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Projet de réaménagement des rives du Cher Montluçon Sour

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Malgré la bonne volonté affichée par les collectivités et l’espoir que représente le projet «C Montluçon» pour le devenir du territoire, je reste per- plexe à son sujet. Même si le projet est pour partie cohérent et encourageant, il semble assouvir, à coup de communication bien ficelée, des intérêts poli- tiques avant tout.

Effectivement, lors de ma visite à la maison du projet, j’ai été accueilli par un discours encourageant sur le processus mis en place par les collectivités locales. Le projet prend en compte le grand territoire et tout le monde y parti- cipe (ville, agglomération, département, région, État, Europe etc.). Cependant, dans les faits, et dans l’exposition présentée, il n’est question que de la ville de Montluçon. C’est surtout le cas en ce qui concerne le périmètre du plan guide affiché. Je ne nie pas la nécessité d’un plan guide pour la commune de Mont- luçon, mais je regrette qu’un territoire plus large ne soit pas pris en compte. Cela semble indispensable tant le fonctionnement de nos territoires s’est élargi ces dernières décennies. D’autant plus que les villes moyennes ne pourront tirer leur épingle du jeu qu’avec la coopération de leur périphérie. Ce paradoxe d’échelle entre le discours et la réalité du projet est le premier point qui a attiré mon attention, mais ce n’est pas le seul.

Comme expliqué tout au long de ce travail et de cette partie, les zones d’activités ont pour moi un rôle déterminant dans l’organisation et la vie de nos territoires. Surtout dans les villes moyennes comme Montluçon. J’ai été surpris de voir que cette thématique était que très peu abordée et, lorsqu’elle l’était, c’était exclusivement de manière positive. L’exposition de la maison du projet et le site internet de projet vantent fièrement la création de nombreuses zones d’activités et notamment de la zone commerciale de Saint-Jacques qui «attire les enseignes nationales» (C Montluçon, 2018). L’exposition met aussi en avant la problématique des friches industrielles dues à la désindustrialisation que la ville a connue. Elle présente l’installation de zones commerciales comme une réponse apportée par la collectivité au renouveau des zones industrielles. On peut ainsi lire: «Après la désindustrialisation rapide, les friches d’activité se multiplient. Les espaces publics sont souvent trop vastes ou mal adaptés aux évolutions urbaines et sociales. Il est temps de les changer!» (Maison du pro- jet, 2018). Cette phrase est pour moi la preuve de l’ignorance (volontaire ou

non) des problématiques posées par les zones d’activités commerciales dans l’agglomération montluçonnaise. L’exposition présente les anciennes zones in- dustrielles comme une problématique sur le territoire et les zones commer- ciales comme une solution sans se rendre compte que ces dernières posent les mêmes problèmes. Ignorent-ils tous les espaces aménagés non vendus et les friches commerciales que je vous ai précédemment présentées ? Les zones d’activités commerciales ont été, à une époque donnée, une solution appro- priée au renouveau des friches industrielles sur le bassin montluçonnais. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nos jours, ce sont les zones commerciales qui doivent être remises en question. Le projet «C Montluçon» semble sur ce point n’apporter aucune réponse.

Enfin, le plan guide affiché à la fin de l’exposition, en plus de ne prendre que la ville de Montluçon pour périmètre, n’intègre pas les ZAEC dans son sché- ma. On y retrouve des zones à requalifier, à aménager, à renaturaliser mais les zones commerciales ne sont que très peu concernées.

La seconde partie de ce rapport nous amène à questionner les ZAEC à une échelle plus large. On s’éloigne ici des problématiques liées à la concep- tion de ces zones pour s’intéresser à l’impact des ZAEC sur les territoires; plus spécifiquement des villes moyennes. Pour ces villes, ces espaces sont profon- dément paradoxaux. Ils représentent à la fois un développement économique indispensable et un déséquilibre du territoire. La ville centre et son centre-ville se retrouvent délaissés pour des espaces périphériques devenus les nouvelles centralités de la ville. Malheureusement, dans un contexte de métropolisation, cette organisation territoriale n’est pas pérenne. Les villes moyennes et leurs périphéries se doivent d’agir ensemble pour continuer d’exister. Les ZAEC se trouvent au cœur de la problématique. Elles sont pourtant très souvent les grandes oubliées des réflexions urbanistiques. Lorsqu’elles le sont, elles ne sont que rarement remises en cause. On comprend facilement que pour un élu de ville moyenne, il est difficile de concevoir que les zones d’activités, rare op- portunité de développement économique, sont également un problème pour le devenir de leur territoire.

J’ai conscience que mon travail est dans cette partie très critique envers les villes moyennes et plus particulièrement Montluçon. J’observe la probléma- tique en recherchant un idéal pour ces territoires. Je n’en oublie pas moins les difficultés de mise en œuvre d’une réflexion à grande échelle sur les ZAEC. L’idée n’est pas de lutter à tout prix contre les ZAEC car elles sont indispen- sables à la vie de nos territoires. Mais il est évident qu’il faut mieux les penser et les intégrer au territoire. Elles ne doivent plus être des enclaves au sein du territoire mais faire partie prenante de ce territoire et de la ville. Il faut pour cela penser leur développement et considérer leur décroissance, un éventuel retour à l’état de nature.

Pistes d’actions pour le renouveau des ZAEC

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