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Patients et méthode

4. Résultats Nous avons retenu pour notre étude 357 dossiers néonataux

5.3. Projet d’action 

Des  résultats  satisfaisants  ont  été  mis  en  avant  avec  92,2%  des  nouveau‐nés 

présentant  au  moins  une  indication  de  prélèvement  ayant  eu  des  prélèvements  bactériologiques. Malgré ce, certaines pratiques ne sont pas parfaitement conformes 

aux recommandations de la HAS ou aux différents protocoles déjà élaborés. En effet, 

7,8% des enfants ayant une indication de prélèvement n’ont pas été prélevés et, au  contraire  11,3%  des  enfants  n’ayant  pas  de  facteur  de  risque  infectieux  ont  eu  des  prélèvements périphériques. De fait, il est nécessaire de mettre en place des actions  d’amélioration des pratiques afin que la qualité du dépistage et du diagnostic de l’INBP  soit optimaux, en réalisant les prélèvements périphériques à bon escient, de manière  plus spécifique, pour une prise en charge plus adaptée et de qualité.    L’étude de nos données a permis de comprendre pourquoi il existait un écart entre  les pratiques observées et attendues et permet de proposer des actions correctives afin  d’augmenter le taux de conformité entre la réalisation des prélèvements périphériques  et leurs indications.     Le plan d’action repose sur différents axes :    Sensibilisation des professionnels de santé en informant des résultats de l’Evaluation  des Pratiques Professionnelles 

Tout  d’abord,  une  information  aux  différents  professionnels  impliqués  dans  le  suivi  de  la  grossesse,  de  l’accouchement  et  du  nouveau‐né  et  concernés  par  la  prévention  et  le  diagnostic  de  l’INBP  pourra  être  réalisée  afin  de  leur  apporter  les  résultats de notre étude et de les sensibiliser aux écarts retrouvés. 

Les  résultats  de  cette  étude  seront  communiqués  aux  professionnels  de  la  périnatalité, notamment par mail, à l’aide d’intranet ou lors de réunions collégiales au  CHUE  localement,  voire  au  niveau  régional  lors  des  journées  annuelles  du  RSPA.  L’objectif sera de permettre aux professionnels d’être davantage impliqués et sensibles  à ce sujet. 

 Sensibiliser  les  professionnels  sur  les  situations  de  non‐conformité  et  cibler  les 

situations à risque  

Ainsi,  rappeler  qu’une  information  complète  et  précise  sur  l’intérêt  et  les  modalités du prélèvement vaginal de fin de grossesse apportée à la femme enceinte au  cours de son suivi prénatal est indispensable afin de permettre une prévention optimale  de l’INBP à SGB. La sage‐femme, ayant une mission d’éducation et d’information, est  une actrice majeure de cette prévention.   Lors d’un transfert de l’enfant en réanimation ou néonatalogie, la réalisation des  prélèvements périphériques est souvent possible, parfois oubliée, pourtant d’une aide  précieuse au diagnostic et au traitement. Une attention particulière doit être portée en  matière d’organisation, notamment par la sage‐femme pour permettre la réalisation de  ces examens bactériologiques lorsque nécessaire.  A contrario, rappeler qu’il est inutile de réaliser les prélèvements périphériques 

néonataux  lorsqu’il  existe  uniquement  un  risque  infectieux  à  SGB  et  qu’une  antibioprophylaxie complète per‐partum a été réalisée.  

En outre, rappeler que la bonne tenue du dossier est le reflet d’une prise en charge  de  qualité  et  est  nécessaire  pour  repérer  de  manière  efficace  les  facteurs  de  risque  infectieux. 

 

 Mise à jour des protocoles 

Une  mise  à  jour  des  protocoles  obstétricaux  pourra  être  effectuée,  pour  une  meilleure  concordance  et  exhaustivité  des  indications  de  prélèvement  périphériques  bactériologiques. La sage‐femme pourra s’impliquer dans la rédaction de la mise à jour  de ces protocoles, en participant aux groupes de travail dédiés, aux côtés des autres  professionnels de la périnatalité impliqués.  

