombre de désirs de pratiques exprimés n’est que marginalement significatif (chi²=14,0 ; dl=8 ; p<.10).

FIGURE 8 : PROJECTION DANS LA FONCTION DE REPRÉSENTATION CHEZ LES LYCÉENS Comme pour l’ensemble des répondants, l’exercice passé de fonctions électives influence fortement la propension à exercer les fonctions de représentation (cf. figure 8). Le simple fait d’avoir déjà été élu délégué de classe influence la projection dans un rôle futur de représentation (chi²=26,60 ; dl=4 ; p<.00005), ceux qui l’ont été sont 46,5 % à répondre positivement26 (contre 35,6 % chez ceux qui n’ont jamais été délégué), moins nombreux à être neutre (17,9 % contre 21,3 %) et à répondre négativement27 (35,6 % contre 43,1 %).

26 Réponses « peut-être que oui » et « sûr que oui » 27 Réponses « sûr que non » et « peut-être que non »

115 46 49 24 45 61 127 36 3 8 4 13 8 32 84 13 28 17 32 30 76 108 19 33 23 47 40 94 53 11 35 14 50 31 30 0% 50% 100% Général Techno Pro Agricole élu plusieurs fois élu une fois jamais élu

Parmi les 43 répondants qui ont déjà été élus dans un Conseil de Jeunes, la proportion de jeunes qui accepteraient de représenter les autres jeunes est plus importante que parmi ceux qui ne l’ont pas été (58,1 % contre 39,7 %, chi²=12,32 ; dl=4 ; p<.025). On note tout de même que presqu’un tiers d’entre eux (14 sur 43) ne souhaiterait pas exercer ce rôle de représentation. Pour ceux qui ont exercé ces fonctions en association (N=36), la proportion de ceux qui ne souhaitent pas représenter les autres jeunes est moins forte (7 sur 36) et on atteint 71 % de jeunes favorables à cette perspective.

La nature de la scolarité a un effet sur la projection dans les fonctions de représentation (chi²=27,83 ; dl=12 ; p<.01), comme l’illustre la figure 8. Les lycéens de la filière technologique sont moins enclins (seulement 32,6 % répondent positivement) à se projeter dans cette fonction de représentation que les lycéens de la filière générale ou professionnelle (respectivement 40,7 % et 44,4 %). Ce sont les lycéens de la filière agricole qui se projettent le mieux dans la fonction de représentation (45,1 % de réponses positives) avec tout de même 34,1 % de jeunes qui donnent une réponse négative.