D’autre  part,  pour  une  meilleure  communication  et  collaboration  entre  professionnels de la périnatalité, la diffusion sur Intranet de la procédure pédiatrique au  sein  du  pôle  GORH  pourrait  être  envisagée.  L’accès  plus  simple  à  ce  protocole  et  la  connaissance de celui‐ci faciliteraient les pratiques. 

   

 Deuxième audit 

A l’issue de ces actions correctives et à distance, il serait intéressant de pratiquer  un deuxième audit afin de réévaluer la qualité du dépistage et du diagnostic de l’INBP  et juger ainsi de l’efficacité des actions entreprises. 

6. Conclusion 

L’INBP presque toujours d’origine maternofœtale constitue un enjeu mondial de  santé publique. Son diagnostic demeure difficile et la démarche diagnostique repose sur  des critères anamnestiques, bactériologiques et biochimiques. En tant que future sage‐ femme,  actrice  majeure  dans  la  prévention  de  l’INBP,  amenée  à  réaliser  quotidiennement  les  prélèvements  périphériques  bactériologiques  en  salle  de  naissance, ce thème demeure d’actualité et nécessite une attention particulière. 

 

Suites  aux  recommandations  nationales  de  la  HAS  de  2002,  édictant  les  différents temps de ce diagnostic, et à la mise en place de protocoles obstétricaux et  pédiatriques,  un  audit  clinique  a  été  conduit  afin  d’évaluer  si  la  réalisation  des  prélèvements bactériologiques périphériques était conforme aux indications définies à  la maternité du CHUE à Clermont‐Ferrand. Nous avons pu ainsi constater les écarts entre  les pratiques observées et les pratiques attendues.    En effet, après analyse de nos résultats, il apparait que le dépistage est adéquat  dans plus de 90% des cas. Plus de la moitié des nouveau‐nés présentaient au moins un  facteur de risque infectieux, et parmi ceux qui présentaient une infection probable ou  non confirmée, tous avaient au moins un facteur de risque infectieux. Au contraire, une  tendance au sur‐dépistage a été mise en avant, avec 11,3% de prélèvements réalisés « a  tort ». Ainsi il existe une marge d’amélioration dans la qualité du dépistage. Les causes  de non‐conformité ont pu être identifiées, et un plan d’amélioration à l’aide d’actions  correctives  peut  être  proposé.  Un  deuxième  audit  serait  pertinent  pour  évaluer  à  distance les bénéfices de ces actions.    Par ailleurs, nous avons retrouvé une prévalence de l’INBP probable de 2,8%, liée  à E. Coli en premier lieu, puis au SGB. De plus, parmi les enfants nés d’une mère ayant  reçu des antibiotiques per‐partum et ayant eu des prélèvements périphériques, dans  plus des trois‐quarts des cas (77,4%) tous les  prélèvements périphériques revenaient  négatifs.  Enfin,  un  lien  significatif  entre  un  résultat  de  placentoculture  positif  et  la  survenue  d’une  INBP  probable  a  été  mis  en  avant,  mais  dans  tous  les  cas  où  la 

placentoculture était positive et où  l’on diagnostiquait une INBP probable, les autres  prélèvements revenaient aussi positifs au même germe. Cependant, des études à plus  grande échelle seraient intéressantes pour apporter des données supplémentaires et  permettre ainsi une évolution des pratiques. 

 

Aussi,  cette  étude  pose  la  question  de  poursuivre  ou  non  la  réalisation  systématique  de  la  placentoculture  à  la  maternité  du  CHUE  de  Clermont‐Ferrand,  pratique déjà abandonnée dans de nombreuses maternités en France, et dont l’intérêt  comme le précise la HAS, dans le diagnostic positif de l’infection est remis en cause. 

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